Vous avez lu, la semaine dernière, dans quel état je suis revenue du Salon du livre de l’Outaouais. Alors que je racontais le tout à mon mari, je finis par pousser, en parlant de ma carrière, un « il faut que je sois patiente, je vais bien finir par y arriver ».
« C’est quoi, y arriver? » m’a-t-il demandé très finement.
J’ai été incapable de répondre. Avouez-le, la question est bonne. Qu’est-ce que j’attends de cette carrière? Après quoi je cours? Est-ce que je désire gagner des prix? Être invitée à tout le monde en parle? Avoir une horde de fans qui m’attendent derrière un cordon de velours dans les salons? Être traduite dans une dizaine de pays?
Je ne sais pas.
Si ce que je voulais, c’était d’être publié et d’être lue, c’est déjà fait accompli. Serais-je, comme racontait récemment Stéphanie Deslaurier dans son blogue, en train de courir après quelque chose que j’ai déjà?
La seule chose claire, c’est que j’ai toujours envie d’écrire.
Écrire, être lue, progresser. C’est peut-être suffisant.
Pour le reste, ce sera du bonus!
Ben je sais pas pour toi, mais pour moi « y arriver », ça voudra dire « en vivre ». Avec un salaire modeste, mais récurrent. Pouvoir gagner ma vie en écrivant mes livres, en faisant une animation de temps à autres parce que ça me tente, mais sans courir après les occasions ou stresser si elles ne sont pas aussi nombreuses que les années passées.
J’suis pas tout à fait rendue! :p
@gen: j’ai longtemps dit que mon objectif était de faire 20 000 par année de l’écriture. Le problème, c’est qu’après quelques années à ce salaire (que je n’atteins souvent que grâce à la pige!), ça finit par sembler bien peu!
Lol! Oui mais peu importe le salaire qu’on gagne, ça finit toujours par sembler trop peu! 😉
@gen: Tu as tellement trop raison!!!
Y arriver, dans mon cas, serait de devenir travailleur autonome en conciliant l’écriture, la rédaction, les animations, mais sur mon horaire, mon rythme et mes envies.
J’atteins en ce moment la marge que tu indiques dans ta réponse à Geneviève. Des fois plus, des fois moins, mais très peu grâce aux droits d’auteur. J’aimerais augmenter cette partie et conserver le reste, pour un jour pouvoir faire le « move ».
Mais on est loin de la coupe aux « lièvres » comme disait l’autre.
@M: Je suis en effet là en ce moment, et le fait que mes droits d’auteurs ne représentent pas la moitié de mes revenus me provoquent parfois des crises d’identitée: « Suis-je une auteure qui fait de la pige, ou une pigiste qui écrit? »