Tous les articles par Annie Bacon

Le nouveau contact avec le lecteur

Image par Stellaris sur openclipart.orgDepuis quelques semaines, je reçois des messages de lecteurs, bibliothécaires et parents sur Facebook, et je trouve ça formidable!  « Quand sort le prochain livre? » « Vos livres sont très appréciés » et autres commentaires me remplissent de bonheur. Ils agissent comme autant d’indications que mon livre vit  à l’extérieur de ma tête et de mon ordi!

Étrangement, avec l’arrivée du numérique, certaines personnes se demandent ce qui adviendra de la dédicace. Plus je reçois de commentaires électroniques, moins je m’inquiète pour le sort de la dédicace! Elle sert à faciliter le contact entre auteur et lecteur, et, dans le fond, les médias sociaux font exactement la même chose! Les Salons du livre me serviront peut-être un jour à rencontrer en face à face mes amis-lecteurs rencontrés sur Facebook, comme ils me permettent de le faire avec mes amis-auteurs rencontrés virtuellement durant le reste de l’année. La vente de livre se fera alors tablette en main, en la passant dans le faisceau-caisse de ma maison d’édition, et je signerai des cartes postales de page couverture, que les lecteurs collectionneront et s’échangeront dans la cour d’école! « Attrapez-les tous » version littéraire! Ne serait-ce pas merveilleux?

En attendant, je vais de ce pas voir si mes auteurs préférés n’auraient pas une page Facebook à laquelle m’abonner. Qui sait, j’oserai peut-être même leur laisser un message!

De l’origine des idées et de mon admiration nouvelle pour Alan Snow

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Dans les classes, la question qu’il m’est le plus difficile de répondre, c’est « d’où te viennent tes idées ». Les idées sont des choses qui jaillissent, sans mécanique précise et sans recette secrète pour les faire mousser. Impossible de décrire le processus; un peu comme les souris d’Aristote, c’est de la « génération spontanée ». En fait, la seule bonne réponse entendue à ce sujet était celle de Stéphane Dompierre à l’époque où il était parrain du concours d’écriture de Radio-Canada : « Si tu es obligé de poser la question, c’est que tu n’es pas un auteur » (réponse qui, de toute évidence, ne m’est d’aucune utilité dans les écoles, puisque un peu trop bête-et-méchante pour mon public!).

Bref, je suis une génératrice d’idée, je n’en manque jamais, et je m’incline rarement devant l’imagination des autres. Devant leur verve, souvent, leurs talents de conteurs, parfois, mais au jeu de l’imagination, je ne crains pas grand monde! Lewis Carol, Roald Dahl, Claude Ponti, la liste est courte. Et voilà que la semaine dernière, un nom s’y est ajouté : Alan Snow.

ScreenHunter_01 May. 26 07.47Il est l’auteur des Chroniques de Pont-aux-rats, Ratbridge Chronicles de son nom anglophone original, et il a créé un univers tout à fait original! Des bricoleurs simples d’esprit s’y promènent dans des boites en carton, des braconniers organisent des chasses à court pour capturer des fromages sauvages, et les pirates se recyclent en buandiers offrant livraison à domicile. Chaque personnage est un petit bijou d’inventivité dans cet univers urbain aux facettes multiples.

Cerise sur le gâteau, Alan Snow illustre lui-même le tout, non, mais, c’est pas possible autant de talent dans une seule personne!

Je conseille donc ce livre à tous! Pour les jeunes lecteurs, vous pouvez feuilleter le premier chapitre pour voir le ratio texte-images, je le recommanderais personnellement à de bons lecteurs de 8 ans qui sont tannés de Géronimo.

Note : Si l’épaisseur du premier tome vous fait sourciller, c’est que l’édition française regroupe les quatre premiers livres en un seul recueil, ce qui transforme le tout en belle grosse brique!

De listes, de prix et du syndrome de l’imposteur!

illustration de Mirek 2 pour openclipartDeux bonnes nouvelles de suite! Est-ce que je peux vous avouer que je passe un très, très bon mois de mai!

La liste préliminaire des Prix des Libraires est sortie la semaine dernière et devinez qui se retrouve dans la catégorie Québec 5 à 11 ans ? Eh oui! Mon Victor!!!! J’en ai été excitée toute la semaine!

En plus, j’y suis listée en compagnie de grandes dames de la littérature jeunesse (et même de la littérature tout court) : Dominique Demers, Élisabeth Vonarburg et Lili Chartrand ! Quelles pointures!

Il y avait justement un article sur le fait de gagner un prix dans le dernier Lurelu. Le verdict de tous les anciens lauréats était le même : le plus gros avantage est que ça éloigne le syndrome de l’imposteur pour quelque temps!  C’est comme une grosse tape dans le dos qui fait fuir les doutes en te disant : ça va, tu es à ta place, tu fais du bon boulot!

Ça ne peut certainement pas nuire côté visibilité et côté crédibilité pour les ventes tant locales qu’à l’international non plus! Et comme je m’enligne pour une très longue série avec Victor, le moindre petit coup de pouce pour faire découvrir la série au plus de lecteurs possible est le bienvenu!

La prochaine étape sera le choix des nominés officiels, mais je dois vous avouer que cette simple présence en liste préliminaire me comble déjà de joie!

On se croise tout de même les doigts pour la suite!

Un magazine sur mesure!

illustration de Jammi Evil sur OpenclipartLorsque la relationniste de presse de la Courte Échelle m’a envoyé un courriel pour me dire qu’un magazine québécois désirait faire une entrevue de moi pour mes Victor Cordi, j’étais emballée! Les médias parlent lu le nom du magazine, j’ai vraiment jubilé! Le Coup de Pouce? Non! L’Actualité? Pffff! Le bibliothécaire futé? Ça n’existe même pas!

Mais non! C’est bien mieux que tout ça!

Petit roulement de tambour :

Les débrouillards!

Et pas n’importe laquelle, l’édition Juillet-Août, qui restera en kiosque tout l’été! J’en suis toute excitée car c’est le meilleur magazine possible pour mes Victor! Il s’adresse aux 9-11 ans, exactement le public de mes livres, et est lu par les garçons autant que les filles, encore une fois comme ma série. C’est un des rares médias qui se dirige directement dans les mains de mes lecteurs plutôt que dans celle des passeurs (parents, libraires, professeurs, etc).

Je vous en reparle lorsqu’il sera en kiosque!

Les débrouillards

Plagiat, air du temps, asymptotes et désespoir

Illustration de Merlin2525 sur openclipart.orgIl y a les grands cas connus (Robinson!) et donc de grandes preuves que ça existe, mais le plagiat ne fait pas partie de mes démons personnels. Je ne m’envoie pas mes manuscrits par la poste et ne m’empêche pas de raconter mes histoires et mes idées à mes amis. Je reste (naïvement, peut-être) convaincue que le plagiat reste marginal et garde une grande confiance en la bonté et la décence humaine.

Même lorsque mise devant des preuves assez tangibles de vol de mes idées, je laisse un bénéfice du doute. Je crois au hasard, aux coïncidences, et surtout à l’air du temps qui fait que les idées peuvent jaillir dans la tête de plusieurs créateurs en même temps.

Je ne crains pas le plagiat, mais je crains l’air du temps!

Je l’ai vécu il y a quelques années, alors que, six mois après avoir terminé un manuscrit d’album, j’ai vu ma fin, originale et émouvante, défiler devant mes yeux sur le grand écran dans Toys Story 3. Le manuscrit n’est pas complètement foutu pour autant, mais il a perdu de sa force. Tout manuscrit non-publié est à la merci d’une situation similaire.

Mon angoisse n’est jamais aussi forte qu’entre le moment où un manuscrit est terminé et sa publication. Et plus ce moment est long, plus je m’inquiète.

J’ai appris cette semaine que mon album pour Boomerang, écrit à l’été 2011, serait retardé jusqu’en 2014, en répercussion de la faillite de DLM.  L’attente m’avait déjà parue interminable jusqu’au printemps 2013, première date prévue. Je m’étais faite à l’idée pour septembre 2013, deuxième date prévue, puisque la raison du retard, soit que les vendeurs désiraient ce titre pour la rentrée littéraire, me semblait plutôt encourageante. Mais là… 2014, sans même une date précise à la clé!

Je suis dans tous mes états!

Les chances que personne n’exploite un univers semblable à celui de mon livre tendent de plus en plus vers le zéro. Je glisse sur  l’asymptote du désespoir!

Le monde à l’envers

Quelque chose d’étrange est en train de se produire avec la rédaction du cinquième Victor Cordi : je suis en train de bâtir mon monde. Quoi? Ce n’était pas déjà fait? Me demanderez-vous? Oui, non, un peu!

En fait, jusqu’ici, Exégor était comme un décor de Théâtre. J’avais bâti uniquement les morceaux dont j’avais besoins, ceux que le public verrait. À l’arrière des décors ne se trouvait que la brume, sorte de « to be completed » attendant son heure.

Et c’est seulement la semaine dernière, 4 livres et demi plus tard, qu’Exégor prend enfin forme. La semaine dernière, par exemple, j’en ai tracé une première tentative de carte, ci –dessous.

Ébauche de carte d'Exégor

J’ai aussi précisé la situation géopolitique et inventé leur calendrier. Dans les prochaines semaines, je vais probablement lister les différents peuples qui y vivent. Finalement, j’aurai besoins d’un système économique avant la fin du printemps.

J’ai toujours cru que les auteurs commençaient par cette étape, mais je réalise que le monde se bâtit très bien à l’envers. Je ramasse les bribes déjà plantées au cours du premier cycle d’histoire et n’ai qu’à en nouer les ficelles pour que le tout soit cohérent.

Le pire, c’est que je m’amuse comme une petite folle! Je suis un anthropologue à la bibliothèque des cigales, mon imagination prend son pied!

Reste à voir si le lecteur prendra le sien!

 

Les secrets de Victor #1 : tout le monde tout nu!

Je réalise en parlant avec les élèves lors des animations scolaires que la création d’un livre regorge de petites anecdotes qui ressurgissent au fil des conversations. Dans « les secrets de Victor », je vous dévoile donc les dessous de certains passages de ces livres, et le terme est particulièrement bien choisi pour celui-ci, comme vous pourrez le constater en continuant la lecture du billet!

Dans le tome 3 de Victor Cordi, notre jeune héros est sous la douche, et profite d’un moment d’inattention de son gardien pour prendre la fuite. À première vue, ça semblait une scène toute simple à écrire! Le gardien n’y est plus, Victor s’élance et fuit dans les corridors du château. Ce n’est qu’en me relisant que j’ai réalisé que si je n’ajoutais aucune mention particulière, il se retrouvait, en toute logique, nu comme un ver pour une grande partie du reste de l’aventure!

Le pire, c’est que, en une dizaine de livres, c’est la troisième fois que la situation m’arrive! Dans  L’odyssée aquatique de X tout commence dans le bain, et dans le Terra Incognita : Le vol des scarpassons, un des personnages se baigne en costume d’Adam dans une rivière lorsqu’il entend un cri qui le pousse à s’enfoncer dans la jungle. Dans les deux cas, comme pour Victor, le premier jet de manuscrit les envoyait vers l’aventure complètement dévêtus!

Dans les trois cas, de simples ajouts me permirent de sauvegarder la décence de mes héros! Et c’est ainsi que, pour Victor, vous trouverez dans Le secret du Machiavélicon, tout en bas de la page 83, la phrase suivante : « Il sort de l’eau, attrape son jeans sale, et se rue vers le corridor ». Il va sans dire que le milieu de la phrase ne se trouvait pas dans la version 1.0!

*Victor sortant de la douche, Illustration Mathieu Benoit

Le troisième Victor: Le secret du Machiavélicon

ScreenHunter_01 Mar. 28 08.04Il est sorti!

Il est partout!

Voici Victor Cordi Cycle 1, Livre 3 : Le secret du Machiavélicon!

Le Grand Machiavélicon a placé des alarmes sur tous les passages entre notre monde et Exégor, et Victor ose retraverser… pour terminer un devoir avant que la cloche ne sonne! Comment notre héros se sortira-t-il de ce bourbier? Qui est l’énigmatique prisonnier enfermé au sous-sol du repaire du mage? Laquelle des deux têtes de l’oiseau moqueur est la plus terrifiante? Et surtout… que ferait le Capitaine Carbone dans une pareille situation? Tout ça et encore plus, vrai comme je te virgole, mon placo!

Vous pouvez même l’admirer, l’acheter, le télécharger ou simplement le feuilleter sur RueDesLibraires.org et dans toutes les librairies classiques et numériques!

 

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Résolution en retard!

Note avant de commencer : Je serai au Salon du livre de Québec cette semaine!
Venez me voir! (première listée en haut)

Ma résolution, maintenant.

Tout est de la faute à Laurence Ardouin (Ne manquez pas sa série « Les mondes de Noum chez Bayard en septembre!)  On discutait de bouts le gras, et elle a posé le doigt sur une de mes plus grandes fautes et faiblesses comme auteure jeunesse francophone par cette simple question : « Lis-tu toujours en anglais ? ». La réponse honteuse : oui! Huit ans après avoir décidé d’écrire en français, je lis toujours principalement en anglais.

Je suis convaincue qu’on n’a pas besoins de lire tout court pour être auteur, j’en ai connu quelques exemples flagrants. En même temps, il est certain que de m’abreuver de la plume des autres ne me ferait pas de tort! Et comme ma résolution 2011 de lire plus de romans avait été un grand succès, j’y vais d’une résolution 2013-prise-en-avril :

– Ne jamais lire deux livres en anglais de suite.

Ben quoi? Vous vous attendiez à ce que j’abandonne entièrement la langue de Shakespeare? Alors qu’il y a un nouveau Robin Hobb qui sort bientôt? Soyons réalistes!

Tout de même, avec cette règle, je m’assure qu’au moins 50% de mes lectures seront francophones!

Deux aides pratiques dans cette nouvelle aventure : le nouveau magasin canadien de Kindle, qui a décuplé l’offre francophone sur ma liseuse (même si j’attends toujours Métal Mélodie, le coup de la girafe et le troisième Mathieu Hidalf) ainsi que Babelio, auquel je me suis prestement abonnée. D’ailleurs, si vous en êtes, ajoutez-moi comme amie, je n’ai pas encore compris comment le faire moi-même!

Pour ceux qui me suivent sur Facebook ou Twitter, attendez-vous également à voir apparaître des mini-critiques de ce que j’ai lu, histoire d’aider le bouche à oreille de ce qui m’a plu!

Finalement, je suis avide de recommandations! N’hésitez pas, dans le jeunesse comme dans l’adulte, je suis à la recherche de mon prochain nouvel auteur préféré  !

 

Couverture du troisième Victor Cordi et retour du premier en librairie

 

Il ne reste que quelques copies du premier Victor Cordi disséminées à travers la province, les 5000 copies au prix de lancement étant partis comme des petits pains chauds! Courte Échelle profite de la sortie du troisième tome pour réimprimer le premier, cette fois-ci au prix régulier. Le tome 3 et les nouveaux tomes 1 seront disponibles à partir du 10 avril, soit juste à temps pour le Salon du livre de Québec!

Pour patienter, voici la page couverture du troisième Tome : Le secret du Machiavélicon.

Illustrations, comme toujours, de Mathieu Benoit!

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