Tous les articles par Annie Bacon

Parlons revenus, troisième édition!

Illustration de Gringer sur openclipart.orgJe l’ai fait pour 2010, je l’ai fait pour 2011, voici mon traditionnel billet sur mes revenus d’auteurs de l’année, gracieuseté des impôts du Québec, pour lesquels je dois compiler le tout!

Certains pourraient se demander pourquoi je divulgue de tels chiffres! Plusieurs raisons :

  1. Parce que je veux démontrer qu’il est possible de vivre de l’écriture au Québec, même si la route est longue.
  2. Parce que je ne partage pas cette gêne nationale lorsqu’il s’agit de parler d’argent
  3. Parce ce que si mes chiffres n’aident qu’une seule personne, ça en aura valu la peine

Donc, je m’attendais à une année catastrophique, puisque je n’avais rien publié l’année précédente, ce qui, comme le dit si bien le billet de la Doyenne, est une faute financière grave!  Pour empirer les choses, j’ai été en congé de maternité durant près de la moitié de l’année, ce qui n’empêche peut-être pas les droits d’auteurs de rentrer, mais me garde trop occupée à la maison pour faire des contrats, des animations, ou même de la promotion en salon du livre.

Roulement de tambour…

Total de revenus directement liés à l’écriture pour 2012 : 8039$

Séparé de la manière suivante :
– Droits d’auteurs : 3699 $
– Animations scolaires : 2075 $
– Contrats liés à l’écriture : 2265$

C’est donc, à quelques dollars près, le même montant qu’en 2011. Si une telle stagnation pourrait être inquiétante, pour les raisons énumérées ci-haut, c’est un montant qui me satisfait. En fait, j’ai été sauvée par les avances de droits d’auteurs sur deux livres et demi. J’hypothèque ainsi peut-être un peu l’année 2013, mais comme l’année en question sera productive et comportera sa propre part d’avances, j’ai bon espoir d’augmenter le montant de manière substantielle.

L’objectif, qui est de 20 000$ de revenu d’auteur pour ma quarantaine, se poursuit!

Un changement de rythme dans Victor

illustration de tzunghaor sur openclipart.orgCôté écriture, le premier cycle de Victor Cordi est terminé de mon côté. J’entre cette semaine en deuxième direction littéraire pour le tome 4, ce qui veut dire qu’il ne reste que quelques formulations à travailler, mais que la structure, elle, restera stable. J’ai donc commencé à écrire le cinquième tome… mais n’ai pas commencé le deuxième cycle pour autant! Je m’explique!

J’avais trois raisons de ne pas désirer commencer le deuxième cycle tout de suite. Premièrement, le cinquième tome sortira au printemps 2014, et je préférais commencer le deuxième cycle en septembre, afin de profiter de toute la promotion qui entoure habituellement la rentrée littéraire. Deuxièmement, j’avais besoins d’un peu de variation. J’ai écrit les quatre premières aventures de Victor en 18 mois, et ne m’imaginais pas plonger dans quatre autres livres tout de suite. Finalement, il me restait des choses à dire sur le premier cycle! Des fils laissés épars, des trous à boucher!

Et c’est pourquoi le cinquième Victor Cordi sera en fait un livre de conte et légendes qui permettra d’approfondir la culture des races Exégoriennes déjà découvertes… et qu’est-ce que je m’amuse! Au programme, une farce, un chant-randonnée, une épopée, un conte étiologique, une romance courtoise et j’en passe! Le tout entrecoupé de renseignements documentaires sur les us et coutumes des Multaks, Kampitois, Nordariens et les autres.

Ce changement de rythme et de style me fait le plus grand bien, et je serai ressourcée et prête, cet été, à m’attaquer au deuxième cycle des aventures de Victor!

 

Les projets qui méritent… ou non… bourses et subventions

Illustration de johnny_automatic sur openclipart.orgÀ la fin mars, pour la première fois de ma carrière, je demanderai une bourse aux conseils des arts du Québec et du Canada. Comme conceptrice interactive, j’en ai demandé des dizaines, toujours pour des entités corporatives, habituellement pour des projets basés sur des univers d’un tiers client. Je les ai souvent obtenus, mais parfois en me disant que je n’aurais pas du…

Je m’explique.

Pour moi, les bourses de création (ou de production) doivent servir à la culture québécoise. J’ai aidé LVLStudio à aller cherche une bourse interactive qui a permis de faire le un jeu web pour la série télé 19-2. Merveilleux! Par contre, j’ai également déjà aidé une autre compagnie à aller chercher des fonds pour faire un jeu basé sur une série de télé-réalité américaine. Hein? Pourquoi? On peut facilement penser que ladite série américaine a assez de sous pour se payer le jeu à même leur poche, ou encore que le nom de la série permettra assez de ventes pour aller chercher les fonds en prêts, ou en « angel », non? Et si les fonds permettent aux compagnies canadiennes de se former une expertise, pourquoi ne pas leur donner l’argent pour créer des propriétés originales à la place?

À cause de ce passé, dans mon esprit, la subvention devrait servir à la culture locale, et j’ose espérer que les Conseils des Arts ne donnent pas de sous pour financer des livres sur les princesses de Disney! Selon moi (et c’est là que je suis peut-être un peu extrême) les subventions de création ne devraient même pas être données à un projet qui à toutes les chances d’être viable commercialement. Donnez-lui plutôt une subvention pour le sortir des frontières du Québec, ça sera plus profitable pour tous!

Bref, je demande cette fois-ci une bourse parce que je suis habitée depuis un an par un projet parfaitement non viable commercialement! Plus littéraire et atmosphérique que tout ce que j’ai écrit jusqu’ici, je ne suis même pas certaine de pouvoir lui attribuer un public cible. J’y troque l’action pour le psychologique; vous n’y trouverez pas l’ombre d’un combat ou d’une poursuite. Il ne fera partie d’aucune collection ou série déjà établie. Le risque est énorme.

Étrangement, j’ai plus peur de ne pas avoir la bourse que lorsque je pouvais apposer à ma demande un magnifique logo américain. Avec un peu de chance, les subventions littéraires ont différents critères que les interactives

Des nouvelles de Victor et des Farfous

critique La Presse copyVoilà des mois que mes amis me demandent comment ça va avec Victor, et que je ne sais quoi leur répondre! Une fois le livre sorti des mains de l’auteur, on peut rester des mois sans nouvelles aucunes, et je croyais devoir attendre mes chiffres de ventes en mai pour pouvoir leur répondre. Mais cette semaine, j’ai eu de nouvelles, et, voyez-vous, ÇA VA TRÈS BIEN!!!!!

Tout d’abord, il y a eu une critique dans la presse, juste à temps pour la relâche (voyez à droite!), on ne pouvait demander mieux!

Mais surtout, j’ai appris que le distributeur arrivait au bout des 5000 copies imprimées pour l’offre de lancement. La fin de semaine dernière, au Salon du livre de l’Outaouais, j’ai moi-même vendu et signé les quelques copies qui leur restaient. Il n’y avait plus qu’un petit exemplaire seul et abandonné lorsque j’ai quitté ma table samedi midi, et je ne doute pas que celui-ci ait trouvé preneur avant la fin du salon.

Il ne reste donc plus que les stocks déjà en librairie! De nouveaux livres seront imprimés durant le mois, en même temps que les exemplaires du tome 3, et le tout sera en librairie le 10 avril, juste à temps pour le Salon du livre de Québec. À partir de ce moment, le premier tome ne sera plus disponible qu’au prix normal, soit 14,95$. Si vous n’avez toujours pas votre copie, dépêchez-vous! Il ne vous reste plus qu’un mois pour profiter de l’offre de lancement, que ce soit en format papier, ou numérique.

Et puisque c’était la semaine des bonnes nouvelles, j’ai également eu le « oui » officiel pour les Farfous! Je vous en dirai plus une fois toute la paperasse signée!

Récapitulatif de mes projets

D’habitude, j’en fais l’exercice à la nouvelle année, mais ayant à peine couvert les principaux dans mon Bilan 2013, voici, classés par étape de complétion, tous les projets que j’ai dans mes tiroirs, en tête ou sur ma table.

 

Les « publiés et en cours de publication »

Victor Cordi : Le troisième sortira au mois d’avril, juste à temps pour le Salon du livre de Québec. Le quatrième est déjà écrit et en cours de direction littéraire. Je m’attaque au cinquième dès mon retour du salon de l’Outaouais.

– Encyclopédie du merveilleux urbain : mieux connu dans le présent blogue sous le nom de « mon album illustré pour Boomerang », et sous celui de « fées urbaines » pour mes amis, il est tout prêt et attend sagement d’être envoyé à l’imprimeur. Il sortira en septembre, et vous pouvez vous attendre à plus d’info (résumé, extraits et images) dans les trois mois précédents la sortie!

Terra Incognita : la série est pas mal officiellement terminée. Après 4 tomes, l’éditrice trouvait qu’elle s’essoufflait, et comme je peinais moi-même à trouver le temps d’écrire un cinquième tome, nous avons décidé d’un commun accord qu’elle ne continuerait pas… du moins pour le moment.

 

Les « en recherche d’éditeur »

Les Farfous : Mon roman pour les tout petits a subi une transformation à la demande d’un éditeur, et se retrouve désormais sous forme d’album! Les coupures lui ont permis de passer à travers la première ronde de sélection chez ledit éditeur, et j’attends les commentaires pour effectuer une nouvelle version sur laquelle le comité prendra sa décision finale. Bref, on croise les doigts!

– Mon conte de Noël : Il a traîné longtemps sur ma tablette. Je l’ai repris en main depuis quelques mois, et j’utilise désormais une méthode très scientifique pour ne pas qu’il ne perde son temps à nouveau : à chaque refus reçu, je le renvoie à deux autres Éditeurs. On verra bien, donc!

 

Les « tout nouveaux tout beaux »!

Bedondaine et bedondon : C’est un projet que j’avais en tête depuis longtemps : des albums pour les tout-petits légèrement inspirés de mes deux plus vieux lorsqu’ils avaient moins de 5 ans. J’ai terminé l’écriture d’une présentation de projet et d’un premier tome au courant du mois et commence à peine à le faire circuler, on lui souhaite bonne chance.

– Chroniques postapocalyptiques d’une enfant sage : Un roman inclassable, inspiré de mon billet sur la disparition des héros obéissants. C’est un projet plus littéraire, psychologique et atmosphérique que tout ce que j’ai pu écrire jusqu’ici. Il n’est encore qu’embryonnaire, mais j’ai commencé à mettre mes notes en ordre afin de demander une bourse au CAC et au CALQ au 1er avril.

 

Fiouf! Mis bout à bout, ça en fait tout de même pas mal! Je me retrouve d’ailleurs pour la première fois depuis des années, à ne plus avoir de projets qui n’existent que dans ma tête. Ils ont tous été mis sur des rails quelconques et attendent leur heure pour être complétés ou publiés. J’ai hâte qu’une nouvelle idée se pointe, mon cerveau se sent tout-nu sans projets cachés!

Unwritten et le plaisir de la référence obscure

Page de Unwritten trouvé sur le site de  Forbidden PlanetLa semaine dernière, j’ai eu droit à un des grands plaisirs de la lecture. Je suis une lectrice fidèle de la série Unwritten, un comic book dans lequel il est souvent question d’un Harry Potter très légèrement déguisé. Le héros de la série pastiche s’appelle Tommy Taylor, mais porte les lunettes rondes, manie la baguette magique, et a un garçon et une fille de son âge comme compagnons. Bref, il n’y a que le nom de changé… et encore!

Dans le dernier billet de Clémentine Beauvais, mes yeux ont atterri sur une illustration de page couverture d’Harry Potter. En dessous, le nom de l’illustrateur : Thomas Taylor!

Moment de grâce! Tommy Taylor vs Thomas Taylor! Je venais de comprendre l’origine du nom du héros dans Unwritten!!! Rayon de lumière, musique céleste et tout!

Nous plaçons parfois des références obscures dans nos livres en nous disant : « Bah! Il y a un lecteur sur cent qui la comprendra. » Mais ce qu’on oublie, c’est que, pour CE lecteur, l’expérience sera tout simplement extraordinaire! C’est comme déchiffrer son propre Code Da Vinci! L’espace de quelques minutes, on se sent intelligent, privilégié, et surtout, on sent une connexion à l’auteur, comme si on partageait désormais avec lui une « inside joke » tout ce qu’il y a de privé.

Un peu comme les gens de mon quartier qui réalisent que le nom de la directrice d’école dans Victor Cordi est étrangement semblable à celui de la directrice de l’école au coin de la rue…

Trois manières d’être exportable

illustration de johnny_automatic sur openclipart.orgBon! Billet sérieux.

J’ai atteint mon objectif de publier trois livres par année, je fais juste assez d’animations pour arrondir les fins de mois, et pas trop pour ne pas nuire à ma productivité, mon DPP passera bientôt dans les 4 chiffres. Bref, ça se stabilise. Je commence donc naturellement à penser à la prochaine étape, soit l’exportation.

Je n’en suis pas encore à la réflexion du qui et du comment. C’est le « quoi » qui m’intéresse. Qu’est-ce qui fait qu’une œuvre est exportable et une autre pas? Pour le moment, j’en aperçois trois.

 

Celui qui saute aux yeux : les chiffres de vente faramineux.

Je l’ai entendu plusieurs fois, et de différentes sources : la France ne s’intéresserait à un titre que s’il a dépassé le cap des 5000 copies vendues. La première manière est donc de dominer les palmarès suffisamment pour se faire remarquer et pour que le chiffre à lui-même devienne un argument de vente : « On en a vendu 10 000 au Québec, alors imaginez ce qu’il pourra faire chez vous ». C’est le cas d’Amos D’Aragon ou d’Aurélie Laflamme.

 

Celui qui n’est que légitime : la qualité exceptionnelle

Mais là, attention. Quand je dis exceptionnelle, je ne veux pas juste dire « bon ». On parle du genre de niveau que même les auteurs les plus doués n’atteignent que dans un livre par 10 ans. Il faut qu’en le lisant l’éditeur étranger soit obligé d’admettre ne pouvoir trouver une œuvre aussi merveilleuse dans son propre pays, ou même dans un autre. On se retrouve alors en compétition avec la planète entière, et considérant la qualité de ce qui se fait en Angleterre, mieux vaut manger ses croutes! C’est le cas de Toby Lolness, par exemple.

 

Celui qui me semble le plus atteignable : le concept original

Ça peut être une question de personnage (Frisson l’écureuil), de ton (Funestre destin des Baudelaire), de forme (Géronimo Stilton, ben oui!), de sujet (Adoptez un Glurp!) et de tout ce que vous voulez d’autre! L’unicité permet de traverser les frontières! Même si le livre n’est pas parfait, même s’il s’adresse à une niche et n’a pas fait des chiffres de vente faramineux, si l’idée est suffisamment originale, le livre a une chance de trouver preneur.

 

Je laisse tout ça mijoter, après tout, ce n’est probablement qu’en septembre que j’attaquerai de front cet épineux problème. En attendant, il me reste tout de même à remplir le calendrier de mes parutions 2014! À go, on écrit!

 

 

Bien utiliser la mort

Illustration de Sirrob01 sur openclipart.orgSujet joyeux ce matin, parlons de la mort! Mais non, pas de celle de vraies personnes! De celle des personnages!

Mais juste avant, un message d’intérêt publique:

Je serai au stand de la Courte Échelle (#11) au Salon du livre jeunesse de Longueuil mercredi et samedi de 10h midi. Venez faire un tour!!

La mort, donc. Dans Terrienne, de Jean-Claude Mourlevat, un personnage important meurt de manière complètement gratuite dans la première moitié du livre. « Pourquoi un tel choix de la part de l’auteur? » m’étais-je alors demandée. Ma réponse : « pour monter le niveau de risque ».

Comme de fait, la mort est le plus grand risque que courent nos personnages. Plus elle rôde, et plus le suspense et l’action prennent de l’importance. Si en plus, comme auteur, on prouve qu’on n’hésitera pas à aller jusqu’au bout, le lecteur craindra d’autant plus pour la survie des personnages restés derrière. Le plus bel exemple possible étant possiblement A Game of Throne dans lequel G.R.R. Martin n’a aucun scrupule à tuer des personnages, et pas juste des secondaires!

À l’inverse, si on l’utilise mal, les enjeux disparaissent. J’adorais la série Dragonships Of Vindras de Margaret Weis et Tracy Hickman, jusqu’à ce qu’un des personnages meurt… puis non finalement. Un cœur qui arrête de battre quelques secondes et se ravive sous les coups de poing du docteur (allô Lost!), c’est une chose. Mais les auteurs des Dragonships étaient allés trop loin dans cette supposition de mort. Le corps était bien là, et les rites funèbres avaient commencé. Voler cette mort au lecteur déjà en peine équivalait à dire : « ce personnage ne mourra jamais ». Et si de danger est écarté à jamais, à quoi bon lire le reste?

La Bande dessinée « Seul » a fait bien pire, je ne rentrerai pas dans les détails, mais je leur en veux encore!

Bref, assumez vos morts, ou ne tuez personne, mais de grâce, ne restez pas pris entre les deux!!!

 

Pourquoi les enfants, ados et jeunes adultes sauveraient le monde?

Le Wesley Crusher en questionJ’ai déjà touché au fait que les héros des livres jeunesse modernes sont rarement des adultes. Dans plusieurs livres, cela permet tout simplement de toucher des sujets plus près des lecteurs, comme la vie à l’école, la relation avec les parents et autres. C’est bien beau lorsque l’objet du livre est de gagner la coupe ou de trouver le garçon parfait pour le bal, mais lorsqu’il s’agit de changer le monde, comment justifier que quelqu’un sous la vingtaine réussisse là où ses aînés ont échoué?

Voyons d’abord l’exemple typique d’échec de justification. Tous les geeks connaissent l’irritation que peut causer l’utilisation d’un trop jeune pour sauver les fesses des adultes sous le nom « syndrome Wesley Crusher ». Dans un vaisseau remplis d’adultes entraînés professionnellement à explorer l’espace, l’ado était trop souvent, et sans raison, celui qui trouvait la solution au problème. Leur seule justification : « C’est un génie ». Pour une série qui se voulait sérieuse, c’était insupportable!

Dans les livres que j’ai lu dans la dernière année, j’ai rencontré trois très bonnes manières de justifier la capacité de la jeune génération à dépasser ses ainés. La première est de rendre le jeune protagoniste si connu qu’il devient un symbole derrière lequel les autres peuvent se regrouper. Par exemple, dans Hunger Game, Katniss pose un geste très public de défiance sociétale et gagne ainsi le support de toute une population. Soudainement, il devient possible qu’elle mène une révolution.

La deuxième : par la technologie. En effet, dans Pirate Cinema de Cory Doctorow, et Ready Player One de Ernest Cline, les ado-qui-changent-le-monde le font à partir des outils technologiques qu’ils utilisent bien mieux que les adultes. Les ados sont des natifs des technologies, desquels ils ont une grande compréhension, en plus de n’avoir aucun scrupule à les utiliser à des fins détournées (hacking).

Finalement, un moyen secondaire utilisé par les deux mêmes livres est la capacité de mobilisation de cette tranche de la population. Les ados ont beaucoup de temps libres, officiellement « rien à perdre », et sont constamment reliés les uns aux autres par les réseaux sociaux. S’il doit y avoir une manifestation monstre, le mot se passe rapidement, et les interpelés se libèrent sans problèmes.

Bref, notre meilleure d’une révolution (par exemple contre les armes aux États-Unis, on peut rêver!), ce serait qu’une vedette de type Justin Bieber s’acoquine à une jeune Hacker et organise un Flash Mob via Twitter!

Soit dit en passant, le personnage de Madame PerelPixy dans mes Victor Cordi est présente dans le premier cycle principalement pour justifier ce que réussira Victor dans le deuxième ! Je ne vous en dis pas plus, vous n’aurez qu’à les lire!

 

Hello, y’a quelqu’un?

Illustration de Angelo_gemmi prise sur openclipartLa semaine dernière, j’ai un peu déprimé. Ça m’arrive souvent après la fin d’un manuscrit. Lorsque je suis entre deux livres, mon cerveau trouve le temps de penser, et la première chose sur son agenda est souvent : comment vont mes livres déjà sortis? Il y a bien eu un ou deux palmarès de librairies indépendantes au mois de septembre, puis quelques critiques, mais sinon, c’est le vide complet. Mon imagination s’engouffre alors dans des « à quoi bon tout ce travail? » qui spiralent hors de contrôle.

Puis, pour je ne sais plus trop quelle raison, j’ai cherché Victor dans Nelligan, le catalogue des bibliothèques de la ville de Montréal. Et là, trois petits mots m’ont redonné le sourire.

« De retour le… ».

Non seulement la bibliothèque avait commandé un bon nombre de Victor Cordi, mais certains d’entre eux étaient sortis. J’avais là la preuve ultime que tout allait bien : quelqu’un sur l’île de Montréal était en train de lire mes livres.  Et soudainement, tout en vaut la peine, puisque le livre vit. Dans le fond, le nombre, on s’en fout.

Après m’être questionné des années sur le sens que devaient prendre les Salons du livre pour l’auteur, je venais de trouver la réponse. Comme les livres sortis en bibliothèques, ces événements nous permettent de réaliser que nous ne sommes pas vraiment seuls devant nos ordinateurs à nos tables de cuisine. Il y a en fait des centaines de personnes qui lisent par-dessus notre épaule… en différé.

Vivement le Salon du livre de Longueuil!

 

Post-Scriptum : Et juste comme je désespérais d’avoir des nouvelles de mon livre, il est apparu en dixième position du palmarès des meilleurs vendeurs jeunesse de la librairie Monet pour 2012! Yééééé!!!