Pendant des semaines et des semaines, il y a deux ans, j’ai inventé une histoire chaque soir en donnant le bain à ma fille. À de nombreuses reprises, je me suis dit que je devrais noter lesdites histoires pour référence future, chose que je n’ai, évidemment jamais faite!
Avec le recul, les récits étaient, somme tout, plutôt ordinaires. Par contre, la structure, elle, me reste en tête comme étant intéressante! Voyez-vous, l’histoire commençait et se terminait systématiquement par les deux mêmes phrases.
« Ce soir-là, Maman Canard racontait aux oursons une histoire de… »
En gros, elle leur souhaitait bonne nuit et allait écouter la télé. Les oursons, une fois seuls, sortaient par la fenêtre et vivaient une aventure complètement invraisemblable reprenant le thème de leur histoire du soir. Après quelques péripéties au cours desquelles pouvait s’écouler un lapse de temps excessivement aléatoire, ils revenaient dans leur lit juste à temps, car…
« Maman Canard passa la tête par la porte pour s’assurer que ses oursons dormaient paisiblement, et, satisfaite, alla se coucher à son tour ».
J’aime bien cette idée de structure répétée. Il s’y trouve un petit quelque chose de réconfortant, surtout lorsque la répétition occupe les deux extrémités du récit, un peu comme tous les épisodes d’une série télévisée sont encadrés par une même chanson thème et un même générique de fin. Dès les premières notes, on est en terrain familier; on pourrait même parler d’anticipation pavlovienne… Hum! Ça ferait chic comme expression dans une lettre à un éditeur! À garder!