Objets de désir à Saint-Mathieu du Parc, première partie

Cette année, ma famille et moi avons passé nos vacances au Québec, d’abord à l’île d’Orléans, puis une petite semaine à Saint-Mathieu du Parc, près de Shawinigan. Nous y avons découvert une boutique d’art et d’artisanat qui nous a ravis : La maison la tradition.

C’est une coopérative d’artisans qui travaillent à partir de matériaux recyclés. On y trouve toute sorte d’objets de décoration, tant utile (linge de maison, vêtements) qu’inutile (bibelots en tout genre).

Voici ma première trouvaille :

Mon fantastique signet tout nu (à gauche) et dans ma lecture du moment (à droite)

Oui, c’est bien un signet! Voilà des années que toute ma famille rit de tout ce que je peux pour garder ma page : mouchoirs, factures, élastiques à cheveux, emballage de bonbon. Il m’est même déjà arrivé de chercher mon téléphone pendant une heure pour réaliser que je l’ai laissé dans ma lecture en cours pour indiquer où j’en étais!

Ces temps sont révolus! J’ai désormais le plus beau de tous les signets!

Il y en a d’autres modèles (voir ci-dessous), mais c’est tout de même le mien le plus beau. Je l’ai appelé, comme il se doit, Raplapla.

 

Playlist de fin du monde pour les professeurs

En cette presque rentrée, alors que les professeurs s’apprêtent à planifier leurs cours, j’ai eu envie de faire un petit cadeau pédagogique à tous ceux et celles qui utilisent Les Chroniques post-apocalyptiques en classe. Une manière à moi de les remercier de faire découvrir mes livres à leurs élèves.

Mon propre amour de la langue française vient de la musique, alors j’ai concocté une petite liste de lecture (playlist) de chansons de fin du monde, en français.

Elle est disponible sur Spotify à cette adresse : https://open.spotify.com/playlist/4RLggtcaCzdFcoz7x921q9?si=f7606a098afa4496

Et en voici les titres :

Choisissez-en une à faire entendre à chaque cour pour les mettre dans l’ambiance, ou laissez simplement les élèves libres de l’écouter ou non. Si un seul élève par classe y découvre une nouvelle chanson qu’il aime, ce sera déjà un grand pas pour la culture francophone!

Encore une foi : un grand merci à tous les professeurs qui choisissent mes livres! Et bonne rentrée!

Les retombées du 12 août.

Illustration : Melissa Perron

« Est-ce que ça fait vraiment une différence, l’événement le 12 août j’achète un livre québécois? » m’a demandé une amie au cours de la dernière année. Sur le coup, j’ai dû réfléchir. Évidemment, la journée même en est une de fortes ventes pour les librairies. Une journée de veille de Noël en plein mois d’août selon les chiffres.

Déjà c’est pas mal.

Mais il y a plus : une semaine complète, sinon plus, de visibilité pour la littérature québécoise. C’est ce qui compte le plus, selon moi! Durant toute la semaine précédant le 12 août, on voit passer des recommandations littéraires québécoises dans les médias traditionnels, sur les médias sociaux, dans les vitrines des librairies, bref, un peu partout!

La journée même, tous les fils d’actualités se remplissent de photo de pages couvertures et de commentaires en dessous du type : « Tu me diras si c’est bon », ou « je l’ai lu, tu vas adorer ».

Et dans les semaines qui suivront, certains lecteurs feront des retours sur leurs lectures, continuant ainsi la boule de neige de visibilité.

Bref, les retombées sont bien plus grandes que le simple chiffre de vente de la journée même.

Alors, c’est le 12 août, gâtez-vous, publiez vos achats, commentez publiquement vos lectures, et faites partie du mouvement!

Mon 12 août personnel aura lieu à la librairie Poirier de Shawinigan, et je viendrai mettre une photo de mes achats dans ce même billet en fin de journée!

MISE À JOUR: Les voici!

Bon 12 août tout le monde!

Un lieu parfait pour un roman jeunesse… dans le coin de Joliette

La semaine dernière, deux de mes trois enfants étaient occupés hors de la maison, alors j’ai promis au troisième qu’on pourrait faire une activité de son choix. Il voulait visiter une grotte… de préférence sans guide.

Impossible en cette ère de super-sécurité? Que nenni! J’en ai trouvé une, à distance raisonnable de la maison. La grotte s’appelle « La grotte du trou de Fée », à Crabtree. Attention de ne pas la confondre avec « La CAVERNE du trou de LA fée » qui est, pour sa part, près du Lac Saint-Jean. Une petite différence de 400 km, tout de même.

L’accès est libre, sur un terrain public. Pas d’interdictions, pas de clôture à franchir illégalement, et pas de visite guidée nécessaire.

On y entre par ici :  (n’ayant pas pensé prendre des photos moi-même, j’ai dû prendre celle du site touristique de Joliette):

La caverne s’agrandit ensuite en un corridor d’une dizaine de mètres tout juste assez haut pour se tenir debout en son centre, qui se termine dans un mini-lac (pour ne pas dire un trou d’eau) duquel part un autre tunnel malheureusement inondé. En fait, le site de Crabtree nous apprend que la grotte partiellement fait 133 mètres en tout et un panneau près de l’entrée montre des images d’autres cavernes accessibles plus en profondeur par ce même corridor.

Ajoutez à ça que le terrain est fertile en fossiles (nous en avons vu de magnifiques un peu plus loin sur la rivière, au parc du moulin Fisk) et vous obtenez tous les ingrédients nécessaires à un roman jeunesse, non?

Un roman jeunesse que JE vais écrire?

Peut-être… peut-être pas. Entre Les Abysses et Le Soutermonde, j’en ai un peu marre des scènes souterraines, des sources de lumière à justifier et des parois rocheuses. Je m’étais promis de ne pas y revenir de sitôt.

En attendant, je dépose le tout quelque part dans mon cerveau, au rayon « inspiration ».

Mes suggestions pour vos douzous!

Le 12 août s’en vient et, avec lui, l’événement « le 12 août j’achète un livre québécois ». Comme c’est la coutume, je vous offre quelques conseils. Cette fois, je vous recommande un roman adulte, un roman jeunesse, une bande dessinée et un album que j’ai tous lus et appréciés dans la dernière année!

Roman adulte : Peuple de verre de Catherine Leroux

J’avais adoré L’Avenir, un de ses romans précédents, et Catherine Leroux est en train de devenir mon autrice québécoise préférée! Ce roman futuriste imagine une solution à la crise du logement et y plonge une narratrice non-fiable, remplie de défauts dans le meilleur sens du terme. La trame est déconstruite et joue avec le réalisme magique alors que l’on nage en plein roman d’anticipation. Aucune chance de s’ennuyer!

 

Roman jeunesse :  Rôdeur mortel T.1 : La métamorphose de Mel Gosselin

Avec des superpouvoirs inspirés des arthropodes (araignées, scorpions, crustacés) et de l’action à souhait, ce premier tome de série risque d’en accrocher plus d’un! C’est un roman définitivement « geek » qui commence au ComicCon de Montréal et fait référence au cosplay et aux comics books. Surtout, c’est une ode aux mangas, tant dans sa structure narrative que dans ses illustrations. Comment convaincre vos ados ou préados de le lire? En leur expliquant que l’autrice s’est inspirée du célèbre manga My Hero Academia pour créer son personnage principal!

Bande dessinée : Les Élus Eljun T1, Jean-François Laliberté et Sacha Lefebvre

Parlant de manga, c’est la seule chose qui intéresse vos jeunes, qui boudent le 12 août en conséquence? Surprenez-les avec un manga 100% québécois! De l’équipe qui nous avait amené U-Merlin, cette nouvelle série nous amène dans un monde médiéval aux allures vikings pour suivre le destin d’un jeune berger qui se découvre un passé (et un avenir) plus légendaire que prévu. Ça coule tout seul, avec une bonne dose d’humour. J’ai lu les deux premiers tomes et j’ai adoré!

Album jeunesse : Dans la nuit tu te dévoiles, Isabelle Jameson et Sylvain Cabot

Un album touchant cette fois-ci, sur un sujet cher à mon cœur :  la transidentité! Pas du tout moralisateur ou racoleur, on y découvre tout en douceur le ressenti d’un jeune trans qui s’épanouit en assumant sa nouvelle identité de genre. À mettre dans les mains de tous ceux qui pensent que la transidentité est une mode ou une manière de se faire remarquer pour qu’ils réalisent à quel point c’est un besoin viscéral qui ne fait de mal à personne, et qui, au contraire, fait tant de bien à la principale personne impliquée.

Et vous, vos vacances?

Ce billet est ce qui se passe lorsque j’ai une conversation avec mon conjoint sur l’absence de mèmes internet de contenu québécois alors que les vacances de la construction commencent!

Voici donc quatre petits visuels d’annonce de vacances tirés de mes livres, à utiliser sans modération sur vos médias sociaux!

Les illustrations des affichettes sont respectivement de Sans Cravate, Boum, Mathieu Benoit, et Lavilleetlesnuages. Laquelle des quatre vous représente le mieux?

 

 

Comment est payé un scénariste télé?

J’ai signé, cette semaine un contrat Sartec, ce qui veut dire que je vais écrire des scénarios pour la télévision (pour un projet dont je ne peux parler pour le moment). Je découvre, à travers tout ça, comment sont payés les scénaristes et je suis fascinée par les différences avec les auteurs.

Pour mes lecteurs qui ne font pas partie de l’industrie, sachez que les auteurs sont payés autour de 10% du prix du livre pour chaque livre vendu (moins si un pourcentage est donné à l’illustrateur). L’auteur reçoit ces sous environs une année après l’arrivée du livre sur les tablettes, et reçoit habituellement une avance sur le montant anticipé en attendant.

Évidemment, avec une série télé, ce serait impossible, puisque les spectateurs ne paient pas pour chaque série ou épisode. Par contre, contrairement à l’auteur, le scénariste qui répond à une commande d’un studio sera payé même si le produit final ne se rend jamais jusqu’à son public.

Voici donc les grandes lignes, selon ce que je constate :

  • Les scénaristes sont payés selon un pourcentage du budget de production de l’épisode qu’ils sont en train d’écrire.
  • Ils reçoivent une avance lors de l’écriture, non-remboursable, que la série soit produite ou non.
  • Il est possible, selon les cas, d’obtenir également des redevances sur ce que paieront chaque distributeur qui désire diffuser la série.

Donc, le scénariste est payé dès l’écriture, un montant qui ne dépend que de la longueur du scénario désiré par le studio, selon des montants prescrits par la Sartec.

Si la série n’est jamais produite, ça s’arrête là. Si elle set produite et que le pourcentage du budget de production dépasse l’avance reçue, le scénariste reçoit un nouveau montant. Il est dont plus payant d’être scénariste sur une grosse production que sur une série petit budget… mais seulement si la série se rend jusqu’en production.

Si le scénariste n’a pas de redevances, ça s’arrête là… mais s’il en a, il recevra des montants pour chaque nouveau distributeur qui achète les droits de diffusions. Si la série fait le tour du monde, les montants peuvent rentrer pendant longtemps, comme pour un livre qui se retrouve traduit dans plusieurs pays.

 

Je dois avouer que ce nouveau défi m’excite énormément! Je suis une touche à tout, j’adore découvrir de nouveaux médiums… mais ne vous en faites pas, je ne change pas de métier et je reste avant tout une autrice jeunesse!

Comment les libraires français agissent contre la surproduction

Il y a quelques semaines, j’ai vu passer un article de Actuallité qui parlait du ras-le-bol généralisé des libraires français face à la surproduction littéraire.

Ce qu’il faut savoir, c’est que ce mot, « surproduction » se chuchote dans les salons du livre et les rencontres du milieu littéraire depuis des années. Il y a trop de nouveautés, ce qui laisse moins de place pour chaque livre et réduit la part de tarte de chacun. Tout le monde le sait… mais personne n’ose dénoncer trop fort. Pourquoi? Parce qu’ils ont trop à perdre! Les éditeurs craignent de voir leurs subventions diminuer et les auteurs s’inquiètent d’avoir plus de difficulté à placer leurs manuscrits si les éditeurs en publient moins.

Les seuls qui n’ont rien à perdre sont les libraires, qui sont à bout de souffle à force de recevoir des caisses et des caisses de nouveaux livres à placer chaque semaine. Je n’étais donc pas surprise de les voir dénoncer à haute voix le phénomène, mais je dois avouer m’être dit : « qu’est-ce qu’ils peuvent bien faire? ». Je pensais qu’ils n’avaient aucun pouvoir, aucune chance d’impact sur la situation.

Cette semaine, un second article m’a prouvé à quel point d’avais tort !!! Un article qui parle de la « Trêve des nouveautés ».

Ne laissez pas le « T » au début du mot vous induire en erreur, il s’agit bel et bien d’une forme de Grêve du zèle que certains libraires ont mise en place pour passer un message aux distributeurs, représentants et éditeurs. Je dois avouer avoir dû lire un troisième article pour comprendre exactement en quoi ça consistait.

En gros, les libraires étaient encouragés, entre décembre et juin, à ralentir le rythme de leur prise en compte des nouveautés. Voici quelques exemples tirés du document officiel de l’association pour l’écologie du livre.

  • Trêve perlée : (…) s’autoriser à ralentir, ne pas prendre un autre rendez-vous, sauter un office.
  • Trêve tournante : (…) s’unir entre librairies pour sauter certains offices et en garder d’autres, renvoyer un client chez l’un·e ou l’autre volontairement…

Et ma préférée :

  • Trêve par l’absurde : Arrêter les couvertures bleues, les titres trop courts ou trop longs, les  récits  de  soi,  les  auteur·rices  trop  vieux/vieilles,  les  livres  de moins de 273 pages et tout ce qui peut vous aider à dire non à votre représentant·e ou à le faire rire

Ces actions ont une triple raison d’être. Évidemment, elles servent à faire passer le message que la situation ne peut plus durer, en plus de permettre aux libraires de reprendre leur souffle en réduisant le temps passé en rencontres et en gestions de la rotation des livres. Finalement, ils en profitent pour accumuler des données qui pourront éventuellement aider à trouver des pistes de solutions. Par exemple, ils ont constaté que de n’accepter des nouveautés qu’une semaine sur deux n’a pas beaucoup d’incidence sur les secteurs de la littérature étrangère ou jeunesse, alors que l’impact est plus grand en littérature généraliste.

Pourquoi s’intéresser à tout ça alors que ça se passe en France? Parce que notre industrie littéraire québécoise est aux prises avec les mêmes problèmes!  S’ils réussissent à trouver une solution, ne serions-nous pas bien bêtes de ne pas au moins prendre le temps de la considérer?

De l’angoisse à l’inspiration pour Paul Thibault!

Serait-ce un sac rempli d’idée que m’apporte Grugeux? (Illustration Sans Cravate)

Parfois, j’écris un livre qui me trotte en tête depuis des mois, voire des années. Au moment de m’y mettre, j’ai alors déjà plus de la moitié du plan en tête. Je m’y mets avec hâte.

Parfois, j’écris une suite avec aucune espèce d’idée de ce que sera l’histoire. Dans ces cas-là, j’ai toujours une petite angoisse qui monte, une impression que ça y est, je suis à court d’idées, pour toujours. Ce n’est pas facile, écrire à partir de rien.

Je me souviens d’avoir eu ce sentiment entre chacun des Victor Cordi, et il était bien présent il y a trois semaines, alors que j’attaquais un deuxième tome de Paul Thibault.

Trois semaines plus tard, pourtant, me voilà avec un premier jet dans les mains! Les idées sont venues, et ont été couchées sur papier, à raison d’une histoire par semaine. Chacune est en rime, comme dans le premier tome, et chacune fait environ 750 mots. Elles ont encore besoin d’un peu d’amour et de beaucoup de travail avant d’être envoyées à mon éditrice… et d’encore plus avant d’arriver entre vos mains!

Pour chaque histoire, une journée entière a été consacrée à trouver mon récit. Quelques béquilles pour m’aider? J’ai lu presque une dizaine de documentaires jeunesse sur la forêt Canadienne, et j’ai fait une liste de pistes potentielles, à laquelle je suis revenue régulièrement en cours de route.

La voici :

  • Orignal avec un monde complet sur ses bois
  • Un bruit effrayant qui sort d’une caverne et ce n’est qu’un ours qui sort d’hibernation
  • Coulée des érables
  • Cocottes
  • Fonte des neiges
  • Premières fleurs qui sortent
  • Retour des bernaches
  • Les traces d’animaux qui se transforment en traces humaines
  • La rencontre avec Louisette
  • Des interludes de Grugeux
  • Le maringouin
  • Le ouaouaron
  • Le bruit du pic-bois
  • Les hélicoptères
  • Quenouilles
  • Grand Polatouche!!??
  • Pourquoi le hibou (ou le grand-duc?) ne sort plus le jour
  • Crosses de violon
  • Le chant magique des grenouilles

Je ne vous dévoile pas lesquelles j’ai choisies, et surtout, je garde les autres précieusement dans un dossier dans l’éventualité d’un troisième tome!