Archives de catégorie : Réflexions

La direction littéraire en 12 émotions

Je viens de terminer la première phase de direction littéraire pour Victor Cordi, et en voici la démarche, décortiquée en 12 émotions.

1-      L’impatience

Non que je sois particulièrement pressée, de faire des corrections, mais à ce stade-là, une seule personne autre que moi a lu ce roman, et j’ai super hâte de savoir ce qu’une troisième personne en pensera.

Elle tarde…

2-      L’angoisse

… et je me mets à m’inquiéter que la directrice a détesté et ne sais pas comment me le dire.

Les corrections arrivent.

3-      La joie

Elles sont accompagnées d’un courriel très positif. Fiou, mon premier jet n’est pas une catastrophe!

J’ouvre le document

4-      La déprime

Il y a du rouge partout! Des millions de commentaires s’alignent sur la marge de droite.  Soupir.

Je commence à lire le tout.

5-      Le soulagement

Je réalise que 80% du rouge en question sont en fait des demandes de modifications mineures : retrait d’adverbe, ajout de synonymes, précision inutile, etc.

Je lis toutes les demandes d’une traite, puis commence le travail de modification.

Les émotions se succèdent.

6-      La honte

Quoi? J’ai laissé passé une erreur aussi grossière, moi?

7-      La frustration

Zut, je pensais avoir réussi à camoufler cette faiblesse de l’intrigue! Back to the drawing board!

8-      L’embarras

Oups, mon premier lecteur m’avait demandé cette même modification, et je l’avais volontairement ignoré…

J’arrive à la dernière page.

9-      La satisfaction

Voilà! Travail accompli!

Je considère la prochaine étape.

10-  La paresse

Je ne suis pas vraiment obligée de le relire… dans le fond… c’était juste des petites modifications…

11-  Le bottage de fesse

ABSOLUMENT il faut le relire! Allez, au travail! Les modifications mineures introduisent parfois de nouvelles erreurs auxquelles on n’avait pas pensé! (Notez qu’ici, une bonne directrice littéraire mentionnerait que le bottage de fesse n’est pas une émotion).

Après relecture.

12 – Le bonheur

Mais c’est qu’il est très bon ce roman! Meilleur encore qu’il ne l’était au premier jet! Yé!!!!!!!

Et c’est terminé… jusqu’à la prochaine fois!

 

Élucubrations économiques d’une auteure qui n’y connait rien (AJOUT)

Tout a commencé par une discussion. Mon chum est un MBA, et je voulais connaître sa position sur l’imposition du prix unique pour les livres. Il m’a parlé de liberté de marché, moi de l’importance, surtout pour les auteurs jeunesses québécois, de garder les librairies indépendantes en vie. Il a conclu sur cette triste vérité, qu’avec une politique de prix fixe, c’est habituellement le consommateur qui, je cite : « l’a dans le cul ».

Forte de ces nouvelles informations, j’ai cogité longuement.

Quelques faits à partir desquels j’ai basé ma réflexion :

  • – Les librairies sont incapables d’offrir des prix aussi bas que Costco
  • – La plupart des gens de l’industrie s’entendent pour dire qu’il y a surproduction de livres au Québec (du moins, dans le jeunesse).
  • – Les éditeurs d’ici reçoivent de fortes subventions pour produire leurs livres.

Voici ci donc mon hypothèse économique de coin de table pour ramener un peu d’équilibre dans ce foutoir : pourrait-on déplacer les subventions des éditeurs vers le point de vente?  Pas toutes, évidemment! Certaines formes de littératures, la poésie par exemple, ne pourraient survivre sans subvention.

Je sais, on assisterait à une hécatombe du côté des éditeurs, mais il n’est pas logique de subventionner une industrie en surproduction. Imaginons, plutôt, que le gouvernement paie un pourcentage X sur chaque livre québécois acheté en librairies. Un livre de 20$ pourrait donc n’en couter que 15$ au consommateur. Le gouvernement pourrait même en profiter pour n’attribuer les subventions au point de vente qu’aux librairies qui respecteraient quelques règles de visibilités pour les livres d’ici, un peu comme le CRTC force la radio et la télévision à faire de la place aux produits québécois.

Avec moins de titres disponibles et une croissance des ventes sur les titres restants, les maisons survivantes compenseraient une partie des subventions perdues en augmentant leurs ventes.

Bref, le consommateur paie moins cher, le libraire peut compétitionner avec les grandes surfaces, et les éditeurs augmentent leurs ventes. La chèvre et le choux!

Notez que tout ceci ne tient pas en compte du tout la progression du numérique, uniquement l’écosystème papier existant. Notez aussi que, comme pour tout écosystème, il faut un certain temps pour trouver les doses parfaites pour trouver un équilibre qui convient à tous les partis.

C’est utopiste? Complètement à côté de la trac? Peut-être, mais je vous jure que ce matin, dans ma douche, ça semblait faire plein de sens!

AJOUT :

Bon, comme je l’avais prédit (voir titre): je n’y connaissais rien! J’ai donc appris, grâce aux commentaires et aux lectures qui ont suivi, que les librairies ont DÉJÀ des subventions tant directes (aide financière gouvernementale) qu’indirectes (obligation des écoles à acheter certains ouvrages chez eux). Et malgré ces subventions, les librairies ferment les unes après les autres! Je n’ai qu’une chose à dire : ouch.

Le héros n’est pas celui que vous pensez

Une petite parenthèse avant d’entrer dans le vif du sujet pour vous rappeler que c’est cette semaine qu’aura lieu de LANCEMENT de Victor Cordi, et qu’il sera en librairie le même jour, soit le 18 septembre!

Maintenant, le billet.

Un passage de The Magician King, de Lev Grossman, m’obsède depuis sa lecture. Le héros, Quentin, fâché de ce qui lui arrive, demande : « I am the hero of this goddamned story, Remember? And the hero gets the reward!” (Je suis le héros de cette maudite histoire, rappelez-vous! Et le héros reçoit la récompense). Le dieu auquel il pose la question lui répond : « No, the hero pays the price ». (Non, le héro paie le prix).

The hero pays the price.

En littérature jeunesse, on l’oublie trop souvent.

Nos héros l’ont plutôt facile. Ils ont les bonnes informations au bon moment, se blessent rarement, et réussissent à sauver la chèvre ET le chou à la fin. Pourtant, dans la vraie vie, contrairement à ce que « go Diégo, go » pense, celui qui arrête en chemin pour sauver ses rivaux n’est pas celui qui gagne la course. Le chemin de la victoire est plutôt rempli de décisions difficiles, et seuls ceux prêts à faire de grands sacrifices (personnels, émotifs, matériels, etc.) arrivent a bout des touts aussi grandes difficultés.

Un bon exemple? Le film « The big year » dans lequel trois amateurs d’oiseaux participent à un concours qui s’étale tout le long de l’année. Le premier abandonne parfois la compétition pour laisser s’épanouir un amour nouveau. Le deuxième fait de même parce que d’anciens amis ont besoins de son aide. Qui gagnera? Le troisième. Celui qui n’abandonne jamais. À la fin du film, il aura le trophée, mais sa femme l’aura quitté. The hero pays the price.

Harry Potter est un autre bel exemple. Avant même que l’aventure commence, il a déjà payé par la mort de ses parents et par une vie misérable auprès de sa tante. Un nombre impressionnant de ses alliés meurent également en court de route. Parfois même un peu par sa faute. The hero pays the price.

Là réside les véritables difficultés d’être un héros. Pas dans les combats épiques, pas dans les énigmes à résoudre… mais dans le poids à porter sur ses épaules; le prix à payer.

De la création d’un nouveau patois

Dans un billet de début 2011, j’ai parlé de ma fascination pour les mots inventés. Je concluais le tout par « Je ne m’y suis pas encore risquée, mais ça arrivera, c’est certain! » Et bien voilà, je me suis lancée. Durant la révision de mon Tome 3 de Victor Cordi, je trouvais que les dialogues d’un des personnages ne marchaient pas. Je le voulais plus familier que les autres. Mais à la relecture, j’ai dû me rendre à l’évidence : « mon pote » comme expression dans un univers fantastique, ça détonne.

La solution : lui inventer un argot fait sur mesure!

Et pour ne pas que ça vire au désastre, j’ai essayé de suivre les trois principes ci-dessous.

1- Ne pas transformer tous les mots

Je ne désirais pas inventer un langage nécessitant traduction et sous-titres! Je désirais un langage coloré, mais compréhensible. Il m’a donc fallu une bonne balance entre mots ordinaires et mots inventés. J’ai même gardé certaines phrases clés complètement exemptes d’argot pour m’assurer que le message convoyé passerait bien.

2- Garder un morceau de consonance d’origine.

Pour remplacer un mot normal par un mot inventé, il ne suffit pas de piger des lettres dans un sac de Scrabble et de placer le tout de manière aléatoire. La consonance du mot doit garder un petit peu de sa saveur d’origine. Par contre, pour ne pas que la similitude soit trop facile, on peut partir d’un synonyme moins connu, voire même d’un mot d’argot existant!

3- Toujours utiliser le même mot pour la même signification

C’est là que j’ai eu le plus de difficulté! Si on décide de remplacer le mot « manger » par un autre, il faut le faire à chaque fois que le mot apparaît dans un dialogue! N’ayant ni le don des langues, ni une mémoire particulièrement efficace, j’ai dû à maintes reprises reculer dans mon texte pour voir quels mots j’avais employés! Si jamais ce personnage revient dans un autre livre, je serai obligée de me bâtir un glossaire personnel si je ne veux pas me mélanger les pinceaux!

 

Je vous en aurais bien mis un exemple, mais j’attends que ma directrice littéraire ait jeté un coup d’œil sur le tout avant… au cas où elle me sommerait de jeter le tout à la poubelle! Bien hâte de voir ce qu’elle en pensera!

Une dernière note, que ceux qui me suivent sur Facebook ou Twitter auront déjà vu passer cette semaine… c’est que, à ma grande surprise, Antidote gère très bien ce nouveau langage! Il m’a repéré une faute d’accord dans un verbe inventé! « Faute d’accord, mot inconnu »! Bravo Antidote, ça compense pour la fois où tu as voulu me changer « Tip, tip, tip, la souris descend l’escalier » par « Pourboire, la souris descend l’escalier ».

Le problème avec les lancements jeunesse

Victor Cordi sort dans moins de deux mois et, pour cette nouvelle série, il me vient des envies de lancement. Comme bien des éditeurs, La Courte Échelle n’en prévoit pas elle-même et je suis donc libre de l’organiser toute seule comme une grande. Mais quoi? Où? Et comment?

 

Tout d’abord, il faut décider d’en faire un. Lorsqu’on écrit du jeunesse, on ne peut pas faire un lancement pour chaque livre qui sort, certains auteurs en sortent tellement par année que même leurs parents ne viendraient plus! Mais Victor Cordi, c’est spécial! C’est le début d’une longue série, et c’est mon début à la Courte Échelle, ça mérite d’être souligné!

 

La manière la plus facile de faire un lancement est de tout simplement improviser un 5 à 7 dans un bar. L’endroit est gratuit, parfait pour faire du social, l’alcool est fourni, et plusieurs endroits sont presque déserts à ces heures là en semaine. Malheureusement, c’est un peu étrange de faire un lancement dans un endroit interdit au public cible de l’œuvre! Alors, par quoi remplacer?

 

J’ai déjà essayé une crèmerie, c’était familial, et convivial, mais un peu étrange et très peu social. L’espace est organisé pour que les gens soient assis chacun de leur côté, et une crème glacée, ça ne se « sirote » pas tellement. Et que dire de la culpabilité d’en prendre une deuxième? Donc, à ne pas refaire. Un resto? Même problème de table, et trop contraignant côté temps.

 

Il y a bien l’option de louer une salle. Mais pour ça, non seulement il me faut des sous, mais il me faut un permis d’alcool et du monde pour s’occuper du bar. Pas exclus, mais pas l’idéal non plus. Il y a toujours la possibilité d’en faire une véritable fête d’amis, dans ma cour ou dans un parc, mais cette fois-ci, c’est le côté promotionnel qui en prend un coup. Je sais bien que les lancements littéraires, à moins d’être des vedettes, ne sont pas des événements médiatiques, mais j’ai envie que tout le monde se sente invité, ce qui ne serait pas le cas chez nous.

 

On m’a suggéré une salle au restaurant du parc Lafontaine… reste à voir combien ça coûterait! Je continue la réflexion… en attendant, les suggestions sont les bienvenues.

Réflexions de vacances

Malgré mon délai pour la fin du mois d’août, je viens de me permettre deux semaines sans écriture. Voici quelques réflexions en vrac pensées durant ce répit. Elles auraient habituellement été publiées sur ma page Facebook, mais les voici plutôt en vrac sur mon blogue!

  • – Mes livres deviennent très concrets dans ma tête à partir du moment où la page couverture existe
  • – Si le Billy Stuart d’Alain M Bergeron n’est pas traduit en plusieurs langues et vendu à l’international, c’est qu’il y aura eu quelqu’un quelque part qui n’aura pas fait sa job.
  • – L’étape à laquelle j’ai toujours le plus hâte dans la confection du livre, c’est de voir les illustrations!
  • – Grand Corps malade est mon poète préféré
  • – The Hunger Game est peut-être enlevant, mais Matched est bien mieux écrit.
  • – On a beau essayer d’être heureux des succès des autres, quand un jeune de 22 ans écrit un roman jeunesse aussi bon que le premier défi de Mathieu Hidalf, ça fait quand même un petit peu chier (#Jalousie)
  • – J’aime bien mon métier, mais deux semaines sans écrire, ça fait du bien!
  • – Les faux livres de littérature jeunesse sont à la mode ces temps-ci! On retrouve des œuvres fictives dans les films (Moonrise Kingdom), les comics (The Unwritten) et les livres pour adultes (The Magicians)!

 

À quand un succès jeune adulte masculin?

 

J’ai lu le premier Twilight, le premier Hunger Game, et suis aux trois-quarts du premier Matched. Les trois séries sont de très gros succès dit « Jeunes Adultes ». Les trois se classent « Science-fiction et fantasy » et présentent une héroïne en fin d’adolescence à la pointe d’un triangle amoureux.

Si les séries comportent un nombre variable de fans masculins, il reste clair que le public cible premier est plutôt de l’autre sexe. Même si les thèmes sont plus complexes et variés que ce que l’on retrouve en « chick-lit » classique, il reste que la vie émotico-amoureuse de l’héroïne prend une place trop prépondérante pour être ignorée. Je ne peux donc m’empêcher de me demander : et les mecs, eux? Ils lisent quoi?

Ils ne lisent pas, ou peu, me répondront les statistiques. D’un autre côté, les garçons de 10 ans ne lisaient pas eux non plus avant Harry Potter! Ces mêmes lecteurs sont désormais des jeunes adultes, et je ne peux m’empêcher de me questionner sur l’absence de grands succès dans cette tranche d’âge. Est-ce parce qu’il n’y a aucun livre qui s’adresse à eux ou simplement parce qu’ils lisent du Steven King en se foutant de la catégorisation par tranche d’âge?

Aussi, ça ressemble à quoi du Jeune Adulte pour Garçon? Little Brother de Cory Doctorow en offrait une option très intéressante, mais juste le titre a du en repousser plus d’un qui, plutôt que d’y voir une référence à 1984 y a plutôt vu une étiquette condescendante pour dire « plus jeune, pas adulte ». Au Québec, je dirais que les Clowns vengeurs semblent taillés sur mesure : sombre à souhait, mais trop absurde pour s’adresser aux adultes. On leur souhaite tout le succès possible : allez-y, faites les lire!

Censure et littérature jeunesse

Cette semaine, j’ai lu le magnifique « Mathilda » de Roald Dahl. En plus d’être impressionnée par l’imagination de l’auteur, j’ai été étonnée de certaines cruautés qu’il se permet. Par exemple, une directrice d’école saisit une fillette par les tresses est la lance, tel un marteau de discipline olympique, en dehors de la cour d’école. Étrangement, cette scène, dans laquelle, en passant, personne ne se fait mal, m’a semblé pire qu’un coup de couteau dans un combat médiéval, probablement à cause du contexte réaliste et proche des enfants.

Juste comme je me demandais si une telle scène serait acceptée par un éditeur de nos jours,  Corinne de Vailly a partagé un article intitulé « monstrueuse littérature jeunesse »   qui parle de livres français qui choquent en Angleterre. Roald Dahl est britannique, mais je ne crois pas qu’il serait choqué de ces livres sur les sans abris ou sur la colère. Les auteurs sont rarement choqués!

Je défends souvent la littérature jeunesse au niveau de la liberté de laquelle elle joui. Si certains réfractaires aiment dire qu’elle est « sur-assainie » et « victime de censure », j’ai toujours trouvé, au contraire, qu’elle pouvait pousser très loin par rapport à ce que la télévision ou les films pour enfants osent. Des personnages meurent, vivent de grandes détresses psychologiques, sont victimes de violences de toutes sortes, et pas seulement aux mains de « super-villains » caricaturaux. Dans Les Naufragés de Chélon, j’ai mis un fusil dans les mains d’un enfant. Je ne pense pas que j’aurais pu le faire dans un « cartoon du samedi matin ».

Il faut dire que l’industrie du film est régulée par les cotes du MPAA et que les chaines télévisées vivent dans la constante peur de froisser leurs annonceurs. En littérature jeunesse, toute censure dépend du bon vouloir des éditeurs… et il y en a des culottés! Seul l’éditeur décide si un titre, voire une scène particulière, est publiable ou non. Par la suite, les parents pourront bien se plaindre et les bibliothèques les retirer des tablettes, tout ce brouhaha n’empêchera pas le livre d’exister, ni de se vendre… bien au contraire! Parfois, un petit scandale est une excellente publicité!

 

 

La page qui manque aux livres jeunesse

En regardant une bande dessinée de Nelson en fin de semaine, mon mari et moi avons eu une discussion sur le style du dessinateur, et la question de ses origines est venue sur le tapis. Malheureusement, on a eu beau feuilleter les premières et dernières pages, nulle trace d’une biographie! Après réflexion, il est rare de trouver de l’information sur l’auteur dans les bandes dessinées, alors qu’elle est presque toujours présente dans les romans jeunesse!

Par contre, on retrouve dans les bandes dessinées quelque chose d’encore plus extraordinaire : la liste entière des autres publications de l’auteur, INCLUANT celles chez d’autres éditeurs! N’est-ce pas merveilleux! Pourquoi les éditeurs jeunesse du Québec ne se donnent-ils pas tous la main pour s’offrir les uns les autres cette visibilité! Ils n’ont rien à y perdre… et les auteurs, tout à gagner!

Perles en chanson

Quand on aime les mots, on les aime sous toutes leurs formes! J’ai fait beaucoup de route cette semaine, ce qui veut dire que j’ai écouté énormément de chanson française. Voici, comme je l’avais déjà fait en 2010,  les quelques perles qui ont retenu mon attention.

Le premier est par un de mes chanteurs préférés, celui qui a fait revivre en moi l’envie d’acheter des disques de chanson française en me faisant découvrir ce que l’on appelle « la nouvelle scène ».

J’ai fait une crème au chocolat,
Comme j’avais plus de chocolat,
J’ai fait une colère à la place,
C’était moins bon.
(Perdre la raison, Bénabar)

Bon, je l’admets, la première rime est moche et répétitive. Ce qui me plait dans ce petit paragraphe, ce n’est pas l’utilisation de « faire un dessert » versus « faire une colère », mais bien le détail de la dernière phrase qui vient appuyer sur le jeu de mots avec un beau deux-par-quatre.

Le deuxième est une question de verbe :

Une place pour mes fesses dans cet autobus
Où qu’il aille, je me taille, je m’expulse
Dans la soute, je me voûte, au besoin je me strapontine
(L’autobus, Presque oui)

« Se strapontiner »! Verbe intransitif, signifiant s’asseoir sur un petit banc rétractable également appelé « strapontin » et disponible dans certains transports en commun. C’est presque aussi joli que le « Amélipouliner » de Maryvonne Rippert.

Le dernier est un titre plutôt qu’un couplet, celui d’une chanson de Aldebert :

Un dernier foot sous Chirac

Cela ferait un superbe titre de roman, un genre de Pancol au Masculin, un « coming of age » écrit par l’équivalent français de Stéphane Dompierre!