La légende de Paul Thibault sort dans moins d’un mois, et j’ai eu envie de vous parler un peu des inspirations derrière ce livre. Il y en a deux! Pour la forme en vers, l’inspiration vient du livre The Hunting of the Snark de Lewis Caroll, illustré par Tove Jansson, dont je vous avais déjà parlé ici.
Pour le thème, ma récente obsession pour les coureurs des bois vient du fait que mon mari (et donc, mes enfants par défaut) compte dans son arbre généalogique celui que l’on appelle « le dernier coureur des bois », Paul Provencher.
Paul Provencher était ingénieur en foresterie dans les années 1920, et passera sa vie à explorer et documenter les grands espaces isolés du Québec, notamment les forêts de la Côte-Nord. Ne pensez pas qu’il s’agit simplement d’une petite légende familiale! Il a écrit plusieurs livres, une collection de musée porte son nom, deux films ont été faits sur sa vie, et nous avons même eu la surprise de trouver un article parlant de lui dans un vieux magazine Tintin!
Un véritable héros québécois.
C’est donc par cet ancêtre indirect de mes enfants que m’est venue l’envie d’écrire un livre de coureur des bois. Pourtant, je ne voulais pas écrire un livre historique! Je désirais, au contraire, faire entrer cette figure héroïque dans le domaine du mythique. Je me disais : « l’Europe a ses chevaliers, le Japon ses samouraïs… au Québec nous avons des coureurs des bois ». Et plus j’y pensais, plus je trouvais ces derniers sous-exploités dans notre littérature.
J’ai donc créé mon propre héros. Je l’ai prénommé Paul en l’honneur de ma source d’inspiration. Je lui ai donné une passion pour le tricot pour l’éloigner des clichés de virilité. Je l’ai fait végétarien pour bien montrer que, dans le domaine du mythique, tout est permis. Finalement je l’ai installé dans une forêt boréale magique, peuplée d’épinettes à tentacules et de golems de feuilles mortes pour l’auréoler d’un imaginaire bien de chez nous.
J’aimerais que l’on trouve, un jour, au Québec, autant de livres de coureurs des bois de toutes sortes que l’on trouve, en Europe de livres de chevaliers!
Pour le reste, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite, je le jure!