Depuis le tout début de ce blogue, l’objectif était clair : vivre de l’écriture à mes 40 ans.
L’idée venait d’une phrase que j’aime beaucoup, et qui dit que les projets sont des rêves avec des « deadlines ». Quand, en 2009, j’ai décidé de prendre l’écriture au sérieux, ce délai me semblait raisonnable.
J’ai donc tranquillement tenté de monter quelque chose qui ressemble à une carrière. L’année dernière, je suis passée tout juste en dessous de mon objectif monétaire, mon carnet de publication était bien plein, tous les espoirs m’étaient permis. Depuis des mois déjà, je composais en tête le billet de blogue victorieux que je pourrais écrire le jour de mes 40 ans.
Puis Courte Échelle a fait faillite.
J’aurai 40 ans ce mercredi.
La grande question est : est-ce que le faillite de Courte Échelle change mon bilan? C’est certain que, à court (et même moyen!) terme, mon indépendance financière est compromise. Je ne remplirai pas non plus mon contrat-avec-moi-même de publier trois livres par année, à moins d’un rachat vraiment, vraiment rapide de la part d’un éditeur vraiment, vraiment motivé.
Mais est-ce un échec?
Non, c’est un cahot dans la route. Rien de plus.
Les maisons d’édition partent, les accomplissements restent. Même si Courte Échelle disparaissait en emportant mes livres avec elle, ça ne changerait rien au fait que j’ai bel et bien réussi à me bâtir, au fil des années, un nom, une réputation, une carrière dans cette foutue industrie qu’est la littérature jeunesse.
Plutôt que de me faire baisser les bras, les difficultés actuelles me poussent à explorer de nouvelles avenues, rencontrer de nouveaux éditeurs, écrire de nouvelles séries.
Comme disait mon grand-père paternel (merci Michel pour celle-là) : un pas en arrière… pour mieux sauter!