Tous les articles par Annie Bacon

Bouge de là!

Il y a deux-trois ans, alors que je jonglais vie familiale, pige et tentative de bâtir une carrière en écriture, j’ai réalisé qu’il me fallait couper quelque part si ne je voulais pas que les activités ci-mentionnées en souffre. Je n’y arrivais plus, j’étais lasse de me sentir tout le temps coupable de ne pas tout faire. J’ai décidé en toute conscience d’arrêter l’exercice.  Au diable la bonne forme! Je me libérais de cette obligation un temps, sachant que ce ne serait que provisoire. Une sorte de sabbatique, si vous voulez.

Mais voilà qu’en septembre, la vie familiale devrait de « caser », la pige ne se fera plus obligatoire, bref, un peu de temps s’offre à moi. Il est temps de rechausser mes capezios, de sortir le tapis de yoga, et d’accrocher mon lecteur MP3 à ma taille pour arpenter les trottoirs de Montréal. Bref, plus d’excuses, la sabbatique est terminée, en septembre, je deviens un auteur en forme! Ce que je perdrai en temps assis devant l’ordinateur sera certainement compensé par une énergie et une créativité accrue.

En septembre. Je bougerai.

 

La vérité sur les contes classiques

La mode, depuis plusieurs années, et à la transformation des contes classiques. De Shrek à « Snow white and the Huntsman », on ne compte plus les ré-inventions de ces histoires centenaires. Mais les originaux, eux, les connaissez-vous vraiment? Dans les dernières semaines, grâce à quelques livres de contes laissés sur un Kindle Usagé, je me suis plongée dans la lecture des frères Grimm et de leurs congénères. Voici quelques surprises!

 

Aladin : Même s’il fait partie des contes des mille et une nuits, le conte de Aladin et de la lampe merveilleuse est situé en Chine! 

Le roi grenouille : conte un peu moins connu, et pour cause! Il va à contre-courant de toutes les morales habituelles! En gros, une jeune princesse échappe sa boule dorée dans la fontaine et promet à une grenouille de la laisser manger et dormir à ses côtés si elle la récupère. La grenouille s’exécute, mais la princesse renie ses paroles. Elle va jusqu’à lancer violemment la grenouille contre un mur… et c’est alors que cette dernière se transforme en prince et l’épouse. Quoi? Elle se parjure, « garroche » la grenouille et gagne quand même le prince? Ben oui! Drôle de morale!

Histoire de celui qui s’en alla apprendre la peur : J’ai mis celui-ci, mais j’aurais aussi facilement pu mettre l’oie d’or ou un autre dont le nom m’échappe. La surprise est l’amour des frères Grimm pour les héros bête comme leurs pieds! S’il y a trois frères, vous pouvez être certains que les deux premiers sont méchants, alors que le troisième est un imbécile… et c’est toujours ce dernier qui finira avec la princesse et le royaume! Comme quoi Forest Gump n’a rien inventé!

Un œil, deux yeux, trois yeux : certains contes sont complètement absurdes, ce qui explique qu’ils aient été presque oubliés de nos jours. Ce dernier en est un exemple. Il raconte d’une fille qui fait rire d’elle parce qu’elle a deux yeux, alors que ses sœurs en ont respectivement un seul et trois. Einh? Quoi?

Le petit chaperon rouge : Si le chasseur ex machina est présent chez Grimm, il n’y était pas chez Perrault! À mort la petite fille! Ça lui apprendra à parler à des inconnus!

Ali Baba et les 40 voleurs : La surprise ici, c’est qu’Ali-baba ne fait pas grand-chose! Il découvre la caverne et vole de l’or grâce au mot de passe, mais c’est en fait une esclave de son frère qui va déjouer tous les tours des voleurs et les éliminer. Une héroïne intelligente et rusée! Ça fait changement!

Cendrillon : Celle-là, je la savais déjà, mais je ne peux m’empêcher de l’inclure, puisque c’est une de mes vérités préférées, et que j’ai pu la vérifier grâce à mes lectures des dernières semaines : dans la version des frères Grimm, les belles-sœurs se coupent des morceaux de pieds pour être capables d’enfiler la pantoufle de vair!  Le prince réalise la supercherie au sang qui déborde! Miam!

 

Alors, sortons nos livres classiques et faisons la lecture à nos enfants! Ils pleureront peut-être la mort de la petite sirène, mais sauront au moins que, en littérature comme dans la vraie vie, il n’y a pas que Disney qui compte!

Offre de lancement

Victor Cordi a commencé à exister sur Internet! On retrouve désormais sa page sur les sites d’Archambault  et de Renaud-Bray. Cliquez sur un de ses deux liens, n’importe lequel. Mais non, je ne veux pas faire des sous à l’aide de clics artificiels et d’un programme d’affiliation! Je veux que vous alliez voir!

C’est fait?

Vous avez remarqué quelque chose?

Ben oui! Le premier tome est à 2,95$. Oh oui, oh oui, offre de lancement, oh oui!!!

Concrètement, la technique d’offre de lancement consiste à offrir le premier tome d’une série à un prix dérisoire pour aider à faire connaître la série. Évidemment, l’éditeur perd des sous sur ces exemplaires, le principe étant de se refaire sur les ventes générées sur le tome 2, et même sur le tome 1 lui-même une fois qu’il fait parti des palmarès et que le pris reviens subitement à la normale.

Quand j’ai commencé à écrire, Les intouchables étaient les champions de cette technique. C’est ce qui a lancé, entre autres, Amos Daragon! Il faut dire qu’à l’époque, ils étaient les seuls à le faire. C’était audacieux, pour ne pas dire culotté. Personnellement, comme auteure débutante, j’en rêvais!

Depuis, plusieurs maisons d’Édition suivent le pas. Au dernier Salon du livre, on ne comptait plus les livres à 2,95! Est-ce toujours aussi efficace maintenant que c’est courant?  Je n’ai aucun chiffre pour le vérifier, mais ça a certainement réussi à propulser Chloé Varin et ses planches d’enfer dans tous les palmarès l’hiver dernier.

La méthode a également ses détracteurs. « On habitue les gens à ce que les livres ne coûtent pas cher », « compétition inégale pour les maisons d’édition qui ne peuvent se permettre de perdre de l’argent », « remplissage artificiel de palmarès », etc.

Ben oui! Ce n’est pas un acte chevaleresque; c’est un geste marketing! Et personnellement, si ça permet de mettre Victor Cordi dans le plus de mains possible, je n’ai qu’une chose à dire : « Oh oui, oh oui, offre de lancement, oh oui!!! »

Le problème avec les lancements jeunesse

Victor Cordi sort dans moins de deux mois et, pour cette nouvelle série, il me vient des envies de lancement. Comme bien des éditeurs, La Courte Échelle n’en prévoit pas elle-même et je suis donc libre de l’organiser toute seule comme une grande. Mais quoi? Où? Et comment?

 

Tout d’abord, il faut décider d’en faire un. Lorsqu’on écrit du jeunesse, on ne peut pas faire un lancement pour chaque livre qui sort, certains auteurs en sortent tellement par année que même leurs parents ne viendraient plus! Mais Victor Cordi, c’est spécial! C’est le début d’une longue série, et c’est mon début à la Courte Échelle, ça mérite d’être souligné!

 

La manière la plus facile de faire un lancement est de tout simplement improviser un 5 à 7 dans un bar. L’endroit est gratuit, parfait pour faire du social, l’alcool est fourni, et plusieurs endroits sont presque déserts à ces heures là en semaine. Malheureusement, c’est un peu étrange de faire un lancement dans un endroit interdit au public cible de l’œuvre! Alors, par quoi remplacer?

 

J’ai déjà essayé une crèmerie, c’était familial, et convivial, mais un peu étrange et très peu social. L’espace est organisé pour que les gens soient assis chacun de leur côté, et une crème glacée, ça ne se « sirote » pas tellement. Et que dire de la culpabilité d’en prendre une deuxième? Donc, à ne pas refaire. Un resto? Même problème de table, et trop contraignant côté temps.

 

Il y a bien l’option de louer une salle. Mais pour ça, non seulement il me faut des sous, mais il me faut un permis d’alcool et du monde pour s’occuper du bar. Pas exclus, mais pas l’idéal non plus. Il y a toujours la possibilité d’en faire une véritable fête d’amis, dans ma cour ou dans un parc, mais cette fois-ci, c’est le côté promotionnel qui en prend un coup. Je sais bien que les lancements littéraires, à moins d’être des vedettes, ne sont pas des événements médiatiques, mais j’ai envie que tout le monde se sente invité, ce qui ne serait pas le cas chez nous.

 

On m’a suggéré une salle au restaurant du parc Lafontaine… reste à voir combien ça coûterait! Je continue la réflexion… en attendant, les suggestions sont les bienvenues.

L’écriture en héritage

Depuis que j’ai décidé de prendre l’écriture au sérieux, soit environ à la moitié de l’écriture de mon deuxième roman, j’ai décidé qu’un jour, j’en vivrais. Je me suis mis un délai raisonnable,  la quarantaine, pour y arriver. J’ai mis mes pions en place, augmenté progressivement le pourcentage de mon revenu dû aux droits d’auteurs et aux animations scolaire, trouvé de nouveaux éditeurs qui me permettraient de sortir plusieurs romans par année. Tout s’enlignait pour atteindre l’objectif à la date fixée, dans un peu plus de deux ans.

La vie m’a offert un raccourcie. Mon père nous a quittés ce printemps, me laissant un petit montant en héritage. Dans un fort gentil mot, sa conjointe me disait qu’il aurait aimé que je l’utilise pour réaliser mes rêves.

J’en placerai donc la moitié, et l’autre me servira à combler le manque entre mon revenu d’auteur et mes besoins monétaires pour les deux prochaines années. J’arrête toute activité de pige non reliée à l’écriture à partir de maintenant : je raye « Game Designer » de ma carte d’affaires, et j’apprends à dire « non » à mes clients. Tous ceux qui ont connu la précarité de la pige sauront à quel point ce mot de trois lettres n’est pas toujours facile à utiliser.

L’absence de pige me permettra de maintenir plus facilement le rythme de production nécessaire, selon moi, pour vivre de l’écriture jeunesse au Québec, soit de trois à cinq livres par année. Un peu de budget pour le développement à l’international aussi, peut-être, on verra.

Chose certaine, ça y est : je suis auteure jeunesse à temps plein… même si j’ai triché un peu.

Merci papa.

Réflexions de vacances

Malgré mon délai pour la fin du mois d’août, je viens de me permettre deux semaines sans écriture. Voici quelques réflexions en vrac pensées durant ce répit. Elles auraient habituellement été publiées sur ma page Facebook, mais les voici plutôt en vrac sur mon blogue!

  • – Mes livres deviennent très concrets dans ma tête à partir du moment où la page couverture existe
  • – Si le Billy Stuart d’Alain M Bergeron n’est pas traduit en plusieurs langues et vendu à l’international, c’est qu’il y aura eu quelqu’un quelque part qui n’aura pas fait sa job.
  • – L’étape à laquelle j’ai toujours le plus hâte dans la confection du livre, c’est de voir les illustrations!
  • – Grand Corps malade est mon poète préféré
  • – The Hunger Game est peut-être enlevant, mais Matched est bien mieux écrit.
  • – On a beau essayer d’être heureux des succès des autres, quand un jeune de 22 ans écrit un roman jeunesse aussi bon que le premier défi de Mathieu Hidalf, ça fait quand même un petit peu chier (#Jalousie)
  • – J’aime bien mon métier, mais deux semaines sans écrire, ça fait du bien!
  • – Les faux livres de littérature jeunesse sont à la mode ces temps-ci! On retrouve des œuvres fictives dans les films (Moonrise Kingdom), les comics (The Unwritten) et les livres pour adultes (The Magicians)!

 

À quand un succès jeune adulte masculin?

 

J’ai lu le premier Twilight, le premier Hunger Game, et suis aux trois-quarts du premier Matched. Les trois séries sont de très gros succès dit « Jeunes Adultes ». Les trois se classent « Science-fiction et fantasy » et présentent une héroïne en fin d’adolescence à la pointe d’un triangle amoureux.

Si les séries comportent un nombre variable de fans masculins, il reste clair que le public cible premier est plutôt de l’autre sexe. Même si les thèmes sont plus complexes et variés que ce que l’on retrouve en « chick-lit » classique, il reste que la vie émotico-amoureuse de l’héroïne prend une place trop prépondérante pour être ignorée. Je ne peux donc m’empêcher de me demander : et les mecs, eux? Ils lisent quoi?

Ils ne lisent pas, ou peu, me répondront les statistiques. D’un autre côté, les garçons de 10 ans ne lisaient pas eux non plus avant Harry Potter! Ces mêmes lecteurs sont désormais des jeunes adultes, et je ne peux m’empêcher de me questionner sur l’absence de grands succès dans cette tranche d’âge. Est-ce parce qu’il n’y a aucun livre qui s’adresse à eux ou simplement parce qu’ils lisent du Steven King en se foutant de la catégorisation par tranche d’âge?

Aussi, ça ressemble à quoi du Jeune Adulte pour Garçon? Little Brother de Cory Doctorow en offrait une option très intéressante, mais juste le titre a du en repousser plus d’un qui, plutôt que d’y voir une référence à 1984 y a plutôt vu une étiquette condescendante pour dire « plus jeune, pas adulte ». Au Québec, je dirais que les Clowns vengeurs semblent taillés sur mesure : sombre à souhait, mais trop absurde pour s’adresser aux adultes. On leur souhaite tout le succès possible : allez-y, faites les lire!

Censure et littérature jeunesse

Cette semaine, j’ai lu le magnifique « Mathilda » de Roald Dahl. En plus d’être impressionnée par l’imagination de l’auteur, j’ai été étonnée de certaines cruautés qu’il se permet. Par exemple, une directrice d’école saisit une fillette par les tresses est la lance, tel un marteau de discipline olympique, en dehors de la cour d’école. Étrangement, cette scène, dans laquelle, en passant, personne ne se fait mal, m’a semblé pire qu’un coup de couteau dans un combat médiéval, probablement à cause du contexte réaliste et proche des enfants.

Juste comme je me demandais si une telle scène serait acceptée par un éditeur de nos jours,  Corinne de Vailly a partagé un article intitulé « monstrueuse littérature jeunesse »   qui parle de livres français qui choquent en Angleterre. Roald Dahl est britannique, mais je ne crois pas qu’il serait choqué de ces livres sur les sans abris ou sur la colère. Les auteurs sont rarement choqués!

Je défends souvent la littérature jeunesse au niveau de la liberté de laquelle elle joui. Si certains réfractaires aiment dire qu’elle est « sur-assainie » et « victime de censure », j’ai toujours trouvé, au contraire, qu’elle pouvait pousser très loin par rapport à ce que la télévision ou les films pour enfants osent. Des personnages meurent, vivent de grandes détresses psychologiques, sont victimes de violences de toutes sortes, et pas seulement aux mains de « super-villains » caricaturaux. Dans Les Naufragés de Chélon, j’ai mis un fusil dans les mains d’un enfant. Je ne pense pas que j’aurais pu le faire dans un « cartoon du samedi matin ».

Il faut dire que l’industrie du film est régulée par les cotes du MPAA et que les chaines télévisées vivent dans la constante peur de froisser leurs annonceurs. En littérature jeunesse, toute censure dépend du bon vouloir des éditeurs… et il y en a des culottés! Seul l’éditeur décide si un titre, voire une scène particulière, est publiable ou non. Par la suite, les parents pourront bien se plaindre et les bibliothèques les retirer des tablettes, tout ce brouhaha n’empêchera pas le livre d’exister, ni de se vendre… bien au contraire! Parfois, un petit scandale est une excellente publicité!

 

 

La page qui manque aux livres jeunesse

En regardant une bande dessinée de Nelson en fin de semaine, mon mari et moi avons eu une discussion sur le style du dessinateur, et la question de ses origines est venue sur le tapis. Malheureusement, on a eu beau feuilleter les premières et dernières pages, nulle trace d’une biographie! Après réflexion, il est rare de trouver de l’information sur l’auteur dans les bandes dessinées, alors qu’elle est presque toujours présente dans les romans jeunesse!

Par contre, on retrouve dans les bandes dessinées quelque chose d’encore plus extraordinaire : la liste entière des autres publications de l’auteur, INCLUANT celles chez d’autres éditeurs! N’est-ce pas merveilleux! Pourquoi les éditeurs jeunesse du Québec ne se donnent-ils pas tous la main pour s’offrir les uns les autres cette visibilité! Ils n’ont rien à y perdre… et les auteurs, tout à gagner!

Préparez-vous à accueillir Victor Cordi

Voilà près d’un an que je vous en parle sous le nom « série courte échelle », et bien voici le temps venu de lever le voile sur les deux manuscrits qui m’occupent depuis septembre!

La série s’appelle Victor Cordi et suit les aventures d’un garçon de douze ans, alors qu’une clé offerte en héritage prématuré par sa grand-mère mourante lui permet d’ouvrir des passages vers un monde parallèle nommé Exégor.

La série est née d’un désir de créer un univers atypique. Délaissant les dragons et les elfes de la « fantasy » classique, j’avais envie d’inventer mes propres races, ma propre faune, ma propre flore. Et qu’est-ce que je me suis éclatée! J’y ai même ajouté une petite dose de jeux vidéo en affublant le héros d’une idole virtuelle, le capitaine Carbone, auquel il fera plusieurs références au court du récit.

C’est surtout la première fois qu’une histoire aussi épique m’arrivait en tête. Le premier cycle comptera quatre tomes, dont les grandes lignes me sont déjà connues, mais la série entière risque d’en compter quelque part entre huit et dix, puisqu’un deuxième (et peut-être même un troisième) cycle est prévu.

Côté inspiration, la lecture de l’Histoire sans fin et des premiers romans du Monde d’Oz y est pour beaucoup, mais également le manga « Magic Knight Rayearth» pour ses thèmes de sacrifice.

Les tomes 1 et 2, respectivement appelés L’anomalie maléfique et Le guerrier venu d’ailleurs, sortiront tous les deux le 11 septembre 2012. D’ici là, je devrais pouvoir vous montrer les couvertures ainsi que quelques illustrations intérieures au fur et à mesure que ça me sera permis. Elles devraient apparaître en premier sur la page Facebook de Courte Échelle. Aimez-la si ce n’est déjà fait!