Archives de catégorie : Réflexions

La quête pour Little Riyu!

De son vrai nom Geneviève Masson Bouchard, Little Riyu est l’illustratrice de ma prochaine série chez Québec Amérique, Romane et les émotis.

Je savais que je voulais un style manga pour cette série, et mon éditrice m’avait donné le feu vert pour rechercher et lui proposer des noms. J’ai demandé conseil à Otaku Manga-Lounge, qui font des ateliers de dessins mangas et côtoient tous les amateurs du genre à Montréal, j’ai posé des questions dans des groupes Facebook spécialisés… J’ai vu des choses fantastiques!

Et soudain j’ai reçu un message de quelqu’un qui me suggérait de regarder le site de Little Riyu. J’y ai vu ceci :

Coup de foudre! C’est exactement comme ça que j’imaginais les personnages de ma série! Je l’ai envoyé en suggestion avec deux autres candidats à mon éditrice, qui a fait le choix final et lui a écrit!

Si je ne m’abuse, ce sera sa première publication! Jusqu’ici, elle faisait surtout des dessins sur commandes dans les conventions, comme cette petite merveille tirée de son site :

Elle vend également ses créations en coussins, porte-clés, cartes postales, etc. et possède une page Patreon sur laquelle elle dévoile des exclusivités.

Exemples d’articles en vente dans sa boutique

Bref, une nouvelle venue dans l’univers de la littérature jeunesse québécoise, à qui on souhaite une belle et longue carrière!

Laissez-moi donc vous raconter tout ça…

C’est l’été!!

Les animations scolaires sont terminées, et mes périodes d’écritures sont fortement limitées par trois enfants en vacances!

La vie de mes livres, elle, continue!

L’année dernière, Pétronille avait profité de la saison estivale pour gagner le duel des livres du Club de lecture d’été TD. Cette année, c’est au tour de Paul Thibault de tenter de remporter le titre!

Parlant de Paul, si vous avez envie de m’entendre raconter la première des trois histoires contenues dans son livre, vous trouverez ma lecture virtuelle dans la section vidéo du site!

Ça donne presque envie d’apporter la tablette sur le bord du feu de camp!

Bon début d’été tout le monde!

Mes premiers contempteurs (« haters »)

C’est le revers de la médaille : avec le fait que mes livres soient étudiés à l’école vient l’apparition de mauvaises critiques sur les sites de lectures. Quand la critique mentionne qu’elle aurait arrêté le livre si elle l’avait pu et que son auteur n’en fait clairement pas son métier, il ne reste plus d’autre option qu’une lecture scolaire obligatoire.

Traduction: c’est mauvais, si j’avais pu, je l’aurais arrêté au chapitre un. (DNF = did not finish)

Par curiosité, je suis allé voir le profit d’une des personnes qui avait détesté mon livre. Et là, consternation : le profil, anonyme d’ailleurs, ne comporte que deux critiques… d’une seule étoile dans les deux cas, et spécifiquement de livres que j’ai écrits.

Ce qui veut dire qu’il y a dans l’univers une personne qui me hait au point de prendre le temps de se créer un profil sur Goodread JUSTE pour crier publiquement son dégoût envers mes livres.

Tant d’énergie juste pour moi, je me demande presque si je dois être flattée

Des nouvelles du futur

Le magazine Les Débrouillards est sorti, je peux donc enfin vous parler du projet Nouvelles du futur, anciennement appelé mes “Cartes postales”.

Il s’agit d’un album hybride entre fiction et documentaire, qui se veut un remède à l’éco-anxiété en offrant aux jeunes des visions positives de l’avenir. 

Chaque double-page offre d’un côté un court récit dans lequel un enfant du futur raconte une anecdote de sa journée… 

… et de l’autre un encadré documentaire qui explique les tendances ou nouvelles technologies sur lesquelles je me suis basée pour écrire l’histoire. 

Six nouvelles seront prépubliées dans les deux parutions du magazine Les Débrouillards de cet été. Ensuite, treize nouvelles figureront dans un album publié chez Bayard Canada à l’automne. Au fil des histoires, je traite d’urbanisme, d’intelligence artificielle, d’agriculture, de tourisme spatial, de réalité augmentée et de bien d’autres aspects de la vie des enfants dans dix, vingt ou trente ans.  

Pour ceux qui ont l’œil aiguisé, les illustrations sont de Sans Cravate, avec qui j’ai également travaillé pour La légende de Paul Thibault. Il utilise cette fois-ci un style plus réaliste et bourré de détails, parfait pour notre hybride fiction-documentaire. 

J’aurai bientôt une page couverture à vous dévoiler. En attendant, les curieux peuvent courir en kiosque se procurer un exemplaire du magazine Les Débrouillards du mois de juin pour vous plonger dans mes trois premières visions d’un futur optimiste!

India Desjardins, Michel Brûlé, et l’héroïsme

Je n’avais jamais écouté de Podcasts. Durant les moments propices à avoir quelque chose dans les oreilles, j’ai tendance à écouter de la chanson française, une passion pour laquelle je n’ai jamais assez de temps à mon goût. Mais là, j’étais trop intriguée, autant pas le sujet que par les bonnes critiques. J’ai écouté la série de podcasts d’India Desjardins sur Michel Brûlé. Et quel podcast!!! Fascinant, instructif, palpitant, j’ai écouté les six en trois jours.

Déjà, la question de départ d’India Desjardins est intéressante : quel genre de vie il faut vivre pour que les gens ne croient pas à ta mort? Comme de fait, à l’annonce de la mort de Michel Brûlé, éditeur qui a marqué la littérature jeunesse avec sa maison d’édition Les Intouchables, nous étions plusieurs à mettre la nouvelle en doute. Il faut dire qu’il venait d’être reconnu coupable d’agression sexuelle et devait recevoir sa sentence. Surtout, il faut dire que c’était un personnage tel que l’idée qu’il puisse simuler sa propre mort devenait possible. C’est ce personnage que nous présente India Desjardins, sous toutes ses facettes : ses bonnes comme ses mauvaises.

Je ne vous résumerai pas le podcast lui-même, allez l’écouter à la place, vous ne serez pas déçu. J’ai plutôt envie d’y ajouter ma propre expérience.

Ma rencontre avec Michel Brûlé
Je l’ai rencontré une seule fois, alors que je cherchais un éditeur pour l’Encyclopédie du Merveilleux Urbain, porte-folio sous le bras, au Salon du livre de Montréal. Je lui ai demandé s’il avait le temps de regarder mon projet, il m’a installé à une table au milieu de son kiosque et m’a écoutée. La rencontre elle-même n’avait rien d’extraordinaire. Il m’a parlé de son amour pour la Russie, m’a félicité pour la qualité du projet, et m’a dit que ce n’était pas son créneau. Fin de l’histoire? Pas tout à fait.

À la fin de cette rencontre, une de ses employées m’a rattrapée pour me demander : « Y’as-tu été correct avec toi? ». Une phrase pleine de sous-entendus, de non-dits, d’avertissements… de bienveillance, aussi. Une phrase à laquelle j’ai beaucoup repensé lorsque le nom de l’éditeur est sorti dans la lignée de #metoo.

Je crois que dans une situation difficile, il y a plusieurs sortes de héros. Il y a ceux qui agissent selon les règles pour que les choses changent. C’est ce qu’a fait la victime de harcèlement en portant plainte. Il y a ceux qui analysent, essaient de comprendre, informent les autres, comme India Desjardins avec ce podcast. Finalement, il y a les héros de l’ombre, dont on entend rarement parler. Ceux qui restent aux alentours… en tentant de limiter les dégâts. Ceux sur lesquels on n’écrit jamais de romans.

Aujourd’hui, j’ai envie de remercier cette employée qui est venue s’assurer que rien de grave ne m’était arrivé. Qui que tu sois, sache que ta sollicitude m’a touchée.

Prix jeunesse des univers parallèles

Je vous ai déjà parlé du prix jeunesse des univers parallèles, ce prix sur lesquels votent des élèves de première et deuxième secondaire. J’y ai fait partie du jury qui sélectionne les trois finalistes il y a un an et le grand lauréat choisi par les élèves a été annoncé il y a quelques semaines!

Le voici, le voilà :

Demi-Vie (Tome 1) par Magali Laurent!

C’est un prix que j’apprécie particulièrement, comme celui des horizons imaginaires, puisqu’il permet de mettre en valeur exactement le genre de littérature que j’aime! Les trois livres candidats pour l’année prochaine ont été annoncés, et quel n’a pas été mon plaisir que de voir que mes Chroniques post-apocalyptiques y figurent!

Les trois candidats pour l’édition 2022-2023

Les deux autres auteurs sont excellents, et les livres d’horreur sont particulièrement appréciés des jeunes de cet âge. La compétition sera donc féroce!  Il ne reste plus qu’à être patient et à souhaiter « bonne lecture » aux courageux élèves qui voteront!

 

Dévoilement de couverture : Romane et les émotis

Communément appelé mon « magical girl » sur ce site, Romane et les émotis est un roman pour 8 ans et plus dans lequel on retrouve quelques pages de bandes dessinées au fil de la lecture. Son allure graphique est volontairement proche du Manga, puisque l’histoire est fortement inspirée de ce type de bandes dessinées.

D’ici sa publication à l’automne chez Québec Amérique, je vous résumerai l’histoire, vous dévoilerai quelques pages intérieures et vous parlerai de l’illustratrice, Geneviève Masson Bouchard, aussi connue sous le nom Little Riyu.

En attendant, régalez-vous de la page couverture ci-dessous :

Paul à Marseille!

Réalisation: Corinne DREYFUSS

Des classes de CE1 et CE2 (équivalent 2e et 3e année au Québec) de l’école élémentaire La Roseraie à Marseille sont tombés sous le charme de Paul Thibault et ont décidé de poser sa candidature pour le prix du livre jeunesse de Marseille.

De ce que j’ai compris, les classes choisissent plusieurs livres en partenariat avec les librairies et bibliothèques de leur quartier et doivent ensuite faire les choses suivantes :

  • Étudier tous les ouvrages pour choisir leur candidat.
  • Faire une présentation du livre en trois minutes.
  • Décorer la vitrine de la librairie partenaire .

Pour la vitrine, voici comment ils ont transformé celle de la librairie Le petit Pantagruel :

Vitrine de la librairie Le Petit Pantagruel à Marseille

Tant de travail! Une épinette à tentacules, des animaux de la forêt en ballons et en rouleaux de papier, et Paul au milieu de tout ça: on s’y croirait! Cliquez sur les images ci-dessous pour voir les détails.

Pour la présentation, ils ont fait une vidéo du tonnerre, avec une chanson thème de leur cru et des extraits transformés en saynètes!

Toutes les classes pourront ensuite voter pour le livre et la vitrine qu’ils ont préférés parmi toutes les propositions. Je souhaite de tout cœur bonne chance à l’école De La Roseraie, ils ont vraiment fait un travail fantastique! Ils ont certainement gagné mon vote!

 

Rêver de Nantes

Dans le cadre du festival Metropolis Bleu, j’ai eu la chance de participer à un déjeuner de réseautage permettant de se présenter à Jeanne-A Debats,  autrice française et responsable de la programmation aux Utopiales de Nantes (voir plus bas). Il y a longtemps que je rêve de visiter cette ville. Je ne sais pas ce qu’ils mettent dans l’eau, mais on dirait que la quantité d’imagination au kilomètre carré y est plus élevée que partout ailleurs.

En voici quelques exemples :

Les Utopiales de Nantes
Le festival en question est spécialisé en science-fiction et autres genres de l’imaginaire. Il fait la part belle à la littérature, évidemment, mais on y trouve également du jeu vidéo, des jeux de tables et même des expositions d’arts visuels. Il y a un volet jeunesse, ce qui me permet un petit espoir d’y être invitée un jour. Au pire, j’irai en touriste, comme j’irai un jour au festival de Bd d’Angoulême! Juste les affiches font rêver, voyez par vous-même!

Les machines de l’île 
Mon envie d’aller à Nantes part de cette découverte il y a plusieurs années. Un drôle d’endroit dont le principal objectif semble être l’émerveillement! On y trouve un éléphant mécanique géant ainsi que le plus incroyable carrousel jamais conçu. On peut y monter à dos de Nautile, chavaucher une chenille ou déclencher une nuée de papillons. Une sorte de Disneyland pour les amateurs de Steampunk!

Le Royal de Luxe
Eux, pas besoin d’aller à Nantes pour les voir, puisqu’ils nous ont gratifié Montréal de leurs marionnettes géantes il y a quelques années. J’ai assisté à la rencontre d’une petite fille haute comme un triplex et d’un scaphandrier plus grand encore près de la tour de Radio-Canada. C’était magique. L’entreprise promène ses spectacles partout à travers la planète, mais leur maison est à Nantes où ils font régulièrement des démonstrations de leurs prochaines œuvres.

Jules Vernes
Est-ce que tous ces débordements d’imaginaires seraient de sa faute, en fait? C’est sa ville! Il y est né, il y a son musée, sa statue, sa rue ainsi que plusieurs restaurants, pubs et cafés thématiques! Peut-être que son fantôme hante toujours les rues et chuchote des idées farfelues à qui veut bien l’écouter! Chose certaine, pour un romancier francophone de l’imaginaire, on fait pire que de marcher dans ses traces, côté inspiration!

 

Le jury, ce chercheur d’or

Cette année, je suis sur le jury de Scriptura, un concours de nouvelles pour les élèves du primaire et du secondaire. En fin de semaine, j’ai attaqué une première pile de textes, et je me suis sentie comme un chercheur d’or!

Je m’explique.

À chaque nouveau texte, une sorte d’espoir nait : c’est peut-être celui-là qui sera le bon, le meilleur, le coup de cœur que j’attends.

On lit les premières lignes. Si la plume de l’auteur est belle, ou même juste efficace, la flamme d’espoir croît. Ça regarde bien. On croise les doigts, on continue la lecture le cœur battant.

Neuf fois sur dix, on est déçus en cours de route. L’histoire tombe à plat, est mal structurée, ou manque d’originalité. Le coup de foudre n’opère pas. On redépose le texte et on prend le prochain sur la pile.

Après un certain temps, on en vient à douter : peut-être que la pépite que je cherche n’existe pas, peut-être que c’est moi qui suis trop exigeante.

Mais systématiquement, il finit par y avoir un, deux, parfois même trois textes qui nous charment. Ils nous ont touchés, surpris, impressionnés. Victoire : les pépites sont trouvées! C’est la fête! Tout ce travail en valait bien la peine!

J’imagine que, à plus grande échelle, c’est ce que ressentent les éditeurs avec les manuscrits qu’ils reçoivent. Ils ouvrent le document, le cœur rempli d’espoir, en attente d’un coup de foudre qui se fait parfois attendre, mais force de nombreuses lectures, il finit toujours par venir… éventuellement.