Archives mensuelles : janvier 2011

Ma liste de « choses à écrire »

Dans mon dernier billet, Gen de La plume et le poing, écrivait en commentaire :

« Je vais inscrire « inventer des mots » sur ma liste des « trucs à faire un jour ou l’autre en écrivant »

Quelle bonne idée, me suis-je exclamée! Voici donc ma liste non-officiel et totalement partielle des « trucs à faire un jour ou l’autre en écrivant».

  • Dans un roman tout  fait normal, avoir un personnage qui ne s’exprime qu’en vers.
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  • Mettre des phrases en dessous des illustrations comme le faisait la Bibliothèque Verte
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  • Écrire une série dans un ton aussi original que « le funeste destin des orphelins Baudelaire».
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  • Créer une nouvelle race complètement originale et loin de tout ce qui est connu
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  • Écrire un texte d’album complètement en alexandrin.
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  • Écrire une série à partir d’animaux comme « Redwall » ou « Le vent dans les saules »
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  • Écrire une journée complète dans une chambre d’hôtel (et me prendre pour J. K. Rowling!)
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  • Inventer des mots, et pas juste des mots pour désigner de nouvelles choses, aussi de nouveaux mots pour designer ce qui existe déjà
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  • Écrire un livre dont vous êtes le héros en format numérique
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  • Inclure le mot « crapahuter »
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Et tout en haut de la liste : en vivre!

Inventer de nouveaux mots

Dans mon dernier billet, je parlais du changement de contexte comme manière d’ajouter une grande touche d’originalité et de merveilleux à un livre. J’ai envie aujourd’hui de parler d’une deuxième manière, qui est celle d’inventer des mots!

Inventer des bons mots est tout sauf facile! Il existe des experts qui inventent des langues au grand complet, syntaxe comprise, en suivant des règles de logique sémantiques pour leur donner une plus grande crédibilité. Des exemples? Le Klingon de Star Trek, ou l’elfique de Tolkiens. Je ne connais pas d’exemples aussi complexes en littérature jeunesse, mais nous avons des inventeurs de mots extraordinaires! Si les anglophones ont Dr. Seuss, nous avons le non moins formidable Claude Ponti.

Ce qui fait la force des mots de ces deux piliers de l’album illustré, c’est qu’ils sont présents dans le texte comme si ça allait de soi! Pas de traduction, de guillemets ou d’italique pour bien indiquer aux lecteurs qu’ils ne les trouveront pas dans le dictionnaire! Il faut dire que les jeunes sont habitués à rencontrer des mots qu’ils ne connaissent pas et à en déduire le sens selon le contexte. Et c’est là que le choix du mot inventé est important.

Une des techniques de Ponti est de joindre deux mots ensemble pour en créer un. Il en résulte une impression de familiarité qui peut laisser croire que le mot existe, et qui permet d’en comprendre instinctivement le sens.

Par exemple :

« Le dimanche soir, ils s’empigoinfrent comme des Romains » (Mille secrets de poussins)

Ou encore :

« Jules aime faire le glaçon dans un verre de pétillonade. » (L’île des zertes)

Même ses noms de personnages sont faits d’amalgames de mots existants, desquels un sens certain jaillit. Par exemple, un marteau sur patte qui pique des crises en enfonçant tout le monde au sol s’appelle le Martabaf (Marteau + Baffe). On comprend instinctivement qu’il s’agit d’une brute épaisse!

Il lui arrive également d’en inventer des plus farfelus, et dans ce cas, leur incompréhensibilité ne fait qu’ajouter une touche de mystère  son univers.

Par exemple :

Dans une liste des activités des poussins, il est inscrit que, parfois, ils splitouillent une grande Tatouille.

Je dois avouer que même en regardant attentivement les illustrations, je n’ai jamais compris celle-là! C’est un peu comme le langage schtroumpf. Certains sont créés pour être compris, d’autre pour laisser l’imagination du lecteur remplir les trous!

Bref, inventer des mots donne non seulement une crédibilité à un monde inventé, mais ajoute également une jolie touche de poésie. Je ne m’y suis pas encore risquée, mais ça arrivera, c’est certain!

Une question de contexte

Je viens de terminer « Le roi Troll* » de John Hornvolt, une petite merveille américaine publiée en traduction ici par les intouchables. L’histoire en est assez universelle : jeune garçon d’un peuple soumis découvre que leurs chaînes sont fictives et qu’à eux tous, ils sont plus fort que leurs oppresseurs. Bref, c’est Spartacus pour ado!

MAIS! Et le « mais » ici, est énorme, le tout est mis dans un contexte la fois original et savoureux. Le héros en question est un Troll! Les oppresseurs sont des ogres et des goules, et la plus grande menace planant sur eux tous sont les fées, ces êtres diaboliques qui vous transforment en champignons et en tas de fumier!

Grâce au contexte hautement imaginaire, la moindre habitude…

« Il détestait ça. Le maître le réclamait au beau milieu de la journée, au moment où les gens normaux devaient dormir! »

description de personnages…

« C’était une adolescente très mode, avec son gros pif, ses gros os, ses jambes maigres et son visage ingrat ».

ou mention de repas…

« Vulgalia saisit un bout de tentacule bien gras et l’engloutit bruyamment »

deviennent de juteux paragraphes à dévorer!

Chose merveilleuse, le changement de contexte n’empêche nullement l’identification avec le héros. Après tout, la plupart des grands lecteurs de fantastiques se sont déjà un peu senti « trolls opprimés ». On embarque donc complètement dans les souliers de ce Troll adolescent, on ressent ses espoirs de vie meilleure où la nourriture sera abondante, et où le laideron du village voudra enfin sortir avec lui!

Donc, sortons des sentiers battus! Au diable les humanoïdes ennuyants! Portons aux nues des héros-à-tentacules et des héroïnes-à-trois yeux, après tout, en littérature jeunesse, la seule limite est celle de notre propre imagination!

* Petite note, si vous suivez le lien, vous remarquerez qu’il a été classé « livre québécois » chez Renaud-bray. Tssk, tssk!

Le nouvel âge d’or des livres dont vous êtes le héros

J’ai déjà discuté de mon impression que les lectrices électroniques étaient des plates-formes parfaites pour les livres dont vous êtes le héros. À ceux qui voulaient bien l’entendre, j’ai même prédit que ces plate-forme amèneraient un nouvel âge d’or de ce genre de livres.  Armée de beaucoup de courage (et d’un crayon à mine), j’ai décidé de revisiter ces livres-jeux de mon enfance en m’attaquant à La Forteresse Maudite, septième tome de la série Loup Solitaire (avec des majuscules partout, comme en anglais).

« Vous êtes Loup Solitaire, le dernier des seigneurs Kaï du Sommerlund et l’unique survivant du massacre qui les décima au cours d’une guerre sans merci avec vos ennemis jurés, les seigneurs des ténèbres d’Helgedad. »

Ça promet.

Voici donc, après une petite heure de jeu (puisqu’il a été déclaré, lors d’une conversation-commentaires avec @Martinlessard que ce genre d’œuvres constituait des jeux plutôt que des livres), voici la liste de ce que le passage au numérique pourra apporter à ce genre.

  1. La personnalisation. Tant qu’à me faire vouvoyer, autant que ça soit par mon vrai nom. « Vous êtes Annie Bacon, la dernière des Dames Kaï » ça sonne pas mal, non?

  2. Le hasard intégré. La plupart de ces livres demandaient l’utilisation d’un dé pour ajouter l’élément de hasard aux combats. La série Loup Solitaire utilise une table de chiffre sur laquelle il faut poser son crayon en se fermant les yeux. L’ordinateur permet de générer ces chiffres de manière automatique.

  3. L’automatisation des calculs. Pour les combats, il faut prendre ses points d’habiletés, y ajouter les bonus, soustraire les points d’habiletés de l’adversaire, etc. Juste la compréhension de la mécanique peut en rebuter plus d’un. En numérique? L’ordinateur calcule le tout à notre place.

  4. Empêcher la triche. Qui n’a jamais vérifié l’aboutissement des différents choix possibles avant de s’engager vers un paragraphe plutôt qu’un autre? En numérique, il suffit de bloquer le bouton « back » et leurs joueurs doivent vivre avec leurs décisions.

  5. Le problème de perte de page. Lors d’un des combats, j’ai complètement oublié de noter le chiffre du paragraphe où j’étais rendue! Il s’en est fallu de peu pour que je doive recommencer l’aventure au complet. En numérique, une petite fonction de sauvegarde automatique règlera ce problème!

  6. Interactivité au-delà du choix de réponse. À cause de son système de paragraphes numérotés, les défis se limitent à de simples choix de réponse. Avec l’entré de donné possible en numérique, le joueur pourrait être obligé de se souvenir d’une formule magique et la rédiger correctement, trouver la réponse d’une énigme, écrire le nom d’un contact, etc. On pourrait demander au joueur de lire, comprendre, et réfléchir plutôt que de lui demander de deviner si le tunnel de droite est un meilleur choix que la porte de gauche.

Ça vous donne pas le goût?

Faute avouée…

Dans Anathem (Neal Stephenson), que je viens tout juste de terminer, il y a un moment où l’action devient invraisemblable. Les personnages principaux sont envoyés pour une mission, et le lecteur ne peut s’empêcher de penser qu’il devait y avoir, sur la planète, des centaines de personnes mieux qualifiées pour cette mission. Évidemment, pour les besoins de l’histoire, les personnages principaux devaient s’y coller. Que fait un auteur chevronné devant un tel problème? Est-ce qu’il ferme les yeux en espérant que les lecteurs ne se rendront compte de rien? C’est risqué! Mieux vaut avouer sa faiblesse discrètement.

C’est certainement ce qu’à fait Stephenson. Ainsi, le héros demande à un de ses contacts pourquoi diables ils ont été envoyés alors que d’autres auraient certainement mieux fait l’affaire. L’autre explique le choix, mais sa justification importe peu. À sa manière, l’auteur nous a déjà avoué : « je sais, c’est pas tout à fait naturel. »

Il m’est arrivé la même chose dans le tome trois de Terra Incognita. Cette fois-ci, c’était une répétition. Un personnage se retrouvait en prison pour la deuxième fois en deux romans. Lorsque je m’en suis rendu compte, il était trop tard pour changer la scène. J’ai donc plutôt ajouté la chose suivante :

Aldebert, qui vient à peine de terminer une longue peine dans une prison pirate, s’étend sur la paillasse comme un habitué.

— J’ai un vague sentiment de déjà vu ! s’exclame-t-il en fermant les yeux.

La phrase est un aveu: « Je sais, c’est répétitif, je m’en suis rendu compte et je m’en excuse. » Évidemment, ça ne change rien à la faute, mais au moins les lecteurs sauront que nous sommes assez intelligents pour avoir remarqué le problème, et qu’on ne les prend pas pour des imbéciles, puisque nous n’avons pas essayé de « leur en passer une » en douce. Après tout, ne dit-on pas que faute avouée, à moitié pardonnée?

Où l’auteure se réchauffe à l’idée de la nouvelle orthographe

Au Salon du livre de Montréal, la plupart des auteurs en signature se sont vu remettre un petit guide simplifié de la nouvelle orthographe. Retenant un réflexe de l’envoyer avec dédain vers le plus proche bac de recyclage avec un « Pfffh! Écrire ognon sans I, faut-tu être cave », je l’ai glissé dans mon sac. Un test pour vérifier si on n’utilise pas déjà la nouvelle orthographe avait attiré mon esprit. « Ça pourrait faire un bon billet », pensais-je, certaine que le billet en question serait incisif et rempli de dérision.

Mais entre les deux, j’ai lu ledit livre, et j’ai réfléchi.

Première conclusion : il ne s’agit pas d’un nivèlement par le bas

L’intention derrière la nouvelle orthographe n’est pas de simplifier la langue pour des étudiants paresseux. Ce n’est pas une écriture phonétique, et non, le pluriel de cheval n’y est pas « chevals » comme le croient certaines rumeurs.

Il s’agit plutôt de standardisation :

Ex : On écrit « éléphanteau », « baleineau » et « lionceau »,  mais « levraut ». POURQUOI? Allez, fait comme tout le monde, petit lièvre. Ce sera dorénavant « levreau ».

D’une francisation des termes étrangers passés dans notre vocabulaire :

Ex : « révolver » plutôt que « revolver », « des raviolis », avec un S, parce qu’aucun francophone n’a jamais dit : « un raviolo ».

Et d’une simple question de bon sens :

Ex : puisque c’est le « U » dont on désire indiquer la prononciation dans le mot « ambiguë », pourquoi diable le tréma serait-il sur le « E »? Allez, hop! « ambigüe »!

Deuxième conclusion : la disparition de quelques accents circonflexes n’appauvrira ni la beauté de nos textes, ni la profondeur de nos esprits

Je connais l’importance du Verbe. Après tout, c’est le langage qui structure la pensée. Par contre, c’est le langage dans sa structure, sa syntaxe et l’ampleur de son vocabulaire qui en forme la richesse. À l’écrit, le langage ne sert pas à la réflexion de l’auteur, mais bien au transfert de cette même réflexion. En tant qu’outil de communication, il a avantage à être simple, complet et efficace. Dans ce cas, à condition que les règles de grammaire continuent d’aider à la compréhension du sens, la fonction est remplie.

Troisième conclusion : l’évolution est une bonne chose

Est-ce simplement une peur du changement qui nous fait cracher sur la nouvelle orthographe à la moindre apparition d’un mot dont l’amalgame de lettres n’est pas en accord avec nos habitudes? Est-ce que « nénufar », c’est vraiment si choquant? Surtout lorsque l’on sait que le mot vient du perse « nînûfar »? En tenant mordicus à l’orthographe classique, nous sonnerons éventuellement comme nos parents qui vont encore acheter leur vin « à la commission des liqueurs » (où à la « régie » selon l’âge de vos parents). Pour refuser que la langue écrite change, il faudrait être capable de clamer qu’elle est parfaite. Comme ce n’est certainement pas le cas, j’ai décidé de voir le changement comme de l’amélioration plutôt que du sabotage. Vive le progrès!

En conclusion, ce billet n’est pas un manifeste de fanatique! Malgré mes nombreux exemples positifs, certaines règles me laissent encore bien perplexe. Je n’ai pas changé les options de mon Antidote, et mon prochain roman ne suivra pas les règles de la nouvelle orthographe (de toute manière, mon éditrice est contre!). J’ai simplement une nouvelle ouverture d’esprit face à cette évolution.

Recherche concrètement auteurs jeunesse audacieux

Il y a quelques mois, je faisais un appel a tous semblable, pour une hypothétique animation d’écriture en direct que je comptais présenter à différents salons du livre. Le Salon du livre jeunesse de Longueuil a aimé l’idée, et je relance donc l’invitation, mais de manière concrète cette fois-ci!

Description :

L’activité aura lieu le Samedi 12 février dans le Hall d’entrée du Théâtre de la Ville à Longueuil. Pour ceux qui sont familiers avec le salon, le kiosque de l’activité serait à côté des tables à pique-niques, en face de la librairie, juste devant la file d’attente pour entrer au salon.

À tour de rôle, des auteurs seraient installés à une table avec leur portable et un écriteau « Ne pas déranger ». L’idée est de travailler un manuscrit jeunesse en cours, n’importe lequel, comme si vous étiez à la maison. Un écran géant dévoilera le contenu de votre écran aux passants. Le port d’écouteurs est fortement recommandé!

Je n’ai malheureusement pas réussi à obtenir des cachets. Par contre, nous feront bonne usage de la visibilité offerte par ce coin très passant en affichant les livres de l’auteur bien en vue sur la table, accompagné du numéro de kiosque où les visiteurs pourront non seulement acheter les ouvrages, mais également converser avec l’auteur dès son tour à l’atelier terminé (si vous êtes en séances de signatures pendant la journée).

Nous sommes déjà trois volontaires inscrits, mais nous avons l’espace pour la journée entière. Il reste donc de la place! Les seuls critères de sélections : avoir au moins un livre jeunesse de publié à votre actif.

Les intéressés peuvent laisser un commentaire ci-dessous, me contacter via Facebook ou Twitter, ou encore m’écrire en déchiffrant l’adresse courriel suivante :

Mon prénom + « A » commercial + mon prénom et mon nom de famille en un seul mot + .com

Passez-vous le mot!!!

Ma première épreuve « Lurelu », passée haut la main!

Tout d’abord un peu de perspective, pour ceux qui ne connaissent pas « Lurelu ». Il s’agit d’un magazine traitant de la littérature jeunesse au Québec. Il est distribué à tous les membres de communication-jeunesse, et à plusieurs abonnés, notamment des libraires, des bibliothécaires, des enseignants, des auteurs, et toutes autres personnes intéressées par la littérature jeunesse.

Contextuellement, ce qui rend la revue importante, c’est surtout qu’on y trouve des critiques de presque tous les romans jeunesses publiés (je dis bien presque, puisque mes deux premiers romans semblent être tombé entre deux craques), ce qui est une tâche colossale. Ajoutez à cela le peu de visibilité de cette littérature dans les médias traditionnel (un gros « Bravo » à Pause-Lecture qui prend la relève côté nouveaux médias), et la critique de Lurelu devient souvent la seule critique qu’un auteur recevra sur son roman. Cette unicité rend la pilule plus difficile à avaler lors de mauvaise critique. Tout art est une question de goût, et ce n’est que dans la multitude des opinions qu’une véritable valeur générale est accordée. Tout utilisateur de Metacritic.com vous le dira.  J’en profite pour remarquer que les livres constituent le seul divertissement absent de ce site… la littérature jeunesse québécoise n’est peut-être pas la seule à souffrir d’absence de couverture! Mais je m’égare…

Bref, un des critiques de Lurelu a couvert « Le Fantôme du caporal poltron » et je suis ravie du résultat! En voici la retranscription :

« Dans ce troisième tome de la série, les jeunes naufragés se retrouvent séparés en deux groupes sur les rives opposées d’une ile à la suite d’une tempête. Un côté est hanté par les fantômes d’un camp militaire condamnés à revivre une humiliante défaite subie autrefois à cause de la négligence de leur caporal poltron. De l’autre côté vivent les vainqueurs. Le peuple y prend les moindres décisions à la place du roi; en somme, la démocratie poussée à l’extrême, ce qui provoquera d’amusants imbroglios. Les deux groupes d’amis parviendront-ils à se rejoindre tout en aidant les habitants à reprendre le contrôle de l’ile?  Comme dans les romans précédents, aventures et voyages font ici bon ménage.

Le récit, divertissant et riche en rebondissements, propose une structure non linéaire : plusieurs chapitres alternent entre les deux lieux où évoluent les personnages, ce qui constitue une piste intéressante à exploiter en classe. Les personnages témoignent de belles valeurs telles l’amour fraternel, le respect de l’autre et le dévouement envers autrui. Le vocabulaire, précis et évocateur, plonge le lecteur dans des scènes exaltantes. En revanche, les termes « militaires » et « maritimes » auraient mérité plus amples explications. Quelques illustrations en noir et blanc complètent le texte en soulignant la jeunesse des héros. À noter : le site de l’auteure (www.romanjeunesse.com) propose des fiches pédagogiques. »

N’est-ce pas merveilleux! Un gros merci à Sébastien Vincent pour une si belle critique. Il a même mis l’adresse ce mon site web! Je n’aurais pas pu demander mieux!  Avec de tels éloges, je leur pardonne complètement à Lurelu d’avoir, dans leur article sur les bandes-annonces, rebaptisé mon premier roman « les naufragés de Chélo »!

Le Funeste destin des Beaudelaire, ode à l’écriture hyper-présente.

Durant mon magasinage des fêtes, j’ai mis la main sur le 13e et dernier tome de la série « Le funeste destin des Beaudelaire », traduction de « A series of unfortunate events », écrit par Lemony Snicket.  L’auteur en question n’existe pas plus que Geronimo Stilton, mais a l’avantage d’être le prête-nom d’une seule personne, soit Daniel Handler.

J’avais, lors des grandes années de popularité de la série, lu les trois premiers, qui furent plus tard transformés en film. Sans aucun souci pour le trou de 8 livres, j’ai laissé ma curiosité l’emporter pour savoir comment le tout allait se terminer.

J’en profite pour mentionner que la fin était parfaite : ni trop sucrée, ni trop amère, mais là n’est pas la raison de mon billet. J’ai plutôt envie de parler du style littéraire dans cette série. Un style original, complexe, et qui a dû se voir refusé dans plusieurs maisons d’édition avec l’indication « écriture trop compliquée pour le public cible ».  En guise d’aperçu, voici la première phrase du tome 13 :

« S’il vous est arrivé d’éplucher un oignon, vous avez pu constater que sous la première fine pelure se cache une autre pelure, et sous cette autre fine pelure une autre encore, puis une autre, et une autre, et une autre, si bien qu’avant longtemps vous vous retrouvez avec des dizaines, des centaines de pelures sur la table de la cuisine et des torrents de larmes dans les yeux, au point de regretter d’avoir entrepris d’éplucher cet oignon, pour commencer, et de vous dire que vous auriez mieux fait de le laisser se momifier en paix sur son étagère, mieux fait de poursuivre sans lui le cours de votre vie, quitte à renoncer à tout jamais aux saveurs complexes, envahissantes et douces-amères de cet étrange et âpre légume ».

Des phrases longues, vous pensez? Lemony Snicket se fout éperdument du niveau de langage de son public cible! Il a simplement intégré la complexité dans son style d’écriture. Alors que la tendance est à l’écriture « invisible » pour ne pas nuire au récit, Daniel Handler a créé un narrateur hyper-présent, à l’écriture merveilleusement encombrante!

Côté vocabulaire, il a trouvé la parade parfaite : lorsqu’un mot est trop compliqué, il l’explique, tout simplement.

Par exemple :

« Tout au plus, pouvait-on avancer que c’était plutôt gros, plutôt parallélépipédique – mot redoutable à prononcer signifiant ici : « en forme d’énorme boîte à biscuits » ». (p.100)

Il en vient même à jouer lui-même avec ses propres conventions en donnant des définitions absolument erronée et fictive, mais ayant du sens dans le contexte de l’histoire, comme ci-dessous :

« Mais même cette petite fille frondeuse – et ici, frondeur signifie « aimant les pommes » – ne savoura jamais bouché… » (p.243)

Le tout qui en résulte est un style si personnel que je suis certaine de pouvoir identifier un paragraphe écrit par Lemony Snicket entre mille. J’aimerais un jour qu’on puisse dire la même chose de moi. Et tant pis si ça nuit au récit.

Résolution 2011

Faire une résolution en billet sur un blogue est une chose sérieuse. Je serais incapable de vous dire quelles ont été mes résolutions des dernières années, ma mémoire d’une faillibilité légendaire ayant, depuis belle lurette, éjecté l’information pour faire place à des projets plus farfelus. Mais puisque, cette année, j’inscris la résolution en question dans un billet, il n’y aura plus d’excuses possibles. Comme dit le vieux dicton : les paroles s’envolent, mais les blogues restent indexés pour l’éternité. Je m’engage donc, publiquement, à la chose suivante :

Lire plus de romans

C’est simple, mais c’est tout. Ce que ça signifie, plus concrètement : lire des livres plutôt que des magazines lorsque je dine seul, fermer la télé plus tôt le soir pour garder plus de temps pour lire au lit, prendre des romans plutôt que des bandes dessinées lorsque je vais à la bibliothèque, limiter ma boite de comic books à la librairie Millénium aux titres dont je ne peux me passer (Fable, Unwritten), et ne pas tomber aussi facilement dans les jeux vidéos lorsque j’ai une heure de libre pendant que la maisonnée dort la fin de semaine.

Mes plans de lecture couvrent autant des livres pour adulte (Rain Wild Chronicles de Robin Hobb) que des séries jeunesse (Grande quête de Jacob Jobin de Dominique Demers), du moderne (Hunger Games de Susan Collins) que du classique (Le vent dans les Saules de Kenneth Grahame). Je sais qu’il n’est pas nécessaire de lire pour écrire, mais ça ne peut certainement pas nuire. Faute d’avoir fait des études dans ce domaine, j’ai envie de soigner un peu ma culture littéraire.

Pour vous permettre de suivre le tout, je vais même (tenter d’) ajouter un « Widget Wordpress » me permettant d’afficher en permanence l’œuvre que je suis en train de lire. Il devrait apparaître dans les prochains jours (dès que je mets la main dessus!)

MISE À JOUR: C’est fait! La colonne de gauche a été modifiée, vous y trouverez désormais mes lectures courantes!

Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne et heureuse année 2011, que vos projets se réalisent, que la vie vous soit douce, et que les mots, lus comme écrits, vous viennent facilement.