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Le point de vue du marmiton

Clipart du domaine public, pris sur www.pdclipart.comJe viens tout juste de terminer le dernier Guy Gavriel Kay, Under Heaven, grâce à un marathon de lecture rendu possible par la présence de grands-parents. Une merveille, comme tout ce qu’il écrit, ou presque. Je suis une fan.

Mon grand coup de foudre avec cet auteur tien à un chapitre présent dans la série « Sarantine Mosaic », une saga de Fantasy inspirée de la culture byzantine dans laquelle un artiste de mosaïque se retrouve au cœur des intrigues de la cour.  Bien qu’il ait un narrateur omniscient à la troisième personne, Guy Gavriel Kay aime bien changer le point de vue à partir duquel un chapitre est écrit. Et avec ce point de vue, l’importance de certains aspects de l’histoire varie. Celui qui m’a passionnée tournait autour d’un marmiton de seconde classe, tout jeune sous-chef dans un restaurant fréquenté par la haute.

Tout au long du chapitre, les diverses lignes de récit avancent alors que les aristocrates présents discutent en mangeant.  Stratégie militaire, coup d’État, amourettes aristocratiques, tout y passe au fil des conversations des différents convives. Après tout, le chapitre serait inutile s’il ne servait l’histoire du roman! Mais le point d’orgue de ces cinq pages, en son centre autant qu’en conclusion, est la chose la plus importante pour le personnage en focus, donc notre marmiton. Cette chose? Une des princesses a aimé la soupe qu’il a lui-même assaisonnée. Peu importe les tracas nationaux, c’est ce simple compliment qui fait sa journée.

Et cette journée-là, ce simple chapitre avait fait la mienne!

Mon auteur fictif préféré: Rick Castle!

Vous avez bien lu : auteur fictif, et non pas « auteur de fiction ». Il s’appelle Rick Castle et tient la vedette de la série Américaine Castle sur ABC.  Dont j’ai écouté l’épisode final de la saison hier.

Évidemment, le fait qu’il soit joué par Nathan Fillion (anciennement capitaine Mel dans la série Firefly) ne nuit pas… je suis un peu groupie, mais le véritable attrait tient dans le fait qu’un romancier puisse aider une équipe de policier dans l’investigation de meurtres. Et pourquoi pas! Après tout, les romanciers sont habitués à identifier les incongruités dans une histoire, ainsi que de penser à toutes les alternatives possibles pour lier des faits qui peuvent sembler incongrus! Une dose de logique, une autre d’imagination, une bonne recette pour l’investigation!

Sa personnalité est également loin de l’auteur habituellement présenté par Hollywood : ni diva, ni « poète maudit », il est plutôt charmant, avec juste assez d’insécurité pour être crédibles. Après tout, on ne devient pas auteur sans une certaine part de névrose!

Finalement, pour ajouter au plaisir, les auteurs  James Patterson, Stephen Cannell et

Michael Connelly tiennent leur propre rôle dans la série, en tant que partenaire de Poker de l’auteur fictif Rick Castle! Quelques conseils : “there are only three reasons to commit murder”, quelques blagues amicales “really Castle… only one novel a year?”.

La télévision n’a pas été aussi lettrée depuis Pivot!

Il semblerait d’ailleurs même que je ne sois pas la seule à lui vouer un culte: dans un comic book appelé « love and cape », une case montrait un des personnages en train de livre le livre fictif de l’auteur! Joli clin d’œil!

Ce qui me tue dans cette industrie? Les délais!

"Patience, young Jedi. Patience."Je viens du milieu électronique, web et jeux vidéos. Dans ce monde, chaque projet est toujours menacé par la possibilité qu’un  produit semblable, voire meilleur, ne sorte le premier. Le sentiment d’urgence est constant, et le rythme endiablé. Bien sûr, certains projets peuvent prendre plusieurs années à voir le jour, mais il ne se passe pas une seule journée sans que celui-ci soit en production, pas une seule semaine sans que l’éditeur ne rappelle à tout le monde qu’il faut sortir le plus vite possible.

Puis, j’ai débarqué dans le monde de l’édition. Ici, au contraire, si un produit similaire sort juste avant et rencontre une grande popularité, il encouragera les ventes plutôt que de leur nuire. Je me trompe? Croyez-vous vraiment que Twilight a nui aux autres romans de vampires? Qu’Harry Potter a nui aux autres romans de magiciens? Je ne suis pas une experte, mais à vue extérieure, on dirait plutôt l’inverse! Le résultat, c’est que personne, dans cette industrie, n’est vraiment pressé.

Petite ligne du temps :

Il s’est passé 1 an et demi entre mes envois de manuscrit (2005) et la publication de Terra Incognita : Les naufragés de Chélon. (2007)

Une autre année complète pour qu’ils apparaissent dans la sélection communications jeunesse (2008)

Six moins plus tard, il était sélectionné pour le prix Hackmatack (2009)

Dont les gagnants ont été dévoilés vendredi dernier (2010).

À bien y regarder, tous ces délais, ça donne aussi une belle durée de vie!

Je vais donc prendre mon mal en patience, et continuer d’attendre alors que ça fait maintenant 2 mois que mon nouveau manuscrit est parti, et que je n’ai eu qu’une seule réponse sur 6.

Patience, jeune Jedi, patience.

Ce que j’ai appris sur le métier d’auteur.

12 heures de route, 3 jours et demi sur place, 8 auteurs, Bergeronne était l’occasion parfaite pour une petite débutante naïve comme moi de tenter de percer certains mystères du métier d’auteur. On pose des questions, on ouvre grand les oreilles, et on s’en sort instruit! Voici, en vrac, ce que j’en retire.

Vivre de l’écriture? Absolument possible!

Plusieurs personnes dans cette industrie tentent de vous dissuader d’espérer un jour vivre de l’écriture. Impossible diront certains! Pourtant, des 8 auteurs présents aux Bergeronnes, 4 en vivaient. La moitié! Jolie statistique, non?

Les animations, oui pour toujours!

Ceux qui en vivent font tout de même des animations dans des écoles. On pourrait croire que mes statistiques sont biaisées, puisque Bergeronnes était sous le thème des animations scolaires, mais j’ai également récemment vu un article qui annonçait des animations scolaires de François Barcelo. Si même lui en fait, il faut croire que ça fait partie du métier… quel que soit le chemin parcouru.

Productivité, productivité, productivité!

Chez les auteurs adultes, c’est autre chose, mais chez les auteurs jeunesse, si on veut en faire un vrai métier plutôt qu’un passe-temps, il faut écrire PLUSIEURS livres par année. Ce que j’entends par « plusieurs »? De mon côté, comme je n’écris qu’à temps partiel, j’ai un objectif de 3 par année. Comparé à certains, c’est très peu!

Les salons… dans certaines conditions.

Depuis le début de l’année que je suis en grande réflexion sur la présence en salon du livre. Lesquels? Combien de jours? Etc. Ça fait deux auteurs qui se trouvent surpris de savoir que je vais parfois à des salons à mes propres frais. Il semblerait que, si l’éditeur n’invite pas, on peut essayer de se faire inviter par le salon lui-même. À tenter! Évidemment, si le salon est à distance raisonnable de la maison (ou de la maison d’un ami), ça en vaut la peine! Mais s’il faut payer l’hôtel…, il vaut mieux rester chez soi!

Propositions avant manuscrits

Ce qui est merveilleux, une fois qu’un auteur a publié assez de livres pour être pris au sérieux par un éditeur, c’est la possibilité de vendre un manuscrit avant qu’il soit écrit, simplement avec un synopsis! L’éditeur l’accepte, paie parfois même une partie des droits d’auteurs en avance (eh oui! Ça existe même au Québec!), et il ne reste plus qu’à respecter les délais prévus.  Fini le stress de « et tout d’un coup que j’écris ça pour rien! ».

Vive le DPP!

J’ai eu mon premier chèque du département de prêt public (qui compense les auteurs pour les livres lus en bibliothèque), et ai été agréablement surprise du montant. Plus il y a de livres inscrits, plus le montant a la possibilité d’être élevé. Il y a un plafond… de 3400$. Un joli petit bonus d’après-Noël. Comment arriver à ce plafond? Relire le point trois : productivité, productivité, productivité!

Dans la lignée de la poursuite contre Tintin au Congo… avez-vous relu la Schtroumpfette récemment?

Moi, si. J’ai relu la schtroumpfette. Si je l’avais fait par petite crise de nostalgie, seule avec mes souvenirs, j’aurais ri un bon coup avec beaucoup de satisfaction envers toute l’eau sous les ponts qui est passée depuis sa parution. Malheureusement, je l’ai lu avec un petit bout de femme de 4 ans sur les genoux. Et si ça ne m’a pas donné envie de bruler ma brassière, ça m’a tout de même révolté assez pour cacher ledit album dans le haut de ma bibliothèque, à un endroit bien inaccessible. Publié en 1967?  Il y a des choses qui ne vieillissent pas bien!

Que la schtroumpfette ne puisse pas aller au chantier du pont de la rivière schtroumpf (je cite : « Non, non, la place d’une schtroumpfette n’est pas sur un chantier! C’est trop dangereux et… ») passe encore. J’aurais toujours pu m’en sortir avec une explication sur le changement de mœurs, comme je lui ai déjà expliqué que, s’ils vivaient à notre époque, Jack Monoloy et Marilouche vivraient leur amour en toute quiétude. Le problème est plus profond.

Ça commence avec la formule magique utilisée par Gargamel pour créer la schtroumpfette. En voici la case, mais pour plus de lisibilité, j’ai transcrit le tout juste en dessous.

Tiré de "la schtroumpfette". Copyrights Société IMPS

Un brin de coquetterie
Une solide couche de parti pris
Trois larmes de crocodiles
Une cervelle de linotte
De la poudre de langue de vipère
Un carat de rouerie
Une poignée de colère
Un doigt de tissus de mensonge, cousu de fil blanc, bien sûr
Un boisseau de gourmandise
Un quarteron de mauvaise foi
Un dé d’inconscience
Un trait d’orgueil
Une pinte d’envie
Un zeste de sensiblerie
Une part de sottise et une part de ruse
Beaucoup d’esprit volatil et beaucoup d’obstination
Une chandelle brûlée par les deux bouts

Le tout, non pas pour créer une chipie ou même un monstre maléfique! La formule s’intitule « comment faire une statuette en la dotant d’une nature féminine ». Une nature féminine : cervelle de linotte requise! Joli!

Ce n’est que de l’humour? Continuons!

La schtroumpfette arrive donc chez les schtroumpfs et emmerde tout le monde. À un point tel que les schtroumpfs décident de lui jouer un mauvais tour : lui faire croire qu’elle a grossit!

« Je suis trop grosse! Et je suis laide! Mes cheveux sont dans un état lamentable! J’ai un teint horrible, aucune toilette ne me va! Je veux mouriiir! » se plaint donc notre héroïne.

Le grand schtroumpf, en véritable héros, vient lui sauver la vie en la dotant… de cheveux blonds et de talons hauts. À ses propres mots : « de la chirurgie esthétischtroumpf ».

Et voilà! C’est magique! Elle est toujours aussi capricieuse, manipulatrice et emmerdante qu’avant, mais maintenant qu’elle est jolie, tout le monde trouve ça absolument charmant! N’est-ce pas merveilleux!

Bref, certains albums, comme Tintin au congo et la Schtroumpfette, peuvent bien continuer d’être lus par des adultes à la recherche de la pureté de l’époque, mais serait possiblement mieux d’être tenus dans le haut des bibliothèques…  section adulte. Et pour les enfants qui désireraient en savoir plus sur le personnage? Il paraît que le dernier album des schtroumpfs (T28 : La grande Schtroumpfette) écrit par le fils de Peyo, explore justement le féminisme! Soyons de notre temps!

C’est pour ça que je t’ai-ai-me

Suite du billet de mercredi

Donc, qu’est-ce qui qualifie, selon moi, une bonne justification de sentiment amoureux. En fait, la personne aimée doit venir combler un besoin conscient ou inconscient chez l’autre. Des classiques?

La coincée attirée par une bohème,

La personne hyper organisée attirée par un spontané

Le taciturne attiré par une volubile.

Et vice versa, évidemment.

Listé comme ça, on pourrait y aller du vieil adage que « les contraires s’attirent », mais encore faut-il que la personne ait envie, ou besoin de ce contraire à leur personnalité. Par exemple, un coincé pourrait être absolument exacerbé par le bohème sans que cette frustration ne se transforme en sentiment amoureux. Pour que transformation il y ait, il faut que le besoin y soit. Donc, on peut dire que la justification est une scène qui montre le besoin en question.

Mon exemple préféré ces temps-ci est la série télévisée Chuck, dans laquelle une super espionne fort séduisante (intelligente, douée, jolie, métier glamour, etc) tombe amoureuse d’un geek absolument ordinaire. Leur idylle serait difficile à avaler si ce n’était d’une simple scène superbe :

Ils se promènent dans la ville tous les deux. Le geek fait la conversation et lui demande son groupe de musique préféré. Elle avoue, un peu gênée, ne pas en avoir, que sa vie ne lui en a jamais laissé le loisir.

Toute la scène démontre à quel point l’espionne a un grand vide dans sa vie : l’envie d’une vie normale. Genre de vie qu’elle a l’impression de vivre à chaque fois qu’elle passe du temps avec le geek. À partir de là, on comprend l’attraction; on embarque.

Cupidon a le dos large!

Cupidon par StudioFibonacci, via OpenClipArtTrêve d’anecdotes, de salon, de tournées et d’animations, revenons aux choses sérieuses! Il y a un sujet qui me turlupine depuis un bout de temps, soit la justification de certains sentiments amoureux, ou plus précisément l’absence d’une telle justification en fiction.

Je m’explique.

Dans la vraie vie, on peut se permettre de nager dans une naïveté fleur bleue et croire que « l’amour a ses raisons, que la raison ignore encore » (lieu commun!!).  Donc, Marie peut tomber amoureuse de Jean quelle que soit la personnalité, les valeurs,  les intérêts, le statut social et l’attrait physique de celui-ci.

Lorsqu’on invente une histoire, la crédibilité d’une histoire d’amour va justement souvent dépendre de ces critères. Plus ces caractéristiques sont semblables chez les deux amoureux, plus le lecteur ou spectateur sera prêt à y croire. Dès qu’il y a une différence notable entre les deux personnages à n’importe quel des niveaux mentionnés plus haut, l’histoire doit, et je dis bien doit, comporter au moins une scène qui explique l’attrait entre les deux, mais surtout l’attrait de celui des deux qui pourrait être trouvé « manquant ». Que le laid aime la belle, on embarque. L’inverse? Justification requise!

Les exemples qui me font crier au scandale?

Snow Crash (livre) : L’assassin Raven et l’adolescente Y.T. Lui est presque l’équivalent d’un super héros : impassible, fort, beau, toujours en parfait contrôle. On peut donc facilement imaginer qu’il exerce une force d’attraction sur l’adolescente. Elle? Ordinaire, possiblement une belle personnalité, mais les deux n’échangent que 3 mots, et encore. Que Raven la baise? Sans problèmes. Qu’il l’aime? Je ne le vois pas!

Knocked up (film) : Lui : paresseux, sans ambition, avec une hygiène douteuse, et des amis pires que lui. Elle? Carriériste ultra conservatrice complètement révoltée devant le mode de vie de son co-parent. Ils ont fait un enfant ensemble? So what!!! Demandez aux divorcés si cette activité cimente un couple!

Brassens chantait : «  il y a des jours où Cupidon s’en fout », et bien moi je dis plutôt qu’il y a des jours ou cet angelot armé a le dos large!

Toujours pas convaincu? Vous avez vu Ratatouille? Est-ce qu’il y a une seule personne qui peut me dire pourquoi Colette, la fière et vaillante cuisinière, tomberait amoureuse de Linguini, balayeur qui ne fait rien d’autre que de bafouiller, tomber, gaffer, et surtout, qui ne fait même pas bien la cuisine (chose importante aux yeux de Colette). Il a un cœur d’or, me direz-vous? Alors, montrez-moi une scène dans laquelle il prouve cette qualité devant Colette!

Un exemple dans le réel maintenant? Sarkozy et Carla Bruni! Est-ce que vous y croiriez  aussi facilement s’il était simple manœuvre dans une usine de petits pois? Ils ont une grande différence au niveau de la beauté, mais sa présidence (intelligence, pouvoir, argent) sert de justification.

Point de vue cynique, me direz-vous? Retenez bien que je ne parle pas d’amour véritable, mais bien d’amour fictif qui doit sembler crédible aux yeux des lecteurs et spectateurs. Sans crédibilité, leur attraction aura tout du « Deus Ex Machina », ce qui est impardonnable!

Prochain billet : des exemples de scènes justificatives qui marchent bien! À suivre vendredi.

Prochaine librairie : 200 KM!

Plutôt que de décrire la deuxième partie de mes aventures Bergeronaises, je préfère vous parler un peu de leur situation. Dans les premiers billets de ce blogue, j’ai écrit une « supplique pour une librairie dans mon quartier », me plaignant que la plus proche librairie, soit le Renaud-Bray sur Saint-Denis, était à une bonne vingtaine de minutes à pied.

Aux Bergeronnes, où j’ai passé les 5 derniers jours comme auteure invitée dans le cadre du Festi-Livre Desjardins, la plus proche librairie est à Baie-Comeau, soit à 200 km!

2 heures de routes pour une librairie.

Ce qui fait du Festi-livre un événement non seulement extraordinaire, mais également essentiel, pour les enfants de la place qui n’ont jamais connu ce plaisir que de déambuler à travers des rangées de livres qui nous appellent, nous aguichent de leurs couvertures, nous somment de les feuilleter.

Je désire donc saluer le courage et la mission  non seulement des organisateurs de l’événement, mais également de la libraire, soit la Librairie Côte-Nord de Sept-Îles, qui met ses caisses de livres dans un camion une fois par année pour amener un petit coin de littérature aux Bergeronnes.

Finalement aussi, saluer les parents, surprenamment pas si nombreux considérant les circonstances, qui y ont amené leurs enfants.

Bergeronne, première partie

Ma première journée d’animation est terminée, et, si j’exclus que je doive garder la porte de ma chambre ouverte pour rester connectée au réseau Wi-Fi (ce qui me donne des airs d’étudiante universitaire en résidence), tout va très bien! Le coin est pittoresque, entouré de paysages magnifiques, et une certaine quiétude y règne en cette saison sans touristes.

J’ai eu le plaisir, ce matin, d’expérimenter avec le future de l’enseignement scolaire, soit le fameux « écran interactif » disponible dans quelques écoles, dont celle de Longue-Rive où j’étais ce matin. C’est un peu comme de travailler sur un Ipad géant, et j’ai bien dû perdre 10 bonnes minutes à « jouer avec » pendant mon animation! Ma partie préférée : lorsqu’ils m’ont fait apparaître un clavier d’environ un mètre de large à l’écran, et que j’ai écrit  quelques mots, laissant mes doigts sautiller de gauche à droite à la recherche des touches. Je me sentais comme Tom Hanks dans Big, version auteur plutôt que musicien!

Aujourd’hui, quatre animations en perspective, en plus du lancement officiel du Festi-livre. Honnêtement, après quatre animations, ils risquent surtout de me retrouver dormant le nez dans mon cocktail.

Toujours pas eut le temps d’écrire.

Prochain arrêt : Bergeronnes

S’il y a une aptitude qu’un auteur doit avoir, c’est bien celle d’aimer passer des journées entières seul en face à face avec un écran d’ordinateur. Une bonne radio (espace musique, pour ma part!), un clavier qui fait « tak-tak-tak », quelques amitiés virtuelles pour combler le vide entre les chapitres et c’est le bonheur!

Pourtant, il existe une deuxième partie à ce métier, qui consiste au contraire à baigner dans les foules et parler en public. Une telle occasion m’emmènera loin de chez moi pour les cinq prochains jours : direction le « Festi-Livre Desjardins » de Bergeronnes, à quelques minutes de Tadoussac. Au programme : des animations scolaires dans quatre villes différentes, un lancement mondain sous la présidence de Madame Francine Ruel, une journée de salon, un souper au cours duquel je dois, ô misère, parler devant une foule composée de personnes de plus de 13 ans, et finalement un brunch pour clore le tout ! Tout ça dans trois jours, plus deux jours de voyagement.

Ça me fera donc cinq jours hors du nid, moi qu’ai n’ai jamais quitté ma marmaille pour plus de 48 heures. Pantouflarde ? Pas du tout ! J’ai voyagé par-dessus l’atlantique à plusieurs reprises… avec ma progéniture confortablement installée sous mon aile… vous voyez le genre ? Cot, cot, codette!

C’est donc avec un mélange d’excitation et d’angoisse que j’entrevois ce premier « vrai » voyage d’affaires, bien que le deuxième soit moins présent depuis que je sais que, non seulement j’y serai en compagnie de Corinne de Vailly, mais que je ferai route avec elle et sa sœur. Depuis, le périple semble moins « business » pour pencher plutôt du côté du « road trip » !

Et si le tout devient un peu trop pour moi, j’amène mon ordinateur. J’ai demandé, l’hôtel offre le Wi-Fi. Je pourrai donc toujours m’enfermer dans ma chambre, ouvrir la radio, retrouver mes amis virtuels, et faire chanter mon clavier, comme si j’étais à la maison !