Archives de catégorie : Tendances

Les illustrations comme œuvres d’art

ScreenHunter_02 Dec. 11 07.16Mi-décembre et les fêtes approchent! Vous cherchez un dernier cadeau pour un(e) amateur(trice) de littérature jeunesse? Avez-vous pensé à une œuvre de son illustrateur préféré? Les illustrations des livres jeunesse sont de véritables trésors, qui se suffisent parfois à eux même, hors des pages et hors du texte.

Bien sûr, il y a les originaux, que les illustrateurs vendent parfois sur leur site, ou, du côté des vedettes, dans les galeries et les ventes aux enchères. On achète un Claude Ponti comme on achèterait un Picasso! Évidemment, les prix grimpent avec la renommée de l’artiste. Dans ces cas, ce ne sont pas que des « affiches », ce sont de réels investissements.

Pour les budgets plus raisonnables, il y a les giclées d’art, qui sont des impressions haute-définition, souvent numérotées et autographiées

Voici celle que j’ai moi-même reçue en cadeau à ma fête il y a quelques semaines.

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Une giclée d’art d’un dessin de Quentin Blake, signé de sa main! Une petite merveille qui trône dans mon salon!

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Au Québec, il y a www.surtonmur.com qui a vend des giclé d’arts de plusieurs illustrateurs. C’est un must! (l’illustration de lapinette, en haut, en fait partie). Mais si votre préféré n’y est pas, n’hésitez pas à aller voir sur son site.

Je me suis d’ailleurs toujours demandé pourquoi les Salons du livre n’organisaient pas une section « Galerie d’art » dans laquelle les illustrateurs pourraient vendre leurs originaux. Ou encore un kiosque pour « Surtonmur » au prochain salon de Montréal?

Adaptation marketing

Industrie de la nouveauté, partie 3.
Lire la partie 1
Lire la partie 2 

J’ai déjà parlé que, dans les grandes chaines de librairies, pour rester sur les tablettes, il faut que le livre se vende très bien dès la première commande, et sortir les prochains tomes le plus rapidement possibles pour profiter de l’élan du début. Voici quelques techniques et tendances que j’ai remarquées dans la dernière année et qui s’inscrivent très bien dans les nouvelles réalités de l’industrie.

  • Les séries à multiples auteurs. Un auteur est limité dans le nombre de romans qu’il peut écrire dans une année. Pour sortir les livres plus régulièrement, ou même plusieurs tomes à la fois, on voit donc des éditeurs confier une même série à plusieurs écrivains. Voir Charmes chez Boomerang, Casting chez La Bagnole, Cobaye chez De Mortagne.
  • ScreenHunter_01 Dec. 05 07.03Les extraits gratuits. Idée nouvelle (et j’oserais dire brillante!) chez les Malins : plusieurs mois avant la sortie d’une nouvelle série, ils impriment de petits livrets contenant un extrait du premier tome et les donnent gratuitement aux lecteurs dans les salons du livre. Ils l’avaient fait pour les filles modèles l’année dernière, et cette année, au dernier salon de Montréal, les jeunes se promenaient avec des livrets de « Gamer », un livre qui ne sortira qu’en janvier.
  • Les envois aux critiques avant que le livre ne sorte. C’est un peu l’équivalent des avant-premières, ou des « advanced screening ». Pour que les critiques sortent en même temps que le livre lui-même, des copies sont envoyées aux critiques de plus en plus tôt, en format papier lorsqu’il est imprimé avant sa sortie, mais aussi en format PDF, dès qu’il est prêt à partir en impression. Ça évite que le livre soit déjà sorti des tablettes lorsque les médias décident d’en parler.
  • La publicité. On a parfois l’impression qu’il est impossible de faire de la publicité auprès des jeunes au Québec. C’est faux! Les éditions de Mortagne ont déjà mis des publicités pour Les Maudits sur Vrak Télé, et les Malins annoncent régulièrement dans le magazine « Cool » et y incluent des livres qui ne sont pas encore sortis. Ces publicités coûtent cher, mais si l’engouement est réussi, le titre peut être propulsé dans les palmarès, et ainsi générer sa propre publicité par la suite.

Je termine sur deux tendances marketing que j’ai cru remarquer au Salon du livre de Montréal :

IMG_1688Out : Les prix de lancement
Il fut une époque ou chaque kiosque offrait les premiers tomes de leurs nouvelles séries à des prix dérisoires. Il me semble en avoir vu très peu cette année.

In : Les mascottes
Je ne l’inclus pas ici pour dire que c’est efficace, mais bien uniquement pour dire que leur nombre est en train d’atteindre des proportions inégalées. Entre l’entourage steampunk d’Anne Robillard et la maquette robor-calmar-qui-s’allume des éditions dieu seul sait quoi, on ne pouvait faire 5 pas dans le salon de Montréal sans en croiser une!

Quand le modèle penche      

bookstack par J_Alves sur openclipart.orgCette semaine, Sébastien Provencher (mon conjoint!),  blogueur pour le Journal de Montréal, a parlé de ce qu’il appelle le « Malaise Spotify ». Spotify est un de ces services radio qui permet aux auditeurs d’écouter tout ce qu’ils veulent, quand ils veulent pour un prix d’abonnement plus qu’avantageux. Full Discloser : je suis moi-même abonnée à un de ces services, Deezer, que j’aime profondément comme consommateur.

Le problème, c’est que ces services, aussi merveilleux soit-il pour les consommateurs, paient très peu les créateurs. On parle de 10 sous à chaque fois qu’une chanson est jouée 1000 fois! Bien en dessous de ce que les créateurs reçoivent pour une vente d’album, ou même une vente de chanson numérique.

Le numérique promettait de réduire les intermédiaires pour favoriser les deux maillons indispensables de la chaîne : les créateurs et les consommateurs. Avec ces services d’abonnement, le modèle ne penche que d’un côté.

Pourquoi je vous parle de tout ça sur un blogue de littérature jeunesse? C’est que ce genre de service existe également pour les livres (Kindle Unlimited, Oyster, Scribd) et que leur popularité ne fait que commencer.

S’il est possible de savoir combien les auteurs autopubliés sont payés pour ces services, il est plus difficile de trouver des chiffres pour les auteurs dont les éditeurs acceptent de rendre leur catalogue accessible via ces services. La bonne nouvelle est que les conditions semblent, à première vue, bien meilleures que pour l’industrie de la musique. Par contre, la vigilance sera de mise, tant pour les auteurs qui verront bientôt ces causes apparaître dans leurs contrats que pour les consommateurs qui sont tentés mais ne désirent pas voir leurs auteurs favoris arrêter leur métier.

Parce que cette semaine, un de mes groupes préférés a décidé de prendre une pause. J’ai écouté leur dernier album sur Deezer plutôt que de l’acheter, et je me dis que leur pause est peut-être un petit peu de ma faute.

Où sont les aventurières?

yokotsunoDepuis que ma fille est passée de l’univers Stilton aux romans pour un peu plus vieux, j’ai fait un constat désolant : les héroïnes jeunesse manquent d’ambition*! Si on exclue les romans fantastiques/science-fiction et les quelques (rares) séries d’enquêtes, on ne trouve aucune série pour fille de plus de 10 ans dans laquelle l’héroïne a d’autres préoccupations que sa robe de bal, ses amies, l’entente familiale, et l’amour.

Savannah, de Sylvie Payette, est ce que j’ai vu de plus proche, mais le livre se veut plutôt jeune adulte que véritable jeunesse.

Le pire, c’est qu’on est toujours prêt à s’outrager lorsqu’il est question des livres séparés par genre, alors que le problème n’est pas qu’il y a des livres étiquetés « pour fille » et d’autre « pour garçon », le problème est ce que l’on met dans ces livres! Je citais plus haut l’univers Stilton, et je dois avouer que les Téa Sisters sont une belle réussite comme modèles féminins. La couverture est peut-être rose, mais on y trouve des filles fonceuses et intelligentes, qui voyagent, font de l’escalade et de la plongée, et ont envie de changer le monde!

Moi qui aie grandi aux côtés de Yoko Tsuno, Jeanette pointue et même Natasha, je ne peux que me désoler de l’absence de véritables aventurières en littérature jeunesse! Est-ce que la disparition des héros adulte serait à blâmer? C’est certain qu’une héroïne de 12 ans peut difficilement partir seule en Amazonie, mais les livres jeunes adultes ont poussé l’âge des héros jeunesse vers l’adolescence, ne serait-ce pas facile de mettre juste deux ou trois petites années de plus pour donner un peu de liberté aux personnages et offrir aux héros de notre monde moderne d’autres défis que de changer le menu de la cafétéria?

Notez bien que je ne suis pas contre les livres de type « journal d’élève du secondaire », ils ont leur place, et sont même essentiel, je ne fais ici qu’un appel  à la diversité des genres en criant bien fort : « Il y a un trou! ». Ne reste plus qu’à le combler.

Note #2 : 24 heures après avoir écrit ce billet, j’ai pensé à « Ariel et l’école des espions » qui doit bien remplir le mandat! Tout n’est pas perdu! Je vais l’ajouter à ma liste de lecture!

Pour en finir avec le mythe de la bibliothèque rose

 

Photo prise sur un test Babelio sur lequel j'ai eut un score abyssal!Si vous demandez à n’importe quel individu de ma génération quels romans il se souvient avoir lu entre 7 et 10 ans, il y a de fortes chances que ceux de la bibliothèque rose soient mentionnés avec beaucoup de nostalgie. Je fais absolument partie du lot.

Par curiosité, cette semaine, je suis allée faire un tour du côté du site web de cette mythique collection jeunesse. Consternation!

On y retrouve les choses suivantes…

  •  – Et finalement, signe certain que l’apocalypse n’est pas loin, des livres tirés d’ÉMISSIONS DE TÉLÉRÉALITÉ! (Danse avec les stars, The Voice)

 

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Bref, la fine fleur de la littérature jeunesse! Et ne croyez pas que c’est mieux du côté de la bibliothèque verte (qui, soit dit en passant, est désormais dédiée aux garçon plutôt qu’aux lecteurs plus avancés)! On y retrouve exactement les mêmes catégories, jeux vidéos en plus! À preuve:

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Le pire, c’est que, quand on y pense bien, ce n’était pas vraiment mieux à notre époque! Les livres de la Bibliothèque Rose qu’on lisait alors étaient en fait surtout des traductions (Oui-Oui, Le club des 5) et des vieilleries (La comtesse de Ségur, ne vous déplaise!), d’ailleurs encore tous disponibles avec couverture moderne.

Bref, le prochain qui ose me dire que la littérature jeunesse, c’était mieux avant, je lui conseille d’oublier la Bibliothèque Rose, et l’envoie lire Le chagrin du roi mort  à  la place! Je viens moi-même de le terminer. Ça, c’est de la grande littérature jeunesse!

 

Résolution 2014 : partager mon appréciation

image de Nicubunu prise sur openclipart.orgNous sommes toujours en janvier, il n’est pas trop tard pour une bonne vieille résolution de l’année. Tout d’abord, un retour sur celle de l’année dernière : soit de lire plus de livres en français, et je dois avouer que c’est un grand succès! Je viens d’ailleurs de terminer Le plus petit baiser jamais recensé de Mathias Malzieu pour lequel j’ai eu un coup de foudre littéraire complet. Je vous le recommande donc, surtout si, comme moi, vous avez aimé l’Écume des jours de Vian.

Ce qui m’apporte à ma résolution de cette année! Artiste (et pas juste auteur) est un sale métier. Parfois, du très bon travail ne rencontre pas la reconnaissance qu’il mérite. Parfois, nous passons des jours et des jours seuls avec notre travail, à se demander si ça en vaut la peine. La chanson « Auteur compositeur interprète semi-professionnel » de 3 gars su’l sofa est un bel exemple de ce chemin de croix. (cliquez ici, puis sur le petit triangle à côté de 3:37 pour l’entendre)

Évidemment, il y a également de grands plaisirs à ce métier, et, pour l’avoir vécu moi-même à quelques reprises cette année, le plus grand est la reconnaissance de notre public. Un simple petit mot reçu sur Facebook d’une personne que l’on ne connait pas, et notre cœur s’emballe! Soudainement tous les efforts en valent la peine et le syndrome de l’imposteur s’éloigne pour quelques jours! Peu importe les ventes, il y a au moins une personne « out there » que l’on a réussi à toucher avec notre travail. Et soudainement, nous faisons le plus beau métier du monde.

Ma résolution tient donc en deux points :

  • 1-      Partager plus souvent mes coups de cœur, histoire de participer à ce bouche-à-oreille si important en l’absence de couverture média. J’ai déjà commencé sur Facebook, mais désormais, plusieurs de mes billets de blogue comporteront également quelques mentions de choses que j’ai aimées cette semaine-là.
  • 2-      Écrire moi-même des mots sur Facebook aux artistes de tout acabit (auteurs, chanteurs, designers, etc.) dont j’aime le travail, histoire de leur faire part de mon appréciation.

Je commencerai cette semaine même en écrivant aux 3 gars su’l sofa déjà mentionné plus haut dans le billet. Leur dernier album, Couteau Bongo, est une merveille d’humour et d’intelligence, je le recommande fortement à tout le monde!

 

Quand le « selfie »* remplace la dédicace, ou le futur des salons du livre

Cette semaine, mon « chasseur de tendance » de chum a laissé sa boule de cristal à la maison, et j’en ai abusé allègrement pour faire de la prédiction!

En fait, la prédiction est venue surtout de la conjecture de deux situations. Premièrement, une journée à regarder les fans d’entre 16 et 24 ans interagir avec Bob le chef il y a une semaine. Deuxièmement, la lecture d’un contrat pour un projet 100% numérique (je vous en reparle une fois que c’est signé!).

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Le contrat parlait de promotion dans les salons. Et la question de ce que j’y ferais, surtout, m’est venue à l’esprit. Évidemment, je ne signerais pas des tablettes numériques avec un gros sharpie noir!  C’est alors que j’ai repensé au comportement des 16-24 au Salon du livre de Baie-Comeau.

Ils ne venaient pas pour une dédicace, mais bien pour se prendre en photo avec le chef. Cette photo se trouverait ensuite sur instagram, qui remplace Facebook pour plusieurs jeunes de cet âge.

Je prédis donc que, d’ici une dizaine d’années, les livres numériques posséderont une fonctionnalité permettant de téléverser une photo prise avec l’auteur et de l’insérer dans le livre. Nous donc dans les salons pour signer des livres, oui (les deux formats cohabiteront, du moins encore pour longtemps), mais également pour nous faire prendre en photo avec les lecteurs. Les auteurs plus connus auront un photographe officiel qui tiendra la caméra pendant que le lecteur prend la pause, alors que les autres la prendront simplement à bout de bras, « selfie style »!

J’y vois même un gros avantage marketing, puisqu’insérer la photo dans le livre sera une belle opportunité de partage via médias sociaux, et que la page vide « insérez ici une photo de vous avec l’auteur » incitera les lecteurs à venir nous rencontrer dans les salons!

C’est-y pas beau, la technologie?

En attendant, je serai en dédicace traditionnelle au salon du livre de l’Estrie samedi après-midi prochain, de 15h30 à 18h30, avec une animation sur scène à 16h30! Amenez vos caméras!

*Photo de soi-même, prise à bout de bras.

Quand le vilain est le héros

Osbert The AvengerDepuis quelques années, on a pu voir une nouvelle tendance tant dans les fictions adultes que jeunesse : celle de mettre le « méchant » en vedette. Du côté des adultes, on pense surtout aux séries télé avec les Sopranos, ou Dexter. Du côté jeunesse, aux films « moi moche et méchant » et à la série de livres Artémis Fowl.

La tendance est plutôt sympathique, et permet une certaine forme de défoulement, mais la question se pose : jusqu’où peut-on aller? J’ai trouvé ma limite personnelle avec le livre Osbert : the Avenger.

Décrit comme un « nouveau Roah Dahl », l’auteur Christopher William Hill y raconte les différents meurtres prémédités perpétrés par son héros de 12 ans. Évidemment, toutes les victimes sont des « pas-fin » qui abusent de leur position de professeur pour maltraiter les élèves. N’empêche qu’on ne par le pas ici du tout de défense légitime. Le jeune héros n’est pas sous le joug de ces professeurs, il planifie les meurtres avec soin et les exécutent avec grande satisfaction simplement pour se venger et venger une de ses amies. Le public cible? Les 9 ans et plus.

Je n’ai aucun problème avec la violence dans les romans jeunesse, bien au contraire, elle ajoute au sentiment de danger et permet à l’enfant d’explorer certains sentiments plus sombres. Mon problème, c’est avec sa justification! Dans Roah Dahl, le message est les adultes sont parfois cruels, ne vous laissez pas faire ». Dans William Hill, c’est plutôt « Le meurtre est une très bonne solution à certains problèmes ». Passe pour les Clown Vengeurs, mais… pour des 9 ans et plus?

Eh voilà, me voilà une vieille matante rétrograde qui chiale que les livres corrompent la jeunesse!  *Soupir* Je vais aller acheter quelques Béatrix Potter, ça me remettra d’aplomb!

 

Géronimo Stilton et le « relooking » de personnage littéraire

 

En fin de semaine, par un hasard le plus total, je suis tombée sur un épisode télévisé de la série Géronimo Stilton, tiré du livre du même nom. Quelle ne fut pas ma consternation de réaliser que celui que j’ai toujours affectueusement surnommé « La grosse souris » avait changé de look pour son passage au petit écran.

Comparatif :

Géronimo aurait donc perdu…

  • – Une bonne vingtaine de livres
  • – Une bonne dizaine d’années
  • – Ses éternelles lunettes rondes

Je n’ai pas osé regarder trop longtemps, tout d’un coup qu’ils auraient également fait subir une augmentation mammaire à Téa! Je n’y aurais pas survécu!

Et vous pensez que Géronimo est le seul? Selon un article de Entertainment Weekly traitant des extras du dernier DVD de Harry Potter, J.K. Rowling aurait trouvé les acteurs beaucoup trop beaux pour jouer les « geeks » qu’étaient dans sa tête Harry, Ron et Hermione. Plusieurs critiques dans le même genre auraient été faites sur la beauté de l’actrice jouant la version cinématique de Lisbeth Salander, merveilleux personnage de la série Millénium.

Il semblerait donc que les héros physiquement imparfaits n’auraient leur place qu’en littérature! J’ai une soudaine poussée d’affection pour mon médium, et pour la liberté qu’il m’offre!

Tendances : la catégorie « Jeune adulte »

J’ai déjà touché un peu au sujet dans mon billet « Que sont les héros adultes devenus », j’y parlais d’un article de Entertainment Weekly qui clamait que le livre « To Kill a Mockingbird » serait aujourd’hui classé dans ce nouveau créneau qu’est la littérature Jeune Adulte… un créneau en grande expansion aux États-Unis, et presque inexistant chez nous.

D’abord un peu de définitions. Wikipédia offre un excellent article, mais je trouve sa caractérisation et ses exemples trop inclusifs. Je décrierais moi-même cette catégorie comme comprenant des livres qui s’adressent aux jeunes du secondaire (de 1 à 5, pas juste les deux premières années), figurent un héros de 15 à 18 ans, dans un format de livre propre aux adultes. En effet, les livres « jeunes adultes » ne sont pas en format poche comme les romans pour les 6-12. On les retrouve plutôt en format « best-seller », avec couverture souple.

Quelques exemples marquants ou à surveiller :

Twilight, qui se passe de présentation. Go team Jacob!

The Hunger Game, une série dans laquelle des adolescents sont forcés de se tuer jusqu’à ce qu’un seul survivant reste, le tout télévisé comme une série « réalité ». Un concept presque obscènement identique à « Battle Royale », un grand succès japonais publié en 2000.

Matched : Une nouveauté qui jouissait déjà d’une reconnaissance énorme avant même d’être publié: contrat d’édition dans les 7 chiffres (oui, oui, sept!), droits cinématographiques déjà pris, etc. La prémisse? Un triangle amoureux entre une jeune fille de 17 ans, le garçon génétiquement choisi pour elle et celui qu’elle aime vraiment, le tout dans un future à la « Soylent green ». De la science-fiction pour fille? Pourquoi pas! À surveiller.

Cette catégorie est pratiquement inexistante au Québec. En creusant un peu, j’ai trouvé quelques œuvres pouvant être considérées comme « jeune adulte » (Arielle Queen et Le royaume de Lénacie étant mes meilleurs candidats), mais on est loin du phénomène observé chez nos voisins du Sud. Pourquoi cette absence? Est-ce simplement que la petitesse de notre marché rend la sur-segmentation risquée, ou est-ce un déprimant retard de notre part?

Un fait intéressant pour terminer, « Filles de Lune », de la fort sympathique Élisabeth Tremblay, est sorti sous bannière adulte ici, mais est classé « jeune adulte » en France. C’est un succès dans les deux cas! Comme quoi un bon livre trouve son public, quel que soit le positionnement!