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Couverture du prochain Victor Cordi

Nous voilà à moins d’un mois de la sortie de Victor Codri, cycle 2, livre 2 : la grande évasion. Il est donc temps de vous dévoiler la magnifique couverture que Mathieu Benoit a illustrée. Ce sera le premier livre pour lequel il n’y aura pas d’image à l’intérieur, et on dirait que Mathieu a décidé de se surpasser sur la couverture pour compenser! Je pense que c’est ma préférée à date!!!

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Surveillez la page Facebook de la Courte Échelle, un petit oiseau m’a dit qu’un concours s’en venait pour souligner la sortie de ce 7e tome!

C’est quoi « y arriver »?

ScreenHunter_02 Mar. 06 07.28Vous avez lu, la semaine dernière, dans quel état je suis revenue du Salon du livre de l’Outaouais. Alors que je racontais le tout à mon mari, je finis par pousser, en parlant de ma carrière, un « il faut que je sois patiente, je vais bien finir par y arriver ».

« C’est quoi, y arriver? » m’a-t-il demandé très finement.

J’ai été incapable de répondre. Avouez-le, la question est bonne. Qu’est-ce que j’attends de cette carrière? Après quoi je cours? Est-ce que je désire gagner des prix? Être invitée à tout le monde en parle? Avoir une horde de fans qui m’attendent derrière un cordon de velours dans les salons? Être traduite dans une dizaine de pays?

Je ne sais pas.

Si ce que je voulais, c’était d’être publié et d’être lue, c’est déjà fait accompli. Serais-je, comme racontait récemment Stéphanie Deslaurier dans son blogue, en train de courir après quelque chose que j’ai déjà?

La seule chose claire, c’est que j’ai toujours envie d’écrire.

Écrire, être lue, progresser. C’est peut-être suffisant.

Pour le reste, ce sera du bonus!

 

Une mauvaise journée

J’ai d’abord cru que la mauvaise journée serait mercredi. Je me suis réveillée, dans ma chambre d’hôtel de Gatineau, où j’étais pour la tournée jeunesse du Salon du livre de l’Outaouais, à moitié aphone. Quatre animations scolaires m’attendaient. La panique!

Photo prise l'avant-veille, alors que tout allait bien!
Photo prise l’avant-veille, alors que tout allait bien!

Deux advil, une tisane chaude et beaucoup de mucus plus tard, j’avais retrouvé un semblant de voix. Enrouée, précaire, mais fonctionnelle. Mes animations du matin se sont plutôt bien passées, à grand coup de bouteille d’eau. Seule la guitare a du rester dans son étui. La dernière animation s’est faite dans un râle, devant soixante jeunes très patient, et très attentifs, mais je m’en suis sortie!

Hotel, pige, conseils Facebook, médicaments, repos.

Réveil.

Il fallait s’y attendre, après avoir forcé une voix laryngitée la veille, plus rien ne sort au matin. Cette fois-ci, les advils et tisanes n’y peuvent rien. Mes cordes vocales refusent de produire le moindre son. J’annule à regret mon animation sur scène prévue pour 11h30, et me dirige tout de même au Salon du livre pour mes séances de signature.

S’ensuit une longue, longue journée de salon.

Il faut dire qu’il y a tempête au dehors, et que la plupart des écoles de la région sont fermées. Il y a bien quelques autobus et quelques courageux parents qui se rendent, mais on ne peut pas dire que ça soit la foule. Habituellement, durant les temps morts, on compense en parlant entre auteurs, avec les bénévoles ou avec les employés des kiosques où on signe. Mais là, les temps morts se généralisent et, avec mon extinction de voix, chaque conversation coupe court, soit parce que mon interlocuteur empathique désire ménager ma voix, soit parce que moi-même je me mets à avoir mal (désolée Mireille!).

Alors heures après heures, je reste seule à ma table, avec l’impression qu’il y a du trafic partout sauf dans mon kiosque à moi (paranoïa d’auteur). Dans mon auto-apitoiement, les quantités phénoménales de livres qui m’entourent se font accablantes. Me livres ne sortiront jamais du lot, je n’arriverai jamais à rien. Cerise sur le sundae, je réussie à me tromper dans mes heures et à manquer ma dernière séance de signature, ajoutant « même pas capable de lire un horaire » à la liste de mes tourments. Je rentre à ma chambre penaude, déprimée.

Heureusement, tout ce mélo n’a pas duré! Le lendemain, j’avais retrouvé suffisamment de cordes vocales pour interagir avec mes lecteurs (avec la voix d’une vieille fumeuse qui a un appareil à la place du larynx!), ce qui m’a fait le plus grand bien. J’ai passé une très bonne journée, signé quelques livres, saluée quelques amis et suis finalement rentré à la maison de plutôt bonne humeur, et surtout, prête à recommencer au prochain salon.

Les trois péchés de Moby Dick

moby-dick-first-edition-cover-xlargeJ’ai décidé de commencer ma lancée de lectures classiques avec Moby Dick de  Herman Melville. Très honnêtement, ce fut un calvaire! L’histoire est sans conteste à la fois épique et palpitante tant au niveau de l’action que de l’humain. Chaque scène de chasse à la baleine fascine et les personnages du Capitaine Ahab et du « fisrt mate » Starbuck sont fantastiques tant dans leur personnalité que dans la relation qui les unit. Je comprends facilement qu’il soit devenu un classique, mais aujourd’hui, plusieurs choses ne passeraient plus.

Bon, ce ne sont pas nécessairement des péchés littéraires, mais le jeu de mots était plus drôle ainsi dans le titre!

Voici donc plutôt, trois choses qui ne marchent pas dans Moby Dick.

Le remplissage.
C’est le problème le plus flagrant, celui qui donne envie de lancer le livre sur le mur de la chambre et de ne jamais plus le ramasser. Il y a des chapitres entiers de remplissage, comme si Herman Melville avait été payé au feuillet (ce qui n’est pas impossible à cette époque ou les feuilletons étaient populaires dans les journaux). Je ne parle pas d’un paragraphe descriptif de trop comme on en trouve chez Balzac, je parle de chapitres entiers qui ne servent à rien. On trouve, par exemple, un chapitre complet sur la symbolique de la couleur blanche. Tout y passe, de l’ours polaire à l’hermine royale. Un des plus pénibles : trois chapitres sur une proposition de nouvelle classification biologique des différentes sortes de baleines. Aussi, un chapitre d’une vingtaine de pages pour décrire la tête de l’animal. Deux autres chapitres s’occuperont du corps et de la queue. Un beau cas où l’expression « une image vaut mille mots » aurait pu être prise au pied de la lettre!

Pour une des rares fois dans ma vie, j’ai appliqué ce « droit du lecteur » de Daniel Pennac :

Le droit de passer des pages

 Un changement complet de point de vue
La première phrase du livre est célèbre : « Appelez-moi Ismaël » . Elle installe immédiatement le point de vue de cet homme qui désire être embauché sur un baleinier. Les premiers chapitres racontent son arrivée à Nantucket, son séjour à l’auteur où il rencontre un harponneur, et finalement, son embauche sur le bateau du Capitaine Ahab. Arrivé au quart du roman, il embarque sur le bateau… et disparait de la narration. Le narrateur ne devient pas omniscient pour autant (ce qui créera le problème #3), mais on ne saura plus ce que fait Ishmael dans les différentes scènes décrites, ni ce qu’il en pense. C’est comme si l’auteur s’était tanné de lui en trouvant, dans l’équipage du Pequod, de nouveaux jouets plus intéressants. Le changement est à la fois inutile et injustifié. Ce qui est dommage, c’est qu’on se retrouve alors avec tout les désavantages du point de vue première personne (attachement, personnalité du narrateur, opinions, etc.) pour n’en garder que les défauts (incapacité d’entrer dans les pensées des autres autrement que par le dialogue… )

Ce qui nous amène à notre problème numéro trois :

 L’abus de monologues
Jamais autant de personnages n’auront soliloqué! On se croirait au théâtre! Chaque personnage y va de longues tirades pour expliquer de long en large leurs tourments. Pourtant, le véritable moment où l’obsession d’Ahab pour Moby Dick se fait comprendre est lorsqu’il pose un geste plutôt que de proférer une parole. Je commence à peine ma lecture des classiques, il est donc possible que ce grand défaut en soit un d’époque. Shakespeare n’était-il pas, lui aussi, féru de monologues. Mais le grand auteur britannique avait, lui au moins, l’excuse d’être un homme de théâtre.

 

Bref, est-ce que je recommande la lecture de Moby Dick? Très honnêtement, il doit bien exister des versions abrégées qui gardent le meilleur en éliminant le superflu. Si vous réussissez à mettre la main sur une telle version, faites taire votre puriste intrinsèque, et régalez-vous. Sinon, apprêtez-vous à exercer votre droit du lecteur vu plus haut… ou à passer les plus longues heures de lecture de votre vie.

 

Consommation musicale responsable

1721331Ce n’est pas la première fois que je vous parle de musique. Mon métier d’auteur me rend tout particulièrement sensible à la manière dont les artistes gagnent leur vie, et la dernière fois que je vous ai parlé de musique, je m’inquiétais que la dissolution de 3 gars sul’sofa, un de mes groupes québécois préféré, soit un petit peu de ma faute, moi qui avait préféré écouter leur dernier album (couteau bongo, à droite) gratuitement sur Deezer plutôt que de l’acheter.

Peu après, je me suis désabonnée de Deezer, histoire d’être une consommatrice responsable. Le problème, c’est que je n’ai pas acheté plus de musique! J’ai juste été plus malheureuse! Je prends donc le taureau par les cornes cette année! Appelez ça une résolution de Nouvel An en retard! J’ai décidé d’acheter un album numérique par mois. À bien y regarder, ça revient environ au même prix que mon ancien abonnement à Deezer.

Et pour ne pas manquer à ma promesse, je me suis même mis un rappel dans mon calendrier Google, avec une notice par courriel que je me promets de ne pas effacer tant que l’album n’est pas acheté. Imaginez une seconde que tout le monde fasse la même chose avec les livres et se promette d’en acheter un par mois, l’industrie ne serait-elle pas florissante?

imageIl me restait qu’un problème à l’équation. Les sites d’écoute gratuite sont merveilleux pour découvrir de nouveaux artistes qu’on ne connait pas, mais qui sont dans le style de musique qu’on aime. La solution à ce problème m’est apparue sous la forme d’un « flyer » m’ayant été remis à la sortie d’un concert de Renan Luce cet été : Le magasine Francofan! Un magasine complet, qui ne parle que de musique française! Et pas juste en provenance de France, la musique franco-canadienne et québécoise y est également présente. J’ai donc fait ajouter le magazine à ma boîte de réservation de la maison de la presse, qui ne contenait, jusqu’ici, que le Lurelu et le Spirou.

ScreenHunter_01 Feb. 13 08.15Allié à Musicme, un site qui permet d’écouter l’album complet en ligne, puis de l’acheter en mp3, je peux découvrir et acheter sur le même site!

J’ai donc pu découvrir Geneviève Morisette, une Québécoise dont je n’avais jamais entendu parler ici, mais qui se fait appeler la « nouvelle Diane Dufresne » en France. Je vous conseille particulièrement sa chanson « la femme en beige », qui me donne le frisson à chaque écoute.

ScreenHunter_02 Feb. 13 08.16Mais mon dévolu, pour mon premier achat, s’est jeté sur Casabon (Québécois lui aussi), et son album Tornade dont la chanson « Québec floride » m’avait trotté en tête durant mes vacances dans cet État à Noël. Le voici, en écoute gratuite, justement, pour les curieux. D’ailleurs, en cliquant sur tous les noms d’artistes mentionnés dans ce billet, vous pourrez écouter un de leur album gratuitement. Vous remarquerez qu’il y a un bouton « buy », juste à côté!

 

 

 

 

Frozen et la force des clichés!

Frozen-Anna-HansJ’ai revu le film La reine des neiges de Disney la semaine dernière. La chose la plus merveilleuse de ce film, c’est qu’il utilise les clichés de ses prédécesseurs pour surprendre les spectateurs… deux fois plutôt qu’une! Analyse narrative ci-dessous. (Spoiler alert pour le reste du billet!)

Vers la moitié du film, l’héroïne (Anna, soeur de la reine des neiges) reçoit un mortel glaçon dans le coeur et se fait dire que le seul antidote possible est une preuve d’amour. C’est un cliché en lui-même, mais pour le bénéfice de ce billet, on le laissera passer, celui-là! Dès que l’antidote est mentionné, il se passe ceci:

Cliché numéro 1: l’héroïne conclut qu’il faut que le prince Hans (ci-haut) rencontré au tout début du film à travers une chanson d’amour classique doit l’embrasser. Le spectateur embarque à pied joint.  Certains adultes lèvent possiblement les yeux au ciel et sont déjà prêts à hurler.

Première surprise, le baiser n’aura pas lieu! Le prince Hans est en fait un manipulateur de la pire espèce. Mais sa rencontre avec Anna ressemblait tant aux autres rencontres princesses-princes des films de Disney, qu’on est tombé dans le panneau sans se douter de rien.

Donc, si la baiser avec Hans n’est pas une option, il faut que la véritable solution soit…

3_A82v0Cliché numéro 2: Un baiser de Christophe (ci-contre), le vaillant homme du peuple qui aide Anna dans son aventure depuis 20 minutes!

Certains spectateurs adultes l’avaient probablement vu venir! À ce point-ci du film, ils trouvent encore l’histoire “cucu”, mais ont la satisfaction de pouvoir flatter leur égo en ayant compris la direction qu’allait prendre l’histoire avant que le premier revirement soit révélé.

Et c’est ici que la force des scénaristes de fait sentir. Car, non! Ce n’est pas non plus l’amour du beau Christophe qui sauvera la princesse Anna! Le cliché qui remplaçait le premier cliché est lui-même un leurre! L’adulte est floué, surpris. Dans mon cas: ravi!

Je ne vous dirai pas ce qu’était finalement le véritable antidote, écoutez le film! (Ou demandez à n’importe quelle fille de 4 ans!)

Bref:

Les clichés font des leurres fantastiques parce que l’esprit du spectateur (ou du lecteur) a besoin d’une toute petite poussée pour s’y diriger volontairement. Pour les auteurs qui aiment surprendre leurs lecteurs, ce sont des outils fabuleux.

Je dois avouer utiliser cette technique dans Victor Cordi à plusieurs reprises! Je fais croire aux lecteurs que le méchant est manichéen (il ne l’est pas), qu’il est en fait le grand-père caché du héros (non plus!), que des anneaux trouvés en cours de route sont magiques (pas plus!). À chaque fois, il suffit que le héros considère vaguement la possibilité pour que le lecteur embarque à pied joint! Pourquoi? Parce que c’est la direction qu’aurait prise l’intrigue dans la plupart des livres qu’il a déjà lus!

Jongler pige et écriture

image par j_iglar sur Openclipart.orgLe retour de la pige depuis un an veut dire retour du jonglage pige-écriture, ou, dans mon cas, le jonglage pige-écriture-animations-famille! Ce dernier est important, puisqu’entre maladies, rendez-vous, grèves et pédagogiques, les semaines de 5 jours se font rare! Avec les années, j’ai essayé différentes choses pour jongler avec le tout! Voici les principales techniques.

Écrire entre les contrats
C’était ma première technique! À l’époque, je n’étais pas certaine de vouloir écrire. Le premier roman avait été une lubie, un passe-temps. J’ai donc repris la pige en me disant que j’écrirais entre deux mandats, dans les temps morts. Je n’ai pas écrit une seule ligne durant deux ans!  Si je fais moins de piges aujourd’hui, cette technique m’oblige tout de même à passer parfois des semaines sans écrire, et mon humeur se met à s’en ressentir. Ce n’est plus une option pour moi. Les deux doivent coexister.

Séparer les jours de la semaine, ou les heures de la journée
C’est une technique que j’utilise pour limiter le nombre d’animations par semaine. Je garde, dans ma semaine, un nombre fixe de journées d’écriture. Mais en embarquant la pige à travers, les jours vont me manquer! Je pourrais couper les journées en deux, du genre pige le matin, écriture l’après-midi, ou l’inverse.  Malheureusement,  mes journées sont courtes, et mon heure de diner très variable! L’après-midi peut facilement disparaître selon l’inspiration et la charge de travail du matin! Bref, pas de bonnes options pour le moment.

LA technique qui marche pour moi : les faux « deadlines »
Je suis plutôt rigoureuse envers mes échéances, même artificielles. Alors, au début de chaque semaine, je regarde ma charge de travail et mes journées déjà prises par les enfants et les animations, et je déclare un nombre minimum de pages à faire, en me laissant suffisamment de lousse pour un peu d’imprévu. Le nombre minimum est de 5 pages. Ça me permet d’écrire chaque semaine, quoi qu’il arrive, et de doser mes journées selon le travail accompli. Pour arriver à un deadline, je suis capable de doubler ma productivité, quitte à ne pas faire la vaisselle, à ne prendre que 10 minutes pour manger et surtout, à fermer Internet.

 

Avec un mois de février qui sera très occupé au niveau de la pige et des animations, je doute qu’il y ait beaucoup de semaines de plus de 10 pages. Mais au moins, ça avancera!

Livre que j’aurais aimé écrire : Les mots bleus de Félicie

C’est une question que l’on retrouve souvent dans les entrevues d’auteurs : quel livre auriez-vous aimé écrire. La réponse suppose deux choses : premièrement que l’auteur a aimé le livre et le trouve de haute qualité, mais également que le livre est suffisamment proche de l’imaginaire de l’auteur pour qu’il puisse imaginer avoir du plaisir à l’écrire.

Dans ma liste à moi, il en a plusieurs dont je vous ai déjà parlé sur ce blogue :

9791023502084Et voilà que les lectures du dernier mois m’en ajoutent un autre : Les mots bleus de Félicie. 

À vue de nez, c’est la simple histoire d’une jeune fille qui revient avec sa mère dans le village natal de cette dernière après des années de déménagements divers. Mais au fait, on nage quelque part entre surréalisme et « tall tale » à l’Américaine, avec de la crème glacée qui ravive les souvenirs, la musique qui fait danser des ombres, et des personnes qui deviennent invisibles. La touche de poésie vient surtout de Félicie elle-même, qui voit les mots entourant les choses. Elle peut même les toucher, les étirer, les collectionner.

Un petit point bonus pour avoir mis un garçon en fauteuil roulant sans que ce point ne devienne un élément d’intrigue.

J’adore les histoires qui se passent dans le réel, mais auxquelles on ajoute une couche de merveilleux! Les mots bleus de Félicie s’est donc propulsé tout en haut de ma liste de livres préférés.

Attrapez-le, quel que soit votre âge, vous ne serez pas déçu! (Sinon, côté âge, je dirais à partir de 9 ans, tant que l’enfant est capable de lire des romans sans illustrations)

 

 

Victor Cordi : dernière ligne droite!

Un peu de nouvelles de Victor, ça faisait longtemps!

Le prochain tome a une date de parution! Le deuxième livre du deuxième cycle, intitulé « La grande évasion » arrivera sur les tablettes dans la première semaine d’avril, juste à temps pour le Salon du livre de Québec.

Histoire de vous mettre l’eau à la bouche, voici une tranche d’aperçu de la page couverture et de sa 4e. Je vous les dévoilerai en entier lorsque le printemps approchera. L’illustration est, comme toujours, de Mathieu Benoit.

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Je vous y promets une aventure grandiose! Le livre déboule à une vitesse folle dans sa deuxième moitié, avec probablement la conclusion la plus satisfaisante depuis longtemps, et surtout, une dernière scène succulente de suspense!

Côté écriture, comme prévu dans mes prédictions de l’année, je suis en train d’écrire le tome suivant, soit le troisième du deuxième cycle. J’en suis à une quinzaine de pages, avec l’intention de le remettre à mon éditrice à la fin mars. Ce que je ne vous ai pas dit, c’est que ce sera le dernier tome de cette série. Eh oui, après 8 livres, le temps est venu de mettre un terme à cette saga.

Le plan de cet opus final n’a pas été facile à écrire! J’ai beaucoup de choses à dire encore, beaucoup de fils à attacher. J’ai dû mettre de côté plusieurs idées, dont certaines me suivaient depuis des années. Mais je crois avoir réussi à tout conclure de manière acceptable.

Pascale, toi qui es la seule à qui j’avais conté la fin, tu peux oublier tout ce que j’ai dit!

 

Ma relation avec les salons, prise 38

Cette semaine, la grille des tarifs de l’UNEQ (Union des écrivaines et des écrivains du Québec) s’est promenée sur Facebook. Je suis retournée la lire, tout simplement parce que ça faisait longtemps. Dans la liste, stupéfaction, j’y trouve cette ligne.

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Je n’ai jamais, jamais, de ma carrière, entendu parler d’un auteur qui avait reçu un cachet, aussi minime soit-il, pour une séance de signature en salon du livre. Les « invités officiels qui viennent de l’étranger », peut-être? Pour les autres, bien au contraire, une grande majorité défraient des coûts (transport, stationnement, repas, hébergement) pour être présents dans les salons. (note de transparence: ce n’est plus mon cas, mais je l’ai fait plusieurs années).

12219438_912283502153539_248068053040626801_n“C’est de la promotion, tu vas vendre des livres”. Et c’est là que réside ma grande ambiguïté face aux salons. Depuis des années, je tente de percer le mystère de l’effet des salons dans le succès d’un livre, et la réponse m’échappe toujours. Pour chaque livre à succès dont l’auteur fait tous les salons, je trouve des contre-exemples dont l’auteur ne sort jamais de chez lui. Même chose pour les livres qui passent inaperçus, on en trouve des deux côtés de l’équation.

Il est certain que la présence au salon fait vendre quelques livres, c’est indéniable. Mais est-ce que ces ventes font véritablement une différence? L’auteur seul à sa table n’a pas le même pouvoir que les centaines de libraires partout à travers la province. Alors, à chaque fois, je me pose la question qui tue: ne serais-je pas mieux de prendre toutes ces journées de présence au salon pour écrire un livre de plus?

Un livre complet contre des journées de salon peut sembler énorme, mais c’est que les salons se multiplient! Aux neuf gros officiels du Québec, il faut ajouter les plus petits qui poussent un peu partout (St-Hyacinthe, St-Basile), ceux hors province (Shippagan, Toronto) et ceux des écoles, et j’en passe.

14316_752272471487977_2501536089868714553_nParfois, l’équation est facile! Si le salon est jumelé à des animations scolaires payantes, on y va, le coeur joyeux. Le temps passé en séance de signature est alors compris dans le service et l’animation payée compensera le temps de non-écriture. Tout le monde est content.

Mais une nouvelle tendance est de ne même pas payer les auteurs pour les animations en salon (honte à vous, salon de Montréal et de Longueuil! En Angleterre et en France, on vous couperait vos subventions !). Alors, je ne peux m’empêcher de me demander jusqu’où doit-on aller au nom de la fameuse visibilité?

Remarquez que je ne remettrai jamais en cause la question de si je dois faire des salons! J’en ferai toujours! Entre autres parce que j’adore ça, mais aussi parce qu’en plus de permettre des rencontres extraordinaires avec les lecteurs, elles permettent de converser avec son éditeur en face à face, de se faire de nouveaux contacts précieux, de se mettre à jour sur les nouveautés sorties, et bien plus encore.

Mais chaque fois qu’un courriel rentre pour me demander mes disponibilités, c’est la guerre dans mon cerveau entre mon désir de faire tout ce que je peux pour le succès de mes livres, et la peur de ne pas utiliser mon temps efficacement.

La question n’est pas « en faire ou non? », mais bien « combien de temps y consacrer »? Elle reste, pour moi, sans réponse encore aujourd’hui.