Tous les articles par Annie Bacon

Le retour des animations scolaires!

J’ai une drôle de relation avec les animations scolaires. Toujours heureuse d’en « booker » une nouvelle, l’envie n’y est plus au moment du départ. Appeler ça la force de l’inertie, plus ça fait de jours que je reste tranquille à écrire à la maison, moins j’ai envie de sortir.

Pourtant, une fois sur place à bâtir de drôles d’histoires avec les élèves, je suis comme un poisson dans l’eau! Un petit « rush » d’adrénaline d’avoir tous ces yeux braqués sur moi, et je repars l’âme nourrie, heureuse comme un pape… jusqu’au prochain matin!

Je devrai pourtant bien m’y habituer: j’ai été acceptée au programme « La culture à l’école » qui permet aux professeurs de faire venir des auteurs gratuitement.  Beaucoup de matinée laborieuses… et de journée fantastiques en perspective!

Perles en chanson

Quand on aime les mots, on les aime sous toutes leurs formes! J’ai fait beaucoup de route cette semaine, ce qui veut dire que j’ai écouté énormément de chanson française. Voici, comme je l’avais déjà fait en 2010,  les quelques perles qui ont retenu mon attention.

Le premier est par un de mes chanteurs préférés, celui qui a fait revivre en moi l’envie d’acheter des disques de chanson française en me faisant découvrir ce que l’on appelle « la nouvelle scène ».

J’ai fait une crème au chocolat,
Comme j’avais plus de chocolat,
J’ai fait une colère à la place,
C’était moins bon.
(Perdre la raison, Bénabar)

Bon, je l’admets, la première rime est moche et répétitive. Ce qui me plait dans ce petit paragraphe, ce n’est pas l’utilisation de « faire un dessert » versus « faire une colère », mais bien le détail de la dernière phrase qui vient appuyer sur le jeu de mots avec un beau deux-par-quatre.

Le deuxième est une question de verbe :

Une place pour mes fesses dans cet autobus
Où qu’il aille, je me taille, je m’expulse
Dans la soute, je me voûte, au besoin je me strapontine
(L’autobus, Presque oui)

« Se strapontiner »! Verbe intransitif, signifiant s’asseoir sur un petit banc rétractable également appelé « strapontin » et disponible dans certains transports en commun. C’est presque aussi joli que le « Amélipouliner » de Maryvonne Rippert.

Le dernier est un titre plutôt qu’un couplet, celui d’une chanson de Aldebert :

Un dernier foot sous Chirac

Cela ferait un superbe titre de roman, un genre de Pancol au Masculin, un « coming of age » écrit par l’équivalent français de Stéphane Dompierre!

 

Ma collection d’illustrateurs

S’il est un talent, dans la vie, que j’aurais aimé avoir, c’est bien celui du dessin. Malheureusement, j’ai eut beau pratiquer des heures et prendre des cours, je n’ai jamais été autrement que passable côté reproduction, et sans espoir en création! J’ai un bon œil, mais ma main se refuse de coopérer! J’ai fini par accepter de ne peindre des images qu’avec des mots, mais je m’intéresse toujours beaucoup au travail des illustrateurs. Depuis quelques mois, j’ai même un fichier Word dans lequel je note les noms et les adresses de porte-folio des illustrateurs avec lesquels j’aimerais travailler un jour. En voici quelques uns.

D’abord, un ami : Ghislain Barbe. Il a illustré pour de l’animation télé (Sagwa, c’est lui!), puis pour les jeux vidéos… à quand les livres?

Porte-folio complet

Parlant d’illustrateurs de jeux vidéo, c’est également le métier de Cécile Parigot sur laquelle je suis tombée via une annonce d’exposition de ses œuvres. Je n’ai pas mis les pieds dans la galerie, mais je l’ai Googlé pour trouver son porte-folio.

Porte-folio complet  (Attention, il y a de la musique, vérifiez votre volume)

 

Dans un style complètement différent, mieux adapté aux tout-petits qu’à mon public habituel, il y a Loufane. Je crois bien l’avoir découvert alors que j’épluchais le site des illustrateurs et illustratrices du Québec http://www.illustrationquebec.com/, simplement par plaisir.

Porte-folio complet 

 

Puis, Qin Leng, une Torontoise bilingue, découverte en suivant un lien tout à fait au hasard sur Facebook.

Porte-Folio complet 

 

 

Mon carnet en contient bien une dizaine d’autres, sans compter ceux avec lesquels je travaille déjà, soit Sarah Chamaillard, Martin Roy et Anouk Lacasse.

 

C’est le temps des impôts, parlons revenus #2!

L’année dernière, je publiais un billet bien transparent listant mes revenus directement liés à mon métier d’auteur. Le total : 6 830,71.

Sans être un chiffre extraordinaire, ni même un qui me permettrait de vivre, c’était tout de même un pas dans la bonne direction.

Cette année, le chiffre s’élève à 8095,46.

Encore là, rien d’extraordinaire, mais l’important, c’est que ça monte! De plus, je n’ai pas été disponible pour faire des animations scolaires l’automne dernier, ce qui aurait facilement pu augmenter le premier chiffre d’une ou deux unités.

Ce qui est intéressant, cette année, c’est la multiplication des sources de revenus. Si, en 2010, le chiffre avait été atteint à l’aide de droits d’auteurs et d’animations scolaires, cette année, on y ajoute quelques contrats d’écriture, dont celui des 22 histoires de Noël, ainsi que les scénarios des Vacances de nos glorieux.

Comment s’annonce 2012? Pas trop certaine. N’ayant rien publié du tout en 2011, les droits d’auteurs pourraient en souffrir, mais, pour la première fois, j’aurai des avances sur les droits de livres qui s’en viennent, ce qui devrait compenser.

Il me reste un autre bon trois ans pour atteindre mon objectif de vivre de l’écriture pour ma quarantaine. Nous verrons bien!

Quand, comment et pourquoi offrir un livre gratuitement en numérique

Depuis quelque temps Corine De Vailly offre le tome 1 de sa série Celtina gratuitement en format PDF. Cette nouvelle m’a rappelé une ancienne idée à moi : celle que, lorsqu’une série dépasse le tome 5, le premier tome devrait toujours être offert gratuitement sur Internet.

Pourquoi? Parce que le tome 1 est la meilleure publicité possible pour le reste de la série (à condition, évidemment, qu’il soit bon!).

Il y a quelques années, les maisons d’édition ont compris ce principe, on a donc vu quantité de premiers tomes sortir à un prix minime. L’idée : perdre des sous sur le premier tome, mais se reprendre en vendant des tonnes des tomes suivants à ceux qui ont accroché.

Grâce au numérique, même ce prix risible, que l’on pourrait presque qualifier de ticket modérateur est inutile. En effet, si l’idée est que le livre se retrouve dans les plus de mains possible, mieux vaut l’offrir gratuitement, puisque le coût à l’éditeur n’augmente pas avec le nombre de copies. Qu’il y ait 3 ou 500 000 téléchargements, c’est du pareil au même.

« On ne peut pas offrir le livre gratuitement, avec quoi va-t-on payer la correctrice, l’éditrice, et de quoi va vivre l’auteur ?» Voilà exactement la raison pour attendre le cinquième tome. Rendu là, si tout va bien, le premier livre a déjà fait ses frais. Le seul cout réel sera donc le manque à gagner de quelques ventes futures perdues sur le tome 1… que les ventes de tomes 2, 3, 4 et 5 devraient largement compenser.

Évidemment, pour un maximum d’efficacité, il faut rendre le livre gratuit disponible sur le plus de plates-formes possible. C’est ici qu’il peut y avoir un hic : pas certaine que les magasins en ligne accessibles par les liseuses électroniques acceptent les choses gratuites. En même temps, la plupart acceptent les extraits… alors, il serait peut-être possible de remplacer l’extrait du tome 2 par le tome 1 au grand complet (conjectures)?

Aussi, pour qu’il y ait téléchargement, il doit y avoir un peu de pub. Pour ne pas augmenter les coûts, on profite de la sortie du tome 5 pour annoncer le livre gratuit. Ainsi, pas de communications supplémentaires, les deux nouvelles s’annoncent sur les mêmes communiqués.

Quand la version zéro devient version 1

Vers la fin de l’été, j’annonçais une signature de contrat chez la Courte Échelle. Ce dernier stipulait que je devais remettre les manuscrits des deux premiers tomes de la série pour le 1er avril. Le délai peut sembler confortable, mais je savais que je ne pourrais pas écrire une seule ligne durant les mois d’octobre et de novembre, et que les trois mois suivants ne m’offriraient que quelques heures d’écriture par semaine.  Il y a bien eu des semaines où j’ai cru que je n’y arriverais pas! Et pourtant…

Le deuxième manuscrit vient de partir, j’y suis arrivée! Youhou!

Repos du guerrier en vue! Vacances numériques et littéraires pour les trois prochaines semaines; corrections de la directrice littéraire par la suite.

Après? J’ai un Terra Incognita Tome 5 qui a été laissé en plan lorsque j’ai appris que le tome 4 sortirait avec six mois de retard; il serait probablement temps de m’y remettre!

Mais pour le moment : rien!

Critiques de classiques en rafale!

Depuis quelques mois, je me suis mise à la lecture des grands classiques de la littérature jeunesse. Le tout a commencé par une simple curiosité professionnelle, mais j’y ai pris goût, entre autres grâce à la qualité des ouvrages. Il faut dire que, pour filer à travers les âges lorsqu’on est un livre jeunesse, il faut être exceptionnellement bon. Les livres dont on parle encore aujourd’hui sont donc la crème de la crème.

J’ai été si satisfaite de mes premières lectures que j’ai décidé de me procurer le livre « 1001 livres pour enfant qu’il faut avoir lu avant de grandir » afin d’y piger quelques inspirations de lecture. Je dois avouer n’être pas déçue. La sélection y est éclectique et internationale, et le bouquin lui-même magnifique avec ses pages couvertures originales!

Voici donc, en rafale, quelques critiques de mes lectures des derniers mois. La note est sur 5.

 

Ozma of Oz, Dorothy and the wizard of Oz, the road to Oz, Frank L. Baum, 1907-1909

Tout le monde connait le premier Tome (le magicien d’Oz), certains connaissent le deuxième (Le pays d’Oz), mais qui connait les treize tomes au grand complet? Je me suis attaquée à l’intégrale, en commençant par le troisième, que je me souvenais avoir lu dans ma jeunesse. Il m’a tant enchantée que je me suis immédiatement lancée sur le quatrième… très ordinaire. Puis le cinquième… insupportable. J’ai finalement compris pourquoi on entend toujours parler uniquement des trois premiers tomes de cette série. Plus ça va, moins il y a d’histoire, et plus il y a de pages occupées uniquement par les retrouvailles des différents personnages déjà vus dans les tomes précédents. Notes : Ozma 5, Dorothy 2, the road : 2

 

L’ile au trésor, Robert Louis Stevenson, 1883

Avant même que le narrateur ne quitte sa petite auberge, l’impression de danger et d’aventure est déjà là et ne quitte pas le lecteur jusqu’à la dernière page. La style un peu vieillot au passé simple et le vocabulaire nautique parfois incompréhensible ne viennent qu’ajouter au sentiment d’immersion. Les professeurs se disputent parfois à savoir s’ils doivent faire lire les grands classiques à leurs élèves, ou plutôt des livres assez palpitants pour les amener vers la lecture… ils n’ont qu’à faire lire l’île au trésor pour que tous les critères soient remplis Note : 4

 

Les aventures de Tom Saywer , Mark Twain, 1835.  

Un peu déçue par celui-ci, et je ne suis pas trop certaine de pourquoi. Est-ce parce que je connaissais déjà trop bien les péripéties qui m’y attendaient, ayant vu ad nauseam la version télévisée dans mon enfance? Possible, mais n’empêche que les différentes anecdotes manquent d’unité, que la fin est absurde, et que la présence constante de superstitions vieillotte m’a pesée. D’un autre côté, l’imaginaire et les pensées des jeunes garçons y sont très, très bien représentés. Note : 3

 

Le bon gros géant, Roah Dahl, 1982

Je me souvenais l’avoir lu dans mon enfance, et je m’attendais à l’adorer, d’autant plus que j’avais dévoré avec le plus grand plaisir un autre des livres de l’auteur il y a un an, soit James et la grosse pêche. Autant l’imaginaire y est absolument délectable, les problèmes de langage du géant finissent par alourdir le texte, et la présence de la reine d’Angleterre comme solution à tous les problèmes semble un peu absurde et décalée. Note : 3.

 

J’arrête ici pour le moment, ceux qui sont inscrits à Goodreads peuvent m’y suivre ici! Notez que j’écris mes critiques en anglais lorsque je lis le livre dans cette langue.  http://www.goodreads.com/user/show/7407162-annie-bacon

 

 

 

Terra incognita Tome 4: Le vol des scarpassons

Petit billet rapide (je n’ai pas grand temps cette semaine), juste pour vous montrer la couverture de mon prochain roman: Terra Incognita 4 : le vol des scarpassons qui sortira ce printemps! Elle est de Sarah Chamaillard, comme d’habitude!

 

Le 4e de couverture, juste pour vous allécher:

Un geste malheureux condamne la plus jeune des anciens naufragés à être sacrifiée à un insecte monstrueux, réincarnation de la déesse Magrüpique.  Sa seule chance de salut est une statue de jade enfouie au fond du repaire souterrain des scarpassons, sorte de blatte amphibie attirée par tout ce qui brille. Une aventure grouillante et remuante pour les amateurs d’actions.

Chaque aventure de la série Terra Incognita vous transporte sur un océan parsemé d’îles inexplorées où l’aventure survient au détour de chaque vague.

Le plus « masculin » des épisodes des naufragés à date. De l’action incessante, des « bébittes » à souhait, et beaucoup d’intensité.

La disparition de l’enfant obéissant

J’ai lu récemment un excellent classique : Little Princess, de Frances Hodgson Burnett (1905). L’auteur y met en vedette une petite fille comme on n’en trouve plus en littérature jeunesse : gentille, obéissante, généreuse, travailleuse… et complètement victime des adultes.

Les classiques sont remplis de ce type d’enfants: Cosette, Rémy sans famille, Oliver Twist, etc. Ces héros sont affligés par le malheur, maltraités par les adultes, et jamais il ne leur viendrait à l’idée de se rebeller. Ils subissent et subissent pour finalement n’être sauvés de leur misère que par un adulte plus gentil qui veut bien les adopter.

De nos jours, si, dans un roman jeunesse, des adultes décidaient de maltraiter un orphelin, ce dernier leur fausserait rapidement compagnie, ou encore leur ferait à son tour subir mille misères, façon « Home Alone ». L’obéissance n’a plus la cote! Les héros sont, au contraire, plutôt des fortes têtes qui n’ont aucun remords à braver les interdits, et qui n’ont peur d’aucun adulte, d’aucune source d’autorité.

Autant l’histoire de Little Princess est merveilleuse, autant je ne peux m’empêcher de me demander comment elle serait reçue par un enfant d’aujourd’hui. Trouveraient-ils l’héroïne, trop « neuneu » malgré sa résilience exemplaire et sa grande générosité? Mais surtout, en tant qu’auteure, je me demande : « Y a-t-il encore de la place pour l’obéissance en littérature jeunesse? »