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Petite problème dans « La légende de Paul Thibault »!

C’est un jeune lecteur de Louisiane qui a attiré mon attention sur un détail problématique de La légende de Paul Thibault. Je faisais la lecture de la première histoire à des classes de première et deuxième année. Je venais juste de mentionner que mon valeureux trappeur est végétarien, et de montrer la page ci-dessous (illustrée par Sans Cravate), qui liste leur pique-nique…

… lorsqu’un élève a levé la main.

Dans un français surprenant pour un anglophone, il m’a demandé : « Comment peut-il manger des fourmis s’il est végétarien? »

Pour être très honnête, JE N’Y AVAIS PAS PENSÉ!!!

Je pensais naïvement les insectes n’étaient pas pas exclus de la diète végétarienne, mais après une rapide recherche sur internet, il semblerait que l’élève a raison: ce sont des animaux, et la plupart des végétariens n’en mangent pas! Oups!

Heureusement, j’ai trouvé une manière de m’en sortir: la confiture de fourmis est pour Grugeux le castor et Paul n’y touche pas.

Voilà, problème réglé!

La promesse du fleuve, vue par…

Dans les dernières semaines, j’ai eu droit, par deux fois, à des illustrations surprises de mon roman La promesse du fleuve, qui est étudié dans un nombre grandissant d’écoles. La première est navrante, la seconde glorieuse.

D’abord la navrante!

C’est une professeure de secondaire 1 qui a attiré mon attention sur le fait qu’un extrait de La promesse du fleuve était utilisé dans le cahier de français « Mission ». On y trouve une des scènes du marais, juste avant l’île des bâtards, accompagnée de cette illustration :

Ce n’est pas du tout la qualité de l’illustration que je remets en question, mais il est clair pour toute personne ayant lu le livre qu’elle ne représente pas fidèlement mes personnages. Celui de gauche, Dammal, devrait être un adulte à la peau noire et aux cheveux frisés. Le petit au milieu est décrit, dans le livre, comme ayant une tache de vin lui couvrant une partie du visage, et finalement, l’adolescente à droite a les cheveux longs et bouclés. Je ne blâme pas l’illustrateur, il n’a probablement eu accès qu’à l’extrait pour se faire une idée des personnages, mais ça me fait tout de même un petit pincement au cœur que de les vois dénaturés de la sorte.

Je préfère grandement ces Fan Art d’une élève du collège Citoyen, qui a eu la gentillesse de m’offrir les esquisses qu’elle a faites autour de mes personnages. Sa version de Dammal est beaucoup plus fidèle à ma vision du personnage!

Et que dire de ce portrait de Colbert, l’homme oiseaux et Fillino, le Jockey d’escargot géant (esquissé à l’arrière)!

Beaucoup mieux, non?

 

Les Abysses : Les Parmissois

Deuxième petit bout de dévoilement pour Les Abysses, soit une nouvelle race à l’étage desquelles se réfugieront nos héros : les Parmissois.

Ils sont petits, avec les pupilles qui prennent presque toute la place dans l’orbite de leurs yeux. Ils vénéraient une pierre lumineuse qui permet la vie à leur étage des Abysses, jusqu’à ce que les Lorkistes (propriétaires de la mine de lave du premier tome) viennent installer une roue similaire à celle que l’on retrouve dans les 10 premières minutes du film Conan.

Depuis, les choses sur leur étage ont beaucoup changé.

Toute la troupe en compagnie d’Ibolie, la Parmissoise qui les receuille. (Illustration Mathieu Benoit)

Les Abysses Tome 2 : La roue arrivera en librairie dans la première semaine du mois d’avril! Je vous en dévoilerai la couverture la semaine prochaine, mais pour les pressés, les Éditions Druide m’ont dit qu’eux-mêmes la partageraient demain sur leurs réseaux!

Dans lequel mon originalité en prend pour son rhume

J’ai profité de la relâche pour faire quelques lectures de livres jeunesse québécois, à moitié pour le plaisir, et à moitié par conscience professionnelle. Après tout, c’est une bonne idée de savoir ce qui se fait, et j’adore avoir des livres autres que les miens à recommander.

Mais voilà, PAR DEUX FOIS, j’ai retrouvé une idée que j’utilise dans Limbo-Cumulus, ce qui m’a envoyé dans une spirale de doute et de frustration.

Le premier se trouve dans le fabuleux Le deuxième étage de l’océan (lisez-le si ce n’est déjà fait!). Déjà, avec son aventure imaginaire et sa structure en vers, j’y retrouvais beaucoup de Paul Thibault. Je sais, je n’ai pas inventé l’idée d’écrire des romans jeunesse en rime, Lewis Caroll et François Gravel l’ont fait bien avant moi. En fait, le problème n’était pas là. C’est surtout que l’aventure commence alors que le jeune garçon trouve un escalier qui mène dans les nuages… soit EXACTEMENT le début de mon roman Limbo-Cumulus, présentement dans les mains de mon éditeur.

Le second se trouve dans le non moins fabuleux Au beau débarras de Simon Boulerice. C’est tout petit, c’est un détail, mais ça m’a tout de même arraché un juron sonore dans mon salon. On y retrouve un personnage non-binaire qui s’appelle Serge-Sophie. Dans Limbo-Cumulus, j’ai un personnage non-binaire qui s’appelle… Jean-Sophie. On me demande parfois si j’ai déjà été victime de plagiat, et j’explique alors que les coïncidences sont bien plus fréquentes. Ces deux noms similaires pour une sorte de personnage pourtant pas si courant en littérature jeunesse québécoise en sont un bel exemple.

Verdict : Après avoir boudé un peu (mon mari peut témoigner), j’ai pris les décisions ci-dessous.

Décision n.1 : Je vais garder mon escalier qui monte dans les nuages. Le concept est assez générique, et mon escalier est différent (fait de brume solidifiée, alors que celui de Carle Coppens est en fer forgé invisible). Par contre, pour éviter d’empirer la ressemblance, je vais devoir rayer Julie Rocheleau de ma liste de souhaits d’illustrateurices pour Limbo-Cumulus, alors que j’aurais eu grand envie de travailler avec elle.

Décision n.2 : Je vais changer le nom de Jean-Sophie. J’adorais ce nom, il était parfait, mais la ressemblance est flagrante. Jean-Charlotte? Grabriell? Un nom inventé en rapport aux nuages? J’ai plus d’un an pour réfléchir; je trouverai bien.

Les Abysses : le millithopatte

Le deuxième tome de ma série Les Abysses (couverture du premier tome ci-contre) sort dans environ un mois, et voici venu le temps pour moi de commencer à vous en révéler quelques secrets, à commencer par une nouvelle créature que rencontreront Gauthier et ses amis.

Je vous présente le millithopatte :

La racine grecque « Lithos » veut dire pierre. Il s’agit donc d’un insecte géant se nourrissant de roches. Il mange les plus friables, mais peut également creuser à travers le sous-sol des abysses pour créer des tunnels.

Dans les premiers chapitres de ce nouvel opus, nos amis se retrouveront traqués… puis capturés par un de ces insectes.

On leur souhaite bonne chance!!!

Le chemin de mon inspiration

Pour un petit contrat de pige, je devais écrire une histoire de 400 mots, sur sujet libre. Je suis partie de l’idée de faire se rencontrer les mascottes d’équipes sportives des écoles de mes deux plus jeunes, soit les aigles et les cactus.

Ma première phrase était : « Un jour, un aigle tomba amoureux d’un cactus ».

L’aigle est rapidement devenu un vautour, puisque les chances de leur rencontre dans le désert devenaient statistiquement plus probables.

Évidemment, le problème d’un rapprochement physique allait être au cœur de l’histoire, mais je ne voyais pas comment le résoudre. L’idée est finalement venue : l’être aimé avec lequel le vautour discutait depuis des jours était en fait un lézard camouflé entre les épines du cactus.

Mon histoire d’amour entre un aigle et un cactus serait donc finalement une histoire d’amour entre un vautour et un lézard.

Inventer des histoires, c’est choisir, changer d’idée, et parfois abandonner les pistes originales.

C’est aussi parfois faire toute cette réflexion entre 5h et 6h du matin, alors qu’on ferait mieux de dormir avant que le cadran ne sonne, mais ça… c’est une autre histoire!

Écrire dans le chaos

Il fut un temps où je n’écrivais que lorsque la maison était vide.

Il fut un temps où j’avais un bureau, juste à moi, dans la moitié d’un salon double.

Aujourd’hui, j’apprends à écrire dans le chaos.

Il y a bien un bureau dans le sous-sol dans notre parcelle de triplex, mais mon mari, qui travaille à distance et passe le plus clair de son temps en téléconférence, est plus dérangeant que moi, alors c’est lui que l’on cache dans le bureau. Moi, je travaille sur la table de la salle à manger, entre la caisse de clémentines et les restants de miettes de pain du déjeuner.

Mes enfants ont grandi. Ils n’ont plus l’âge de venir me déranger aux cinq minutes. Au contraire, ils ont celui de s’enfermer dans leur chambre et de ne sortir qu’à l’heure des repas. Alors quand ils décident de partager l’espace avec moi, je les laisse faire, même si j’ai un chapitre à terminer. La table où j’écris est à deux mètres du divan du salon, dans la même pièce. La semaine dernière, j’ai écrit pendant que mon jeune adulte y jouait a des jeux vidéo. La semaine d’avant, pendant que mon deuxième, fiévreux, y dormait pour récupérer.

En conférence au Comiccon, Cory Doctorow conseillait d’apprendre à écrire dans toutes les conditions : sans rituel, quel que soit l’endroit ou l’état d’esprit.

J’essaie de faire comme lui.

Dans une entrevue, j’ai déjà lu que Stephen King, une fois sobre, avait installé une console de jeux dans son bureau et qu’il avait retissée des liens avec ses grands enfants en leur permettant de venir y jouer à n’importe quelle heure, qu’il travaille ou non.

J’essaie de faire comme lui.

Lorsque l’on parle de la conciliation famille-travail, on pense habituellement à la femme d’affaires qui quitte le bureau plus tôt pour aller chercher les enfants à la garderie. Dans mon cas, c’est surtout une question de tolérance… et de concentration!

Mon dernier jeu vidéo: Once a tale

Il y a environ quatre ans, j’ai fait un contrat en jeux vidéo pour la compagnie Carcajou. Un vrai beau projet comme je les aime : créatif, original, indépendant.

Le jeu est fait en stop-motion, ce qui lui donne une touche visuelle très distinctive, et permet au joueur de contrôler Hansel et Gretel dans leur quête pour retrouver leurs parents. Au fil des niveaux, ils rencontreront d’autres personnages de contes classiques, mais il ne fait pas pour autant s’attendre à une histoire à la Shrek. L’idée était de lier ces contes à des thèmes plus sérieux entourant différentes formes de maltraitance des enfants.

Une démo gratuite est sortie il y a quelques semaines, et il est possible d’ajouter le jeu à sa liste de souhaits sur la plate-forme Steam pour être informé de sa sortie officielle. Voici la bande annonce pour vous donner un avant-goût:

J’ignore à quel point l’histoire que j’ai mise en place a été conservée. C’est le propre de la pige de n’être impliqué qu’à certaines étapes du projet et de laisser l’équipe permanente prendre la relève. Chose certaine, je suis fière de voir mon nom au générique du démo, même si la piètre performance de mon ordinateur ne m’a pas permis de le jouer en entier!