Je suis allée, la semaine dernière au Bookcamp, une « inconférence » tournant autour du sujet du livre numérique. Plusieurs y étaient pour discuter de format et de distribution. J’y suis montée sur la scène pour discuter de contenu. Le power point en est disponible sur SlideShare.
Certains ont cru que ma présentation sur les capacités offertes par le numérique signifiait que tous les livres numériques pour enfants devaient se transformer pour y inclure de l’interactivité. Mon but était plutôt d’ouvrir les yeux aux différents intervenants sur la possibilité de créer une nouvelle sorte de produit interactif basé sur une narration forte, mais augmentée d’animations, de son, et de petits défis. Après tout, n’avons-nous pas tous tripé lors de l’apparition de la vidéo d’Alice aux pays des merveilles sur le iPad?
Mon constat : les éditeurs vont rater le bateau. Ils réussissent à peine à suivre le rythme dans la conversion de leurs livres en format numérique. L’augmentation de ces mêmes œuvres n’a pas encore pénétré leur esprit, et la création d’œuvres exclusives encore moins, du moins, dans le secteur jeunesse. Mais comme l’espace existe et que l’univers déteste le vide, celui-ci sera comblé, probablement par les producteurs multimédias.
Je n’ai rien contre les producteurs multimédias, au contraire, ce sont bien souvent mes clients en game design! Par contre, si ce sont eux qui mènent la charge pour ces livres numériques interactifs, il faut s’attendre à voir s’installes une structure dans laquelle les auteurs (ainsi que les droits d’auteurs) seront absents. Contrairement au monde de l’édition, dans lequel l’auteur propose un projet et en garde une certaine propriété, le monde du multimédia fonctionne par commande. Les idées viennent soit des dirigeants de l’entreprise, soit d’un client prêt à payer pour la production, et les textes sont rédigés par des concepteurs, rarement par des auteurs. Je le sais, j’écrivais de tels textes bien avant que l’idée d’écrire un roman ne me vienne!
Une fois cette structure installée et cet espace pris, il faudra des années avant de voir apparaître un modèle centré autour du créateur plutôt qu’autour du producteur.
Alors si certains d’entre vous rêvez de votre propre Alice, j’espère que vous vous sentez l’âme d’un entrepreneur, parce que, pour l’instant, partir votre propre boîte de production sera votre seule option pour les cinq, voire dix, prochaines années!
Ajout de dernière minute: je vous invite lire, sur le même sujet, le billet de Dominic Bellavance, nous nous rejoignons sur plusieurs points.
C’est plate : les auteurs qui voudront expérimenter auront du mal à le faire. Et ceux qui ne voudront pas vont voir encore leurs parts de marché et leurs droits d’auteur reculer. Pfffff.
Avis aux entrepreneurs, il y a du capital de risque à Montréal pour les idées de ce genre. Voir Real Ventures (http://realventures.com/fr/) et YearOneLabs (http://www.yearonelabs.com/).
Merci pour ce billet. Je suis parfaitement d’accord avec toi et j’en discute régulièrement depuis quelques temps avec un ami dans le domaine du multimédia.
Je crois qu’il faut effectivement s’organiser et surtout faire attention aux nouveaux contrats des éditeurs.
Jetez un coup d’oeil à ça!!! Je veux un ipad !!! et réaliser de tels projets!
http://www.soupedelespace.fr/leblog/jsuis-pas-ipad-mais-la/
@Liceal: Wow! Il semblerait que Harper Collins, eux, ne manqueront pas le bateau!!! Merci pour ce lien! Je le « twitte » immédiatement!
Merci pour ce billet. Je suis parfaitement d’accord avec toi et j’en discute régulièrement depuis quelques temps avec un ami dans le domaine du multimédia. Je crois qu’il faut effectivement s’organiser et surtout faire attention aux nouveaux contrats des éditeurs.