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Les mystères de la langue…

Anecdote rapide parce que je n’ai pas le temps d’écrire un véritable billet cette semaine.

Dans mon manuscrit en cours, il y a un ballon auquel je n’avais pas encore donné de nom. Comme il joue à être un faucon pèlerin dans un de ses premiers chapitres de présence, j’ai décidé de lui donner un nom qui serait un mélange de « faucon » et de « ballon ».

Je l’ai appelé « Faucallon ».

Pour voir si c’était la meilleure option, j’ai essayé plutôt de prendre les deux premières lettres de « ballon », et les trois dernières de « faucon ».

Faites l’exercice, et comprenez mon ébahissement!!!

 

Limbo-Cumulus partie 5 : le premier retravail

(voir la liste des parties précédentes en fin de ce billet)

Les nuages vus de mon espace de travail

Je révise toujours mon travail trois fois avant de le faire lire à qui que ce soit. J’en parlerai ici sous ses trois aspects principaux de manière distincte, même si, en réalité, le travail n’est pas aussi bien délimité.

La première relecture est pour la structure, le rythme et la logique, et je la fais directement à l’ordinateur.

Les choses principales que j’ai changées dans cette ré-écriture :

  • Le personnage portait un sac à dos au début de l’histoire… et ce dernier n’était plus jamais mentionné par la suite (erreur de logique)! Je le lui ai fait perdre, puis retrouver plus tard.
  • Quelques modifications mineures sur les noms des nuages pour une meilleure cohérence de mon Univers.
  • Améliorations générales dans l’arc émotif de mon personnage pour le rendre plus crédible.
  • J’ai aussi étoffé quelques scènes, notamment au niveau des descriptions que j’ai tendance à négliger.
  • Côté rythme, je trouvais qu’il n’y avait pas assez de temps entre la mention d’un danger et son apparition. Je voulais ajouter une scène. On entend parfois les auteurs dire que leurs personnages prennent le contrôle de l’histoire, et c’est ce qui m’est arrivé. Le héros devait avoir un ballon rouge pour le guider dans la deuxième moitié de son aventure… et ce dernier a décidé de prendre vie. Ça s’est imposé, sans que je le décide vraiment, et les premières interactions entre le ballon et le héros sont venues créer la scène qui me manquait pour retarder l’arrivée du danger.

Un gros changement comme ce dernier entraîne beaucoup de modifications par la suite! Chaque fois que le ballon était mentionné, je devais changer la scène pour refléter sa nouvelle personnalité. ET CE N’EST PAS TOUT!

Dans une des dernières scènes du livre, mon héros redescendait du royaume dans les nuages grâce à un Deltaplane sauvage qu’il devait dompter. Soudain, cet « objet qui prend vie » faisait répétitif après la rencontre avec le ballon des chapitres précédents. J’ai dû réécrire deux chapitres au grand complet!

Nombre de mots à la fin du premier jet : 11 094 mots

Nom de mots à la fin de cette première réécriture : 12 585

Je suis de ces rares auteurs qui ajoutent des mots en ré-écriture plutôt que de couper dans l’inutile. Je suis économe de mots dans mes premiers jets.

Est-ce que mes nouveaux éléments tiendront la route? Je le saurai en attaquant la deuxième relecture!

Je laisse reposer pour la prochaine semaine, puisque je m’en vais en Louisiane pour une tournée scolaire et un festival littéraire! Je vous parle de mon voyage lundi prochain, et reviendrai avec la deuxième réécriture la semaine suivante!

Les autres billets de cette série :

Ma première traduction!!!

Je devais continuer avec les billets de blogue sur les étapes de mon manuscrit en cours, mais quelque chose de trop important pour le taire est arrivé : pour la première fois, un de mes livres est traduit!

TADAM, mon album De la beauté… en langue basque!

Un énorme merci à mon éditeur, les 400 coups, pour avoir rendu ce grand rêve possible ainsi qu’à l’éditeur espagnol Ttarttalo pour avoir cru en moi, en Lavilleetlesnuages ainsi qu’en notre album!

En espérant que ça ne soit qu’une première traduction d’une longue liste future !!!

Écrire au neutre grammatical

J’ai toujours su que dans mon prochain roman, Limbo-Cumulus*, le maître des nuages serait un personnage non-binaire. Il m’a été inspiré par Jonathan Van Ness de la série télé Queer Eye (à droite), avec quelques influences de Willy Wonka du film Charlie et la chocolaterie et de Arthur Teboul, chanteur du groupe musical Feu Chatterton.

Je savais aussi que ça voudrait dire adapter mon écriture à l’identité non genrée, chose particulièrement difficile en français. J’avais même prévu quelques jours de recherche pour plonger dans cette réalité linguistique. Posez-vous la question : comment écririez-vous « Il est un vieux facteur gentil » sans indiquer le genre du personnage? Tout le monde connait le fameux pronom « iel », mais il ne représente que la pointe de l’iceberg!

À part le pronom cité plus haut qui a fait son entrée dans les dictionnaires récemment, il n’y a pas encore de vocabulaire neutre officiel, ce qui n’empêche pas plusieurs options d’apparaître progressivement. Des linguistes et des organismes queers se sont penchés sur la question et proposent des alternatives aux mots féminins et masculins. C’est un tout nouveau champ lexical qu’ils défrichent tranquillement, avec ce que cela comporte de contradictions, de variantes et de tâtonnement. Un « work in progress » diraient les Anglais.

Le document qui m’a été le plus utile personnellement est ce guide rédigé par l’organisme québécois « Divergenres ». Il m’a permis d’apprendre les terminaisons à utiliser pour les adjectifs, les déterminants, les professions, etc. J’y ai également appris la différence entre le vocabulaire inclusif (au sujet duquel je vous conseille l’excellent  Grammaire pour un français inclusif) et la grammaire neutre. Le premier est utilisé lorsque l’on désire s’adresser à tout le monde sans prioriser le masculin, le second plus spécifiquement lorsque l’on parle d’une personne non-binaire, comme c’est mon cas dans le roman.

J’ai écrit, au début de ce billet, que mon personnage était le « Maître des nuages ». Il est donc, en fait, lo maîtrem des nuages.

Déterminant : Le, la, lo (masculin, féminin, neutre)
Titre : Maître, maîtresse, maîtrem (masculin, féminin, neutre)

Pour maximiser la compréhension de mon jeune public cible, j’ai suivi les deux règles :

  • Garder au minimum le nombre de termes neutres dans une même phrase.

Par exemple, j’aurais aimé commencer un paragraphe en référant à mon personnage par l’expression « Le nouveau venu », mais comme le tout aurait nécessité trois termes neutres de suite (et qu’en plus, je ne trouvais nulle part comment rendre « venu » neutre), j’ai mis « L’adulte » à la place, un terme épicène, donc naturellement non genré, que tout le monde comprend.

  • Prioriser l’usage courant plutôt que la règle de ma documentation.

Je mets en exemple la version neutre de mon propre métier. Selon le guide de Divergenres, on devrait décliner ainsi : Auteur, autrice (ou auteure), auteus. Pourtant, j’ai plutôt vu des personnes non-binaires utiliser le terme « autaire » pour décrire leur métier, et c’est donc ce mot que j’ai utilisé.

De manière surprenante, le résultat est très lisible, d’autant plus que le personnage n’apparaît que dans quelques chapitres au milieu du roman.

Et si vous êtes curieux ou curieuses de lire d’autres romans jeunesse dans lesquels le neutre a été utilisé, les roman « Les sœurs hiver » de Jolan Bertrand utilise le pronom neutre « Ul » pour les trolls, mais garde le masculin pour les déterminants et les adjectifs.

 

*titre de travail

Romane et les Émotis Tome 3 : Mélancolie

Un an à peine après la sortie du premier tome, la série Romane et les Émotis se termine avec la parution, la semaine dernière, du tome 3!

Les trois tomes dans toute leur splendeur!

Voici quelques-unes des planches et illustrations intérieures faites par Geneviève Masson Bouchard « Little Riyu » pour ce livre!

Romane avec l’émotis principal de cette nouvelle aventure
Le « vilain » officiel de l’histoire!
Les amies de Romane ont désormais des pouvoirs elles aussi!

Pétronille inc. T6 : Pattes d’araignées véganes

Le 6e tome de Pétronille inc. arrive cette semaine et, fidèle à l’habitude, je vous dévoile quelques-unes des magnifiques illustrations intérieures réalisées par Boum!

Tout d’abord, je vous présente Maski, diminutif de « Maskinongère », ma sirène gothique! Je pense à elle depuis le tome 5, à la fin duquel elle faisait une toute petite apparition discrète dans le coin s’une illustration!  J’adore comment Boum l’a représenté, avec ses cheveux noirs et ses piercings!

Évidemment, Maski n’est pas l’héroïne de ce sixième tome, l’honneur revient, comme toujours, à notre petite sorcière entrepreneuse, que voici en fâcheuse (et rigolote) situation :

Et finalement, voici le lieu principal de cette sixième aventure : un manoir souterrain truffé de pièges, inspiré par Indiana Jones et le temple maudit.

Surveillez bien les inventaires des librairies et donnez-moi des nouvelles si vous le voyez sur les tablettes!

Limbo-Cumulus partie 4 : L’écriture!

Ça y est, le plan est terminé, on commence l’écriture. J’ai un rythme habituel d’environ 1000 mots par jours, ce qui n’est ni énorme ni minuscule, si je me compare aux autres. J’y passe la matinée, de 9h à 12h environ, à condition de ne pas avoir d’animations scolaires.

L’important au début de l’écriture, c’est de bien trouver le temps, le narrateur, et le ton. J’ai déjà ré-écrit le premier chapitre d’un roman (Le Soutermonde) trois fois avant de trouver la bonne combinaison.

Pour Limbo-Cumulus, je retourne au style des Chroniques post-apocalyptiques, sous le conseil de mon éditeur qui s’étonnait que je n’utilise pas plus souvent cette plume.

Ce qui veut dire tout d’abord:

  • Narrateur omniscient
  • Texte à la 3e personne
  • Temps de verbe au présent

Mais aussi :

  • Des répétitions volontaires
  • Quelques phrases courtes, parfois sans verbe
  • Des passages de paragraphes rapides
  • Un rythme qui  « punch »

Et voici ce que ça donne pour les 100 premiers mots  :

Chapitre 1 

Le bruit de la porte qui claque est si satisfaisant que Philippe-Antoine, dit Filou, la rouvre et la ferme à nouveau, avec plus de force.

La voix de sa mère retentit aussitôt : « Et ne sors pas avant de t’être calmé »!

Il y a de la colère dans sa voix, presque autant que dans le bruit de la porte qui claque.

Il faut dire que Filou a cassé l’écran de l’ordinateur familial, celui que sa mère a acheté à Noël avec l’argent de son bonus de fin d’année. Le garçon ne l’a pas fait exprès, mais le dégât reste le même. La réaction de sa mère aussi.

Les autres billets de cette série :

DÉVOILEMENT : Couverture de Romane et les Émotis T.3

Mon automne est sous le signe des filles aux pouvoirs magiques! Il y a deux semaines, je vous montrais la couverture du 6e Tome de Pétronille inc., et bien voici la couverture de ma deuxième publication de cette saison : celle du 3e Tome de Romane et les émotis!

Et juste parce qu’elle est magnifique, je vous mets aussi l’illustration telle que Geneviève Masson Bouchard l’a dessinée!

Ça fait un joli fond d’écran, vous ne trouvez pas?

Limbo-Cumulus partie 3 : Le plan!

Lire aussi :

Une fois la recherche terminée, c’est le temps d’organiser les idées aléatoires en une véritable histoire. Bien souvent, avant même de faire la recherche, j’ai déjà quelques personnages et une idée du début et de la fin de mon livre. Dans ce cas-ci :

Héros : Philippe-Antoine Théroux, dit Filou, jeune garçon impulsif, colérique, mais également sensible et gentil.

Début : Filou fugue après une dispute avec sa mère. En marchant dans la brume, il trouve des marches de nuages qui l’amènent sur un royaume dans le ciel.

Fin : Vous ne pensez tout de même pas que je vais vous la dévoiler !!!

Le plan est court, une page à peine, mais s’élabore toujours sur plusieurs jours. J’y reviens, j’ajoute, je change d’idée, jusqu’à ce que la trame soit assez stable pour commencer à écrire. Il m’arrive de plus en plus de commencer l’écriture alors qu’il reste encore des trous dans le plan. Ce dernier se complète et évolue au fil de l’écriture. Voici le début du plan de Limbo-Cumulus, fautes d’orthographe incluses:

Chaque chiffre indique un nouveau chapitre. Vous remarquerez que certains chapitres sont détaillés, avec parfois même des phrases complètes déjà écrites (voir dernière phrase du chapitre 1). Certains comportent encore des interrogations (parenthèse du chapitre 2), et que d’autre finalement sont très génériques (chapitre 3).

Dans ce cas-ci, le plan est encore partiel, et les lieux a, b et c deviendront éventuellement des synopsis de chapitres eux aussi.

Chose certaine, à partir de là, je peux commencer à écrire.

Trois coups de cœur du festival de l’illustration

Je collectionne les illustrateurs et illustratrices. Pour ce faire, j’ai un document sur mon ordinateur dans lequel je répertorie les porte-folios de tout celleux dont j’apprécie le style. J’étais donc emballée de visiter la foire de l’illustration organisée par Pop-up lab à Montréal.

Voici donc mes trois coups de cœur du festival, cliquez sur leurs illustrations pour voir leur porte-folio complet!

(Moi en pleine visite du kiosque de Naomie Nadeau, photographiée à mon insu)

Naomie Nadeau (Nao Nado)
Les silhouettes très rondes et presque abstraites m’ont fait penser au travail de La ville et les nuages pour mon album De la Beauté, mais dans  un style plus « pop ». Je verrais bien son travail pour un tout-carton super hip!

Fred Jourdain
J’avais déjà repéré son travail au magasin Affiche en tête dans lequel j’étais tombée sous le charme de son illustration de Plume Latraverse en Capitaine Haddock (voir ci-dessous). On trouve presque quelque chose de Hugo Pratt (Corto Maltese) dans ses illustrations noires et blanches. J’imaginerais bien ses dessins en couverture d’un roman urbain pour ado ou encore dans les pages de la revue Curium.  

Antoine Gautier (dit T0)
Probablement celui des trois dont l’univers se rapproche le plus des miens! J’adore ses paysages remplis de détails et qui invitent à la rêverie. On aurait envie de se promener dans ses affiches, de s’y perdre, et d’y raconter des histoires.