Il y a quelques semaines, je me prononçais contre une règle d’écriture dictée par Elmore Leonard , soir : « never use a word other than « said » to carry dialogue. Ou, si vous préférez, « n’utilisez jamais un mot autre que « dire » pour porter le dialogue ».
Il fallait déjà un certain culot pour s’opposer aux conseils d’un auteur connu, du haut de mes deux romans publiés. Et voilà que, depuis, deux autres personnes (Mathieu Fortin et Mireille) se sont portées à la défense de ce verbe proscrit. Plus direct et invisible de par son omniprésence, ce mot laisserait toute la place au dialogue sans distraire le lecteur.
Ébranlée dans mes convictions, j’ai tenté de trouver un peu de documentation. Google n’offre que des activités pédagogiques pour aider les élèves à remplacer le verbe « dire », ou encore des listes de synonymes pour choisir un mot plus précis. Rien sur le débat lui-même.
Je ne peux m’empêcher de penser qu’il s’agit d’une notion que j’ai ratée, n’ayant pas fait d’études littéraires. Du genre, littérature moderne 101 : vérités et mensonges sur les choix de verbe. Une classe animée par un jeune chargé de cours dynamique.
Dénuée de sources technologiques ou pédagogiques, je choisis la « bibliothèque des cigales » si chère au cœur de Daudet, et m’allonge pour réfléchir. Ma conclusion : que c’est une question de style et que, je dois me l’avouer à moi-même, le mien n’est ni direct, ni moderne. En fait, il est à la limite du fleuri! Ça va! N’ai je pas prouvé mes allégeances linguistiques en vous citant l’auteur des lettres de mon moulin quelques phrases plus haut?
Je persiste et signe : pas de verbe « dire » pour moi!