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Critiques de classiques en rafale!

Depuis quelques mois, je me suis mise à la lecture des grands classiques de la littérature jeunesse. Le tout a commencé par une simple curiosité professionnelle, mais j’y ai pris goût, entre autres grâce à la qualité des ouvrages. Il faut dire que, pour filer à travers les âges lorsqu’on est un livre jeunesse, il faut être exceptionnellement bon. Les livres dont on parle encore aujourd’hui sont donc la crème de la crème.

J’ai été si satisfaite de mes premières lectures que j’ai décidé de me procurer le livre « 1001 livres pour enfant qu’il faut avoir lu avant de grandir » afin d’y piger quelques inspirations de lecture. Je dois avouer n’être pas déçue. La sélection y est éclectique et internationale, et le bouquin lui-même magnifique avec ses pages couvertures originales!

Voici donc, en rafale, quelques critiques de mes lectures des derniers mois. La note est sur 5.

 

Ozma of Oz, Dorothy and the wizard of Oz, the road to Oz, Frank L. Baum, 1907-1909

Tout le monde connait le premier Tome (le magicien d’Oz), certains connaissent le deuxième (Le pays d’Oz), mais qui connait les treize tomes au grand complet? Je me suis attaquée à l’intégrale, en commençant par le troisième, que je me souvenais avoir lu dans ma jeunesse. Il m’a tant enchantée que je me suis immédiatement lancée sur le quatrième… très ordinaire. Puis le cinquième… insupportable. J’ai finalement compris pourquoi on entend toujours parler uniquement des trois premiers tomes de cette série. Plus ça va, moins il y a d’histoire, et plus il y a de pages occupées uniquement par les retrouvailles des différents personnages déjà vus dans les tomes précédents. Notes : Ozma 5, Dorothy 2, the road : 2

 

L’ile au trésor, Robert Louis Stevenson, 1883

Avant même que le narrateur ne quitte sa petite auberge, l’impression de danger et d’aventure est déjà là et ne quitte pas le lecteur jusqu’à la dernière page. La style un peu vieillot au passé simple et le vocabulaire nautique parfois incompréhensible ne viennent qu’ajouter au sentiment d’immersion. Les professeurs se disputent parfois à savoir s’ils doivent faire lire les grands classiques à leurs élèves, ou plutôt des livres assez palpitants pour les amener vers la lecture… ils n’ont qu’à faire lire l’île au trésor pour que tous les critères soient remplis Note : 4

 

Les aventures de Tom Saywer , Mark Twain, 1835.  

Un peu déçue par celui-ci, et je ne suis pas trop certaine de pourquoi. Est-ce parce que je connaissais déjà trop bien les péripéties qui m’y attendaient, ayant vu ad nauseam la version télévisée dans mon enfance? Possible, mais n’empêche que les différentes anecdotes manquent d’unité, que la fin est absurde, et que la présence constante de superstitions vieillotte m’a pesée. D’un autre côté, l’imaginaire et les pensées des jeunes garçons y sont très, très bien représentés. Note : 3

 

Le bon gros géant, Roah Dahl, 1982

Je me souvenais l’avoir lu dans mon enfance, et je m’attendais à l’adorer, d’autant plus que j’avais dévoré avec le plus grand plaisir un autre des livres de l’auteur il y a un an, soit James et la grosse pêche. Autant l’imaginaire y est absolument délectable, les problèmes de langage du géant finissent par alourdir le texte, et la présence de la reine d’Angleterre comme solution à tous les problèmes semble un peu absurde et décalée. Note : 3.

 

J’arrête ici pour le moment, ceux qui sont inscrits à Goodreads peuvent m’y suivre ici! Notez que j’écris mes critiques en anglais lorsque je lis le livre dans cette langue.  http://www.goodreads.com/user/show/7407162-annie-bacon

 

 

 

Terra incognita Tome 4: Le vol des scarpassons

Petit billet rapide (je n’ai pas grand temps cette semaine), juste pour vous montrer la couverture de mon prochain roman: Terra Incognita 4 : le vol des scarpassons qui sortira ce printemps! Elle est de Sarah Chamaillard, comme d’habitude!

 

Le 4e de couverture, juste pour vous allécher:

Un geste malheureux condamne la plus jeune des anciens naufragés à être sacrifiée à un insecte monstrueux, réincarnation de la déesse Magrüpique.  Sa seule chance de salut est une statue de jade enfouie au fond du repaire souterrain des scarpassons, sorte de blatte amphibie attirée par tout ce qui brille. Une aventure grouillante et remuante pour les amateurs d’actions.

Chaque aventure de la série Terra Incognita vous transporte sur un océan parsemé d’îles inexplorées où l’aventure survient au détour de chaque vague.

Le plus « masculin » des épisodes des naufragés à date. De l’action incessante, des « bébittes » à souhait, et beaucoup d’intensité.

La disparition de l’enfant obéissant

J’ai lu récemment un excellent classique : Little Princess, de Frances Hodgson Burnett (1905). L’auteur y met en vedette une petite fille comme on n’en trouve plus en littérature jeunesse : gentille, obéissante, généreuse, travailleuse… et complètement victime des adultes.

Les classiques sont remplis de ce type d’enfants: Cosette, Rémy sans famille, Oliver Twist, etc. Ces héros sont affligés par le malheur, maltraités par les adultes, et jamais il ne leur viendrait à l’idée de se rebeller. Ils subissent et subissent pour finalement n’être sauvés de leur misère que par un adulte plus gentil qui veut bien les adopter.

De nos jours, si, dans un roman jeunesse, des adultes décidaient de maltraiter un orphelin, ce dernier leur fausserait rapidement compagnie, ou encore leur ferait à son tour subir mille misères, façon « Home Alone ». L’obéissance n’a plus la cote! Les héros sont, au contraire, plutôt des fortes têtes qui n’ont aucun remords à braver les interdits, et qui n’ont peur d’aucun adulte, d’aucune source d’autorité.

Autant l’histoire de Little Princess est merveilleuse, autant je ne peux m’empêcher de me demander comment elle serait reçue par un enfant d’aujourd’hui. Trouveraient-ils l’héroïne, trop « neuneu » malgré sa résilience exemplaire et sa grande générosité? Mais surtout, en tant qu’auteure, je me demande : « Y a-t-il encore de la place pour l’obéissance en littérature jeunesse? »

Utiliser les principes de jeux vidéo pour amener les enfants à la lecture

Si le présent billet a bien sa place sur un site « romanjeunesse », je ne l’écris pas en tant qu’auteure, mais bien en tant que Game Designer et amateur de littérature jeunesse. L’idée? L’utilisation de principes de conception de jeux vidéo pour encourager les jeunes à lire plus, et à lire de manière diversifiée.

Ce principe, appelé « gamification » (à prononcer en anglais) est de plus en plus populaire. Concrètement, il s’agit d’utiliser des systèmes de gratification semblables à ceux des mondes virtuels pour encourager des comportements dans le « vrai monde ». Les professeurs sont déjà très forts dans ce domaine sans le savoir : donner des billets pour les bons comportements et permettre ensuite d’acheter des récompenses avec ces billets est une forme de « gamification ». Il est d’ailleurs fort possible que le jeu que je propose existe déjà dans certaines bibliothèques publiques ou scolaires. Après tout, je ne prétends pas ici inventer la roue.

 

Résumé du jeu

Le concept est le suivant : donner aux enfants une liste d’exploits de lecture à réaliser pour obtenir des badges. Chaque livre lu peut être utilisé pour conquérir jusqu’à deux badges. Des récompenses sont accordées aux enfants ayant accumulé 5, 10, 15 ou 20 badges.

 

Les exploits et leurs badges

Les exploits doivent encourager l’avancement dans la lecture, mais également la diversité des genres, ce qui permet d’ouvrir les horizons des lecteurs. Le niveau de difficulté doit s’adapter en fonction du genre. Par exemple, pour avoir le badge associé aux bandes dessinées, il faut en lire plus d’exemplaires que pour celle associée aux grands classiques. Les exploits doivent également être adaptés au niveau scolaire du joueur. Par exemple, « lire un livre sans images » pourrait être un bon défi pour les 4-5e années, mais devrait être remplacé par « lire un roman » pour les 2-3e.

Le tout est inscrit sur une feuille, avec des ronds à cocher permettant d’identifier chaque étape de l’exploit :

Les exploits indiqués dans le tableau ci-haut ne sont que des exemples. En voici quelques autres :

– Grand voyageur : lire X livres dont l’action se passent sur un autre continent

– Documentariste : lire X livres informatif plutôt que narratif

– Pas bête! : lire X livres dont le héros est un animal

– Rose ou Bleu : lire un livre dont le héros est une fille, et un second dont le héro est un garçon

 

Évidemment, certains livres s’appliquent à énormément de catégories. Les lecteurs choisissent eux-même jusqu’à deux badges auxquels leur livre s’applique. Par exemple, l’île mystérieuse serait à la fois un classique et une histoire de pirates. Lorsque tous les ronds d’un exploit sont cochés, le joueur se mérite le badge de cet exploit.

Le responsable du jeu (professeur ou bibliothécaire) sert d’arbitre pour trancher sur l’éligibilité d’un titre.

 

Le tableau des badges :

Les badges en question peuvent être des collants ou des fabrications de cartons, peu importe, mais doivent exister de physiquement et pouvoir s’étaler à la vue de tous. Plus les réussites sont publiques, plus les « joueurs » participeront activement. À l’école, le devant du bureau ou encore la case de l’enfant font de bonnes places d’affichage.  Le tableau doit comprendre une place déjà allouée pour chacune des badges, et celui-ci se remplit au fur et à mesure des réussites d’exploits.

 

La récompense :

Évidemment, la collection de badge et la fierté de voir son tableau se remplir est une récompense en soit. Mais pour encourager les plus récalcitrants, il peut être intéressant de lier certains nombre de badges à des récompenses concrètes, allant du tirage de cadeaux aux privilèges particuliers. Ce qui est important, c’est d’associer ces cadeaux à un nombre de badges, et non à des badges particuliers. Les lecteurs doivent pouvoir choisir eux-mêmes les badges qu’ils désirent réaliser en premier.

Se transposer d’une génération

Avec mes romans courte-échelle, c’est la première fois que je décris les aventures d’un héros contemporain, et je réalise que dois souvent me rappeler à l’ordre pour remettre les générations à leurs places :

– Il n’est pas moi!

– Ce sont ses parents qui sont de ma génération

– Ses grands-parents sont de la génération de mes propres parents.

 

Par exemple, dans un des chapitres, je décris l’album photo de sa grand-mère, qui aurait dans la soixantaine. Mon réflexe a été de parler de photos en noir et blanc, mais à bien y penser, les photos de mariage de mes parents sont en couleurs! C’est l’album de son arrière-grand-mère qui serait en noir et blanc!

Un deuxième exemple, j’avais donné à la grand-mère en question le même sobriquet que ma propre grand-mère, soit « grand-maman Tine ». Mais à bien y penser, les boomers préfèrent nettement l’appellation « mamie », encore une fois, j’ai du adapter pour que la réalité du héros s’approche de celle des enfants qui ont douze ans aujourd’hui, plutôt que celle de Annie Bacon lorsqu’elle avait douze ans.

La prochaine fois, je plante mon décor dans les années 80 (euh… non!) !

La science, l’imagination, et moi

Le saviez-vous : avant de faire communications à l’université, j’ai fait Biologie. Durant une seule session, mais tout de même, ma présence en cette branche reste tout de même un signe de mon intérêt pour les sciences. Mais sciences et imagination vont-elles de pairs? Absolument, mais d’une drôle de façon. Elles se nourrissent, et se limitent, tour à tour.

 

La science comme limite :

Il y a certains délires desquels je décroche à cause de la science. Je suis absolument prête à accepter toutes sortes de magies, allant de l’apparition à la transformation de matière, mais de drôles de détails peuvent tout anéantir. Par exemple, dans le quatrième tome des aventures en pays d’Oz de Frank L Baum, Dorothé et ses amis arrivent dans un pays au centre de la Terre où il est possible de marcher sur l’air, et même d’y monter et descendre comme sur un escalier. Ma pensée : « mais si l’air est assez dense pour y prendre appui, comment est-ce possible de ne pas s’y sentir empêtré lors de déplacements horizontaux? » Et voilà, d’un seul coup, je ne crois plus en l’univers d’Oz, alors que les animaux qui parlent et les épouvantails vivants ne me posaient aucun problème.

 

La science comme alliée :

Ce même esprit scientifique est toujours présent lorsque je crée des créatures étranges. J’en ai déjà parlé lors de la création des scarpassons, mais depuis, je me suis trouvé une allier en la personne d’une cousine s’étant rendue bien plus loin que moi en biologie. Voici un exemple de nos échanges, paraphrasé pour la cause.

 

Moi : Pour mon roman, j’ai besoins qu’un homme-plante puisse vivre enraciné tout en haut d’une falaise de glace dans un pays nordique! Je fais ça comment? Des sources d’eaux thermiques? Des « plantes à sang chaud »? D’autres idées?

Cousine : Il y a moyen de faire un trio symbiotique homme-lichen crédible dans des conditions polaires : l’homme fourni la chaleur métabolique pour augmenter la température de l’organisme permettant aux algues de  faire de la photosynthèse et aux champignons, de l’absorption

Moi : Ce n’est pas une symbiose, c’est vraiment une plante avec un cerveau et un appareil moteur (genre des bulbes qui s’emplissent et se vident d’air pour faire bouger les branches).

Cousine : Les bulbes, tu devrais les faire remplir de sève, c’est un phénomène qui existe, on appelle ça un squelette hydrostatique.

Lorsque vous croiserez les mots « Squelette hydrostatiques » dans un de mes romans, vous saurez d’où ça vient! Un exemple parfait de la science au service de l’imagination!

Le problème avec les premiers tomes

J’ai récemment envoyé le manuscrit du tome 1 de ma nouvelle série pour Courte Échelle. Je l’ai travaillé, et retravaillé, en sachant comment ce début de série est important. Pourquoi? Parce que c’est la porte d’entrée des lecteurs pour tous les livres qui suivront. C’est la qualité de cet ouvrage qui décidera du nombre de tomes 2, 3, 4, etc. vendus. Eh oui, si mon dernier billet portait sur les différents éléments qui font vendre un livre, cette liste ne s’applique que pour un roman unique, ou pour le premier tome d’une série. Pour tous les livres subséquents, la qualité du premier prime.

Je vois bien ce phénomène avec Terra Incognita. Malgré le fait que chaque aventure soit complète et que les livres puissent être lus dans le désordre, je vends, année après année, plus du tome 1 que de n’importe quel autre. Les nouveaux lecteurs préféreront commencer au début plutôt que de plonger dans la dernière nouveauté fraichement sortie des presses d’impression.

Pourtant, et voilà bien le problème, le tome 1 n’est pas nécessairement le meilleur! Les personnages en sont à leurs premiers balbutiements, l’auteur joue encore avec le ton, la forme, voire même les règles qui régissent l’univers qu’il est en train de créer. Ce n’est qu’avec l’écriture des tomes 3 et 4 de Terra Incognita que j’ai vraiment eu l’impression d’utiliser la série comme elle le mérite! Je connais les personnages par cœur, et je tire tout le jus possible de la personnalité de chacun! Dans le tome 1 de ma nouvelle série, j’ai l’impression de tâtonner, de changer des concepts cruciaux en cours de route et devoir tout réviser. Au fil du travail, il a, évidemment, pris forme, mais le second sera meilleur, et le troisième après lui encore plus!

C’est un phénomène que la télévision et le cinéma connaissent bien. La plupart des séries sont écrites dans le désordre, pour que le premier épisode, le plus crucial pour l’avenir de la série, soit écrit à l’apogée des capacités des scénaristes! De la même manière, les premières scènes d’un film ne sont jamais les premières tournées, afin que les acteurs aient eu le temps de s’imprégner de leur rôle et faire une meilleure première impression.

Écrire le tome 3 en premier? Est-ce vraiment une solution possible? Je ne suis pas certaine que mon cerveau soit capable de penser son histoire dans un tel désordre!

Ce qui fait vendre un livre, en ordre!

On parlait, récemment entre auteurs, des différents outils de promotions possibles, et surtout, de leur influence sur les ventes.  Si les différents éléments sont faciles à lister, ils sont plus difficiles à mettre en ordre de priorité. Voici donc, selon moi, ce qui fait vendre un livre, en ordre d’importance :

 

  1. Le concept / sujet particulier

Tous les concepts ne sont pas égaux! Parfois, une petite idée géniale, un sujet alléchant, et ça se vend tout seul! Les biographies de célébrités en sont probablement le meilleur exemple. Le nom de l’auteur, dans certains cas, peut également servir de concept. Un Stephen King, quel qu’il soit, vend.

 

  1. La maison d’édition

Peu de gens réalisent l’importance de ce choix. Pour ce faire, on doit revenir (selon mon MBA de chum) aux 4 « P » du marketing. Selon la théorie, les ventes d’un produit dépendraient des quatre choses suivantes : le produit, le prix, la promotion et la distribution (« place »). La maison d’édition contrôle ou influence chacun de ces « P », par leurs décisions, leur budget, et parfois simplement de par leur réputation.

 

  1. La visibilité en point de vente

Et par point de vente, j’inclus les salons du livre, et j’inclus la durée de vie! Un bel exemple, avec les éditions du Phoenix, mes livres ne sont pas nécessairement très faciles à trouver en librairies, mais leur visibilité en salon du livre est telle que mes ventes se comptent dans les 4 chiffres! Bref, pour qu’un lecteur achète un livre, il doit d’abord le voir! Un seul exemplaire, sur la tranche, 4e tablette du haut, ça ne compte pas!

 

  1. La page couverture

J’ai longtemps hésité pour le rang de la page couverture par rapport aux trois autres, mais il reste qu’un livre de vedette avec une mauvaise couverture se vendra tout de même, que certaines maisons d’Éditions (les fameuses couvertures Gallimard, entre autres) n’ont besoins que d’un titre sur fond uni, et que, finalement, si un livre n’est pas VU, quelle que soit sa couverture, il ne vendra pas! Il reste tout de même que, une fois le livre devant les yeux du lecteur, c’est bel et bien la page couverture qui fera la différence!

 

  1. La promotion dans les écoles

Lorsqu’on va dans une école, on se crée une cinquantaine de lecteurs fidèles d’un coup. Si la chose peut nous paraître extraordinaire à chaque fois, cela reste un phénomène isolé, et le fait que ces 50 lecteurs co-existent dans un vase presque clos (leur bouche à oreille tourne en rond!), le résultat reste hyperlocalisé. Pour que la promotion dans les écoles transforme un livre en succès, il faut en faire énormément, et aux quatre coins de la province. Bref, ça fait vendre des livres, mais de manière ponctuelle, et demande effort et temps a l’auteur (mais, bon, on est payé pour!)

 

  1. La couverture média / publicité

Tout ce billet a été inspiré d’un commentaire d’une auteure qui disait avoir eut une bonne couverture médiatique, mais des ventes très ordinaires. Un libraire m’avait déjà dis choisir son placement de livre selon les différents articles de la fin de semaine, mais si la librairie n’en a commandé qu’un seul, il ne pourra pas réagir à temps pour fournir les clients… qui se tourneront vers d’autres recueils. Bref, la couverture média, c’est bien, mais elle est souvent inexistante sans les deux premiers points de cette liste (concept et maison d’édition) et inutiles si les livres ne sont pas disponible en librairie au moment même de la couverture média.

 

  1. La présence de l’auteur dans les médias sociaux

Ce dernier point se retrouve tout en bas de la liste, car il ne génère pas nécessairement des ventes de manière directe : il influence, voire accélère certains des autres points.  Pour ceux qui jouent au Donjon et Dragon, on peut dire que c’est un « modifier » (à prononcer en anglais, et oui, je sais, je suis une grosse tronche!) C’est particulièrement vrai en jeunesse de moins de 12 ans, ou les personnes rejointes dans les médias sociaux ne seront pas les lecteurs eux-mêmes, mais plutôt les divers intervenants de l’industrie : libraires, journalistes, éditeurs. Par contre, de tous les points de la liste, c’est souvent un de ceux sur lequel l’auteur a le plus de contrôle!

 

La question intéressante, c’est où, dans cette échelle, situeriez-vous la qualité du livre?

Je dirais entre 5 et 6, donc, moins efficace que la promotion dans les écoles (très honnêtement, les élèves peuvent devenir fidèles à un auteur qu’ils ont rencontré, quelle que soit la qualité de ses livres), mais plus que la visibilité médias, puisque, si le livre est mauvais, même la visibilité média deviendra négative. Du moins, c’est vrai pour un premier tome! Pour une série, la qualité du premier manuscrit deviendra primordiale pour fidéliser les lecteurs et transformer les ventes du tome 1 en ventes du tome 2, 3, 4… J’en reparle dans mon prochain billet!

 

Comptons : un mot, deux mots, trois mots.

Si vous suivez des auteurs sur Facebook, une des choses que vous pouvez voir passer est un compte des mots de la journée. Les Français, eux, comptent en « signes », et j’ai moi-même plutôt tendance à compter en « pages », mais le résultat est le même : c’est un peu une manière de jauger la quantité de travail accompli.

Si la pratique est courante, elle a ses détracteurs. Certains considèrent la pratique comme anti-artistique, laissant entendre que « plus on compte les mots, moins on comptera de lecteurs », comme si un bon livre ne pouvait s’écrire qu’avec lenteur et souffrance.

Des exemples de nombres? Comme mes journées comptent très peu d’heure d’écritures, mes propres décomptes tournent habituellement autour des 5 pages par jours, donc environ 1000 mots. La seule fois où j’ai eu droit à une journée de 9h à 17h, c’est plutôt monté dans les 15 pages (3000 mots). Évidemment, c’était une journée d’exception, et je n’ai pas la moindre idée à savoir si je pourrais garder un tel rythme à long terme.

Au niveau des auteurs connus, le dernier magasine Wired parlait de vitesse et donnait quelques exemples de livres célèbres écrits plutôt rapidement. Vous pouvez lire l’article complet ici, mais en voici les grandes lignes :

A ClockworkOrange: 2 785 mots/jours
On the Road: 5 770 mots/jours
The Strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde: 4 343 mots/jours
Fahrenheit 451: 5 086 mots/jours
La plupart des inspecteur Maigret: 3 640 mots/jours

Autre fait intéressant, Dominic Bellavance partageait récemment un article dans lequel une auteure racontait comment elle était passée de 2000 mots par jours à 10 000 mots par jours.  Si le titre ressemble à une infopub de fin de soirée, le fond y est plutôt intéressant. Elle compte trois facteurs dans la productivité de nombre de mots :

– La planification de ce que l’on va écrire

– Les conditions d’écriture (temps et lieux)

– L’enthousiasme

Dans son cas, elle a même utilisé ses décomptes de mots pour repérer son moment le plus productif de la journée ainsi que l’endroit le plus propice.

Personnellement, j’utilise surtout le décompte comme outils anti-procrastination (encore une page et je peux consulter Facebook!), et pour m’assurer de remettre mes manuscrits à temps. Car après tout, si la littérature est un art, c’est également un métier avec ce que ça comporte de contraintes!