Coups de cœur gastronomiques d’une autrice en cavale

Les patates de Kitchen 73! Miam!

Mon année d’animation scolaire est terminée, ce qui m’a fait 65 jours de voyagement dans Montréal et ses environs… et autant de dîners pris dans des restaurants et cafés!

Voici donc mes coups de cœurs dans quatre catégories différentes : meilleur resto, meilleur café, meilleur grilled-cheese et meilleures patates déjeuner!

Meilleur resto :
Mon restaurant préféré au monde est spécialisé en soupes et situé à Joliette : le Ras le bol. Il est un peu en dehors de ma zone habituelle d’animation, mais j’accepte les écoles du coin juste pour le plaisir d’aller y manger! Le chef est un véritable génie qui invente de nouvelles saveurs (soupe chocolat raisin sec), ou réinvente des classiques (soupe tonkinoise sucrée à la mélasse). Une fête pour les papilles à chaque cuillérée. Petit conseil : réservez la veille, les places sont limitées et je ne suis clairement pas la seule fan!

Meilleur café en ville!
Des fois, le hasard fait bien les choses! J’ai découvert le café Aroma Paninotica parce qu’il n’y avait plus de places assises chez Mamy clafoutis, et que c’était l’alternative la plus proche. Au diable les cafés modernes « troisième vague », dans ce quartier Ahuntsic, ils servent de véritables (et délicieux) cafés italiens classiques! Mon cappuccino, même déca, était digne des terrasses de Sienne. Même le professeur de l’album « aux toilettes » d’André Marois en serait transporté!

Meilleur Grilled-Cheese
Je dois l’avouer, le sandwich de fromage grillé est mon repas le plus fréquent sur la route, et celui du Louisa, dans Bois-des-Filion tout près de Rosemère, est le meilleur que j’ai mangé! Avec ses oignons caramélisés et son fromage fort, il goûte divinement la soupe à l’oignon! J’espère que les écoles du coin me réinviteront l’année prochaine pour avoir l’occasion d’y retourner!

Meilleures patates déjeuner
Je sais, c’est une drôle de catégorie, mais s’il y a, dans la vie, des types « riz » et des types « patates », je fais officiellement partie du second groupe. Au Kitchen 73, les leurs sont fondantes, assaisonnées de fromage, d’ail et d’échalotes. À chaque visite, je me dis que j’en laisserai la moitié dans mon assiette… pour finalement manger jusqu’au dernier morceau.  J’ai visité la succursale de Rivière-Des-Prairies, mais je ne peux qu’imaginer que ceux de Mirabel et de Laval utilisent la même délicieuse recette!

Lettre ouverte aux professeurs fans d’Harry Potter

Chers professeurs,

En tant qu’autrice jeunesse, je visite des centaines de classes par années. J’en vois de toutes sortes : des grandes, des bien remplies, des simples, des chaleureuses, des toutes neuves et des vétustes…

… Et, systématiquement chaque année, des classes à thématiques Harry Potter.

Je sais que le thème vient d’une bonne intention de votre part. Mieux encore, il fait montre d’un grand zèle professionnel. Vous êtes de ces professeurs prêts à faire cet effort en extra qui transforme la vie en classe en une expérience un peu magique.

Le problème, c’est que votre choix de thème envoie un message politique.

JK Rowling est la figure de proue d’un grand mouvement transphobe. Ça fait des années que son militantisme anti-trans est flagrant, et voici qu’elle a annoncé cette semaine la création à même sa fortune d’un organisme dont le seul but sera de lutter CONTRE les droits des femmes trans.

Vous ne le saviez pas? Je n’en suis pas surprise. Il est fort possible que la plupart de vos élèves ne le sachent pas non plus…  mais, croyez-moi, les jeunes trans et leurs parents, eux, sont au courant. Ce qui veut dire qu’une classe Harry Potter sera, pour eux, un rappel constant qu’ils ne sont pas les bienvenus.

Je comprends que c’est un des livres qui a marqué votre propre enfance, et que c’est un thème connu, donc facile à présenter, mais il est temps de le remiser au placard et de passer à autre chose.

PUBLICATION de Camp de Jour t1 : l’éveil du kraken

Illustrations: Camille Maestracci

Le premier tome de ma nouvelle sérieCamp de jourchez La Bagnole est arrivé sur les tablettes la semaine dernière!

Et quel départ fulgurant! Il arrive à peine que j’ai deux entrevues de prévues et qu’il se retrouve déjà dans les suggestions culturelles du magazine La Semaine, et dans plusieurs « stories » Instagram de lecteurs et d’éducateurs. C’est plus de visibilité en quelques jours qu’on eut mes deux dernières séries entières (j’exagère à peine)!

Pour les curieux, je vous invite à lire l’extrait qui est disponible sur le site de Qub Livre

Ou, encore mieux, à l’acheter sur le site des Libraires!

 

Continent-Stratus partie 14 : le montage

Dans le processus éditorial complet, il y aurait d’abord la maquette graphique, dans laquelle l’éditeur et son équipe choisissent la police de caractère, l’espacement, la grosseur des marges et tout ça. À une exception près (Les Éditions Druide), on me demande rarement mon avis sur la maquette. La prochaine étape, pour l’auteur, est donc de recevoir le montage, qui est un PDF contenant le texte et les images tels qu’ils seront dans le livre final.

Ça ressemble à ceci :

Vous remarquerez qu’il y a de petites marques en rouge dans les images que je vous montre, ce sont les commentaires de l’éditeur, qui va demander de monter, descendre ou couper des lignes pour que le résultat soit le plus harmonieux possible.

Pour Continent Stratus, j’ai eu droit à la Cadillac des maquettes graphiques, avec du texte dont le placement a été savamment pensé en fonction des images. C’était une demande spéciale de ma part, et j’ai eu la chance qu’elle me soit accordée!

À cette étape, l’auteur consciencieux va relire le tout, essayer de se retenir de modifier ses phrases (je ne réussis pas toujours, je l’avoue!) et s’assurer que les images sont au bon endroit et correspondent au texte.

Je dois avouer que c’est une étape excitante, puisqu’à partir de là, ça ressemble à un vrai livre!

Il y aura plusieurs versions, jusqu’à ce que le PDF soit prêt à partir chez l’imprimeur!

L’édition: 

La réalité m’embête

Je situe rarement mes romans dans des lieux réels. J’invente plutôt des villes fictives et génériques… lorsque je n’invente pas des univers complets. En fait, seules deux de mes séries sont situées dans de « vrais » lieux : les Chroniques post-apocalyptiques… et Camp de jour.

Pour le premier, la seule déception que je me rappelle avoir rencontrée est la durée d’un voyage en vélo entre Mont-Tremblant et Montréal. Je pensais que Kiara, héroïne du deuxième tome, voyagerais pendant des semaines… mais Google Map m’a informé à l’époque que le trajet ne durerait pas même huit heures en tout, me forçant à revoir mes plans et à raccourcir le voyage de mon héroïne.

Ces temps-ci, j’avance dans le deuxième tome de Camp de jour. Pour cette aventure mes campeurs visitent le nord du Québec pendant la semaine de relâche. Mon plan était de les faire atterrir en parachute à mi-chemin, descendre une montagne en traîneau jusqu’à la côte, pour ensuite rejoindre une île discrètement. J’insiste ici sur le « discrètement ».

Premier problème : la descente en traîneau. Le bout de territoire qui m’intéresse est plus plat que la Belgique! Pas la moindre petite montagne à dévaler.

Deuxième problème : l’arrivée discrète. Un contact sur place m’a informé qu’au début du mois de mars, la glace est trop présente pour les transports nautiques, et trop fragile pour les transports terrestres. Les habitants utilisent donc plutôt l’hélicoptère. Adieu furtivité!

J’ai, évidemment, trouvé de nouvelles idées pour permettre à mon intrigue d’avancer malgré ces embuches… mais n’empêche que, cette semaine, il faut l’avouer: la réalité m’embête!

Camp de jour : copies reçues!

Ça y est, j’ai reçu mes copies de Camps de jour! Toujours un grand moment de bonheur pour un auteur!

Les couleurs sortent tellement bien que mes enfants m’ont demandé s’il brillait dans le noir! Entre les titres de chapitre, les illustrations et les nombreux dialogues, la mise en page est très aérée, pas du tout intimidante pour des lecteurs intermédiaires.

Mais surtout, je suis en amour avec l’épine! Je crois que c’est la plus réussie de tous mes livres, tout à fait le genre qui m’attirerait moi-même sur les tablettes d’une bibliothèque!

Vous verrez par vous-même le 22 mai!

Quand une illustratrice décide d’écrire un roman

Je suis tombée sur une véritable pépite à la bibliothèque récemment! Une histoire de sorcière par une autrice-illustratrice canadienne qui travaille dans l’industrie de l’animation aux États-Unis.

A witch’s guide to burning, par Aminder Dhaliwal. Je vous invite à aller lire l’extrait sur le site de l’éditeur pour mieux comprendre ce dont je parle.

Par ici, pour l’extrait!

Ce qui m’a frappé tout de suite, c’est la quantité d’illustrations et de jeux graphiques dans les pages. Le genre de livre qui serait beaucoup trop laborieux (voire couteux) à construire pour une équipe traditionnelle, mais que Aminder Dhaliwal a pu faire en combinant les tâches d’autrice, d’illustratrice et même de graphiste.

Surtout, en bâtissant son livre, jour après jour, sur Instagram, à raison de deux publications par semaine environ.

Chaque publication est une série de vignettes qui ressemblent environ à ceci :

Et les vignettes se retrouvent combinées à coup de deux, trois, ou même quatre par pages dans le livre, pour le résultat suivant (remarquez la vignette ci-haut dans la page de droite):

Un travail de titan, fait avec beaucoup d’amour! En plus, l’histoire est bonne : originale, touchante, enlevante! Je me suis fait un plaisir de m’abonner à sa page Instagram, histoire de ne rien manquer à ce qu’elle nous réserve comme prochain projet!

Trois trouvailles inspirantes à la foire Plural

C’est ma troisième fois à la foire Plural qui célèbre l’art contemporain, et, comme à chaque fois, j’y ai trouvé quelques sources d’étonnement, d’émerveillement, bref, d’inspiration!

Voici les trois artistes qui m’ont le plus marqué.

Tout d’abord, Jefferson Little, un artiste de la Saskatchewan, qui a peint, entre autres, ce tableau, intitulé « Illusions of Someday ». Il y avait trois tableaux de cette même série à la foire, chacun arborant cette espèce d’ambiance à la fois postapocalyptique et western, sombre et lumineuse, sérieuse et légère. Je me suis sentie interpelée par tous ces contrastes.

Ensuite, cette pièce de Shawn Hunt, artiste de la Colombie-Britannique, dont l’imagerie autochtone semble sortie tout droit d’une légende. Pourtant, la technique est plutôt moderne, à la limite du pop et du street art. On a envie de savoir : qui est ce personnage casqué, pourquoi chevauche-t-il une orque? Je verrais bien ce genre d’œuvre sur une couverture de roman jeunesse.

Et finalement, les sculptures de Gracelee Lauwrence, réalisées par impression 3D, qui rappelle les paysages extra-terrestres les plus fous imaginés par les bédéistes des années soixante-dix. Ces formes étranges et couleurs hypersaturées me donnent envie de me perdre en rêveries contemplatives et de me prendre, l’espace d’un instant, pour Valérian ou John Difool.

Continent-Stratus partie 13 : les illustrations intérieures

La réception des illustrations intérieure est un moment fébrile pour un auteur! Beaucoup de stress au moment d’ouvrir les fichiers… et habituellement beaucoup de bonheur en les voyant! Parce que, très honnêtement, c’est rare qu’on est déçu! Voir nos personnages, nos univers, prendre forme sous la vision d’une personne beaucoup plus douée que nous en dessin est une de mes plus grandes sources de joie dans ce métier!

Voici ma préférée de celles faites par Sylvain Cabot pour Continent-Stratus, reçues la semaine dernière, pour mon plus grand bonheur!

Comme auteur, il faut tout bien regarder. Ce n’est pas le moment de passer ses préférences personnelles avec des répliques du genre « moi j’imaginais tel personnage avec des cheveux frisés ». Si vous vouliez que ses cheveux soient frisés, il fallait l’écrire dans le texte! Le travail de l’auteur à cette étape est plutôt de s’assurer de la concordance entre les images et le texte.

Par exemple, dans le texte, il n’y a que deux vents-sculpteurs dans la scène suivante :

Le message a donc été passé à l’illustrateur, qui retirera un des personnages. Les communications passeront par l’éditeur, qui fait un travail de recherche d’incohérence lui aussi et compile les commentaires pour plus de clarté.

Ça surprend certains lecteurs d’apprendre que l’auteur et l’illustrateur ont souvent très peu de contacts! J’ai des illustrateurs que j’ai rencontrés pour la première fois lors d’une séance de signature du livre terminé, en Salon du livre!

Les grands gagnants des prix Espiègle…

La remise des prix Espiègles a eu lieu en fin de semaine, à la fort chaleureuse librairie l’Intrigue de Saint-Hyacinthe (une belle découverte!).

C’était super d’y retrouver des copains et copines, et encore plus d’y rencontrer tous les responsables de ce prix, avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir!

C’est même moi qui ai eu l’honneur de dévoiler les gagnants… que voici!

Pour le volet « Bibliothèque scolaire du primaire » : Dans la nuit, tu te dévoiles, Isabelle Jameson et Sylvain Cabot (oui, celui qui illustrera Continent-Stratus!)

Une histoire de transidentité, cause chère à mon cœur, ayant moi-même un garçon qui a suivi le même parcours que celui du jeune protagoniste! Je vous l’avais d’ailleurs recommandé lors du dernier 12 août!

 

Pour le volet « Bibliothèque scolaire du secondaire » : Quand ils sont venus, Andrée Poulin et Sophie Casson

Une histoire particulièrement nécessaire en ces temps où les droits de plusieurs minorités sont brimés chez nos voisins du sud, basée sur une citation de Martin Niemöller, et adaptée avec brio.

 

Voici tous les nommés, faites-vous plaisir, en sachant que la majorité d’entre eux m’ont fait pleurer!