Ce n’est pas la première fois que je vous parle de musique. Mon métier d’auteur me rend tout particulièrement sensible à la manière dont les artistes gagnent leur vie, et la dernière fois que je vous ai parlé de musique, je m’inquiétais que la dissolution de 3 gars sul’sofa, un de mes groupes québécois préféré, soit un petit peu de ma faute, moi qui avait préféré écouter leur dernier album (couteau bongo, à droite) gratuitement sur Deezer plutôt que de l’acheter.
Peu après, je me suis désabonnée de Deezer, histoire d’être une consommatrice responsable. Le problème, c’est que je n’ai pas acheté plus de musique! J’ai juste été plus malheureuse! Je prends donc le taureau par les cornes cette année! Appelez ça une résolution de Nouvel An en retard! J’ai décidé d’acheter un album numérique par mois. À bien y regarder, ça revient environ au même prix que mon ancien abonnement à Deezer.
Et pour ne pas manquer à ma promesse, je me suis même mis un rappel dans mon calendrier Google, avec une notice par courriel que je me promets de ne pas effacer tant que l’album n’est pas acheté. Imaginez une seconde que tout le monde fasse la même chose avec les livres et se promette d’en acheter un par mois, l’industrie ne serait-elle pas florissante?
Il me restait qu’un problème à l’équation. Les sites d’écoute gratuite sont merveilleux pour découvrir de nouveaux artistes qu’on ne connait pas, mais qui sont dans le style de musique qu’on aime. La solution à ce problème m’est apparue sous la forme d’un « flyer » m’ayant été remis à la sortie d’un concert de Renan Luce cet été : Le magasine Francofan! Un magasine complet, qui ne parle que de musique française! Et pas juste en provenance de France, la musique franco-canadienne et québécoise y est également présente. J’ai donc fait ajouter le magazine à ma boîte de réservation de la maison de la presse, qui ne contenait, jusqu’ici, que le Lurelu et le Spirou.
Allié à Musicme, un site qui permet d’écouter l’album complet en ligne, puis de l’acheter en mp3, je peux découvrir et acheter sur le même site!
J’ai donc pu découvrir Geneviève Morisette, une Québécoise dont je n’avais jamais entendu parler ici, mais qui se fait appeler la « nouvelle Diane Dufresne » en France. Je vous conseille particulièrement sa chanson « la femme en beige », qui me donne le frisson à chaque écoute.
Mais mon dévolu, pour mon premier achat, s’est jeté sur Casabon (Québécois lui aussi), et son album Tornade dont la chanson « Québec floride » m’avait trotté en tête durant mes vacances dans cet État à Noël. Le voici, en écoute gratuite, justement, pour les curieux. D’ailleurs, en cliquant sur tous les noms d’artistes mentionnés dans ce billet, vous pourrez écouter un de leur album gratuitement. Vous remarquerez qu’il y a un bouton « buy », juste à côté!
Je ne comprends pas le problème.
Si Deezer est un truc à la Netflix, que tu payes par mois (ce que tu sembles sous-entendre puisque tu parles d’abonnement), les artistes doivent recevoir des redevances (un peu comme nous avec le DPP), donc tu ne peux pas vraiment leur avoir nuit.
Et je trouve ça intéressant que tu dises que tu n’achetais pas plus de musique une fois que tu as arrêté d’écouter Deezer, parce que c’est ce que plusieurs études sur le piratage informatique démontrent : les gens qui piratent n’achètent ni plus ni moins qu’avant. Le piratage ajoute à leur consommation (de films ou de musique), mais n’a pas d’influence sur leurs achats.
@Gen: C’est moins efficace que Netflix du côté des créateurs. Si moi je payais un abonnement (pour pouvoir l’écouter sans connection internet), la plupart des gens utilisent ces services de manière gratuite. Plusieurs études ont été faites sur les sites similaires (Spotify étant le plus connu), et il est prouvé que ce que les artistes recoivent en compensation est très très loin de ce qu’il recevraient pour la vente d’albums. C’est une véritable crise dans le milieu de la musique.