Tous les articles par Annie Bacon

Ma petite révolution

Éditeur d'Achille TalonIl est une page dans les livres dont je rêve depuis longtemps. Une page qui permettrait une toute petite avancée dans l’industrie, qui donnerait une chance de plus aux auteurs, et qui, si tout le monde s’y mettait, serait également une chance de plus pour les éditeurs.

J’ai nommé : la page des « autres publications »

C’est quelque chose que j’avais déjà remarqué dans les bandes dessinées européennes. Ces livres ont une page sur laquelle sont listées les autres publications du scénariste et de l’illustrateur, toute maison d’édition confondue!

Depuis le début de ma carrière, j’ai donc demandé systématiquement à tous mes éditeurs l’ajout de cette page. Et systématiquement, ils ont dit non, sous prétexte que ça serait faire de la publicité à leurs concurrents. C’est une vision très limitée des choses! Dans les faits, ça fait de la publicité pour l’auteur de la maison, et si tous les éditeurs québécois s’y mettaient, la publicité deviendrait réciproque, et c’est toute l’industrie qui s’en sortirait gagnante. Après tout, ne sommes-nous pas bien plus en compétition avec les publications étrangères et, de manière indirecte, avec les jeux vidéos que les uns envers les autres?
Après des années de refus, j’ai finalement un éditeur qui a dit oui! Ça devrait d’ailleurs être leur slogan : Druide, l’éditeur qui dit oui.

Autres publicationsLa page dont je rêve se retrouve donc dans le gardien des soirs de bridge tome 1 : Sous le divan. Elle est toute simple, elle ne coûte rien de plus, mais elle pourrait être le début d’une petite révolution dans l’industrie puisque désormais, à chaque « non » que je rencontre, je pourrai montrer un précédent, une réciprocité possible.

J’encourage tous les auteurs qui lisent ce blogue à faire la même chose : demandez-la, cette page! Elle est tout à votre aventage, et, avouons-le, à l’aventage des lecteurs, aussi!  Peut-être qu’à force d’entendre la requête, les éditeurs se laisseront convaincre.

 

Les influences derrière Sous le divan

sous le divanCeci est le dernier billet du dévoilement progressif du Gardien des soirs de bridge. La prochaine fois que je vous en parlerai, ce sera pour annoncer son arrivée en librairie.

thebigyearSous le divan as deux influences. La première est le film « The big Year » qui parle d’un concours d’observation d’oiseaux. La game designer que je suis avait été très impressionnée par ce concours dans lequel il était si facile de tricher. Les participants inscrivaient sur des fiches les différents types d’oiseaux rencontrés, et celui qui en avait rencontré le plus à la fin de l’année gagnait. Aucun arbitre ne validait les entrées. Bien souvent, lors de ces observations, le participant était seul. C’est à cause de ce film que l’enjeu des livres le Gardien des soirs de bridge est devenu un grand concours d’observation de Pestioles.

bongrosgeantLa deuxième influence est Roald Dahl. Ce grand auteur jeunesse britannique a beaucoup marqué mon enfance. Avec le livre Le bon gros géant, surtout, mais également avec ses sorcières et avec Mathilda. Ses livres sont des classiques qui ne vieillissent pas et plusieurs d’entre eux, comme mon gardien des soirs de bridge, présentent des enfants tout ce qu’il y a de plus normaux, qui rencontrent un élément de fantastique dans leur vie de tous les jours.

C’est à cause de Roald Dahl que le gardien des soirs de bridge est écrit au passé, mais, bien pire que ça, tout le long de l’écriture du Gardien des soirs de bridge, j’imaginais mon livre illustré par Quentin Blake, l’illustrateur fétiche de l’auteur.

Quentin-Blake-Inside-Stories

Je signe avec Bayard Canada!

IMG_1674Et voilà, tous les papiers sont en ordre, et tous les intervenants (moi y compris) bien excités de se mettre à la tâche : Les Chroniques post-apocalyptiques d’une enfant sage sortira chez Bayard Canada à l’automne 2016!

Il faut dire que c’était la troisième fois que Bayard se montrait intéressé à un de mes livres! La première fois, c’était pour mon tout premier, Les Naufragés de Chélon. L’éditeur d’alors avait pris le temps de me parler au téléphone, moi qui n’avais jamais rien publié, mais avait finalement décidé de passer son tour.

Ensuite, il y a eu L’encyclopédie du merveilleux urbain pour lequel j’ai eu droit à une rencontre en personne dans leurs bureaux. Encore cette fois, l’intérêt, pourtant palpable,  ne s’était pas rendu jusqu’à une offre. (Le « quatrième » dans le poème résumant cette aventure de publication)

Cette fois, j’avais ciblé Bayard parce que mon manuscrit était particulièrement court pour le public cible (10 000 mots, soit un demi Victor Cordi), des caractéristiques qui correspondaient parfaitement à leur collection « Zebre » pour laquelle j’ai un grand respect.

Ne connaissant pas personnellement l’éditeur jeunesse, je lui ai écrit un courriel timide, du genre : je m’appelle X, je suis l’auteur de la série Y. La réponse m’est venue très réconfortante (et, avouons-le, très bonne pour l’égo!) : bien sûr qu’ils savaient qui j’étais!

Un mois plus tard, Nicholas Aumais m’appelait pour me décrire exactement le fantasme dont je rêve à chaque fois que j’envoie un manuscrit à un éditeur : après lecture, il serait entré dans les bureaux de la section jeunesse en demandant à tout le monde de tout arrêter pour lire mon manuscrit à la place! Et si c’est plutôt Maxime Bélanger qui prend la relève comme éditeur jeunesse, ma rencontre avec lui m’a démontré non seulement que son intérêt pour mon manuscrit est aussi grand que celui de Nicholas, mais aussi que nos longueures d’ondes sont en parfait synchronisme!

La troisième fois aura été la bonne!

 

Les petites causes que l’on épaule

croquelivreLa semaine dernière, je suis allée à Henryville faire une mini lecture de texte pour le lancement de deux croquelivres, ces boîtes de prêts qui rendent la lecture encore plus accessible aux enfants.

C’est ma cousine, Fanny Delisle, qui m’a proposé d’aider le croquelivre de sa ville cet été. Henryville est un tout petit village de campagne, un milieu défavorisé, mais dans lequel plusieurs personnes s’impliquent avec une grande volonté. Avec la cousine en question, j’ai donc orchestré une collecte auprès des auteurs qui suivent ma page Facebook, ou qui sont connectés à mon compte personnel.

J’en profite donc pour remercier les auteurs suivants pour leur participation:

Julie Champagne
Maxime de Bleu
Lucien Couture
Danielle Malenfant
et Cécile Gagnon

Mais aussi Réjean Dumouchel, qui, sans être auteur, nous a donné une montagne de livre qui en réjouira plus d’un!!!

Comme auteur, on est souvent sollicités pour des causes diverses. Donner des livres, donner du temps. Il est parfois difficile de faire la part des choses, de trouver une balance entre exploitation, bénévolat et générosité. On ne peut dire “oui” à tout…  mais rien ne nous oblige à dire toujours “non”, non plus. Étrangement, le choix entre les deux est souvent une question du “timing” de la demande. Il y a des moments où nous avons besoins d’aider, de se sentir utile dans l’univers, tout autant que les demandeurs ont besoins d’aide.

moi

Ma cousine m’a donc offert cette opportunité juste au bon moment, durant un été où je me sentais coupable d’avoir quitté le C.A. de l’AEQJ, et malheureuse de ne pas avoir réussi à changer les choses comme je le voulais durant mon presque deux ans de mandat. Les croquelivres m’ont rappelé comment “faire une différence” est toujours accessible à qui le désire, et comment les plus petits gestes comptent tout autant que les grandes actions d’éclat.

Cette implication ne sera pas la dernière!

Longue vie aux croquelivres d’Henryville!

 

Sous le divan: la pestiologie

On entre aujourd’hui dans ce qui fait l’unicité du Gardien des soirs bridge T1 : Sous le divan, soit la science que j’ai inventée : la pestiologie.

Il s’agit de l’étude de petites créatures invisibles qui vivent à notre insu tout autour de nous. Des conditions spéciales doivent être réunies pour pouvoir les observer à l’œil nu.

Le mot lui-même vient d’un amalgame de « peste » et de « bestiole » et le professeur Habbitrøle se spécialise dans l’étude des Pestilus Domesticus, ou pestioles de maison.

À la fin du roman, les sortes de pestioles rencontrées sont présentées sous forme de fiches qui permettent d’en apprendre un peu plus sur ces drôles de créatures.   Voici donc la fiche des premières pestioles que Émile et Ophélie réussiront à voir. (illustration Ghislain Barbe)

Fiche no 1 : Les spiratins à crête rouge

ScreenHunter_01 Sep. 13 07.49Habitat : Les dessous de divan à ressorts. Ils ont une nette préférence pour les divans posés sur les planchers de bois franc.

Signe de leur présence : Des boules de petits poils gris trouvés sous le divan. Faire bien attention, ceux-ci peuvent être confondus avec des moutons de poussière, mais une observation à la loupe prouvera que les particules sont cylindriques (poils) plutôt que rondes (poussière).

Conditions d’observation : Installer une source de lumière du côté est du divan, sauter à trois reprises sur les coussins, puis observer par le côté ouest.

Description : Ils ont de longs poils gris sur tout le corps, avec des épis rouges sur le dessus de la tête. Leurs organes sensoriels (yeux, oreilles, bouches) sont posés au bout de tentacules pour éviter que les poils ne nuisent à leur détection du monde extérieur.

Diète : Ils se nourrissent de poussière qu’ils aspirent à l’aide de leur bouche-trompette.

 

Un beau problème!

Illustration de scott_kirkwood sur openclipart.orgDurant les animations scolaires, lorsque je parle des dernières étapes vers la publication, des élèves me demandent quelques fois qu’est-ce que je fais si plus d’un éditeur est intéressé par mon manuscrit. Je leur réponds invariablement : « Alors, vous avez ce qu’on appelle un beau problème! »

Et c’est ce beau problème que j’ai vécu cet été! Après avoir envoyé mon manuscrit des Chroniques Post-Apocalyptiques d’une enfant sage à 3-4 éditeurs, j’ai eu droit à deux réponses positives! Comment les départager? La liste est longue!

Comparer les chiffres

Ils ne diffèrent pas toujours beaucoup, mais sont faciles à comparer, puisqu’ils sont empiriques.

  • Pourcentage de droits d’auteurs et possibilité d’augmentation des droits en question selon les ventes
  • Droits numériques
  • Nombre de copies prévues pour la première impression
  • Présence (et montant) d’une avance

Comparer les extras
Une maison d’édition fait bien autre chose que d’imprimer des livres et d’envoyer de chèques! On peut poser des questions sur…

  • Promotions prévues
  • Méthode de distribution
  • Possibilités de ventes de droits à l’étranger
  • Salons du livre (et possibilité de couverture de frais)

Prendre le pouls des copains
Avec une dizaine d’années dans l’industrie, je connais probablement des auteurs dans toutes les maisons d’édition. Avant de signer un contrat, j’aime bien envoyer un ou deux petits courriels aux auteurs d’une maison pour leur demander leur expérience. Chaque maison est différente, il est donc intéressant de voir la culture interne, de savoir un peu à quoi s’attendre! 

Et finalement, le « feeling »
La première impression facile est de regarder le catalogue sur le site web et de se demander si on aime les livres que la maison a publiés par le passé, si on imagine facilement notre livre faire partie du lot.

Et finalement, il faut voir comment le courant passe avec l’éditeur/trice avec lequel/laquelle on travaillerait. En profiter pour jauger si sa vision de notre livre en tant qu’objet (format, présence d’illustrations) et en tant que texte narratif s’accorde avec la nôtre.

J’ai eu la chance de pouvoir rencontrer les deux éditeurs/trices en personne pour me faire une idée. En sortant d’un des deux meetings, mon cerveau s’est mis à bouillir d’idées pour améliorer mon manuscrit.

J’avais trouvé mon éditeur/trice!

Je vous donne le nom dès que le contrat est signé!

 

Sous le divan : le professeur Habbitrøle

Suite au premier dévoilement de la mi-août, je continue de dévoiler les secrets de ma prochaine série, le Gardien des soirs de bridge, dont le premier tome s’intitule Sous le divan. Aujourd’hui, il me fait plaisir de vous présenter le gardien en question : le professeur Habbitrøle.

Le professeur est le fruit d’une réflexion sur mon site en 2010, soit : Que sont les héros adultes devenus? dans laquelle je réfléchissais à l’absence de modèles adultes dans la littérature jeunesse moderne.

Habbitrøle est un scientifique un peu farfelu, un peu vieux jeu, mais très intense dans sa passion, parfois au point de ne pas être tout à fait fonctionnel en société. Côté inspirations, je dirais qu’il est moitié Marry Poppins, moitié Dr Who. Il est le guide à travers lequel les deux enfants de la série, Émile et Ophélie, découvrent l’univers insoupçonné de la Pestiologie, étude des créatures insolites qui vivent sous notre nez à notre insu.

Je laisse les illustrations de Ghislain et les phrases accompagnatrices du texte vous le présenter plus en détail.

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« Le professeur Habbitrøle marcha en ligne droite… dans le parterre de bégonias si cher au cœur de Cécile Falardée, la mère d’Ophélie et d’Émile! »

 

chap06_clean_flat« Il se hissa jusqu’au lustre du salon, souleva le tapis, inspecta les rideaux, le tout en murmurant des noms étranges. »

 

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« Puis pris d’une audace soudaine, il attacha son détecteur à sa ceinture, s’avança et empoigna la poubelle à bras-le-corps avant qu’elle soit hors de portée. »

Bilan d’heure de conte

chauvesouris_newbooklfL’été achève, et mes soirs d’heure de conte (4 finalement, j’ai remplacé le maire Ferrendez un des premiers soirs du mois de juillet!) se sont terminés la semaine dernière. Si les deux premières présentations sont un peu tombées à l’eau pour cause de pluie, les deux dernières se sont faites dans la bonne humeur et la chaleur intense.

Mon thème était : les trésors de la Courte Échelle, et la maison d’édition a bien voulu m’ouvrir les portes de leur salle de montre pour que je puisse y ramasser quelques livres. Ajoutez-y une visite à la bibliothèque du Plateau, dans laquelle j’ai trouvé quelques vieux trésors enfouis, et je me suis constitué une belle sélection.

Voici donc quelques petites choses que j’ai apprises lors de cette expérience!

  • Faire la lecture à côté d’un piano public n’est pas toujours l’idéal!
  • 9782896512522Les Jiji et Pichou n’ont pas pris une ride! Les enfants l’adorent encore, et il se trouvait toujours au moins un adulte pour accueillir l’héroïne avec un sourire nostalgique.
  • Les Zuniks de leur côté, ont un peu moins bien vieilli. Leur thème révolutionnaire à l’époque (un père divorcé qui s’occupe de son enfant!!!) ne suffit plus à tenir le livre.
  • Les Plaisirs de… de Roger Paré se trouvent quelque part entre les deux!
  • Se promener dans un parc en criant pour annoncer le début de l’heure du conte demande un certain courage, mais ce n’est pas dangereux.
  • 273501aIls ont également traduit plusieurs Robert Munsch! Mon coup de cœur : Le bébé, ci-contre, qui m’a fait rire aux éclats, toute adulte que je suis!
  • Les gros coussins bines sont plus sympathiques que les estrades.
  • La limonade de la buvette, tenue par la maison de jeune du coin, est délicieuse… mais inégale!
  • Le problème avec « La clé à molette » d’Élise Gravel, c’est qu’il se trouve toujours un enfant pour le connaître par cœur et en dévoiler le punch à l’avance!
  • Lire un livre seule dans un parc sous un parapluie possède une certaine dose de charme.
  • Les tout petits, auxquels je suis moins habituée que les plus grands, demandent un énergie pas possible… mais en redonnent énormément en retour.

 

Gardien des soirs de bridge : présentation et illustrations

De retour de vacance, et, comme prévu, je vous en dévoile un peu plus sur le gardien des soirs de bridge! À commencer par son titre entier :

Le gardien des soirs de bridge, Tome I : Sous le divan

Un mini-résumé pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle : Il s’agit de l’histoire de deux enfants de banlieue qui voient arriver chez eux un professeur expert en Pestiologie, science farfelue qui étudie de minuscules parasites invisibles, omniprésents autour de nous, et responsables de phénomènes tels que les bruits dans les tuyaux et la poussière sous le divan.

Puis la fiche technique :
Éditeur : Druide
Public cible : 8 ans et plus
Date de publication : quelque par à l’automne!

Et finalement, je vous présente les deux protagonistes enfant, soit Émile et Ophélie, à travers une des (nombreuses!) illustrations pleine page de Ghislain Barbe, suivie d’une phrase tirée directement dans le texte, comme si vous lisiez un bon vieux bibliothèque verte!

chap01_clean_REV_flat« Deux enfants dessinaient à la craie sur l’asphalte d’une entrée de garage de banlieue. « (Chapitre 1)

Je vous dévoilerai un aspect du Gardien des soirs de bridge, Tome I: Sous le divan à toutes les deux semaines jusqu’à sa publication! Rendez-vous le 31 août pour en savoir un peu plus!

En attendant, j’invite les blogueurs, journalistes et conférencières spécialisées en littérature jeunesse québécoises à demander un exemplaire en service de presse via le site de Virgola.