J’ai un mari en technologie. Ça fait donc bien longtemps que j’entends parler d’intelligence artificielle, d’apprentissage profond et tout le tralala.
Mais depuis que cette technologie s’est raffinée au point de pouvoir faire des illustrations et des textes complets susceptibles d’être publiés, mon attitude envers elle a changé.
De saine curiosité, je suis passé au déni le plus complet.
JE VEUX PAS LE SAVOIR!
Je pars en courant, je me mets les mains sur les oreilles en chantant « La la la la la », je me plonge la tête dans le sable.
Je fais l’autruche.
Je sais, c’est malsain. Peu digne d’une femme intelligente. Je devrais, au contraire, m’informer, apprendre, militer.
Mais ma réaction est viscérale.
Je refuse d’envisager un monde dans lequel le plus beau métier du monde, celui de créateur, se voit remplacé par un logiciel. Je ne peux même plus me réconforter en me disant que ça n’arrivera pas : une nouvelle littéraire rédigée par intelligence artificielle a déjà gagné un prix littéraire en chine et je peux vous nommer au moins trois livres jeunesse québécois dont la couverture, les illustrations intérieures ou les deux ont été faites par intelligence artificielle.
Le pire, c’est que je ne m’inquiète même pas pour moi! Il ne me reste qu’une vingtaine d’années de carrière, et cette dernière est suffisamment installée pour que je me rendre jusqu’à la retraite sans être trop affecté. Le problème n’est pas là.
Je vous dirais bien ce qui me fait peur dans tout ça… mais, honnêtement : JE VEUX MÊME PAS Y PENSER!