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J’ai lu le dernier Harry Potter…

9781338099133Je suis une fan d’Harry Potter, je ne le cache pas. J’ai lu les sept romans deux fois, j’ai la tasse, la baguette magique, et même un déguisement pour le Comic-con! Lorsque le script de la pièce de théâtre est sorti, annoncé comme la 8e histoire, je n’ai pu m’en empêcher! Et comme plusieurs personnes (2, en fait), m’ont dit qu’ils seraient intéressés à entendre ce que j’en ai pensé, en voici ma critique!

Harry Potter and the Cursed Child

 Commençons par le positif: c’est une histoire d’Harry Potter, et je suis tellement attachée aux personnages que je pourrais lire avec ravissement n’importe quoi qui les impliquent. L’effet nostalgie marche et nous plonge dans Harry Potter and the Cursed Child malgré nous, particulièrement lorsque des événements du 4e tome sont revisités. Les scènes revécues ravivent notre mémoire du plaisir que nous avons eu à les lire la première fois et nous offrent un certain semblant de bonheur de lecture!

 L’histoire marche, aussi. Je me suis laissée prendre au jeu, été surprise des dévoilements me suis inquiétée qu’ils ne s’en sortent pas. Jusque-là tout va bien.

 Le problème, c’est que Ron, Harry et Hermione, ces héros que l’on a tant chéris, sont plongés dans des rôles beaucoup moins reluisants. Harry, surtout, est presque le « méchant » à certains endroits du livre, et ce revirement de situation fait mal. Quel fan a vraiment envie de voir Harry en père inadéquat? Il faut dire que les défauts qui rendaient ces héros attachants comme enfants les rendent plutôt insupportables comme adulte. Et même si les auteurs (même si J.K.Rowling a approuvé l’histoire, elle n’a pas écrit la pièce) ont tenté de garder leurs personnalités intactes, on ne reconnait pas leurs voix. Surtout pour Ron, qui me semble pour sa part être complètement à côté de la track!

 Si l’écriture sous forme de pièce de théâtre s’oublie rapidement, on m’a fait remarquer que c’est un style littéraire presque dénudé de descriptions, puisqu’il en revient plutôt au réalisateur et à son équipe de faire vivre le décor. On ne voit donc pas les scènes dans notre esprit comme on pouvait le faire si facilement sous la plume de Rowling. Le « world building » qui fait la force de la série est totalement absent de la pièce. On n’y apprend rien de neuf, mais on s’amuse avec les suppositions, un peu comme un épisode de Star Strek qui se passe entièrement dans le Hollodeck (métaphore de geek!)

 Finalement, mon verdict final : on a l’impression de lire une « fanafiction ». Ce n’est pas une insulte, il en existe de très bonnes… il faut juste ne pas s’attendre à ce que cet opus soit une 8e histoire d’Harry Potter.  C’est une fantaisie à côté, un « what if » qui permet aux fans de s’accrocher à une certaine nostalgie, confortable par moment… mais desctructrice pour nos illusions par d’autres.

Dévoilement : couvertures de mes trois publications de l’automne

D’abord une mini parenthèse pour dire que je serai à la Librairie Paulines pour une séance d’écriture en direct jeudi le 25 à 16h!

L’été tire à sa fin, c’est la dernière semaine sans école des enfants, ce qui veut dire que la rentré est proche… pas la rentrée scolaire, non, la rentrée littéraire!

Et la mienne, cette année, sera exceptionnelle, parce que j’ai non pas un, non pas deux, mais bien trois livres qui sortent en l’espace d’un seul mois! En défilant vers le bas de ce billet, vous verrez donc non pas un, non pas deux, mais bien trois nouvelles couvertures de roman, toutes aussi belles les unes que les autres! Les voici donc, en ordre inversé de leur parution prévue. Je ferai des billets séparés sur chaque livre pour vous les présenter plus en détail lors de leur parution.

Chroniques post-apocalyptiques d’une enfant sage, sortie prévue 5 Octobre
(Illustration: Kuizin)

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Le gardien des soirs de bridge T.I : Dans la baignoire, sortie prévue 21 septembre
(Illustration: Ghislain Barbe)

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Victor Cordi Cycle 2, livre 3 : Le prix de la paix, sortie prévue 14 septembre
(Illustration: Mathieu Benoit)

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Eh oui! Tout ça, en un mois! Je ne pense pas réussir à nouveau un tel exploit de sitôt! Il n’est pas impossible que je fasse un lancement pour fêter le tout… je vous en reparle!

De la difficulté de choisir son temps de verbe

Moi, en train d'écrire chez Bric à brac livres
Moi, en train d’écrire chez Bric à brac livres

Pour mon écriture en direct chez Bric à Brac livre, je commençais un nouveau manuscrit. Je m’étais questionnée sur Facebook sur les caractéristiques de la narration. J’avais opté pour la 3e personne et le passé simple. Mais après 10 pages, je dois me rendre à l’évidence : ça ne marche pas.

J’ai donc décidé que, pour la séance de dimanche matin, je recommencerais à la 1ère personne. Ce qui me laissait la question du temps de verbe. Les trois options et leurs problèmes respectifs selon moi :

  • Le présent : Plus moderne et très dans l’action, mais il me semble que c’est un temps plus approprié à la narration à la 3e personne. Qui conte ce qui lui arrive au présent?
  • Le passé simple : Temps littéraire classique, mais sonne bizarre avec les verbes en « er » à la première personne : « Je mangeai une rôtie et me grattai l’oreille. » Me semble plus approprié à la troisième personne : « Il mangea une rôtie et se gratta l’oreille ».
  • Le passé composé : Temps plus familier, toujours utilisé à l’oral. Un éditeur m’a déjà fait la remarque que ce temps remplissait le texte de verbes « être » et « avoir », ce qui l’appauvrit. Il n’a pas tort.
Image pour toujours liée aux temps de verbe dans mon cerveau!
Image pour toujours liée aux temps de verbe dans mon cerveau!

Bref, rien de parfait!

Pour aider ma réflexion, je me suis penché sur ce qui existait. J’ai donc fait le tour des bibliothèques de la maison pour analyser les temps de verbes utilisés dans les livres écrits à la première personne :

  • Journal d’un chat assassin : Mélange de présent (pour les réflexions) et de passé composé (pour l’action)
  • Bine : Présent (ah ben! Il semblerait que ça existe!)
  • Géronimo Stilton : Passé simple
  • Aurélie Laflamme : Mélange de présente et de passé composé
  • Le journal d’Alice : Passé composé
  • La vie compliquée de Léa Olivier : Mélange de présent et de passé composé
  • L’escouade Fiasco : Temps présent, et ça marche très bien. Me serais-je trompée sur ce temps, ou est-ce que Julie Champagne est une magicienne? (Possibilité à ne pas négliger!)
  • Sloche à la framboise bleue : Présent et passé composé
  • Journal d’un dégonflé : Passé composé
  • Le petit Nicolas : Passé composé

J’ai également vérifié dans deux séries adultes que j’ai adorées (en fait, dans leurs traductions).

  • Dossiers Dresden : Passé simple
  • L’Assassin Royal : Passé simple

C’est clair, pour les journaux intimes, la recette est toujours la même (Présent et passé composé). Le problème, c’est que je ne m’enligne pas pour un journal intime, simplement pour une narration au « je ». Il y a des différences. Quand j’y pense bien, deux des influences derrière mon manuscrit sont Géronimo Stilton et Dresden Files*… et les deux partagent le même temps : le passé simple. Vendu!

MISE À JOUR : 24 heures plus tard, 5 pages d’écrites avec la narration 1ere personne et passé simple… et ça marche parfaitement! Yé! Plus que 85 pages à écrire.

*La troisième influence est une série de bandes dessinées, genre qui se moque bien du temps de verbe de la narration!

12 août et coups de cœur albums québécois

734785_939774516060160_6925876937462336531_nPour la troisième année, l’événement le 12 août j’achète un livre québécois est de retour! Cette année, je participerai non seulement en tan qu’acheteur, mais également en tant qu’auteur avec trois séances d’écriture en direct chez Bric à Brac livres, située au 2011 rue Aylwin, près de la rue Ontario.

Vendredi: 16h30 à 17h30
Samedi 10h à 11h
Dimanche 11h à 12h

Inscrivez-vous à l’événement Facebook pour les derniers détails

 Je profite de l’événement pour vous présenter quelques uns de mes coups de coeur de la dernière année, du côté des albums québécois!

9782897112479Une cachette pour les bobettes
Véritable petit bijoux qui raconte une même journée, vue par quatre personnes différentes dans une même école. D’une version à l’autre, les pièces de l’histoire de mettent en place comme celles d’un casse-tête pour venir bonifier les versions des autres. On entend littéralement les rouages du cerveau des petits lecteurs tourner en cours de route, et quelle fierté lorsqu’ils font eux-mêmes les liens. Un must, surtout pour les plus vieux lecteurs d’album (4 à 8 ans)

9782895796527L’ensemble de l’œuvre de Caroline Merola
Au Québec, lorsqu’on parle d’auteurs d’albums exceptionnels, les noms de Élise Gravel et de Marianne Dubuc sont ceux qui reviennent le plus souvent. Moi, j’ai une nouvelle préférée, et c’est Caroline Merola. Chacun de ses albums a un petit élément de magie. L’année dernière, j’avais découvert l’île aux monstres, dont chaque illustration présente une image différente lorsqu’on retourne le livre. Cette année, j’ai découvert Ça commence ici, qui joue avec le sens de lecture, ainsi que Jack le héros, qui permet cette fois-ci, de jouer sur la perception des intentions d’un des personnages. Je les recommande tous,  sans exceptions.

9782897111687Aux toilettes
Encore un album pour faire réfléchir les enfants. Il faut dire qu’André Marois est avant tout auteur de polar, et le livre réussit de main de maître à monter le mystère. Chaque fois qu’un élève revient des toilettes, le petit lecteur est tout content de pointer à l’adulte ce qui a changé, et le livre devient une grande partie de « trouvez l’erreur ». Si le mystère n’est résolu qu’en partie, sa fin m’a tout même complètement charmée. Le fait que je reviens d’un voyage en Italie y compte peut-être un peu… ceux qui ont lu l’album comprendront! Chose certaine, il a fait sensation autant à l’heure du dodo chez nous qu’à l’heure du conte au parc!

9782203091412La tournée de Facteur Souris
C’était un coup de cœur de l’année dernière, mais comme un nouveau est sorti cette année (et qu’il risque d’être le « Douzou » de ma plus jeune), il est toujours d’actualité! Le plus grand plaisir de ce livre est dans les détails! C’est un livre pour lequel il faut prendre le temps de contempler chaque page plusieurs minutes, l’adulte et l’enfant prenant chacun leur tour à montrer un petit détail à l’autre. Une belle introduction pour une activité « la maison de mes rêves », aussi. Très hâte de mettre la main sur « les vacances de facteur souris ».

Lecture de conte et coups de cœur albums étrangers

Pour la deuxième année, je participe à l’heure du conte au parc Baldwin, organisé par la ville de Montréal. J’ai déjà deux séances de faites, les prochaines seront le 3, 4, et 10 août, à la buvette du parc, à 19 h.

Photo: Veronique Donato
À l’oeuvre, au parc Baldwin. (Photo: Veronique Donato)

albums approprié pour le public qui s’y pointe (2-6 ans environ), je lis les livres des autres! J’en profite donc pour vous livrer  mes coups de cœur en albums étrangers pour ce groupe d’âge. Je réserve mes coups de cœur québécois (j’en lis toujours au moins deux à chaque heure du conte) pour la semaine prochaine, en l’honneur de l’événement  le 12 août, j’achète un livre québécois.

9782021093247Je m’ennuie, Michael Ian Black , Debbie Ridpath Ohi

Combien de fois, comme parent, entendons-nous cette phrase! Le livre commence avec une simple petite fille, qui s’ennuie ferme! Elle rencontre, entre toutes choses, une patate qui trouve les enfants ennuyeux. La petite fille tente donc de la convaincre que les enfants sont hyper-amusant! L’album est drôle, et fait rire les enfants à tout coup… surtout si vous faites une bonne voix de patate!

 

9782020660495Série « Mon chat », Gilles Bachelet

Pour être honnête, je n’ai que le troisième, soit « des nouvelles de mon chat », mais comme le principe est le même pour les trois, j’imagine qu’ils sont plutôt interchangeables. J’en avais entendu parler, la première fois, sur le site Clémentine Beauvais, dans un article sur la capacité des albums à mentir aux enfants. Le « disconnect » entre le texte et l’image (la couverture est éloquente à ce sujet, puisqu’elle représente le chat en question!) rend l’album très amusant à lire, surtout si l’adulte joue le jeu de ne pas démentir le texte.

 

9782364744103Chut, on a un plan, Chris Haugton

Avant tout, un bel album! Les images sont stylisées et chatoyantes, chacune plus ravissante que la précédente. Ensuite, l’histoire est simple, avec juste ce qu’il faut de répétitions pour les plus jeunes, et juste ce qu’il faut de revirements pour intéresser les plus vieux.  Des mois après l’avoir découverts, mes enfants et moi le citons encore couramment… chaque fois qu’un oiseau se pose près de nous. Je n’ai malheureusement pas réussi à mettre la main dessus pour mon heure du conte, mais si jamais je passe près d’une librairie, je pense que je vais me gâter.

 

4033897Souriceau se prépare

Je l’avais acheté parce que je suis une grande fan de son auteur, Jeff Smith, surtout connu pour la bande dessinée Bone. Durant tout le livre, petite souris ne fait que s’habiller, morceau par morceau, mais la finale est à la fois absurde et « méta », et surtout, me fait craquer à tous les coups! Je ne l’ai qu’en anglais, mais je l’ai lu si souvent à mes enfants que je peux le raconter en français par coeur. Il semblerait que la traduction n’existe pas en format papier, mais elle est disponible gratuitement (et légalement) en ligne ici, ainsi que sur Itunes.

 

Ajoutez à ça les albums participatifs desquels je vous ai déjà parlé (Un livre, Il n’y a pas de chats dans ce livre, Ne laissez pas le pigeon conduire le bus) et vous en avez pour une bonne heure de plaisir avec les petits lecteurs… ce qui est bien plus que suffisant, l’heure du conte, malgré son titre, ne dure que 30 minutes!

Inspirations italiennes

Les voyages sont une merveilleuse source d’inspiration. Ils permettent de voir d’autres réalités et d’ainsi élargir son esprit sur ses attentes de ce qui est possible, voire attendu. Je reviens d’un mois en Italie, et voici les deux choses qui m’ont le plus marqué, le plus inspiré.

Le Palio de Sienne

La grande place de Sienne, bien remplie pour une des courses préliminaire du Palio (photo: Sébastien Provencher)
La grande place de Sienne, bien remplie pour une des courses préliminaire du Palio (photo: Sébastien Provencher)

Le Palio est une course de chevaux traditionnelle qui a lieu deux fois par année sur la place centrale de Sienne, depuis des centaines d’années. Elle oppose les 17 quartiers de la ville, chacun ayant son jockey, et surtout, son emblème! Parce que ce sont ces emblèmes qui m’ont charmée!  Tout d’abord, elles sont omniprésentes dans la ville pendant la semaine de la course! Drapeaux, banderoles, et lampadaires urbains aux couleurs de chaque quartier décorent la ville, sans oublier les foulards portés par les habitants pour afficher leurs allégeances.

(Photo Sébastien Provencher)
Un des monuments paré des drapeaux de son quartier (Photo Sébastien Provencher)

Ensuite, elles sont superbes, armoiries chatoyantes dignes des plus grands contes médiévaux.

L'emblême du dragon (photo Romy Provencher)
L’emblême du dragon (photo Romy Provencher)

Mais surtout, certaines sont magnifiquement absurdes! À côté des symboles glorieux classiques tels, le dragon, le loup et l’aigle s’en trouvent d’autres, totalement inattendus (surtout pour une course!), mais brandis avec tout autant de fierté, comme par exemple l’oie, la tortue, la chenille… l’escargot!

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Trois drapeaux ramenés en souvenir! L’escargot ornera mon bureau.

 

En plus d’être merveilleusement festif et de nous donner l’impression de se promener dans Hogwart un jour de match de Quidditch, le Palio m’a rappelé que l’inattendu est toujours plus intéressant que son inverse, mais aussi, que la noblesse peut se trouver dans les symboles les plus insoupçonnés.

Les Grottes de Frasassi

C’était la visite que j’attendais avec le plus d’impatience, et je n’ai pas été déçue, loin de là.  Les grottes de Frasassi comptent parmi les plus grandes d’Europe et sont absolument spectaculaires. La nature dans toute sa force, sa grandeur et son originalité. Quelques photos (prises sur Internet, puisqu’on n’avait pas le droit d’en prendre nous-mêmes) pour vous en donner une idée :

(Photo par Ben Francis sur Flickr)
(Photo par Ben Francis sur Flickr)
(Photo par Ben Francis sur flickr)
(Photo par Ben Francis sur flickr)

Les photos seules  ne peuvent rendre l’échelle de ces formations. Attardez-vous à la taille de la passerelle sur la dernière photo et dites-vous que,dans cette caverne, on aurait pu construire une cathédrale

Dans ces grottes, j’étais Yoko Tsuno, un membre honoraire de la patrouille des Castors, un explorateur du centre de la Terre, un astronaute en cavale sur une autre planète, et bien d’autres choses encore. Une ambiance tellement « hors de la normalité » que l’imagination ne peut faire autrement que s’enflammer.

Bref, si, dans les prochaines années, vous trouvez des courses d’escargots géants ou une petite fille vivant en ermite dans une immense grotte, vous saurez que l’Italie est à blâmer pour ces envolées lyriques!

Deux mois sans écrire

 Note : Dernier billet jusqu’à la fin juillet!

openclipart illustration by GDCLes vacances scolaires commencent cette semaine, et avec elles s’annonce un grand arrêt d’écriture pour moi. Je ne le cache pas, une des raisons de mon choix de carrière est la facilité avec laquelle je peux concilier famille et travail. Alors, cet été, j’ai donné congé de camps de jour à tout le monde.

Il fut un temps où ce large pan de temps avec mes enfants m’angoissait. Geneviève Petterson résume bien l’état d’esprit dans sa chronique de châtelaine :

« J’ai peur de passer deux mois avec mes filles. Pas une grosse peur là. Une petite peur de rien du tout dissimulée au travers du plaisir anticipé. J’ai peur de manquer de patience, de trouver le temps long, de ne pas savoir comment les divertir assez. »  Geneviève Petterson, Châtelaine.

Mais d’un été à l’autre, l’angoisse à disparu pour laisser la place au pur plaisir d’être avec mes enfants. La véritable difficulté de mes étés de mère à temps plein n’est pas là, mais bien dans l’absence d’écriture.

Deux mois sans écrire.

J’ai longtemps ri des auteurs qui disaient avoir « besoin » d’écrire. Je suis suffisamment paresseuse pour que, chaque jour, m’asseoir devant mon ordinateur soit un effort plutôt qu’un grand élan irrésistible. Pourtant, je l’ai remarqué avec le temps : lorsque je reste trop longtemps loin de mes manuscrits, mon humeur en souffre.

Avec le temps, les enfants grandiront et l’été ne sera plus qu’un agréable ralentissement plutôt qu’un arrêt. Mais en attendant, je range mon chapeau d’auteur au placard. Je mets mon écriture en jachère… après tout, c’est supposé être bon pour la fertilité!

Moi , Victor et Allison Bechdel

Dans ma dernière direction littéraire de Victor Cordi, ma directrice m’a mis la petite note suivante :

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J’étais contente qu’elle le remarque, parce que cette féminisation n’était pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d’un effort conscient de ma part. Un effort généré par le test Bechdel.

Inventé par une auteure de bande dessinée, le test demande à un livre, film, ou série télé de répondre aux critères suivants:

  • l’œuvre a deux femmes identifiables (elles portent un nom) ;
  • elles parlent ensemble ;
  • elles parlent d’autre chose que d’un personnage masculin.

J’ai pris conscience que ce test s’adressait à moi, comme créatrice de contenu, alors que je terminais d’écrire le premier cycle de Victor Cordi. J’ai réalisé avec grande honte que ces quatre premiers tomes ne passaient pas. J’avais pris le pli de mes propres lectures*, en donnant un genre masculin, par défaut, à la plupart des personnages. Surtout si ce sont des guerriers, des meneurs, des décideurs. Il y avait bien Lenta-Oh comme personnage féminin très important, mais noyée dans une population d’hommes, elle ne suffit pas à répondre aux trois critères.

Pour le deuxième cycle de Victor, j’ai donc fait attention! Lorsque j’ai monté un conseil de guerre pour la résistance, j’y ai mis un nombre égal de femmes et d’hommes. Lorsque je parle de sentinelles et de soldats, je varie les genres.

J’essaie de tuer ce réflexe qui met un « il » devant chaque nouvelle rencontre. J’espère qu’un jour ça me deviendra seconde nature, ou sinon, que ça le deviendra au moins pour mes lecteurs, lorsqu’ils auront à leur tour l’âge de créer du contenu!

 C’est mon petit geste à moi pour la cause féministe.

 

* Les œuvres de « fantasy » classique (Lord of the ring!) passent rarement le test, alors que des séries plus modernes dans le même genre (A game of throne!) le passent haut la main.

 

 

 

La fin de Victor Cordi

victor blogue copyCette semaine, j’ai terminé les premières corrections de direction littéraire sur Victor Cordi Cycle 2, Livre 3: le prix de la paix, qui sera le dernier tome de la série. Les prochaines étapes risquent de n’être que des détails. Le plus gros du travail est terminé.

C’est avec un certain pincement de coeur que je dis adieu à Exégor et à ses créatures fantastiques. Les Multaks, les Pachinks et les Clapontins vont particulièrement me manquer. Victor lui-même, évidemment, et le Grand Machiavélicon, aussi, même si son rôle dans le deuxième cycle était beaucoup moins important.

Avant que l’idée de Victor Cordi ne me vienne, je n’écrivais que des petites aventures individuelles, et la capacité d’auteurs tels que JK rowling ou Robin Hobb à créer de véritable saga s’échelonnant sur plusieurs volumes me fascinait. Je suis d’autant plus fière de ce que j’ai réalisé avec Victor considérant que je n’ai pas toujours pensé que j’en serais capable.

La boucle est bouclée pour moi. Je ne peux qu’espérer que Victor continuera de vivre longtemps sur les tablettes et dans les coeurs des lecteurs.

Un gros merci à tous les fidèles qui attendent la sortie de ce dernier tome avec impatience, mais aussi à tous les futurs lecteurs qui se laisseront tenter par l’aventure.

 

Post-mortem de la première séance d’écriture en direct

Photo: Librairie Paulines
Photo: Librairie Paulines

Ça y est, la glace est brisée! J’ai fait ma première séance d’écriture en direct jeudi dernier, lors de la foire commerciale de la rue Masson. Honnêtement, ça s’est très bien passé.

J’étais installée dehors sur le trottoir, avec une table, une chaise, mon ordinateur portable, et un écran plat, relique du temps où j’avais un « vrai » ordinateur à la maison. Il faisait un temps superbe, et la vente de trottoir attire beaucoup de monde, les conditions étaient idéales!

En m’installant, je me suis inquiétée d’être capable de me concentrer. Je m’attendais à des bruits d’ambiance de conversations et de gens qui passent, mais je n’avais pas pris en compte les haut-parleurs installés à tous les lampadaires! De la musique plutôt forte, et francophone de surcroit (donc, plus difficile à ignorer) emplissait la rue Masson au grand complet. La prochaine fois, je crois que je vais me prévoir de la musique sans paroles, histoire celle de la rue.

Petite secret entre nous : j’avais en fait des écouteurs, mais il n’étaient pas branchés. Je les au seulement apporté comme symbole universel de « ne me parlez pas », histoire de pouvoir plus facilement respecter le concept d’écrire sans être interrompue.

J’ai écrit non-stop pendant toute l’heure, pour un total de 2000 mots. Je n’atteins JAMAIS ce chiffre aussi rapidement lorsque je suis chez moi. La pression de la performance déclenche chez moi un réflexe d’écriture automatique qui fait que les mots sortent tout seul. La qualité n’y est pas nécessairement, par contre… je devrai grandement retravailler le tout! En même temps, il faut toujours retravailler le tout, quelles que soient les conditions de travail!

Une des choses à laquelle je devrai faire attention en retravaillant sont les répétitions. Lorsque j’étais conscience qu’un passant lisait ce que j’écrivais, j’étais prise d’un désir qu’il comprenne l’histoire, et j’ai donc expliqué le contexte de l’histoire plus d’une fois dans mon écriture. Répétitions par désir de plaire. Mauvais réflexe. Preuve aussi que je ne me perds pas complètement dans l’écriture, que je restais consciente de mon environnement.

Et finalement, la grande récompense, celle qui compte le plus quand on écrit : à la fin de la séance, une petite famille attendait que je termine pour me faire signer un livre. Pas n’importe lequel, un Tome 5 de Victor Codri (le hors série), pour un jeune homme qui avait dévoré le premier cycle au grand complet. « Il lisait surtout de la bande dessinée avant de tomber sur votre série… » m’a expliqué sa mère. Madame, vous avez fait ma journée!

J’en profite d’ailleurs pour remercier la Librairie Paulines, dont l’équipe m’a vraiment acceuilli chaleureusement!

Les prochaines séances seront les 12, 13 et 14 août chez Bric à Brac, en l’honneur de la journée « le 12 août j’achète un livre québécois ».  Je serai probablement alors rendue à un nouveau manuscrit! On s’en reparle en temps et lieux!