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Pour en finir avec le mythe de la bibliothèque rose

 

Photo prise sur un test Babelio sur lequel j'ai eut un score abyssal!Si vous demandez à n’importe quel individu de ma génération quels romans il se souvient avoir lu entre 7 et 10 ans, il y a de fortes chances que ceux de la bibliothèque rose soient mentionnés avec beaucoup de nostalgie. Je fais absolument partie du lot.

Par curiosité, cette semaine, je suis allée faire un tour du côté du site web de cette mythique collection jeunesse. Consternation!

On y retrouve les choses suivantes…

  •  – Et finalement, signe certain que l’apocalypse n’est pas loin, des livres tirés d’ÉMISSIONS DE TÉLÉRÉALITÉ! (Danse avec les stars, The Voice)

 

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Bref, la fine fleur de la littérature jeunesse! Et ne croyez pas que c’est mieux du côté de la bibliothèque verte (qui, soit dit en passant, est désormais dédiée aux garçon plutôt qu’aux lecteurs plus avancés)! On y retrouve exactement les mêmes catégories, jeux vidéos en plus! À preuve:

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Le pire, c’est que, quand on y pense bien, ce n’était pas vraiment mieux à notre époque! Les livres de la Bibliothèque Rose qu’on lisait alors étaient en fait surtout des traductions (Oui-Oui, Le club des 5) et des vieilleries (La comtesse de Ségur, ne vous déplaise!), d’ailleurs encore tous disponibles avec couverture moderne.

Bref, le prochain qui ose me dire que la littérature jeunesse, c’était mieux avant, je lui conseille d’oublier la Bibliothèque Rose, et l’envoie lire Le chagrin du roi mort  à  la place! Je viens moi-même de le terminer. Ça, c’est de la grande littérature jeunesse!

 

La guerre, c’est pas une raison pour se faire mal!

image de Lucubrate sur openclipart.orgEn entrant les corrections de direction littéraire de mon T.6 de Victor Cordi, j’ai réalisé que je m’étais aventuré sur un terrain glissant avec le deuxième cycle des aventures de mon héros. Si le premier cycle tournait autour de la grand-mère de Victor, le deuxième, lui traite d’une invasion territoriale. Victor revient à Exégor après quelques mois d’absence (2 ans et demi à Exégor), et se retrouve en territoire occupé.

Vous pouvez imaginer la suite : résistance, maquis, rébellion, bref, c’est la guerre, et Victor y participe. Le problème vient justement de cette participation. À quel point est-ce qu’un héros de 13 ans dans un roman pour les 9+ peut-il se battre? À partir de combien d’ennemis « assommés » est-ce que le combat cesse d’être crédible?

Devrais-je lui rougir les mains? Surtout en sachant que mon plan à long terme contient une humanisation de l’ennemi? Est-ce que le hors champ et le non-dit suffiront à rendre cette guerre crédible et dangereuse sans trahir les idéaux que j’ai pour mes héros?

Bref, je funambulise! Je pense m’en être bien tirée pour cette deuxième version de tome 6, mais le cycle en comptera 4… est-ce que je réussirai à maintenir le cap pour autant de pages?

Des bons livres de guerre pour les 9-11 à me conseiller?

5 qualités discrètes du Royaume de Lénacie

Lenacie_Page_1_Image_0001Je ne me contente pas d’écrire du jeunesse, j’en lis également beaucoup! Si je prends certains ouvrages par curiosité professionnelle, il arrive que j’embarque tant dans l’histoire que je ne peux m’empêcher de lire la suite! Ça m’était arrivé avec les Amos Daragon, avec les Mathieu Hidalf, et dans les derniers mois, avec le Royaume de Lénacie de Priska Poirier.

Je n’en suis qu’au tome 4, mais j’avais malgré tout envie de parler aujourd’hui de certaines des qualités subtiles de cette série. Je ne vous parlerai donc pas de l’action, des personnages ou de la plume de l’auteure, mais bien de petits détails plus discrets qui m’ont séduite.

1- Le souci du détail dans la création de l’univers
C’est d’après moi la plus grande force du royaume de Lénacie. Le monde sous-marin créé par Priska Poirier a été pensé en long et en large : système politique, modes de vie, nourriture, habillement, décoration, rien n’a été laissé au hasard. Cela donne aux sirènes une grande crédibilité.

2- Le mélange de mythologie classique et de pure invention
Dans la création de cet univers, Priska Poirier utilise les notions déjà connues sur les sirènes et les intègre à son univers en juste dosage. On en vient, en fait, à douter nous même de ce qui est emprunté au mythe classique et ce qui a été inventé par l’auteur. Quelques répliques bien placées par le personnage principal permettent aussi des clins d’œil lorsqu’un cliché de sirène est introduit, comme si l’auteur nous avouait : je sais que c’est un cliché, mais j’y ai bien réfléchi, et je pense que c’est un incontournable.

3- Des justifications importantes
Au tout début du premier tome, les parents de l’héroïne entendent en boucle des incantations dans leur tête. En première lecture, on aurait pu croire qu’il s’agissait là d’un détail inutile, mais à bien y réfléchir, on réalise que sans cette hypnosuggestion, il aurait été très difficile de croire que ces parents protecteurs laisseraient partir leur fille tout un été avec des étrangers.

4- Des décisions hors des sentiers battus (Spoiler Alert!!)
Dans la plupart des livres jeunesse, lorsque le héros a un secret (superpouvoir, ami extra-terrestre, *tousse* clé qui permet d’aller dans un autre monde), il garde le tout pour lui. La non-découverte par les parents devient même bien souvent un enjeu qui permet d’ajouter de la tension. Au contraire, l’héroïne de Lénacie avoue à ses parents être une sirène en leur montrant ses écailles et sa queue. À bien y réfléchir, le geste de l’héroïne fait beaucoup de sens, autant pour l’histoire elle-même que pour la crédibilité des agissements de l’ado.

5- Un peu de retenue du côté romance!
C’est si rare dans un livre étiqueté « Jeune Adulte »! Un premier tome entier se passe sans que l’héroïne ait de pensées romantiques! Qu’est-ce que ça fait du bien! Évidemment, un prétendant finira par poindre à l’horizon (Tome 2), mais vu l’omniprésence de telles considérations dans les autres livres mettant une jeune fille en vedette, ça fait beaucoup, beaucoup de bien!

 

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Je n’ai pas encore jeté un coup d’œil du côté de Seconde Terre, la nouvelle série de l’auteure, mais si elle ne contient que la moitié des qualités du Royaume de Lénacie, c’est une série qui vaudra le détour!!

 

 

 

 

 

 

Pourquoi faire partie d’une association?

Illustration de ryanlerch prise sur Openclipart.orgAlors que je venais tout juste de joindre le C.A. de l’AEQJ (Association des Écrivains Québécois pour la Jeunesse), une amie m’a demandé à quoi cela lui servirait d’en être membre. Je dois avouer avoir été à l’époque bien embêtée de lui répondre.

Voilà maintenant six mois que je travaille au sein de l’association, et j’ai désormais tout un bouquet de raisons à lui offrir!

Pour permettre l’élaboration des projets qui bénéficient à tous
Comme vous le savez, un de mes projets avec l’association est de monter un label identifiant les livres québécois. Si je montais un tel projet toute seule dans mon sous-sol, mes chances de réussites seraient minces, mais lorsque je contacte les gens au nom de l’AEQJ, les portes s’ouvrent! La semaine dernière, en compagnie de notre présidente, j’ai pu m’asseoir avec les présidents de l’UNEQ (Union des Écrivaines et des Écrivains Québécois)  et d’Illustration Québec pour faire avancer le tout. Aussi, nous tenterons d’aller chercher une subvention exclusivement accessible aux associations pour sa réalisation.

Pour la visibilité
Avec l’aide de Corinne de Vailly, nous avons mis sur pied une grande coopérative de visibilité avec plus d’une trentaine d’auteurs sur Facebook. Les participants y inscrivent leurs livres, et tous en diffusent la couverture et la description à une date précise. À chaque fois, les personnes rejointes se comptent dans les milliers, et le nombre ne fait qu’augmenter au fur et à mesure que d’autres auteurs se joignent à nous.

Bon, nos plans de promotion au salon du livre de Longueuil sont tombés à l’eau, mais nous ne manquons pas d’idée, et nous nous reprendrons en grande l’année prochaine!

Pour l’information et le réseautage
L’association garde ses membres informés de tout ce qui est opportunités d’animations, de bourses, de résidences et autres en envoyant l’information pertinente directement par courriel. On peut aussi poser ses questions aux autres auteurs lors d’événements comme les diners de l’AEQJ organisés lors de Salon du livre. Finalement, il y a la page Facebook,  mais il y a aussi un groupe exclusif aux membres sur lequel on peut échanger et partager avec nos pairs. D’ailleurs, il ne faut être surpris, lorsqu’on y pose une question, d’avoir le droit à une réponse de Robert Soulière lui-même!

Pour appuyer des causes même quand on n’en a pas le temps
L’affaire Philippe Béha, l’affaire Caillou, régulièrement des causes impliquant des auteurs jeunesses défraient les manchettes et nous font réagir. Assis seul devant notre ordinateur, on se demande alors ce que l’on pourrait bien faire pour aider. En étant membre de l’association, vous faites déjà votre part! Peut-être que, de manière personnelle, vous n’avez pas le temps de vous impliquer, ou que la manifestation à lieux à des kilomètres et des kilomètres de chez vous. L’AEQJ vous y représentera. Et la journée où c’est vous-même qui serai au cœur du scandale, quelle ne sera pas votre joie de nous avoir à vos côtés!

Pour la crédibilité de notre métier
On le sait, la littérature jeunesse se fait souvent maltraiter. On la traite de « sous-littérature », de « inutile » et bien d’autre épithète par des adultes pensant qu’il ne s’est rien écrit de bon après l’île au trésor. L’association est là pour leur rappeler la richesse et la diversité de la production Québécoise, mais aussi pour rappeler à tous qu’auteur jeunesse n’est pas qu’un petit passe-temps futile, mais bien un métier en bonne et due forme.

Et finalement, pour les animations
Lorsque je me suis moi-même posé la question « devrais-je m’inscrire comme membre de l’AEQJ ? », un ami m’avait expliqué qu’en m’inscrivant j’aurais de bonnes chances d’obtenir une animation dont le cachet couvrirait amplement mes frais d’adhésion. Il avait raison, puisqu’à ma première année, j’ai fait, grâce à l’AEQJ, une animation en bibliothèque (250$) alors qu’à la deuxième, j’ai participé à un festival littéraire s’étalant sur plusieurs journées (+ de 1000$). En effet, l’Association va chercher des partenariats et des subventions qui ne seraient pas disponibles aux particuliers, et dont elle fait bénéficier ses membres.

L’argument monétaire est valable, mais à relire tous les autres, je dirais aujourd’hui que c’est bien le moindre du lot.

À quoi ça ressemble, de la direction littéraire?

Ces temps-ci, je suis dans la direction littéraire de Victor Cordi Tome 6. La direction littéraire vient toujours en deux morceaux : d’abord un rapport général de lecture qui donne une appréciation des forces, et une liste des faiblesses narratives à corriger, puis des commentaires à même le texte.

Cette fois-ci, le rapport général commençait comme ceci :

C’est un super tome qui entame bien le nouveau cycle ! Ta structure est excellente et le récit recèle de personnages et de détails originaux (…) Ainsi, le travail de réécriture sera essentiellement du peaufinage…

On aurait donc pu s’attendre à une direction littéraire légère pour la suite, non? Ce serait là bien mal connaître Courte Échelle! Ils ne laissent pas la moindre petite imperfection passer! Voici donc à quoi ressemble mon manuscrit en ce moment :

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Les petites boîtes bleues du côté gauche? Des commentaires de choses à changer. Honnêtement, on trouve rarement plus d’une phrase de suite épargnée! Ça dit quoi plus exactement? Je vous laisse regarder le tout de plus près, voici ceux d’une demi-page environ :

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Vous avez lu le dernier? Eh oui, il y a aussi, dans cette mare de demandes de changements, quelques commentaires positifs!

Reste tout de même qu’après trois jours de travail, je n’en suis même pas au tiers! Mais au fur et à mesure que j’avance, j’ai l’impression que mon manuscrit s’améliore. À chaque fois, la direction littéraire me pousse jusqu’au bout de mes capacités, et m’aide à produire un manuscrit dont je suis véritablement fière. Je ne m’en passerais plus.

Profitez-en pour lire ou relire également le billet : La direction littéraire en 12 émotions

 

 

Des petits bouts de livre en tête

rowling_spreadsheet-565x404_6Quand j’ai écrit la série Terra incognita, j’avais un peu le concept du club des 5 en tête : des livres séparés, offrant chacun une bonne histoire, à lire tout à fait dans le désordre. Je pensais à l’époque être incapable d’écrire une série plus « épique », donc où la trame est étalée sur plusieurs livres. Je m’inclinais devant les JK Rowling et JRR Martin de ce monde, capable d’étaler leurs trames sur plusieurs livres.

Puis, il y a eu Victor Cordi.

Quand Victor m’est arrivé en tête, il est arrivé avec tout un bagage! Avant même d’avoir écrit le premier tome, je connaissais déjà les grandes lignes des quatre premiers tomes, et l’orientation générale du deuxième cycle.

Au fil de l’écriture, les trames se précisent, se complexifient. Il m’est arrivé plusieurs fois, alors que je menais de front les corrections d’un tome et l’écriture du suivant, je modifier quelques détails du manuscrit presque terminé pour y attacher certains fils nouvellement inventés. Il m’est arrivé aussi de faire référence à des événements d’un tome ultérieur qui avait pourtant été écrit sans arrière-pensées aucunes.

Bref, les grandes lignes me sont connues, mais le détail se tisse au fur et à mesure alors que le lecteur aura l’impression que tout était prévu depuis le début!

J’ai déjà en tête des scènes du tome 8, du tome 12, et même la grande scène finale de la série! Mais demandez-moi de vous décrire mon plan pour le tome 7, que me m’apprête à attaquer d’ici un mois, et je ne pourrai vous en décrire plus que 2-3 chapitres.

Mon cerveau est un papillon! Il voltige d’un tome à l’autre sans aucune considération pour ma chronologie d’écriture. J’ai souvent le début et la fin d’un manuscrit en tête, parfois aussi une scène unique au beau milieu, mais ce n’est que la semaine avant d’attaquer l’écriture d’un tome que son plan s’élabore véritablement.

C’est ce qui fait qu’écrire une série épique n’est pas si compliqué que je l’avais cru finalement. Les grandes lignes tiennent sur une page, et ce n’est qu’au fil du temps que chaque ligne se développera à son tour en une page de notes.

Avant d’aller fureter ailleurs, prenez quelques secondes pour cliquer sur l’image, en haut à droite, puis recliquez à nouveau pour la version hyper-agrandie. Elle serait supposément un plan d’intrigue de JK Rowling! Je dois avouer ne pas être encore rendue à ce niveau de prise de notes!

Couverture du 5e Victor Cordi

Le printemps arrive! La preuve, Sophielit a sorti sa liste des livres les plus attendus pour cette saison. Et parmi eux… Un nouveau Victor Cordi! Pour l’occasion, je vous dévoile la couverture de ce tome 5. Vous remarquerez qu’elle est à la fois similaire et très différente des autres! C’est Lenta-Oh qui pose en vedette de ce hors série qui fait le pont entre le premier et le second cycle. Moins de Victor, plus d’Exégor alors que remplirai certains trous laissés sans réponse des quatre premiers livre, tout en installant la nouvelle aventure épique qui attend Victor pour les quatre prochains!

Je vous en parle un peu plus lors de sa sortie, soit à la mi-mars, mais en attendant, délectez-vous de la couverture!

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Résolution 2014 : partager mon appréciation

image de Nicubunu prise sur openclipart.orgNous sommes toujours en janvier, il n’est pas trop tard pour une bonne vieille résolution de l’année. Tout d’abord, un retour sur celle de l’année dernière : soit de lire plus de livres en français, et je dois avouer que c’est un grand succès! Je viens d’ailleurs de terminer Le plus petit baiser jamais recensé de Mathias Malzieu pour lequel j’ai eu un coup de foudre littéraire complet. Je vous le recommande donc, surtout si, comme moi, vous avez aimé l’Écume des jours de Vian.

Ce qui m’apporte à ma résolution de cette année! Artiste (et pas juste auteur) est un sale métier. Parfois, du très bon travail ne rencontre pas la reconnaissance qu’il mérite. Parfois, nous passons des jours et des jours seuls avec notre travail, à se demander si ça en vaut la peine. La chanson « Auteur compositeur interprète semi-professionnel » de 3 gars su’l sofa est un bel exemple de ce chemin de croix. (cliquez ici, puis sur le petit triangle à côté de 3:37 pour l’entendre)

Évidemment, il y a également de grands plaisirs à ce métier, et, pour l’avoir vécu moi-même à quelques reprises cette année, le plus grand est la reconnaissance de notre public. Un simple petit mot reçu sur Facebook d’une personne que l’on ne connait pas, et notre cœur s’emballe! Soudainement tous les efforts en valent la peine et le syndrome de l’imposteur s’éloigne pour quelques jours! Peu importe les ventes, il y a au moins une personne « out there » que l’on a réussi à toucher avec notre travail. Et soudainement, nous faisons le plus beau métier du monde.

Ma résolution tient donc en deux points :

  • 1-      Partager plus souvent mes coups de cœur, histoire de participer à ce bouche-à-oreille si important en l’absence de couverture média. J’ai déjà commencé sur Facebook, mais désormais, plusieurs de mes billets de blogue comporteront également quelques mentions de choses que j’ai aimées cette semaine-là.
  • 2-      Écrire moi-même des mots sur Facebook aux artistes de tout acabit (auteurs, chanteurs, designers, etc.) dont j’aime le travail, histoire de leur faire part de mon appréciation.

Je commencerai cette semaine même en écrivant aux 3 gars su’l sofa déjà mentionné plus haut dans le billet. Leur dernier album, Couteau Bongo, est une merveille d’humour et d’intelligence, je le recommande fortement à tout le monde!

 

Palmarès et bibliodiversité

1004965_10151864084075684_296274619_nÉnorme surprise hier : la librairie Monet a sorti son palmarès annuel de meilleurs vendeurs jeunesse, et le premier tome de ma série Victor Cordi, soit l’Anomalie maléfique, a l’honneur d’en occuper la première place. J’en suis, évidemment, folle de joie… mais également stupéfaite!

Le fait est que Victor n’a jamais fait aucun, je dis bien aucun des deux gros palmarès, soit ceux d’Archambault et de Renaud-Bray. Pas même une petite apparition en 20e place le temps d’une minuscule semaine. Du côté de Renaud-Bray, ce n’est d’ailleurs pas près d’arriver, puisque ce titre est absent de la moitié des succursales, et ce, depuis déjà de nombreux mois.

Comment donc un titre peut-il être meilleur vendeur de l’année dans une librairie, et « Missing in action » dans l’autre? Parce que les libraires choisissent les titres qu’ils commandent, recommandent, mettent de l’avant ou abandonnent.  Ces choix sont critiques sur les chiffres de vente d’un titre et diffèrent énormément d’une librairie à l’autre. La présence de Victor Cordi en tête du palmarès de la librairie Monet est un peu une preuve de la fameuse « bibliodiversité » dont parle souvent les défenseurs du prix unique du livre.

Deux autres différences qui m’ont frappée entre le palmarès annuel de Monet et ceux hebdomadaires des deux grosses chaines québécoises:

  • Absence de YA chez Monet
  • Léa Olivier, Hunger Games, C’est la faute à Carey Price, Divergence et autres titres considérés « jeunes adultes » dominent les palmarès des gros joueurs à un point tel que les livres pour les moins de 12 ans n’y apparaissent qu’en proportions sous les 20%. Ces titres étant totalement absents de celui de Monet, je ne peux conclure qu’une chose : ils ont leur catégorie bien à eux et n’ont pas été compilés sous « jeunesse ». J’aime bien cette exclusion, ça laisse de la place aux titres pour les élèves du primaire.
  • La provenance des livres 
  • En proportion, on trouve habituellement environ 50% de livre étranger vs livres québécois dans les palmarès des gros joueurs. Pour Monet, un seul titre non québécois* (le journal d’un dégonflé : carrément claustro) apparaît dans le « top 10 ». Impressionnant, non?

 

*Note : Pour Frisson l’écureuil chez Scholastic, il est écrit par une Montréalaise (Mélanie Watt), et je me fais donc un plaisir de le considérer comme Québécois!