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La sacro-sainte page couverture

Je viens de terminer « Dead Untill Dark », premier livre de la série « Sookie Stackhouse » de Charlaine Harris, surtout réputée pour avoir inventé le triangle amoureux avec un vampire avant l’arrivée de Twilight, et porté à l’écran sous le nom de « True Blood » depuis quelques années. Je ne veux pas ici ni critiquer ni louanger le texte lui-même. Je ne veux que vous parler de la page couverture. La voici :

Le problème? Il n’y a aucune femme vampire dans les personnages principaux… ni même secondaires. Il y en a bien une tertiaire, mais, à ma connaissance, elle ne mord personne. J’ai fini par comprendre qu’il s’agissait en fait du poster de la série télé, et j’en comprends le principe marketing. Tout de même, je ne peux m’empêcher de me demander ce que l’auteure en a pensé lorsqu’elle a reçu les maquettes.

Il faut dire que recevoir la page couverture est tout un stress. C’est un morceau primordial dans l’identité du livre, un morceau que l’auteur contrôle habituellement très peu. Il y a donc quelques histoires d’horreur, d’auteurs qui ont détesté la leur. Sans que ça ne soit mon cas, je peux tout de même pointer un « qu’est-ce qui cloche » sur chacune des couvertures de mes six romans parus! Souvent du menu détail, heureusement.

Je termine sur deux « séparés à la naissance »! Le premier est en fait voulu! J’ai eu la chance de pouvoir suggérer plein de choses pour la couverture de mon premier roman! J’avais proposer de s’inspirer de la couverture d’une vieille bande dessinée… voici l’originale et celle créée par Sarah Chamaillard :

En fait, plus je les regarde, plus je trouve que celle de Sarah est la meilleure!

Pour Victor Cordi, au contraire, je n’ai eu aucun contrôle, et c’est tant mieux! Ils ont choisi un illustrateur bien aussi bon que tout ce que j’aurais pu suggérer, et fait une mise en page qui me ravit entièrement! C’est donc avec un sourire tout à fait complice que je me permets cette petite juxtaposition avec une bande dessinée vue récemment!

Hihihi! On dirait des cousins!

Je donne une deuxième chance à Twitter!

J’ai embarqué sur Twitter en janvier 2010, juste vers la fin de la première période de grâce durant laquelle tous les Québécois présents sur le réseau se connaissaient nécessairement. Désireuse d’élargir mes horizons, j’avais écrit « auteur jeunesse » dans un engin de recherche pour trouver des compatriotes… et seuls deux noms étaient sortis. Pas plus de chance avec « littérature jeunesse ». J’ai participé activement pendant un bout, liant quelques amitiés, mais peu à peu, j’ai délaissé la véritable conversation pour uniquement y diffuser mes billets de blogue.

L’utilité pour moi de mon blogue et de Facebook n’est plus à faire. Que ce soit socialement ou professionnellement, les deux me sont désormais indispensables. Twitter? Ça reste à voir. Le problème, c’est qu’il s’agit d’un troisième « bouffe-temps », et que cette denrée se fait rare. D’un autre côté, comme outils de networking profesionnel, il ratisse plus large que les deux autres. À voir les succès de @Marie_Potvin et @auteurejeunesse, on ne peut nier son efficacité.

Je donne donc une deuxième chance au réseau Twitter en m’y mettant sérieusement. Première chose à faire : le ménage de mes contacts! Ils sont un mélange de jeux vidéos, de « trucs de maman » de mode et choses diverses. Cette fois-ci, je ne garde que la littérature (et les amis). Ensuite, ajouter! Les libraires, les bibliothécaires, les maisons d’édition, et ce, en français comme en anglais. Finalement, participer, lire, répondre, commenter, interagir.

Fiouf, je ne suis pas sortie de l’auberge! J’essaie le tout jusqu’à Noël, puis je vous en reparle! En attendant, suivez-moi!

Le problème avec les lancements jeunesse

Victor Cordi sort dans moins de deux mois et, pour cette nouvelle série, il me vient des envies de lancement. Comme bien des éditeurs, La Courte Échelle n’en prévoit pas elle-même et je suis donc libre de l’organiser toute seule comme une grande. Mais quoi? Où? Et comment?

 

Tout d’abord, il faut décider d’en faire un. Lorsqu’on écrit du jeunesse, on ne peut pas faire un lancement pour chaque livre qui sort, certains auteurs en sortent tellement par année que même leurs parents ne viendraient plus! Mais Victor Cordi, c’est spécial! C’est le début d’une longue série, et c’est mon début à la Courte Échelle, ça mérite d’être souligné!

 

La manière la plus facile de faire un lancement est de tout simplement improviser un 5 à 7 dans un bar. L’endroit est gratuit, parfait pour faire du social, l’alcool est fourni, et plusieurs endroits sont presque déserts à ces heures là en semaine. Malheureusement, c’est un peu étrange de faire un lancement dans un endroit interdit au public cible de l’œuvre! Alors, par quoi remplacer?

 

J’ai déjà essayé une crèmerie, c’était familial, et convivial, mais un peu étrange et très peu social. L’espace est organisé pour que les gens soient assis chacun de leur côté, et une crème glacée, ça ne se « sirote » pas tellement. Et que dire de la culpabilité d’en prendre une deuxième? Donc, à ne pas refaire. Un resto? Même problème de table, et trop contraignant côté temps.

 

Il y a bien l’option de louer une salle. Mais pour ça, non seulement il me faut des sous, mais il me faut un permis d’alcool et du monde pour s’occuper du bar. Pas exclus, mais pas l’idéal non plus. Il y a toujours la possibilité d’en faire une véritable fête d’amis, dans ma cour ou dans un parc, mais cette fois-ci, c’est le côté promotionnel qui en prend un coup. Je sais bien que les lancements littéraires, à moins d’être des vedettes, ne sont pas des événements médiatiques, mais j’ai envie que tout le monde se sente invité, ce qui ne serait pas le cas chez nous.

 

On m’a suggéré une salle au restaurant du parc Lafontaine… reste à voir combien ça coûterait! Je continue la réflexion… en attendant, les suggestions sont les bienvenues.

L’écriture en héritage

Depuis que j’ai décidé de prendre l’écriture au sérieux, soit environ à la moitié de l’écriture de mon deuxième roman, j’ai décidé qu’un jour, j’en vivrais. Je me suis mis un délai raisonnable,  la quarantaine, pour y arriver. J’ai mis mes pions en place, augmenté progressivement le pourcentage de mon revenu dû aux droits d’auteurs et aux animations scolaire, trouvé de nouveaux éditeurs qui me permettraient de sortir plusieurs romans par année. Tout s’enlignait pour atteindre l’objectif à la date fixée, dans un peu plus de deux ans.

La vie m’a offert un raccourcie. Mon père nous a quittés ce printemps, me laissant un petit montant en héritage. Dans un fort gentil mot, sa conjointe me disait qu’il aurait aimé que je l’utilise pour réaliser mes rêves.

J’en placerai donc la moitié, et l’autre me servira à combler le manque entre mon revenu d’auteur et mes besoins monétaires pour les deux prochaines années. J’arrête toute activité de pige non reliée à l’écriture à partir de maintenant : je raye « Game Designer » de ma carte d’affaires, et j’apprends à dire « non » à mes clients. Tous ceux qui ont connu la précarité de la pige sauront à quel point ce mot de trois lettres n’est pas toujours facile à utiliser.

L’absence de pige me permettra de maintenir plus facilement le rythme de production nécessaire, selon moi, pour vivre de l’écriture jeunesse au Québec, soit de trois à cinq livres par année. Un peu de budget pour le développement à l’international aussi, peut-être, on verra.

Chose certaine, ça y est : je suis auteure jeunesse à temps plein… même si j’ai triché un peu.

Merci papa.

Renaud-Bray explique leurs Coups de Cœur

Mon billet de la semaine dernière s’est beaucoup promené. D’auteurs en lecteurs en libraires, il semblerait que j’ai touché un sujet qui intéressant particulièrement les gens. Je voudrais d’ailleurs préciser qu’il ne s’agissait pas du tout d’un résumé de l’article de Lurelu, mais bien de ma compréhension globale des grandes lignes expliquées. Le problème avec le global, c’est que, parfois, il ne s’applique pas aux spécifiques. Il semblerait que ce soit le cas pour les Coups de Cœur Renaud-Bray.

Roxanne Lalonde, Directrice Marketing de chez Renaud-Bray m’a contacté pour éclairer nos lanternes sur les sélections de leurs librairies. D’abord en commentant l’article, mais j’en ai profité pour lui poser quelques questions par courriel pour être certaine d’avoir toute l’info. Comme je l’avais dit, les coups de cœur sont à la base des sélections de leurs équipes. Par contre, par la suite la visibilité suivante est offerte gratuitement :

  • – Le collant sur la couverture
  • – L’insertion dans la liste des coups de cœur sur le Web
  • – L’insertion dans l’infolettre

Pour ce qui est de placement sur les cubes et les bouts d’allées, elle serait laissée à la discrétion du libraire.

Il n’y aurait donc que le cahier publicitaire dans lequel les Éditeurs doivent payer leur place, et cette publication serait complètement indépendante du programme de Coups de cœur.

 

Voilà! Il y a donc de l’espoir pour les excellents livres des toutes petites maisons d’édition!

Pour en finir avec les « coups de cœur » et autres étiquettes de librairies

UPDATE: Vous trouverez quelques rectifications à ce billet ici.

Dans le dernier Lurelu se trouve un article de Nathalis Ferraris sur la promotion des livres jeunesse. Cette lecture m’a permis de démystifier cette zone grise que sont les « coups de cœur Renaud-Bray », les « On aime de Archambault » et autres sélections littéraires de librairies. Est-ce que ce sont les libraires qui en font le choix? Est-ce que ce sont les éditeurs qui paient pour la visibilité? Étrangement, les réponses sont « oui »… et « oui ».

Voici donc comment ça marche!

Premièrement, les libraires lisent le tout et font un choix de ce qu’ils considèrent être des livres de qualité. Un mauvais livre ne peut donc pas s’acheter une étiquette « coup de cœur », ce qui permet à l’étiquette en question de garder une certaine crédibilité.

Ensuite, la librairie appelle l’éditeur du livre choisi pour lui annoncer la bonne nouvelle et pour lui faire l’offre qui vient avec cette sélection, soit une grande visibilité (vitrine, magasin, circulaires, etc.)… à prix réduit. Eh oui, cette visibilité n’est pas gratuite, même si elle est offerte à une fraction de la valeur estimée pour la visibilité. Si l’Éditeur n’a pas les moyens, tant pis pour le livre!

Donc :

Est-ce que ce sont les libraires qui choisissent leurs livres selon leur qualité? OUI!

Est-ce que les éditeurs doivent payer pour cette étiquette? OUI!

 

Bref, on en revient à mon billet « ce qui fait vendre les livres » , sur le fait que le choix de l’éditeur compte pour beaucoup. Le meilleur livre du monde, chez un éditeur sans-le-sou, n’aura qu’une visibilité bien réduite, quelle que soit sa qualité!

C’est le temps des impôts, parlons revenus #2!

L’année dernière, je publiais un billet bien transparent listant mes revenus directement liés à mon métier d’auteur. Le total : 6 830,71.

Sans être un chiffre extraordinaire, ni même un qui me permettrait de vivre, c’était tout de même un pas dans la bonne direction.

Cette année, le chiffre s’élève à 8095,46.

Encore là, rien d’extraordinaire, mais l’important, c’est que ça monte! De plus, je n’ai pas été disponible pour faire des animations scolaires l’automne dernier, ce qui aurait facilement pu augmenter le premier chiffre d’une ou deux unités.

Ce qui est intéressant, cette année, c’est la multiplication des sources de revenus. Si, en 2010, le chiffre avait été atteint à l’aide de droits d’auteurs et d’animations scolaires, cette année, on y ajoute quelques contrats d’écriture, dont celui des 22 histoires de Noël, ainsi que les scénarios des Vacances de nos glorieux.

Comment s’annonce 2012? Pas trop certaine. N’ayant rien publié du tout en 2011, les droits d’auteurs pourraient en souffrir, mais, pour la première fois, j’aurai des avances sur les droits de livres qui s’en viennent, ce qui devrait compenser.

Il me reste un autre bon trois ans pour atteindre mon objectif de vivre de l’écriture pour ma quarantaine. Nous verrons bien!

La science, l’imagination, et moi

Le saviez-vous : avant de faire communications à l’université, j’ai fait Biologie. Durant une seule session, mais tout de même, ma présence en cette branche reste tout de même un signe de mon intérêt pour les sciences. Mais sciences et imagination vont-elles de pairs? Absolument, mais d’une drôle de façon. Elles se nourrissent, et se limitent, tour à tour.

 

La science comme limite :

Il y a certains délires desquels je décroche à cause de la science. Je suis absolument prête à accepter toutes sortes de magies, allant de l’apparition à la transformation de matière, mais de drôles de détails peuvent tout anéantir. Par exemple, dans le quatrième tome des aventures en pays d’Oz de Frank L Baum, Dorothé et ses amis arrivent dans un pays au centre de la Terre où il est possible de marcher sur l’air, et même d’y monter et descendre comme sur un escalier. Ma pensée : « mais si l’air est assez dense pour y prendre appui, comment est-ce possible de ne pas s’y sentir empêtré lors de déplacements horizontaux? » Et voilà, d’un seul coup, je ne crois plus en l’univers d’Oz, alors que les animaux qui parlent et les épouvantails vivants ne me posaient aucun problème.

 

La science comme alliée :

Ce même esprit scientifique est toujours présent lorsque je crée des créatures étranges. J’en ai déjà parlé lors de la création des scarpassons, mais depuis, je me suis trouvé une allier en la personne d’une cousine s’étant rendue bien plus loin que moi en biologie. Voici un exemple de nos échanges, paraphrasé pour la cause.

 

Moi : Pour mon roman, j’ai besoins qu’un homme-plante puisse vivre enraciné tout en haut d’une falaise de glace dans un pays nordique! Je fais ça comment? Des sources d’eaux thermiques? Des « plantes à sang chaud »? D’autres idées?

Cousine : Il y a moyen de faire un trio symbiotique homme-lichen crédible dans des conditions polaires : l’homme fourni la chaleur métabolique pour augmenter la température de l’organisme permettant aux algues de  faire de la photosynthèse et aux champignons, de l’absorption

Moi : Ce n’est pas une symbiose, c’est vraiment une plante avec un cerveau et un appareil moteur (genre des bulbes qui s’emplissent et se vident d’air pour faire bouger les branches).

Cousine : Les bulbes, tu devrais les faire remplir de sève, c’est un phénomène qui existe, on appelle ça un squelette hydrostatique.

Lorsque vous croiserez les mots « Squelette hydrostatiques » dans un de mes romans, vous saurez d’où ça vient! Un exemple parfait de la science au service de l’imagination!

Ce qui fait vendre un livre, en ordre!

On parlait, récemment entre auteurs, des différents outils de promotions possibles, et surtout, de leur influence sur les ventes.  Si les différents éléments sont faciles à lister, ils sont plus difficiles à mettre en ordre de priorité. Voici donc, selon moi, ce qui fait vendre un livre, en ordre d’importance :

 

  1. Le concept / sujet particulier

Tous les concepts ne sont pas égaux! Parfois, une petite idée géniale, un sujet alléchant, et ça se vend tout seul! Les biographies de célébrités en sont probablement le meilleur exemple. Le nom de l’auteur, dans certains cas, peut également servir de concept. Un Stephen King, quel qu’il soit, vend.

 

  1. La maison d’édition

Peu de gens réalisent l’importance de ce choix. Pour ce faire, on doit revenir (selon mon MBA de chum) aux 4 « P » du marketing. Selon la théorie, les ventes d’un produit dépendraient des quatre choses suivantes : le produit, le prix, la promotion et la distribution (« place »). La maison d’édition contrôle ou influence chacun de ces « P », par leurs décisions, leur budget, et parfois simplement de par leur réputation.

 

  1. La visibilité en point de vente

Et par point de vente, j’inclus les salons du livre, et j’inclus la durée de vie! Un bel exemple, avec les éditions du Phoenix, mes livres ne sont pas nécessairement très faciles à trouver en librairies, mais leur visibilité en salon du livre est telle que mes ventes se comptent dans les 4 chiffres! Bref, pour qu’un lecteur achète un livre, il doit d’abord le voir! Un seul exemplaire, sur la tranche, 4e tablette du haut, ça ne compte pas!

 

  1. La page couverture

J’ai longtemps hésité pour le rang de la page couverture par rapport aux trois autres, mais il reste qu’un livre de vedette avec une mauvaise couverture se vendra tout de même, que certaines maisons d’Éditions (les fameuses couvertures Gallimard, entre autres) n’ont besoins que d’un titre sur fond uni, et que, finalement, si un livre n’est pas VU, quelle que soit sa couverture, il ne vendra pas! Il reste tout de même que, une fois le livre devant les yeux du lecteur, c’est bel et bien la page couverture qui fera la différence!

 

  1. La promotion dans les écoles

Lorsqu’on va dans une école, on se crée une cinquantaine de lecteurs fidèles d’un coup. Si la chose peut nous paraître extraordinaire à chaque fois, cela reste un phénomène isolé, et le fait que ces 50 lecteurs co-existent dans un vase presque clos (leur bouche à oreille tourne en rond!), le résultat reste hyperlocalisé. Pour que la promotion dans les écoles transforme un livre en succès, il faut en faire énormément, et aux quatre coins de la province. Bref, ça fait vendre des livres, mais de manière ponctuelle, et demande effort et temps a l’auteur (mais, bon, on est payé pour!)

 

  1. La couverture média / publicité

Tout ce billet a été inspiré d’un commentaire d’une auteure qui disait avoir eut une bonne couverture médiatique, mais des ventes très ordinaires. Un libraire m’avait déjà dis choisir son placement de livre selon les différents articles de la fin de semaine, mais si la librairie n’en a commandé qu’un seul, il ne pourra pas réagir à temps pour fournir les clients… qui se tourneront vers d’autres recueils. Bref, la couverture média, c’est bien, mais elle est souvent inexistante sans les deux premiers points de cette liste (concept et maison d’édition) et inutiles si les livres ne sont pas disponible en librairie au moment même de la couverture média.

 

  1. La présence de l’auteur dans les médias sociaux

Ce dernier point se retrouve tout en bas de la liste, car il ne génère pas nécessairement des ventes de manière directe : il influence, voire accélère certains des autres points.  Pour ceux qui jouent au Donjon et Dragon, on peut dire que c’est un « modifier » (à prononcer en anglais, et oui, je sais, je suis une grosse tronche!) C’est particulièrement vrai en jeunesse de moins de 12 ans, ou les personnes rejointes dans les médias sociaux ne seront pas les lecteurs eux-mêmes, mais plutôt les divers intervenants de l’industrie : libraires, journalistes, éditeurs. Par contre, de tous les points de la liste, c’est souvent un de ceux sur lequel l’auteur a le plus de contrôle!

 

La question intéressante, c’est où, dans cette échelle, situeriez-vous la qualité du livre?

Je dirais entre 5 et 6, donc, moins efficace que la promotion dans les écoles (très honnêtement, les élèves peuvent devenir fidèles à un auteur qu’ils ont rencontré, quelle que soit la qualité de ses livres), mais plus que la visibilité médias, puisque, si le livre est mauvais, même la visibilité média deviendra négative. Du moins, c’est vrai pour un premier tome! Pour une série, la qualité du premier manuscrit deviendra primordiale pour fidéliser les lecteurs et transformer les ventes du tome 1 en ventes du tome 2, 3, 4… J’en reparle dans mon prochain billet!

 

Comptons : un mot, deux mots, trois mots.

Si vous suivez des auteurs sur Facebook, une des choses que vous pouvez voir passer est un compte des mots de la journée. Les Français, eux, comptent en « signes », et j’ai moi-même plutôt tendance à compter en « pages », mais le résultat est le même : c’est un peu une manière de jauger la quantité de travail accompli.

Si la pratique est courante, elle a ses détracteurs. Certains considèrent la pratique comme anti-artistique, laissant entendre que « plus on compte les mots, moins on comptera de lecteurs », comme si un bon livre ne pouvait s’écrire qu’avec lenteur et souffrance.

Des exemples de nombres? Comme mes journées comptent très peu d’heure d’écritures, mes propres décomptes tournent habituellement autour des 5 pages par jours, donc environ 1000 mots. La seule fois où j’ai eu droit à une journée de 9h à 17h, c’est plutôt monté dans les 15 pages (3000 mots). Évidemment, c’était une journée d’exception, et je n’ai pas la moindre idée à savoir si je pourrais garder un tel rythme à long terme.

Au niveau des auteurs connus, le dernier magasine Wired parlait de vitesse et donnait quelques exemples de livres célèbres écrits plutôt rapidement. Vous pouvez lire l’article complet ici, mais en voici les grandes lignes :

A ClockworkOrange: 2 785 mots/jours
On the Road: 5 770 mots/jours
The Strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde: 4 343 mots/jours
Fahrenheit 451: 5 086 mots/jours
La plupart des inspecteur Maigret: 3 640 mots/jours

Autre fait intéressant, Dominic Bellavance partageait récemment un article dans lequel une auteure racontait comment elle était passée de 2000 mots par jours à 10 000 mots par jours.  Si le titre ressemble à une infopub de fin de soirée, le fond y est plutôt intéressant. Elle compte trois facteurs dans la productivité de nombre de mots :

– La planification de ce que l’on va écrire

– Les conditions d’écriture (temps et lieux)

– L’enthousiasme

Dans son cas, elle a même utilisé ses décomptes de mots pour repérer son moment le plus productif de la journée ainsi que l’endroit le plus propice.

Personnellement, j’utilise surtout le décompte comme outils anti-procrastination (encore une page et je peux consulter Facebook!), et pour m’assurer de remettre mes manuscrits à temps. Car après tout, si la littérature est un art, c’est également un métier avec ce que ça comporte de contraintes!