Je dis souvent, en animation scolaire, qu’une des questions les plus difficiles à répondre est celle de « comment viennent les idées ». Parce qu’honnêtement, c’est un peu magique, comme processus.
Depuis la rentrée, je m’étais mis dans l’idée de remplir une promesse faite au printemps : celle d’écrire un Zèbre pour Bayard. J’ai donc passé ma semaine à lire des livres de cette collection et à auto-brainstormer pour trouver des idées. J’en avais quelques-unes… j’ai fait mon choix, que j’ai envoyée à mon éditeur.
L’idée était « correct ». J’aurais pu l’écrire.
Mais alors que je réfléchissait à la manière de différencier mon narrateur de ceux déjà utilisés dans la série, j’ai entendu une voix, un ton, dans ma tête. Des phrases me sont arrivées, déjà toutes faites… et pas du tout sur l’idée déjà soumise.
J’étais partie sur l’exploration urbaine (urbex) d’une maison d’architecte des années 70, et voilà que se construisait plutôt dans ma tête l’histoire d’un nouvel élève dans une école, racontée par le premier ami qu’il s’y ferait. Une histoire de harcèlement, de guerre, de regrets, d’amitié. Une histoire avec sa part d’imaginaire et de mélancolie.
J’ai rédigé un synopsis rempli d’extraits et l’ai envoyé à mon éditeur en lui avouant que je ne sais pas si c’est un Zèbre, mais que c’est ce que je vais écrire dans les prochains mois.
Quand une idée vient ainsi, avec des phrases entières, il ne faut pas l’ignorer!
C’est tellement mystérieux et magique ces moments où ça fait « clic »! Mais en effet, c’est difficile à expliquer. La manière que j’ai trouvée de les provoquer, c’est souvent de m’exposer à des éléments disparates et puis, soudain, plusieurs se mettent ensemble et tout tombe en place.
Même chose! En recherche d’inspiration, je vais voir des expos d’art, lire des livres hors de ma zone de confort, jouer à des petits jeux indépendants aux univers bizarre!
Pour expliquer le phénomène, tout ce que j’ai trouvé c’est de dire que tout ce qu’on rencontre comme histoire dans nos vies se déposent dans notre tête comme du compost, et que c’est là que les idées poussent!