Depuis que j’ai décidé de prendre l’écriture au sérieux, soit environ à la moitié de l’écriture de mon deuxième roman, j’ai décidé qu’un jour, j’en vivrais. Je me suis mis un délai raisonnable, la quarantaine, pour y arriver. J’ai mis mes pions en place, augmenté progressivement le pourcentage de mon revenu dû aux droits d’auteurs et aux animations scolaire, trouvé de nouveaux éditeurs qui me permettraient de sortir plusieurs romans par année. Tout s’enlignait pour atteindre l’objectif à la date fixée, dans un peu plus de deux ans.
La vie m’a offert un raccourcie. Mon père nous a quittés ce printemps, me laissant un petit montant en héritage. Dans un fort gentil mot, sa conjointe me disait qu’il aurait aimé que je l’utilise pour réaliser mes rêves.
J’en placerai donc la moitié, et l’autre me servira à combler le manque entre mon revenu d’auteur et mes besoins monétaires pour les deux prochaines années. J’arrête toute activité de pige non reliée à l’écriture à partir de maintenant : je raye « Game Designer » de ma carte d’affaires, et j’apprends à dire « non » à mes clients. Tous ceux qui ont connu la précarité de la pige sauront à quel point ce mot de trois lettres n’est pas toujours facile à utiliser.
L’absence de pige me permettra de maintenir plus facilement le rythme de production nécessaire, selon moi, pour vivre de l’écriture jeunesse au Québec, soit de trois à cinq livres par année. Un peu de budget pour le développement à l’international aussi, peut-être, on verra.
Chose certaine, ça y est : je suis auteure jeunesse à temps plein… même si j’ai triché un peu.
Merci papa.