Archives de catégorie : Réflexions

La guerre, c’est pas une raison pour se faire mal!

image de Lucubrate sur openclipart.orgEn entrant les corrections de direction littéraire de mon T.6 de Victor Cordi, j’ai réalisé que je m’étais aventuré sur un terrain glissant avec le deuxième cycle des aventures de mon héros. Si le premier cycle tournait autour de la grand-mère de Victor, le deuxième, lui traite d’une invasion territoriale. Victor revient à Exégor après quelques mois d’absence (2 ans et demi à Exégor), et se retrouve en territoire occupé.

Vous pouvez imaginer la suite : résistance, maquis, rébellion, bref, c’est la guerre, et Victor y participe. Le problème vient justement de cette participation. À quel point est-ce qu’un héros de 13 ans dans un roman pour les 9+ peut-il se battre? À partir de combien d’ennemis « assommés » est-ce que le combat cesse d’être crédible?

Devrais-je lui rougir les mains? Surtout en sachant que mon plan à long terme contient une humanisation de l’ennemi? Est-ce que le hors champ et le non-dit suffiront à rendre cette guerre crédible et dangereuse sans trahir les idéaux que j’ai pour mes héros?

Bref, je funambulise! Je pense m’en être bien tirée pour cette deuxième version de tome 6, mais le cycle en comptera 4… est-ce que je réussirai à maintenir le cap pour autant de pages?

Des bons livres de guerre pour les 9-11 à me conseiller?

Pourquoi faire partie d’une association?

Illustration de ryanlerch prise sur Openclipart.orgAlors que je venais tout juste de joindre le C.A. de l’AEQJ (Association des Écrivains Québécois pour la Jeunesse), une amie m’a demandé à quoi cela lui servirait d’en être membre. Je dois avouer avoir été à l’époque bien embêtée de lui répondre.

Voilà maintenant six mois que je travaille au sein de l’association, et j’ai désormais tout un bouquet de raisons à lui offrir!

Pour permettre l’élaboration des projets qui bénéficient à tous
Comme vous le savez, un de mes projets avec l’association est de monter un label identifiant les livres québécois. Si je montais un tel projet toute seule dans mon sous-sol, mes chances de réussites seraient minces, mais lorsque je contacte les gens au nom de l’AEQJ, les portes s’ouvrent! La semaine dernière, en compagnie de notre présidente, j’ai pu m’asseoir avec les présidents de l’UNEQ (Union des Écrivaines et des Écrivains Québécois)  et d’Illustration Québec pour faire avancer le tout. Aussi, nous tenterons d’aller chercher une subvention exclusivement accessible aux associations pour sa réalisation.

Pour la visibilité
Avec l’aide de Corinne de Vailly, nous avons mis sur pied une grande coopérative de visibilité avec plus d’une trentaine d’auteurs sur Facebook. Les participants y inscrivent leurs livres, et tous en diffusent la couverture et la description à une date précise. À chaque fois, les personnes rejointes se comptent dans les milliers, et le nombre ne fait qu’augmenter au fur et à mesure que d’autres auteurs se joignent à nous.

Bon, nos plans de promotion au salon du livre de Longueuil sont tombés à l’eau, mais nous ne manquons pas d’idée, et nous nous reprendrons en grande l’année prochaine!

Pour l’information et le réseautage
L’association garde ses membres informés de tout ce qui est opportunités d’animations, de bourses, de résidences et autres en envoyant l’information pertinente directement par courriel. On peut aussi poser ses questions aux autres auteurs lors d’événements comme les diners de l’AEQJ organisés lors de Salon du livre. Finalement, il y a la page Facebook,  mais il y a aussi un groupe exclusif aux membres sur lequel on peut échanger et partager avec nos pairs. D’ailleurs, il ne faut être surpris, lorsqu’on y pose une question, d’avoir le droit à une réponse de Robert Soulière lui-même!

Pour appuyer des causes même quand on n’en a pas le temps
L’affaire Philippe Béha, l’affaire Caillou, régulièrement des causes impliquant des auteurs jeunesses défraient les manchettes et nous font réagir. Assis seul devant notre ordinateur, on se demande alors ce que l’on pourrait bien faire pour aider. En étant membre de l’association, vous faites déjà votre part! Peut-être que, de manière personnelle, vous n’avez pas le temps de vous impliquer, ou que la manifestation à lieux à des kilomètres et des kilomètres de chez vous. L’AEQJ vous y représentera. Et la journée où c’est vous-même qui serai au cœur du scandale, quelle ne sera pas votre joie de nous avoir à vos côtés!

Pour la crédibilité de notre métier
On le sait, la littérature jeunesse se fait souvent maltraiter. On la traite de « sous-littérature », de « inutile » et bien d’autre épithète par des adultes pensant qu’il ne s’est rien écrit de bon après l’île au trésor. L’association est là pour leur rappeler la richesse et la diversité de la production Québécoise, mais aussi pour rappeler à tous qu’auteur jeunesse n’est pas qu’un petit passe-temps futile, mais bien un métier en bonne et due forme.

Et finalement, pour les animations
Lorsque je me suis moi-même posé la question « devrais-je m’inscrire comme membre de l’AEQJ ? », un ami m’avait expliqué qu’en m’inscrivant j’aurais de bonnes chances d’obtenir une animation dont le cachet couvrirait amplement mes frais d’adhésion. Il avait raison, puisqu’à ma première année, j’ai fait, grâce à l’AEQJ, une animation en bibliothèque (250$) alors qu’à la deuxième, j’ai participé à un festival littéraire s’étalant sur plusieurs journées (+ de 1000$). En effet, l’Association va chercher des partenariats et des subventions qui ne seraient pas disponibles aux particuliers, et dont elle fait bénéficier ses membres.

L’argument monétaire est valable, mais à relire tous les autres, je dirais aujourd’hui que c’est bien le moindre du lot.

Plans pour 2014

illustration de johnny_automatic sur openclipart.orgOn attaque 2014 en grande! Comme j’ai remis un manuscrit de Victor juste avant les fêtes, je peux me permettre un peu de projets divers pour le prochain mois et demi. À chaque fois, je fais des plans grandioses, puis réalise qu’entre les corrections du manuscrit précédent et les animations scolaires, ma marge de manœuvre para-Victor est mince! Voici tout de même mon plan officiel pour 2014, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de le confronter à la réalité dans douze mois!

 

Plan de publication :

  • – Victor Cordi hors série (T5) au printemps chez Courte Échelle
  • – Victor Cordi Cycle 2, livre 1 (T6) à l’automne chez Courte Échelle
  • – Encyclopédie du merveilleux Urbain à l’automne chez Boomerang
  • – Le Gumzilla, album illustré précédemment appelé « les Farfous », à l’automne chez Courte Échelle

Ce qui nous fait un total de 4! Si ça arrive, ce sera un record personnel!

 

Plan d’écriture :

  • – Victor Cordi Cycle 2, livre 2 et 3 (T7 et 8) respectivement au printemps et à l’automne
  • – Ré-écriture du Gumzilla pour le transformer en album
  • – Projet non-commencé de roman pour les 7-8 ans, intitulé « Le gardien des soirs de bridge ».

Avec un peu de chance, je pourrai « squeezer » un petit quelque chose d’autre à l’été!

 

Plan de sollicitation :

  • – Trouver un éditeur pour Bedondaine et Bedondon (albums tout-carton pour 2-3 ans)
  • – Trouver un éditeur pour le gardien des soirs de bridge une fois qu’il sera écrit
  • – 2 demandes de bourses de développement, une au Canada et une au Québec
  • – Tentative de trouver un agent au Canada anglais
  • – Étude de possibilité des bourses de déplacement

Il faudra surtout que je me magne les fesses sur les deux premiers si je veux 3 publications en 2015!

 

Plan pour l’AEQJ

  • – Gestion du recueil de nouvelles de l’AEQJ avec Dominique et compagnie
  • – Continuation sur le Label « Écrit, Illustré, Imprimé au Québec »

 

Aaaarrggghhh! Ça fait beaucoup! En fait, ça a l’air terrible vu comme ça, mais j’ai tout de même bien 52 semaines pour y arriver!

Vivement que l’école recommence pour que je puisse m’y mettre!

 

Salons du livre, je vous aime!

Ça y est, ma relation amour-haine avec les salons est terminée, pour ne plus laisser que du  plaisir! C’est le billet de la doyenne qui a tout désamorcé. Elle a mis des mots sur ce qui causait le sentiment d’ambivalence chez moi.

Voici une partie de ses sages paroles :

Et puis, pensez-y un peu. Si vous vendez 10 livres dans un salon du livre, vous vivez un très gros salon. Mais qu’est-ce que 10 livres sur 1000 livres vendus dans l’année? Si vous avez vendu davantage, vous êtes probablement connu. Mais qu’est-ce que 50 sur 5000? 100 sur 10 000? Rien. Absolument rien. Vous vous démènerez pour rien.

Lisez la totale ici, c’est un excellent billet.

Donc, l’esprit libéré de la pression de la vente, et de la déception des temps morts, il ne me restait que le bonheur de profiter de cette grande fête. En voici les grands bonheurs :

dedicace Victor Cordi par Mathieu BenoitPremière chose fantastique, les jeunes connaissent Victor! Lorsqu’ils viennent chercher des signets, je leur demande s’ils connaissent mes livres, et ils ont tous un ami qui l’a lu et aimé, un prof qui leur a conseillé, une cousine qui leur en a parlé! Cet « awareness » de la part de mon public me donne d’autant plus l’impression de ne pas être au Salon pour vendre, mais bien pour leur permettre de rencontrer l’auteur.

Deuxième chose fantastique, mon réseau d’amis auteurs, éditeurs, et employés du Salon s’étend de plus en plus. Je n’ai jamais croisé autant de monde que je suis contente de voir et qui semblent contents de me voir en aussi peu de temps! C’est comme la rentrée scolaire après deux longs mois de séparation à l’adolescence. Et même si parfois j’ai à peine plus que le temps de faire une bise et d’échanger deux phrases,  le bonheur des retrouvailles n’en est pas amoindri!

Troisième chose fantastique, j’ai signé, pour la première fois, en compagnie de mon illustrateur, Mathieu Benoit. Non seulement ça m’a fait de la compagnie fort agréable lors des temps morts, mais ça m’a permis de le voir faire des merveilles à mains levées, comme celle qui illustre cet article (cliquez dessus pour la voir dans toute sa splendeur!). Ça me permet aussi de jaser plus longtemps avec les lecteurs pendant qu’ils attendent après leur dessin… ce qui nous amène au quatrième point…

Quatrième chose fantastique, je suis de plus de plus en plus à l’aise à jaser avec le lecteur. Le pire, c’est que je m’en plaignais à Géronimo Stilton il y a deux semaines à peine, alors qu’une animation scolaire nous avait réunis autour d’une pointe de pizza. L’avez-vous déjà entendu parler à ses lecteurs? C’est une merveille! Un flot de paroles devant des jeunes envoutés! J’ai souvent eu l’impression de ne pas savoir établir un contact en dehors de la signature elle-même, mais cette année, peut-être grâce à la baisse de pression de la vente, je me suis retrouvée à parler de leurs lectures, de quelques anecdotes d’écriture, de tout, de rien, très librement! J’ai même recommencé  distribuer des signets, histoire de leur « jaser ça » pendant que le signe machinalement.

Alors que j’écris ces lignes, il me reste deux autres journées, que j’attaque avec plaisir… tout en sachant très bien que mardi, je serai plus que contente de me retrouver, enfin, seule devant mon écran!!!

Notes : pour un historique de mon ambiguïté face aux salons, je vous invite à lire les anciens billets suivants :

La vente : une drogue à forte dépendance

Salon du livre Jeunesse de Longueuil et questionnement professionnel!

– Les visites scolaires dans les salons : culture ou perte de temps?

 

Ma troisième publication pour 2013 (Teaser!)

 

Tout d’abord, l’avertissement d’usage cette semaine : Salon du livre de Montréal!

Voici mon horaire!

Fin de l’avertissement d’usage

 

ScreenHunter_01 Nov. 18 06.36Lorsque j’ai su que mon album avec Boomerang, prévu pour septembre 2013, serait retardé d’un an, j’ai bien cru que je raterais mon objectif de publier au minimum trois titres par année, et ce, dès la première année suivant une première réussite!

Mais voilà que cet automne, un éditeur numérique, les Éditions Pandas m’a contactée à brûle-pourpoint pour me demander si je n’aurais pas un texte pour lui. Je lui ai répondu n’avoir pas le temps d’en écrire un nouveau, mais lui ai envoyé les deux qui traînaient dans mes tiroirs, soit mon conte de Noël, ainsi que Bedondaine et Bedondon.

Il a pris le premier!

Mieux encore, il a prévu de le publier pour ce Noël-ci, du moins pour la version française. Des versions espagnoles et anglaises devraient suivre éventuellement.

Je vous annonce donc que Le pays des tromignons, conte de Noël pour encourager les enfants à donner les jouets qu’ils n’utilisent plus, sortira bientôt sur un iPad près de chez vous!

Il sera très joli, illustré par Yves Dumont, et la version pour iPad sera même narrée et animée! Je vous invite à aimer la page des Éditions Pandas pour ne rien rater!

Le texte des deux premières pages pour vous mettre l’eau à la bouche? J’en profite pour mentionner que c’est un conte dont je suis particulièrement fière et qui mélange, comme vous le verrez, rimes classiques, prose rimée et prose tout court.

Le pays des Tromignons

Mathieu s’ennuie.

Une giboulée glaciale tombe du ciel et le confine à l’intérieur, prisonnier non coupable d’une météo déplorable.

En quête de distraction,

   il ouvre son placard,

      inspecte ses tiroirs,

         secoue son édredon.

Rien, rien, rien : il a joué à tout, cent fois.

 

Le garçon s’élance avec espoir vers le grand coffre, gouffre sans fond où il jette, à la fin de chaque journée, les jouets épars qu’il ne sait où ranger.

Il farfouille en surface dans le meuble de bois,

y trouve figurines,

   bricolages de papier,

      gadgets de magazines,

         pas de quoi s’exciter!

Il plonge en profondeur, les deux bras droit devant.

Bien décidé qu’une fois au fond, il résoudra sa quête, le garçon enthousiaste calcule mal son élan et bascule vers l’avant, le corps suivant la tête.

Un style reconnaissable entre tous

Dans les dernières semaines, la découverte qu’un livre signé Robert Galbraith avait été écrit par nul autre que JK Rowling. Si la nouvelle a fait couler beaucoup d’encre sur les sujets des pseudonymes et de la publicité, un petit détail de l’aventure a plutôt retenu mon attention : une analyse de texte a permis de confirmer qu’elle avait bien écrit le livre.

J’adore l’idée que le style d’écriture d’un auteur est reconnaissable, même lorsque le genre du roman n’est pas le même, un peu comme la voix de certains chanteurs est repérable entre mille! Je ne peux m’empêcher de me demander ce que trouverait l’ordinateur de décodage dans mes propres textes. Qu’est-ce qui fait que mon écriture est mienne? Quels tics sont assez charmants pour passer à travers les mailles du filet de direction littéraire? Quels mots non-usuels se retrouvent-ils plus souvent qu’à l’habitude dans mes descriptions?

Pour le découvrir, il ne me reste plus qu’à devenir une auteure d’une telle importance qu’un universitaire se penche sur mon cas pour sa thèse! Pain sur la planche, vous pensez?

Et si la beauté résidait dans l’inutile

mary poppinsJ’ai récemment ré-écouté Marry Poppins. En analysant mes scènes préférées, soit celles à l’intérieur du tableau à la craie, j’ai dû me rendre à l’évidence : elles sont narrativement plutôt inutiles. Bon, elles servent à installer le caractère fantasque de Marry Poppins, mais pour être très honnête, les trois quarts des scènes du film ont exactement la même utilité. L’histoire n’avance donc pas vraiment. Est-ce qu’il aurait fallu les couper? Jamais de la vie! Le film aurait alors perdu une grande partie de son charme.

En narration occidentale (j’inclus ici les livres, mais également le cinéma et la télé), nous avons une obsession pour la pertinence. Si une scène ne sert à rien, elle doit être coupée. L’efficacité est de mise. Mais n’y perdons-nous pas en atmosphère?  Prenez Harry Potter en autre exemple. On y trouve plusieurs scènes de la vie quotidienne des élèves à l’école. Des cours, des jeux, du simple flânage entre les cours.  Ces scènes périphériques permettent au lecteur de sentir l’ambiance complète de l’école. S’il n’y avait que de scènes de conflit et de résolution, le livre gagnerait peut-être en efficacité et en concision, mais il perdrait une partie de sa magie.

L’autre problème de l’efficacité à tout coup, c’est qu’une personne le moindrement ferrée en récit devine d’avance les morceaux importants de l’histoire. Un personnage mentionne qu’il est champion en saut en hauteur, on sait que cette capacité sera utilisée avant la fin de l’histoire. Son ami lui donne un paquet de gomme à mâcher, même chose. La seule exception que j’ai vue à cette règle était un élastique à cheveux reçu par l’héroïne dans le film Spirited Away de Miyazaki. Elle le reçoit, et c’est tout. On ne le revoit plus du reste du film. Les Japonais n’auraient-ils pas notre obsession pour l’utile et l’efficace? Je ne suis pas assez spécialiste pour répondre (@Gen peut-être?)

Les scènes inutiles sont comme les bouquets de fleurs dans une pièce. Pourquoi ne pas fleurir un peu nos romans?

De ma haine de la cartographie

 

illustration de gnokii sur openclipart.orgDurant l’écriture du Tome 5 de Victor Cordi, je me réjouissais du fait que mon monde prenait forme de manière de plus en plus concrète. Je vous partageais même, en exclusivité, une première esquisse de la carte d’Exégor. Pourtant, mon manuscrit est parti il y a trois semaines, et la carte n’y était pas.

Pourquoi?

Parce qu’elle me limitait trop!

À chaque livre, j’invente de nouveaux lieux, village, climats et environnements. Dessiner une carte et la déclarer « complète » m’aurait obligée à tout inventer tout de suite, sans me laisser de marge de manœuvre pour les (nombreux!) tomes qui restent! Et si, j’ai besoins d’une nouvelle chaîne de montagnes? D’un fleuve de boue? D’un marais improbable? Que ferais-je?

Une carte clôture le monde, elle avertit de ce que l’on trouvera une fois passé l’horizon. Lorsque le monde est dessiné, l’auteur est menotté, l’inconnu s’éloigne!

Cette haine des cartes ne date pas d’hier! Je parle souvent, dans les écoles où je suis invitée, de ma grande déception devant la mappemonde de la terre lorsque j’étais à l’école. Cet énorme papier épinglé m’annonçait qu’il n’y aurait plus de surprise possible; que je ne serais jamais Vacso de Gama.

Bref, je garde mon horrible schéma de carte pour moi-même! Tant qu’elle n’est pas publiée, elle peut changer selon mes besoins. Ainsi, je peux m’assurer d’une certaine conformité dans les déplacements de mes personnages, sans pour autant me priver d’ajouts et d’inventions diverses.

Le meilleur des deux mondes.

Une révolution : Amazon organise et légitime la fanafiction

Tout d’abord, une petite définition :

Fanafiction : Fiction écrite par un fanatique d’une série télévisée, d’un film ou d’un livre donné, qui en reprend les personnages et l’univers, de façon à créer sa propre histoire. (granddictionnaire.com)

La fanafiction existe depuis belle lurette. Elle pousse habituellement sur les sites d’adeptes de séries télé ou romanesques, bien souvent dans les forums de discussions. Même le fameux « Fifty shades of grey » aurait été, à l’origine, une fanafiction de Twilight qui fut transformé en livre original à des fins de publications. Que les auteurs soient pour ou contre cette appropriation de leur œuvre par les lecteurs, ils n’empêcheront jamais ce style littéraire d’exister, ou du moins, pas sans passer pour des « gros pas fins » ou sans s’armer d’avocats.

Jusqu’ici, la fanafiction a toujours été en marge de l’industrie : les fanatiques n’écrivent que pour le plaisir et ni eux, ni l’auteur original ne bénéficient concrètement de ces oeuvres périphériques.  Amazon a lancé, la semaine dernière, une nouvelle application qui pourrait bien changer tout ça! L’article « Amazon Launches Kindle Worlds Store, Its Self Service Platform For Fan Fiction Authors » de readwrite en parle, mais en voici les grandes lignes pour les paresseux ou ceux qui ne lisent pas l’anglais :

quelques uns des mondes de Kindle World

Amazon s’est entendu avec quelques créateurs pour qu’ils ouvrent leurs œuvres au public. Les fans peuvent sélectionner un des mondes de ces créateurs, et écrire une fanafiction qui respecte les règles établies par l’auteur. Amazon vérifie la conformité de l’œuvre soumise, puis l’offre au public pour un prix modique. Pour chaque personne qui achète ensuite la fanafiction, Amazon, le fan, ET l’auteur, reçoivent chacun une part du gâteau! (l’éditeur originel aussi peut-être, ça doit dépendre des contrats)

Les réactions dans le milieu seront possiblement mitigées. Certains créateurs aiment garder le contrôle de leur création et feraient de l’urticaire juste à penser que des amateurs pourraient s’approprier leurs personnages. En même temps, la beauté de Kindle World est justement que l’accord de l’auteur doit avoir été donné au préalable.

Personnellement? J’embarquerais à pieds joints! Je me considère comme une bâtisseuse de monde avant tout! J’adore créer des univers, et rien ne me ferait plus plaisir que de voir des histoires surgir à gauche et à droite de manière spontannée. En fait, quand j’ai créé mon encyclopédie pour Boomerang, je rêvais de le rendre « open source », comme certains logiciels informatiques. Je rêvais de pouvoir dire à l’univers en entier de s’approprier ce monde que je créais, à condition d’y créditer mon livre (et mon nom) quelque part. Je pensais alors que l’idée était trop en avance pour l’industrie… peut-être pas tant que ça finalement!!!