Mes livres ont un vocabulaire soutenu, ce qui pose problème à certains lecteurs. J’en suis consciente, et c’est un choix que j’assume entièrement, je dirais même que ça fait partie de ma signature. En discutant avec ma plus jeune, j’ai développé une nouvelle manière d’expliquer la meilleure manière d’aborder ces mots soutenus avec les jeunes lecteurs. J’appelle le tout « la théorie schtroumpf ».
On a tous déjà lu un album des schtroumpfs. Dans le dialogue, environ un mot sur dix est remplacé par le mot « schtroumpfs » sans ce celui-ci ne soit expliqué. Pourtant, on comprend l’histoire. Dans l’exemple ci-haut, on comprend très bien ce que veut le Grand Schtroumpf, même si un des mot de sa phrase est incompréhensif.
C’est la même chose pour les mots soutenus. Comparez les deux phrases suivantes :
- Ils crapahutaient dans la forêt en direction du village
- Ils schtroumpfaient dans la forêt en direction du village
La même phrase avec le même nombre de mots nous permettant de déduire le sens du verbe mystère. Pourtant, la première phrase fera peur aux jeunes lecteurs, alors que dans la deuxième, ils devineront le sens de la phrase.
La leçon : Il faut faire confiance à la capacité de notre cerveau à combler les trous et ne pas laisser les mots soutenus nous arrêter dans notre lecture.
Évidemment, il y a des limites. Dans la Flute à six Schtroumpfs, lorsque Pirlouit déclare qu’il veut : « schtroumpfer un schtroumpf de schtroumpf », personne ne comprend ce qu’il veut, pas même les schtroumpfs eux-mêmes.
C’est pourquoi il est important de lire des livres à sa hauteur (où à sa pointure), ou un peu au-dessus… mais pas trop. Parce que s’il n’est pas important de comprendre chaque mot, il est important de comprendre le sens général de la phrase.
Fin de mon TED Talk!
Hihihihi! C’est drôle : j’ai grandi avec les Schtroumpfs et j’en ai lu à ma fille avant qu’elle passe aux romans et je m’aperçois que c’est exactement la technique que j’applique et que je lui ai montré à appliquer. Faudrait faire lire plus de Schtroumpfs aux enfants!
@gen: Oui pour les schtroumpfs… sauf l’album La Schtroumpfette qui est impossible à lire à une fille sans grimacer de malaise!!!
C’est drôle, j’ai eu cette discussion avec une nouvelle éditrice avec qui je travaille et on a trouvé un terrain d’entente après de nombreuses tentatives.
Disons qu’il y a des éditeurs plus permissifs que d’autre là-dessus! Des fois, ça dépend des collections, aussi! Avec Pétronille, je m’en suis sortie avec un glossaire, c’était un bon compromis.