J’ai d’abord cru que la mauvaise journée serait mercredi. Je me suis réveillée, dans ma chambre d’hôtel de Gatineau, où j’étais pour la tournée jeunesse du Salon du livre de l’Outaouais, à moitié aphone. Quatre animations scolaires m’attendaient. La panique!
Deux advil, une tisane chaude et beaucoup de mucus plus tard, j’avais retrouvé un semblant de voix. Enrouée, précaire, mais fonctionnelle. Mes animations du matin se sont plutôt bien passées, à grand coup de bouteille d’eau. Seule la guitare a du rester dans son étui. La dernière animation s’est faite dans un râle, devant soixante jeunes très patient, et très attentifs, mais je m’en suis sortie!
Hotel, pige, conseils Facebook, médicaments, repos.
Réveil.
Il fallait s’y attendre, après avoir forcé une voix laryngitée la veille, plus rien ne sort au matin. Cette fois-ci, les advils et tisanes n’y peuvent rien. Mes cordes vocales refusent de produire le moindre son. J’annule à regret mon animation sur scène prévue pour 11h30, et me dirige tout de même au Salon du livre pour mes séances de signature.
S’ensuit une longue, longue journée de salon.
Il faut dire qu’il y a tempête au dehors, et que la plupart des écoles de la région sont fermées. Il y a bien quelques autobus et quelques courageux parents qui se rendent, mais on ne peut pas dire que ça soit la foule. Habituellement, durant les temps morts, on compense en parlant entre auteurs, avec les bénévoles ou avec les employés des kiosques où on signe. Mais là, les temps morts se généralisent et, avec mon extinction de voix, chaque conversation coupe court, soit parce que mon interlocuteur empathique désire ménager ma voix, soit parce que moi-même je me mets à avoir mal (désolée Mireille!).
Alors heures après heures, je reste seule à ma table, avec l’impression qu’il y a du trafic partout sauf dans mon kiosque à moi (paranoïa d’auteur). Dans mon auto-apitoiement, les quantités phénoménales de livres qui m’entourent se font accablantes. Me livres ne sortiront jamais du lot, je n’arriverai jamais à rien. Cerise sur le sundae, je réussie à me tromper dans mes heures et à manquer ma dernière séance de signature, ajoutant « même pas capable de lire un horaire » à la liste de mes tourments. Je rentre à ma chambre penaude, déprimée.
Heureusement, tout ce mélo n’a pas duré! Le lendemain, j’avais retrouvé suffisamment de cordes vocales pour interagir avec mes lecteurs (avec la voix d’une vieille fumeuse qui a un appareil à la place du larynx!), ce qui m’a fait le plus grand bien. J’ai passé une très bonne journée, signé quelques livres, saluée quelques amis et suis finalement rentré à la maison de plutôt bonne humeur, et surtout, prête à recommencer au prochain salon.
Un remède contre les voix de laryngite : sirop d’agave dans du thé chaud. À renouveler toutes les heures si tu te sers de ta voie. Et entretemps mets du jus d’orange dans ta bouteille d’eau (1/3 jus, 2/3 eau) : le jus d’orange agit comme désinfectant et évite que ça s’empire… trop.
(Trucs acquis l’année où j’ai enseigné… et où j’ai découvert que j’étais très sujette aux extinctions de voie!)
@Gen: Ça devrait aller, ma voix est revenue pour le moment. Il ne reste que des points blancs sur mes amygdales qui me font me demander si des antibiotiques ne seront pas nécessaires! On verra bien!
Soigne-toi bien!