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Parlons revenus!

C’est le temps des impôts, et je viens de passer toute la matinée dans les chiffres! Je fais donc comme Cécile Gladel, Patrick Dion et François Bélisle, et vous dévoile mes résultats pour 2010.

Droits d’auteurs : 2 289,71$

Animations scolaires : 4 541$

Total de mes revenus : Je ne suis pas transparente à ce point!

L’important, c’est le total des deux chiffres mentionnés, soit 6 830,71 $ de revenus liés directement au métier d’auteur. Si on considère que, tant que tous mes enfants ne seront pas au secondaire, je me considérerai comme un travailleur à mi-temps (et donc, à mi-salaire!), ce chiffre constitue une première marche importante vers le fameux objectif de « vivre de l’écriture ».

Pour 2011? Trop tôt, et pas suffisamment réaliste. Par contre, 2013, here I come!!!

Le DPP expliqué aux non-auteurs.

Ceux qui, parmi vous, suivez des auteurs sur Twitter et Facebook, avez pu voir, vers la fin du mois de février, des messages joyeux annonçant l’arrivée du DPP. Mais qu’est-ce que ce drôle d’acronyme?

 

Une amie à moi m’avouait se sentir parfois coupable vis-à-vis des auteurs de prendre leurs livres à la bibliothèque plutôt que de les acheter. Si ça vous est déjà arrivé, rassurez-vous, le DPP, ou Droit du prêt public, est justement une compensation monétaire versée aux auteurs pour la présence de leurs livres dans les bibliothèques publiques. De plus, de manière surprenante, cette compensation est assez élevée. Elle peut facilement jouer dans les 3 chiffres pour un seul roman, et plafonne à 3000$ pour les auteurs ayant publié de nombreux ouvrages.

 

En fait, le calcul se fait sur un échantillonnage d’inventaire de 6-7 bibliothèques. L’auteur recevra un montant pour chaque livre trouvé dans cet inventaire, majoré selon le nombre d’année depuis la sortie du livre. Donc, si votre geste de prendre le livre à la bibliothèque ne compense pas l’auteur directement, vous pouvez tout de même « louer » sans aucune culpabilité, la seule présence de l’ouvrage sur la tablette indique que l’auteur a probablement été rémunéré.

AJOUT: Tel que suggéré par @Anouk dans les commentaires, demander à votre bibliothèque locale d’acheter le livre d’un auteur québécois que vous aimez bien est possiblement le plus beau geste que vous puissiez faire pour lui!

Remarquez, un achat… c’est bien aussi!!!

Entre deux manuscrits

Voici la situation : J’ai terminé tous mes manuscrits en cours, envoyé tous mes projets futurs à des éditeurs, et mon prochain projet prévu ne sera « greenlighté » que la semaine prochaine. Trop tard pour commencer tout de suite, mais trop tôt pour commencer autre chose. Aucun contrat à terminer, aucun enfant à soigner, une journée qui aurait été parfaite pour écrire.

La question se pose donc : que fait un auteur entre deux manuscrits?

  • Est-ce qu’il repose son esprit fatigué à l’aide d’une grosse sieste et de quelques heures de jeux vidéo?
  • Est-ce qu’il ressource sa créativité vidée en allant au cinéma ou en batifolant dans les champs?
  • Est-ce qu’il analyse le milieu littéraire en passant à travers quelques bouquins?

 

Et non!

 

Il fait DU MÉNAGE!

 

Ce même ménage qui a été remis à plus tard de trop nombreuses fois sous prétexte qu’il y avait des manuscrits à terminer, du développement à faire, des contrats à livrer et des enfants à soigner!

 

*Gros soupir*

 

J’y retourne.

Lorsqu’un plan remplace le manuscrit

 

La manière classique de placer un nouveau projet chez un éditeur est d’écrire le manuscrit complet du premier tome, et de l’envoyer à différents éditeurs avec espoir de publication. Cette technique demande à l’auteur de faire des mois de travail, sans savoir s’il sera couronné de succès.

 

Heureusement, il existe une deuxième technique, soit celle de proposer un plan de projet! Qu’est-ce que j’entends pars un plan? Pour être honnête, je n’en suis pas certaine! Si je sais de source sure que certains éditeurs acceptent de prendre la décision de publier un livre sur un simple plan, je n’ai jamais vu un tel document. Comme j’ai décidé de tenter ma chance, j’ai dû improviser!

 

Ma vision du plan

Cette semaine, j’ai donc un projet qui partira chez éditeur avec lequel j’ai déjà discuté de cette possibilité. Le projet se présente en  deux documents. Premièrement, un extrait du texte final, dans mon cas, les trois premiers chapitres (environ 10 pages) du premier tome. Deuxièmement, une description du projet, incluant les thèmes, les personnages principaux, un synopsis des trois premiers tomes, et une idée globale des trois suivants.

 

Ce qui est merveilleux de cette technique, c’est que le tout m’a pris entre une et deux semaines, et que le premier document (l’extrait) pourra être réutilisé pour le manuscrit final, une fois celui-ci accepté. Évidemment, choisir une telle stratégie me coupe beaucoup d’éditeurs, puisque plusieurs ne signent aucun auteur sans avoir vu un manuscrit final. Mais rien ne m’empêche, si la vente par projet ne marche pas, de me rabattre sur la technique classique en terminant le manuscrit. Je n’aurai, en tout et pour tout, perdu qu’une semaine de travail, alors que je contemple la possibilité d’écrire le manuscrit en toute tranquillité avec un contrat signé sous le bras, et un éditeur qui sait déjà à quoi s’attendre!

 

Et ne croyez pas que l’éditeur n’y trouve pas son compte! Ceux qui acceptent cette manière de fonctionner ont le premier choix et peuvent ainsi ramasser des projets que les autres n’auront même pas eut la chance de voir. Ils peuvent également donner leurs commentaires et influencer la direction que prend le projet dès ses tous premiers pas.

 

Bref, je suis de plus en plus convaincue que c’est la meilleure manière de fonctionner… ne reste plus qu’à tenter le tout ! Le premier courriel partira vendredi, je vous en redonne des nouvelles!

Les trois manières de vivre de l’écriture jeunesse au Québec

photo prise par bookgrl sur FlickrIl y a parfois des coïncidences étranges. Voilà plusieurs jours que j’ai en tête ce billet sur « comment vivre de l’écriture Jeunesse », et voilà que, à mon retour de voyage, je découvre que Dominique, Mathieu et Geneviève ont tous les trois parlé du sujet, et pas de manière particulièrement optimiste! Comme je suis moi-même bien décidée à y arriver, voici le fruit de mes réflexions et observations des cinq dernières années.

 

Première manière : le gros succès!

Évidemment, c’est celle dont on rêve tous! Un roman, ou, plus souvent dans le jeunesse, une série, s’enflamme et se vend à plusieurs milliers d’exemplaires! On peut ajouter dans cette catégorie la vente de droit pour produits dérivés (Films, série télé, etc.) ainsi que l’exportation à l’étranger. Évidemment, cette méthode de vivre de l’écriture existe, on le sait, puisque c’est celle qui fait parler d’elle, mais c’est également la moins prévisible! Celle sur laquelle on peut difficilement compter dans notre plan de carrière. Aussi, elle arrive rarement au premier livre, on entend souvent dire, dans l’industrie, qu’une série commence à marcher à partir du 3e, voire du 5e tome.

 

Deuxième manière : les animations scolaires

Évidemment, je ne parle pas de ne vivre que des animations scolaires, mais certains auteurs qui ont un talent de communicateur et un grand désir de partage réussissent à vivre de l’écriture grâce aux animations scolaires que le statut d’auteur permet. Les droits d’auteurs deviennent une partie presque marginale de leur revenu, alors que des tournées intenses à travers tout le Canada leur permettent de subsister. Les désavantages : ça ronge le temps d’écriture et il faut être disponible pour de longs voyages, ce qui n’est pas nécessairement le cas de tous (pas le mien!)!

 

Troisième manière : la super productivité

Trois à cinq romans par année. Ça vous paraît énorme? En littérature jeunesse, c’est absolument possible! Évidemment, ça demande d’écrire à temps plein, et bien souvent d’avoir plus d’un éditeur. Ce n’est pas le genre de chose qu’on réussit lorsqu’on tient un emploi à 40 heures semaines et qu’on écrit « on the side »! Par contre, avec un DPP à son maximum et des droits d’auteurs sur les livres cumulatifs des trois années précédentes, on arrive à en vivre, même si frugalement. De plus, si ces livres font parties de séries, l’auteur augmente ses chances d’atteindre la manière numéro 1! Le problème ici en est un d’œuf ou de poule : pour écrire entre 3 et 5 romans pas année, il faut écrire à temps plein, et pour écrire à temps plein, il faut écrire entre 3 et 5 romans par année… depuis plusieurs années!

 

Évidemment, un auteur n’est pas obligé de choisir une méthode et de s’y restreindre! La plupart des auteurs vivent d’un joyeux mélange du tout! La plupart des auteurs superproductifs font des animations scolaires pour arrondir les fins de mois, et des succès, mêmes mineurs, sont accessibles à tous et permettent parfois simplement de vivre un peu mieux, sans ralentir quelque activité que ce soit.  Chose certaine, il faut être prêt à ce qu’atteindre l’objectif prennent du temps (on compte en année, pas en mois!) et être capable de subsister avec peu.

 

Mon propre plan? Je vous en parle une autre fois, ce billet est déjà bien assez long comme ça!

 

 

Les auteurs, comme le bon vin…

Presque systématiquement, lorsque je suis dans une classe, la question de « à quel âge j’ai écrit mon premier roman » est posée. Je réponds « 30 ans » avec le sourire, en cachant parfaitement cette petite déception de m’y être mise un peu tard… je ne serai jamais Christopher Paolini !

Mais l’autre côté du spectre existe également ! Ce qui m’amène à ma lecture actuelle : The sweetness at the bottom of the pie, de Alan Bradley. Pour ce livre, l’auteur a gagné le Debut Dagger Award, un prix britannique décerné à un roman de mystère policier d’un auteur dont c’est le premier roman… Alan Bradley avait alors 70 ans!

Le roman en question est écrit avec une plume absolument délicieuse! Assez belle pour être remarquée, mais sans jamais encombrer la lecture ou arrêter le lecteur dans son élan. Un petit bijou!

Je ne serai jamais publiée à 19 ans comme Paolini, mais, après tout, je considère son Eragon comme étant plutôt naïf et sans profondeur. Mieux vaux donc cesser de pleurer sur le passé, et plutôt me concentrer sur un défi atteignable : peaufiner ma plume pour qu’elle rejoigne celle de Bradley! En m’y mettant tout de suite, je réussirai même peut-être avant d’avoir son âge!

Le genre de choses qu’on peut se permettre avec sa propre éditrice!

J’avais un manuscrit de roman pour les 6-8 qui traînait depuis quelque temps dans mes tiroirs. Il avait un ton très particulier, assez original, mais ne trouvait pas sa place. La semaine dernière : illumination! Je venais de comprendre ce qui ne marchait pas! Je tentais de le faire entrer dans une boîte qui ne lui appartenait pas, et sa véritable place venait de me sauter aux yeux! Une place nouvelle, pour un nouveau genre en littérature jeunesse… un livre qui donnera des mots de têtes aux libraires qui tenteront de le placer!

Dès que j’ai eut un peu de temps libre entre les nombreux rhumes qui ont affecté la maisonnée, je l’ai retravaillé jusqu’à ce qu’il soit à mon goût, et je l’ai envoyé à mon éditrice. L’envoi s’accompagnait d’une offre osée : commencer une  nouvelle collection aux Éditions du Phoenix, pour accommoder le manuscrit en question. Rien de moins!

Sa réponse : ces quelques petits mots : « Ton idée est géniale. J’embarque. » Temps de délais entre mon envoi et la réponse positive : 2 heures à peine!

Avoir une éditrice qui a confiance en vous est une chose bien précieuse!

N.B. : Plus de détails sur la collection? Je ne vais tout de même pas vous dévoiler tous mes petits secrets, non?

Surprendre le lecteur n’est pas de l’improvisation!

Comme lecteur, j’adore être surprise! Il faut dire que, défaut du métier, je suis toujours en train de prévoir ce qui risque d’arriver par la suite. J’ai raison 90% du temps, mais ce sont les autres 10% qui rendent la lecture palpitante! Pourtant, ce n’est pas facile de surprendre le lecteur, et pour cause : pour que la péripétie non-habituelle marche bien, elle doit avoir été subtilement annoncée à l’avance! Sinon, elle n’aura pas l’air d’un tournant intéressant au scénario, mais bien d’un événement complètement aléatoire qui risque de faire décrocher le lecteur.

Petite étude de cas d’un exemple, tiré de ma lecture actuelle, soit « Bones of the dragon » de Margaret Weis et Tracy Hickman.

On y retrouve une scène à peu près clichée dans les livres de fantastique à tendances vikings, soit le combat dans lequel un chef de village défie le « chef des chefs » qui préside sur tout le peuple viking. Dans ce cas-ci, un cliché dans un cliché, le chef qui initie le défi souffre d’une ancienne blessure de guerre et envoie un champion combattre à sa place. Ce champion est son fils, le héros officiel du livre.

Évidemment, on s’attend à ce que le héros gagne le combat! Comme de fait, il gagne, mais uniquement par tricherie de la grande prêtresse qui préside au combat! Déjà on s’éloigne de manière rafraichissante du cliché! Mais la véritable surprise arrive  la fin du combat, alors que le héros, plutôt que de remettre la victoire à son père, comme devrait le faire un champion, il se proclame lui-même chef des chefs! Joli revirement de situation!

Par ce geste, le héros brise avec les traditions de son peuple et trahit sérieusement son père, qu’il aime pourtant beaucoup. De tels actes ne peuvent être posés de manière gratuite! Heureusement, dans les chapitres précédents, les auteurs avaient déjà installé les faits suivants :

– Le héros est impétueux avec une tendance à ne voir que le bénéfice court terme des choses, sans réfléchir aux conséquences possibles.

– Le héros considère que les habiletés guerrières sont les seules véritables marques importantes d’un chef. Ainsi, l’invalidité de son père lui porte à croire qu’il serait un meilleur chef que lui.

– Le plus grand désir du héros est de marier son amie d’enfance, ce qu’il ne peut faire tant qu’il n’a pas accumulé assez d’argent pour payer sa dot. Évidemment, le poste de chef des chefs lui permettrait de s’acquitter facilement d’une telle somme.

Le héros avait donc à la fois le genre de personnalité qui peut, sous les acclamations de la foule, penser que de devenir chef est une super bonne idée, des doutes sur les capacités de son père et, finalement, un gros gain à court terme pour motiver le tout! Grâce à tout ça, son geste, bien que narrativement inhabituel et surprenant pour le lecteur reste parfaitement crédible! Mieux encore, une fois la surprise passée, le lecteur ne peut s’empêcher d’avouer que c’était la seule issue possible!

Tout ça pour dire que je m’attendais à de la petite lecture parfaitement alimentaire et un peu prémâchée avec ce livre et que, finalement, je me régale!

Apprendre des erreurs des autres

Grâce à ma résolution de Nouvel An, j’ai lu possiblement plus de romans dans les derniers deux mois que dans l’année précédente entière. Étrangement, c’est en remarquant les faiblesses dans ces livres que je réalise peu à peu les différents talents qui forment les meilleurs auteurs. En voici quelques un, ainsi que les livres qui les ont inspirés.

Évidemment, avoir une belle plume.

On dirait que ce critère ne peut être que nul (écriture invisible), ou positif (écriture remarquablement intéressante. Si j’ai aimé « le roi Troll », pas une seule fois une phrase, voir un simple choix de mot, ne m’a apparu comme particulièrement habile. Une plume invisible, donc, mais pas dérangeante pour autant. En fait, je n’ai pas souvenir d’être un jour tombé sur un livre que j’ai trouvé vraiment mal écrit, ce qui peut être causé par trois choses :

– Un coup de bol dans le choix de mes livres!

– Une belle exigence de la part des Éditeurs sur ce critère particulier

– Un manque complet de sens critique de ma part !

Inventer des péripéties intéressantes… et crédibles

Le livre « Among others » racontant la vie d’une étudiante éclopée dans une école privée d’Angleterre, m’a fasciné, chose surprenante considérant que la magie y est présente de manière complètement périphérique, ce qui rend le livre plus proche du simple « journal de vie réelle » que de l’aventure ou le fantastique, mes deux genres de prédilection. Pourtant, une simple scène est venue tout gâcher. Dans un party, un garçon se comporte de manière complètement incompréhensible et incohérente avec ses actions précédentes. À partir de là, j’ai décroché. Le lien de confiance lecteur-auteur avait été brisé, je ne pouvais plus m’investir de la même manière.

Créer des personnages attachants

Je triche un peu pour celui-ci, puisque la lecture qui me l’a inspiré date un peu. J’avais adoré les chroniques de Thomas Covenant à l’adolescence. J’ai tenté de m’y replonger il y a deux ans, mais le héros commet un acte si épouvantable dans les premiers chapitres qu’il m’a été impossible d’en continuer la lecture! Je ne m’intéressais plus à ses états d’âme, et ne lui souhaitait soudainement que du malheur! Comme on dit sur Twitter, !

Une grande capacité pour le tissage!

C’est cette caractéristique qui m’a le plus prise par surprise. Le coupable, cette fois-ci, est le Baron de Münchhausen. Chacune de ses péripéties est délicieuse à croquer! Un lapin à huit pattes pouvant se tourner sur le dos lorsqu’il est fatigué, un cerf attaqué à coup de noyaux de cerise sur lequel pousse un cerisier à la saison suivante, etc. Malheureusement, ces anecdotes sont citées sans aucun lien les unes avec les autres, ce qui donne une impression de vide, comme si on lisait « le petit blagueur » (oui devrais-je dire, le petit menteur) plutôt qu’un roman en bonne et due forme. Il semblerait donc que l’auteur doit s’avoir tisser ses péripéties les unes avec les autres pour former un tout cohérent!

Il y en a, évidemment, tout plein d’autres, mais ces quatre derniers sont ceux qui retiennent mon attention pour l’instant. Les autres devront attendre… on vient de m’avertir qu’un bain débordant de mousse m’attendait dans la salle de bain.

La vie est dure!

Je n’aimerais pas être dans les souliers de J.K. Rowling.

En relisant le titre de cette chronique, je réalise qu’il s’agit bien d’une phrase que je ne pensais jamais dire! Qu’elle soit en train d’écrire seule dans une chambre d’hôtel ou en train d’inaugurer un parc d’attractions à la gloire de son imagination, on doit avouer que la position est habituellement enviable! Mais voilà, selon un article lu cette semaine, elle s’est remise à écrire.  Et si il y a une chose que je n’aimerais pas avoir à faire, c’est bien de débuter une nouvelle série après un succès aussi retentissant que Harry Potter.

Évidemment, à partir du cinquième livre, la pression a dû être constante, avec une culmination certaine pour le dernier tome de la série. En même temps, puisque ces livres s’inscrivaient en continuité, le simple plaisir de retrouver l’univers merveilleux et les personnages familiers donnait aux lecteurs une certaine indulgence. Lorsque le concept est bon et les personnages aimés, la moitié du travail est faite. Mais une nouvelle série? Celle-ci devra sans contester devoir subir la difficile comparaison avec son prédécesseur, un peu comme si Jacques Brel avait eu un petit frère qui se lance en musique.

Selon le même principe, j’ai lu dans Entertainment Weekly l’année dernière, une entrevue avec Elizabeth Gilbert dans laquelle l’intervieweur lui demandait ses réactions face aux critiques négatives de son dernier livre (Committed, si je ne m’abuse). Sa réponse : « Thank god I’ll never have to write the book that follows Eat Pray Love ever again ».

La rançon de la gloire? Il faut bien que l’obscurité ait ses privilèges!