Une fois que le texte est à la satisfaction de l’éditeur (voir direction littéraire), il l’envoie à un réviseur ou réviseure pour la correction d’orthographe. Croyez-moi, vous aurez beau utiliser tous les logiciels de correction du monde, je n’ai jamais vu un manuscrit dans lequel il ne restait pas des fautes à trouver à cette étape.
Pour l’auteur, c’est assez simple : il suffit d’accepter les corrections dans le manuscrit. Après tout, un « s » manquant, ça ne s’argumente pas.
Il arrive parfois, par contre, que des cas particuliers d’orthographe demandent une réflexion plus poussée. Pour Continento-Stratus, j’ai eu un problème de genre pour les fleurs. Les fleurs étaient définitivement féminines dans leur identité de genre et j’avais donc tout accordé au féminin. Le problème : c’était des dahlias, et le mot « dahlia » est masculin.
La phrase suivante est donc impossible :
— Non! Surtout pas! le réprimande la dahlia d’ondée la plus proche.
Dans ce cas-ci, je me suis inspiré de non-binarité anglophone en mettant tout au pluriel :
— Non! Surtout pas! le réprimandent les dahlias d’ondée les plus proches.
Parfois, la gymnastique a été encore plus compliquée. La phrase suivante :
Les dahlias acclament Philou. Elles applaudissent à toutes feuilles en criant des « bravos » et des « mercis ». Plus jamais elles n’auront peur de la cavalcade. Elles sauront arrêter sa course.
Est devenue :
Les dahlias acclament Philou et applaudissent à toutes feuilles en criant des « bravos » et des « mercis ». Plus jamais ces fleurs n’auront peur de la cavalcade. Elles sauront arrêter sa course.
Ce qui m’a sauvé est que le mot « fleur », lui, est féminin. Une fois ce mot utilisé, je pouvais donc accorder mes pronoms et adjectifs sans mégenrer mes personnages.
Bref, ne pensez jamais que cette étape est ennuyeuse! Les règles de grammaire offrent parfois des défis plutôt stimulants!