Mon mari est un entrepreneur en série, qui en est à monter sa deuxième startup technologique. À force d’échanger sur nos métiers respectifs, on en est venu à les trouver très similaires… à quelques grandes différences près. Il est intéressant de comparer les deux manières de fonctionner, pour voir si nos industries ne pourraient pas apprendre une de l’autre.
Les similitudes :
Au tout début, le processus est le même : l’auteur et l’entrepreneur partent de leur idée personnelle, et l’amènent le plus loin possible par eux-mêmes (ou à deux-trois dans le cas des startups). Cela veut dire un manuscrit complet pour l’auteur, et bien souvent un prototype pour l’entrepreneur.
Avec ce manuscrit/prototype en main, ils partent tous deux à la recherche d’un partenaire qui permettra de pousser le travail jusqu’à sa commercialisation. Un éditeur pour l’auteur, un investisseur en capital de risque (un peu comme les Dragons de l’émission télé) pour les entrepreneurs. Dans les deux cas, ils frappent à plusieurs portes, et choisissent selon des critères semblables : saura-t-il m’aider efficacement? A-t-il la même vision du projet que moi?
Là où les chemins se séparent :
L’auteur donnera son projet entièrement à l’éditeur, qui le transformera en produit commercial. L’auteur tiendra alors plutôt un rôle de consultant créatif, puis de figure de proue pour la vente à travers les animations scolaires et les séances de signatures. Il aura droit à 10% des revenus générés par la vente des livres.
L’entrepreneur pour sa part, se verra offrir un montant d’argent en échange d’une participation dans la startup et partira de son côté bâtir une équipe et commercialiser le projet. L’investisseur utilisera son réseau et ses connaissances pour appuyer l’entrepreneur, mais il sera de la responsabilité complète de l’entrepreneur de mener l’entreprise à bien. L’investisseur ne touchera rien des profits au jour le jour, mais lors d’une vente de la startup, il aura droit à sa part financière liée à sa participation (son nombre d’actions) dans la startup. L’entrepreneur, lui, se sera payé un salaire à même l’apport financier de l’investisseur et les revenus de l’entreprise, et prendra le reste du pourcentage lors de la vente de l’entreprise.
L’avantage de chacun :
L’avantage de l’auteur est de pouvoir se concentrer sur un nouveau projet immédiatement, et d’ainsi multiplier ses chances d’un succès. Celui de l’entrepreneur est de pouvoir garder un grand contrôle sur le sort de son idée, et de se payer un salaire jusqu’à ce qu’il y ait succès ou échec.
Et maintenant, la partie intéressante de ce long billet :
Imaginons un amalgame des deux :
Imaginons que les éditeurs donnent un montant d’argent à l’auteur pour que celui-ci se paie une direction littéraire, révision, illustrations et infographie. Il deviendrait alors une sorte de « réalisateur » de son livre.
Imaginons, de l’autre côté, que l’investisseur prenne l’idée de l’entrepreneur sous son aile, et offre une équipe de codeurs, développeurs, équipe de vente et autre pour la compléter. Il pourrait ainsi partager son équipe entre les différents projets qu’ils épaulent et l’entrepreneur pourrait, de front, veiller au bon développement de son projet, et en partir un nouveau. En fait, c’est une si bonne idée que ça existe déjà!
Je ne dis pas que l’une ou l’autre méthode serait mieux que le statu quo actuel. J’aime juste l’exercice mental d’imaginer les choses autrement… et d’en discuter avec vous!