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Limbo-Cumulus partie 6 : le 2e retravail

Ma vue parfaitement adaptée lors d’une partie de cette révision!

(liens vers les autres billets de la série à la fin)

Une fois que j’ai tout retravaillé une première fois sur l’ordinateur, j’imprime mon manuscrit pour le retravailler une seconde fois, sur papier. Dans un monde idéal, toute la structure et le contenu du roman devraient rester les mêmes à ce moment-ci pour que je me concentre surtout sur le style! (Soyons honnêtes : ça n’arrive jamais!!!)

Ce que je veux dire par « style »? La longueur et le rythme des phrases, le choix de verbe, les répétitions, les inversions linguistiques, le vocabulaire et les mille autres petits détails qui font la différence entre un texte fluide ou maladroit, personnel ou générique.

De manière amusante, j’ai fait une bonne partie de cette révision dans l’avion de mon voyage en Louisiane, en regardant les nuages d’en haut! Voici quelques exemples des améliorations faites dans mon manuscrit.

Retirer les verbes doubles qui ralentissent ou minimisent l’action

Le champ de cumulus semble s’étendre à l’infini
Le champ de cumulus s’étend à l’infini

Jean-Sophie se lève de table pour aller s’asseoir en tailleur sur le sol
Jean-Sophie se lève de table pour s’asseoir en tailleur sur le sol

Retirer les adverbes inutiles

Le nombre de fleurs présentes rend le décor absolument féérique
Le nombre de fleurs présentes rend le décor féérique

Filou y réfléchit un peu.
Filou y réfléchit.

Simplifier les structures de phrases pour plus de fluidité (surtout considérant le public-cible)

Les jets de la fontaine de cirrus installée au milieu ne retombent dans la coupole qu’après plusieurs pirouettes aériennes.
Les jets de la fontaine de cirrus installée au milieu pirouettent dans les airs avant de retomber dans la coupole.

Autres billets de la série:

 

Voyage en Louisiane #1 : le tourisme!

Il y a deux semaines, j’ai été invitée à faire une tournée scolaire en Louisiane dans le cadre du festival « My French Book Fest » organisé par l’Alliance française de Nouvelle-Orléans. Ma propre venue était organisée par Prune Leutier de La Puce à l’oreille. Voici quelques-unes de mes découvertes!

Le Bayou 

C’est LA chose que je voulais faire en Louisiane : un tour d’hydroglisseur dans les marécages remplis d’alligators.  Et si j’ai à peine vu deux alligators d’assez petite taille, j’ai été loin d’être déçue par la visite! Les paysages sont superbes, la quantité d’oiseaux féérique, la vitesse grisante, et le tout, en général, très inspirant! Saviez-vous que l’eau brune et opaque bouge en permanence comme si quelque chose nageait juste sous la surface?

 

La Nouvelle-Orléans :

J’aime les villes qui ont une âme, une identité propre, et je crois que c’est ma ville préférée des États-Unis parmi toutes celles que j’ai visitées. Au centre-ville, son architecture est typique et bien conservée, avec des balcons de fers forgés qui rappellent ceux des bateaux à aubes du Mississippi. Dans les quartiers plus résidentiels, les maisons offrent à la vue des façades étroites hypercolorées.  La ville est remplie de musique jazz et zydeco (folk cajun). C’est une ville vivante, accueillante, joyeuse et fortement artistique.

 

Le Vaudou:

Je n’ai pu ni faire la visite guidée spéciale vaudou organisée par l’Alliance française ni visiter le Musée Vaudou de Nouvelle-Orléans (l’attente y était trop longue), mais j’ai visité les boutiques et acheté des poupées. Surtout, bien écouté lorsque notre guide d’histoire créole (voir prochain point) en a glissé un mot. Il expliquait que le vaudou était une croyance spirituelle bénéfique, mais que les prêtresses ne contredisaient jamais ceux qui pensent que c’est une source de dangereuse magie noire, puisqu’être craintes et respectées leur facilitaient la vie!

 

L’histoire :

J’ai surtout appris l’histoire de la Louisiane à travers une visite guidée organisée par l’Alliance française sur le thème de la culture créole à Nouvelle-Orléans, et ce que j’en retiens, c’est à quel point il était possible, pour les femmes de toutes origines, d’y faire sa place! Il nous a présenté la future sainte Henriette Delille qui a fondé un ordre religieux de femmes libres de couleur ainsi que la baronne de Pontalba qui a survécu à un assassinat pour ensuite revitaliser tout un quartier en y bâtissant des blocs appartements. Ajoutez-y les femmes propriétaires de plantations et les prêtresses vaudou et on peut dire que Nouvelle-Orléans était une ville féministe et ouverte avant l’heure. Dans le temps présent, c’est son ouverture à la communauté LGBTQ+ qui surprend, dans un sud des États-Unis plutôt rétrograde sur la question.

Bref, La Nouvelle-Orléans est une ville fantastique à laquelle je reviendrais avec le plus grand plaisir!   New Orleans

 

Les mystères de la langue…

Anecdote rapide parce que je n’ai pas le temps d’écrire un véritable billet cette semaine.

Dans mon manuscrit en cours, il y a un ballon auquel je n’avais pas encore donné de nom. Comme il joue à être un faucon pèlerin dans un de ses premiers chapitres de présence, j’ai décidé de lui donner un nom qui serait un mélange de « faucon » et de « ballon ».

Je l’ai appelé « Faucallon ».

Pour voir si c’était la meilleure option, j’ai essayé plutôt de prendre les deux premières lettres de « ballon », et les trois dernières de « faucon ».

Faites l’exercice, et comprenez mon ébahissement!!!

 

Limbo-Cumulus partie 5 : le premier retravail

(voir la liste des parties précédentes en fin de ce billet)

Les nuages vus de mon espace de travail

Je révise toujours mon travail trois fois avant de le faire lire à qui que ce soit. J’en parlerai ici sous ses trois aspects principaux de manière distincte, même si, en réalité, le travail n’est pas aussi bien délimité.

La première relecture est pour la structure, le rythme et la logique, et je la fais directement à l’ordinateur.

Les choses principales que j’ai changées dans cette ré-écriture :

  • Le personnage portait un sac à dos au début de l’histoire… et ce dernier n’était plus jamais mentionné par la suite (erreur de logique)! Je le lui ai fait perdre, puis retrouver plus tard.
  • Quelques modifications mineures sur les noms des nuages pour une meilleure cohérence de mon Univers.
  • Améliorations générales dans l’arc émotif de mon personnage pour le rendre plus crédible.
  • J’ai aussi étoffé quelques scènes, notamment au niveau des descriptions que j’ai tendance à négliger.
  • Côté rythme, je trouvais qu’il n’y avait pas assez de temps entre la mention d’un danger et son apparition. Je voulais ajouter une scène. On entend parfois les auteurs dire que leurs personnages prennent le contrôle de l’histoire, et c’est ce qui m’est arrivé. Le héros devait avoir un ballon rouge pour le guider dans la deuxième moitié de son aventure… et ce dernier a décidé de prendre vie. Ça s’est imposé, sans que je le décide vraiment, et les premières interactions entre le ballon et le héros sont venues créer la scène qui me manquait pour retarder l’arrivée du danger.

Un gros changement comme ce dernier entraîne beaucoup de modifications par la suite! Chaque fois que le ballon était mentionné, je devais changer la scène pour refléter sa nouvelle personnalité. ET CE N’EST PAS TOUT!

Dans une des dernières scènes du livre, mon héros redescendait du royaume dans les nuages grâce à un Deltaplane sauvage qu’il devait dompter. Soudain, cet « objet qui prend vie » faisait répétitif après la rencontre avec le ballon des chapitres précédents. J’ai dû réécrire deux chapitres au grand complet!

Nombre de mots à la fin du premier jet : 11 094 mots

Nom de mots à la fin de cette première réécriture : 12 585

Je suis de ces rares auteurs qui ajoutent des mots en ré-écriture plutôt que de couper dans l’inutile. Je suis économe de mots dans mes premiers jets.

Est-ce que mes nouveaux éléments tiendront la route? Je le saurai en attaquant la deuxième relecture!

Je laisse reposer pour la prochaine semaine, puisque je m’en vais en Louisiane pour une tournée scolaire et un festival littéraire! Je vous parle de mon voyage lundi prochain, et reviendrai avec la deuxième réécriture la semaine suivante!

Les autres billets de cette série :

Ma première traduction!!!

Je devais continuer avec les billets de blogue sur les étapes de mon manuscrit en cours, mais quelque chose de trop important pour le taire est arrivé : pour la première fois, un de mes livres est traduit!

TADAM, mon album De la beauté… en langue basque!

Un énorme merci à mon éditeur, les 400 coups, pour avoir rendu ce grand rêve possible ainsi qu’à l’éditeur espagnol Ttarttalo pour avoir cru en moi, en Lavilleetlesnuages ainsi qu’en notre album!

En espérant que ça ne soit qu’une première traduction d’une longue liste future !!!

Écrire au neutre grammatical

J’ai toujours su que dans mon prochain roman, Limbo-Cumulus*, le maître des nuages serait un personnage non-binaire. Il m’a été inspiré par Jonathan Van Ness de la série télé Queer Eye (à droite), avec quelques influences de Willy Wonka du film Charlie et la chocolaterie et de Arthur Teboul, chanteur du groupe musical Feu Chatterton.

Je savais aussi que ça voudrait dire adapter mon écriture à l’identité non genrée, chose particulièrement difficile en français. J’avais même prévu quelques jours de recherche pour plonger dans cette réalité linguistique. Posez-vous la question : comment écririez-vous « Il est un vieux facteur gentil » sans indiquer le genre du personnage? Tout le monde connait le fameux pronom « iel », mais il ne représente que la pointe de l’iceberg!

À part le pronom cité plus haut qui a fait son entrée dans les dictionnaires récemment, il n’y a pas encore de vocabulaire neutre officiel, ce qui n’empêche pas plusieurs options d’apparaître progressivement. Des linguistes et des organismes queers se sont penchés sur la question et proposent des alternatives aux mots féminins et masculins. C’est un tout nouveau champ lexical qu’ils défrichent tranquillement, avec ce que cela comporte de contradictions, de variantes et de tâtonnement. Un « work in progress » diraient les Anglais.

Le document qui m’a été le plus utile personnellement est ce guide rédigé par l’organisme québécois « Divergenres ». Il m’a permis d’apprendre les terminaisons à utiliser pour les adjectifs, les déterminants, les professions, etc. J’y ai également appris la différence entre le vocabulaire inclusif (au sujet duquel je vous conseille l’excellent  Grammaire pour un français inclusif) et la grammaire neutre. Le premier est utilisé lorsque l’on désire s’adresser à tout le monde sans prioriser le masculin, le second plus spécifiquement lorsque l’on parle d’une personne non-binaire, comme c’est mon cas dans le roman.

J’ai écrit, au début de ce billet, que mon personnage était le « Maître des nuages ». Il est donc, en fait, lo maîtrem des nuages.

Déterminant : Le, la, lo (masculin, féminin, neutre)
Titre : Maître, maîtresse, maîtrem (masculin, féminin, neutre)

Pour maximiser la compréhension de mon jeune public cible, j’ai suivi les deux règles :

  • Garder au minimum le nombre de termes neutres dans une même phrase.

Par exemple, j’aurais aimé commencer un paragraphe en référant à mon personnage par l’expression « Le nouveau venu », mais comme le tout aurait nécessité trois termes neutres de suite (et qu’en plus, je ne trouvais nulle part comment rendre « venu » neutre), j’ai mis « L’adulte » à la place, un terme épicène, donc naturellement non genré, que tout le monde comprend.

  • Prioriser l’usage courant plutôt que la règle de ma documentation.

Je mets en exemple la version neutre de mon propre métier. Selon le guide de Divergenres, on devrait décliner ainsi : Auteur, autrice (ou auteure), auteus. Pourtant, j’ai plutôt vu des personnes non-binaires utiliser le terme « autaire » pour décrire leur métier, et c’est donc ce mot que j’ai utilisé.

De manière surprenante, le résultat est très lisible, d’autant plus que le personnage n’apparaît que dans quelques chapitres au milieu du roman.

Et si vous êtes curieux ou curieuses de lire d’autres romans jeunesse dans lesquels le neutre a été utilisé, les roman « Les sœurs hiver » de Jolan Bertrand utilise le pronom neutre « Ul » pour les trolls, mais garde le masculin pour les déterminants et les adjectifs.

 

*titre de travail

Romane et les Émotis Tome 3 : Mélancolie

Un an à peine après la sortie du premier tome, la série Romane et les Émotis se termine avec la parution, la semaine dernière, du tome 3!

Les trois tomes dans toute leur splendeur!

Voici quelques-unes des planches et illustrations intérieures faites par Geneviève Masson Bouchard « Little Riyu » pour ce livre!

Romane avec l’émotis principal de cette nouvelle aventure
Le « vilain » officiel de l’histoire!
Les amies de Romane ont désormais des pouvoirs elles aussi!

Pétronille inc. T6 : Pattes d’araignées véganes

Le 6e tome de Pétronille inc. arrive cette semaine et, fidèle à l’habitude, je vous dévoile quelques-unes des magnifiques illustrations intérieures réalisées par Boum!

Tout d’abord, je vous présente Maski, diminutif de « Maskinongère », ma sirène gothique! Je pense à elle depuis le tome 5, à la fin duquel elle faisait une toute petite apparition discrète dans le coin s’une illustration!  J’adore comment Boum l’a représenté, avec ses cheveux noirs et ses piercings!

Évidemment, Maski n’est pas l’héroïne de ce sixième tome, l’honneur revient, comme toujours, à notre petite sorcière entrepreneuse, que voici en fâcheuse (et rigolote) situation :

Et finalement, voici le lieu principal de cette sixième aventure : un manoir souterrain truffé de pièges, inspiré par Indiana Jones et le temple maudit.

Surveillez bien les inventaires des librairies et donnez-moi des nouvelles si vous le voyez sur les tablettes!

Limbo-Cumulus partie 4 : L’écriture!

Ça y est, le plan est terminé, on commence l’écriture. J’ai un rythme habituel d’environ 1000 mots par jours, ce qui n’est ni énorme ni minuscule, si je me compare aux autres. J’y passe la matinée, de 9h à 12h environ, à condition de ne pas avoir d’animations scolaires.

L’important au début de l’écriture, c’est de bien trouver le temps, le narrateur, et le ton. J’ai déjà ré-écrit le premier chapitre d’un roman (Le Soutermonde) trois fois avant de trouver la bonne combinaison.

Pour Limbo-Cumulus, je retourne au style des Chroniques post-apocalyptiques, sous le conseil de mon éditeur qui s’étonnait que je n’utilise pas plus souvent cette plume.

Ce qui veut dire tout d’abord:

  • Narrateur omniscient
  • Texte à la 3e personne
  • Temps de verbe au présent

Mais aussi :

  • Des répétitions volontaires
  • Quelques phrases courtes, parfois sans verbe
  • Des passages de paragraphes rapides
  • Un rythme qui  « punch »

Et voici ce que ça donne pour les 100 premiers mots  :

Chapitre 1 

Le bruit de la porte qui claque est si satisfaisant que Philippe-Antoine, dit Filou, la rouvre et la ferme à nouveau, avec plus de force.

La voix de sa mère retentit aussitôt : « Et ne sors pas avant de t’être calmé »!

Il y a de la colère dans sa voix, presque autant que dans le bruit de la porte qui claque.

Il faut dire que Filou a cassé l’écran de l’ordinateur familial, celui que sa mère a acheté à Noël avec l’argent de son bonus de fin d’année. Le garçon ne l’a pas fait exprès, mais le dégât reste le même. La réaction de sa mère aussi.

Les autres billets de cette série :

DÉVOILEMENT : Couverture de Romane et les Émotis T.3

Mon automne est sous le signe des filles aux pouvoirs magiques! Il y a deux semaines, je vous montrais la couverture du 6e Tome de Pétronille inc., et bien voici la couverture de ma deuxième publication de cette saison : celle du 3e Tome de Romane et les émotis!

Et juste parce qu’elle est magnifique, je vous mets aussi l’illustration telle que Geneviève Masson Bouchard l’a dessinée!

Ça fait un joli fond d’écran, vous ne trouvez pas?