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Comparaison de méthode avec François Gravel

Parmi mes livres achetés pour le 12 août, il y avait « Comment je suis devenu cannibale » de François Gravel.

Ce qui est fantastique dans ce livre, c’est que l’auteur t’explique sa manière d’écrire une histoire et te garde en haleine en dévoilant l’histoire elle-même, petit à petit. C’est évidemment fantastique pour les jeunes qui désirent écrire ainsi que pour les professeurs qui désirent y pousser leurs élèves… mais également pour un auteur, puisque ça permet de comparer ses méthodes!

Première différence : Le plan!
Il semblerait que François Gravel s’en passe aisément, préférant se laisser porter par son histoire.  De mon côté, je n’écris jamais sans avoir au moins une ébauche de plan. Au pire, je commence parfois à écrire les premiers chapitres avec un plan partiel, qui couvre au minimum le premier quart du livre et sa fin. Dans ces cas-là, je complète le plan au fur et à mesure, gardant toujours au moins trois chapitres d’avance sur l’écriture. Chose certaine, je sais toujours ce que sera mon dernier chapitre.

Deuxième différence : La finesse du premier jet
Dès le premier jet, François Gravel s’attarde à trouver les mots justes, alors que j’ai tendance à sprinter à travers le mien pour travailler le style sur un deuxième (ou même troisième) tour de roue. D’ailleurs, il parle d’une moyenne de 500 mots par jour, alors que j’en fais le double… sans doute pour la même raison! Le temps que je gagne sur le premier jet sera perdu lors d’un retravail plus long.

Troisième différence : les genres!
Je triche un peu, ce n’est pas une question de méthode, mais de sujet. La fantasy est mon genre de prédilection, tant comme lectrice que comme autrice.  J’ai été surprise de lire François Gravel dire qu’il faudrait bien qu’il s’y mette un de ces jours. Je n’avais pas réalisé qu’aucune de ses plus de 100 publications n’appartenait à ce genre. Pourtant, avec son imagination et son humour, il a l’étoffe d’un Terry Pratchet! Je profite donc de ce billet pour dire que s’il s’y met un jour, je serai la première à courir en librairie pour acheter le résultat!

Sinon, beaucoup de choses se ressemblent : peu de prise de notes au quotidien, une facilité à trouver des idées lorsqu’on n’y pense pas, parfois un peu de difficulté à choisir son narrateur et son temps de verbe au début d’un projet.

J’ai aussi trouvé, dans son livre, un très bon conseil sur les synonymes… mais je ne vous le dis pas! À vous de le découvrir en lisant Comment je suis devenu cannibale!

Réflexion sur le rythme d’écriture

Sur le site de Jean-Claude Mourlevat, un des plus grands auteurs francophones de littérature jeunesse (prix Astrid Lindgren à l’appui), on peut lire ceci :

« Je parviens à livrer un roman par an. Il me faut en moyenne cinq mois pour me décider, trois pour l’écrire, et quatre pour m’en remettre ! »

Et je me mets à rêver de ce rythme d’écriture, moi qui écris trois romans par année, avec deux semaines pour rédiger le plan, et une seule journée de congé avant de m’attaquer au suivant.

Ça semble pourtant être le rythme de la plupart de mes idoles d’écritures : Mourlevat, De Fombelle, Vesco, Beauvais… un roman par année, parfois moins, rarement plus.

Si je n’en écrivais moi aussi qu’un seul par an, serait-il meilleur? Serait-il plus attendu? Est-ce que la seule chose qui sépare mes livres de ceux de mes auteurs préférés est le rythme que je m’impose ? (On peut rêver!)

On me dit prolifique, mais au Québec, beaucoup d’auteurs jeunesse produisent bien plus que moi. J’en ai vu fêter leur 100e, leur 200e publication. J’y aspire moi-même, je l’avoue. Est-ce qu’on s’épuise? Qu’on se dilue? Ou est-ce que cette surproduction est notre seule chance de vivre de l’écriture au Québec?

Bref, je m’en sors avec plus de questions que de réponses… et peut-être un certain sentiment d’épuisement.

À vrai dire, le rythme de Mourlevat, je ne l’entrevoie possible qu’à ma retraite.

12 personnes à qui offrir Paul Thibault pour le 12 août!

Le 12 août arrive à grands pas, excuse parfaite pour se rendre en librairie et faire le plein de livres québécois! Par les années passées, je vous ai fait plusieurs recommandations d’éditeurs, de romans, et d’albums. Cette année, je n’ai qu’une envie beaucoup plus égoïste : que vous donniez sa chance à Paul Thibault!

Voici donc, juste pour rigoler, une liste de douze personnes à qui vous devriez offrir La légende de Paul Thibault!

  1. Un enfant de 4 à 6 ans, pour le lui lire à haute voix, trouver le rythme des vers, et vous prendre pour Cyrano!
  2. Un enfant de 7 à 10 ans pour qu’il le lise seul et vienne ensuite vous trouver pour demander si un mélèze, ça existe pour de vrai (pour l’épinette à tentacule, il s’en doute un peu!)
  3. Un rêveur, pour transformer sa prochaine balade en forêt en véritable aventure
  4. Un professeur, parce que lui offrir un livre, c’est l’offrir à des centaines d’enfants!
  5. Un timide, pour que la bravoure de Paul lui inspire de grandes actions d’éclat
  6. Un pingre, parce qu’avec trois histoires pour le prix d’une, il sera satisfait d’en avoir pour son argent.
  7. Un romantique, pour cette fantastique strophe : « Le seul bouleversé est Grugeux, l’attaque n’a pas sa gâchée sa faim, mais voir Louisette bucher des pins, a rendu son cœur amoureux. »
  8. Un artiste, parce que les dessins de sans cravates sont très inspirants!
  9. Un castor, pour qu’il fasse ses dents sur la couverture cartonnée
  10. Un végétarien, qui n’a pas l’habitude de se voir représenté en littérature jeunesse.
  11. L’organisme La lecture en cadeau pour qu’un enfant de milieu défavorisé puisse avoir un livre neuf à lui tout seul.
  12. À vous-même, parce que vous le méritez bien!

Bon douze août tout le monde! Je ne sais pas encore ce que j’achèterai, mais je compte bien en profiter pour découvrir « Un livre à soi », la toute nouvelle librairie qui a poussé dans mon quartier, et mettrai certainement mes achats sur ma page Facebook!

 

Monter un glossaire

Cet été, j’ai pris de l’avance sur mes Pétronille inc. en écrivant le sixième tome alors que la sortie du cinquième est prévue pour l’automne. Comme j’ai une plume plutôt soutenue et que Pétronille inc. s’adresse à d’assez jeunes lecteurs, chaque livre de la série contient un « glossaire des mots curieux » et j’ai eu envie de partager avec vous mon processus pour le construire.

Tout d’abord, j’écris un premier jet complet sans me soucier du vocabulaire.

À la première révision, que je fais directement à l’ordinateur, j’identifie dans chaque chapitre deux mots qui font déjà partie du texte et me semblent plus soutenus que les autres. Si j’en trouve trois ou plus, il va m’arriver de simplifier certains d’entre eux pour respecter la vitesse d’apprentissage des lecteurs de 7 ans. Je n’ajoute jamais des mots compliqués juste pour gonfler le glossaire.

Chaque fois que j’identifie un mot, je descends à la fin de mon manuscrit et j’essaie d’écrire une définition par moi-même. Lorsque je bloque, je lis celle d’Antidote pour m’inspirer, mais je ne l’utilise jamais telle quelle, par souci d’originalité (Note : Antidote et Pétronille  inc. sont tous les deux édités chez Druide).

À la révision littéraire, il arrive qu’un mot du glossaire soit éliminé, ou qu’un autre s’y ajoute suite aux conseils de mon éditrice ou de la réviseure. Le nombre de mots par chapitre peut donc varier dans la version finale. Étrangement, le glossaire du deuxième Pétronille contient beaucoup moins de mots que les autres. Il faut croire que j’ai commencé à utiliser une règle de « deux mots par chapitre » à partir du troisième volume.

D’un livre à l’autre, le processus se complexifie, parce que j’ai de plus en plus peur d’inclure un mot qui figurait déjà au glossaire d’un ancien tome. Ça m’est arrivé cette fois avec « Canopée ». Je ne pouvais croire que je ne l’avais pas encore utilisé, et j’ai dû vérifier chaque tome pour en être certaine. Je devrais bien un jour compiler tous les mots au même endroit pour me simplifier la tâche!

Quelques mots qui attendront les jeunes lecteurs dans « Sirènes écoresponsables » qui sortira à l’automne?

  • Agglutiner
  • Carnassier
  • Mastodonte
  • Pustule
  • Phosphorescent

Je devrais avoir une couverture à vous montrer très bientôt!!

DÉVOILEMENT : Couverture des Nouvelles du futur!

J’étais en vacance la semaine dernière, ce qui explique l’absence de billet de blogue!

Pendant ce temps-là, la deuxième partie des Nouvelles du futur publiées dans le magazine Les Débrouillards est sortie en kiosque! Vous y trouverez des nouvelles sur le thème des végétaux, des animaux domestiques et de la médecine.

Aussi, Sans Cravate et l’équipe de Bayard Canada ont terminé la couverture de l’album qui sortira en septembre! En voici une version (non finale),  j’espère que vos la trouverez inspirante!

La quête pour Little Riyu!

De son vrai nom Geneviève Masson Bouchard, Little Riyu est l’illustratrice de ma prochaine série chez Québec Amérique, Romane et les émotis.

Je savais que je voulais un style manga pour cette série, et mon éditrice m’avait donné le feu vert pour rechercher et lui proposer des noms. J’ai demandé conseil à Otaku Manga-Lounge, qui font des ateliers de dessins mangas et côtoient tous les amateurs du genre à Montréal, j’ai posé des questions dans des groupes Facebook spécialisés… J’ai vu des choses fantastiques!

Et soudain j’ai reçu un message de quelqu’un qui me suggérait de regarder le site de Little Riyu. J’y ai vu ceci :

Coup de foudre! C’est exactement comme ça que j’imaginais les personnages de ma série! Je l’ai envoyé en suggestion avec deux autres candidats à mon éditrice, qui a fait le choix final et lui a écrit!

Si je ne m’abuse, ce sera sa première publication! Jusqu’ici, elle faisait surtout des dessins sur commandes dans les conventions, comme cette petite merveille tirée de son site :

Elle vend également ses créations en coussins, porte-clés, cartes postales, etc. et possède une page Patreon sur laquelle elle dévoile des exclusivités.

Exemples d’articles en vente dans sa boutique

Bref, une nouvelle venue dans l’univers de la littérature jeunesse québécoise, à qui on souhaite une belle et longue carrière!

Laissez-moi donc vous raconter tout ça…

C’est l’été!!

Les animations scolaires sont terminées, et mes périodes d’écritures sont fortement limitées par trois enfants en vacances!

La vie de mes livres, elle, continue!

L’année dernière, Pétronille avait profité de la saison estivale pour gagner le duel des livres du Club de lecture d’été TD. Cette année, c’est au tour de Paul Thibault de tenter de remporter le titre!

Parlant de Paul, si vous avez envie de m’entendre raconter la première des trois histoires contenues dans son livre, vous trouverez ma lecture virtuelle dans la section vidéo du site!

Ça donne presque envie d’apporter la tablette sur le bord du feu de camp!

Bon début d’été tout le monde!

Mes premiers contempteurs (« haters »)

C’est le revers de la médaille : avec le fait que mes livres soient étudiés à l’école vient l’apparition de mauvaises critiques sur les sites de lectures. Quand la critique mentionne qu’elle aurait arrêté le livre si elle l’avait pu et que son auteur n’en fait clairement pas son métier, il ne reste plus d’autre option qu’une lecture scolaire obligatoire.

Traduction: c’est mauvais, si j’avais pu, je l’aurais arrêté au chapitre un. (DNF = did not finish)

Par curiosité, je suis allé voir le profit d’une des personnes qui avait détesté mon livre. Et là, consternation : le profil, anonyme d’ailleurs, ne comporte que deux critiques… d’une seule étoile dans les deux cas, et spécifiquement de livres que j’ai écrits.

Ce qui veut dire qu’il y a dans l’univers une personne qui me hait au point de prendre le temps de se créer un profil sur Goodread JUSTE pour crier publiquement son dégoût envers mes livres.

Tant d’énergie juste pour moi, je me demande presque si je dois être flattée

Des nouvelles du futur

Le magazine Les Débrouillards est sorti, je peux donc enfin vous parler du projet Nouvelles du futur, anciennement appelé mes “Cartes postales”.

Il s’agit d’un album hybride entre fiction et documentaire, qui se veut un remède à l’éco-anxiété en offrant aux jeunes des visions positives de l’avenir. 

Chaque double-page offre d’un côté un court récit dans lequel un enfant du futur raconte une anecdote de sa journée… 

… et de l’autre un encadré documentaire qui explique les tendances ou nouvelles technologies sur lesquelles je me suis basée pour écrire l’histoire. 

Six nouvelles seront prépubliées dans les deux parutions du magazine Les Débrouillards de cet été. Ensuite, treize nouvelles figureront dans un album publié chez Bayard Canada à l’automne. Au fil des histoires, je traite d’urbanisme, d’intelligence artificielle, d’agriculture, de tourisme spatial, de réalité augmentée et de bien d’autres aspects de la vie des enfants dans dix, vingt ou trente ans.  

Pour ceux qui ont l’œil aiguisé, les illustrations sont de Sans Cravate, avec qui j’ai également travaillé pour La légende de Paul Thibault. Il utilise cette fois-ci un style plus réaliste et bourré de détails, parfait pour notre hybride fiction-documentaire. 

J’aurai bientôt une page couverture à vous dévoiler. En attendant, les curieux peuvent courir en kiosque se procurer un exemplaire du magazine Les Débrouillards du mois de juin pour vous plonger dans mes trois premières visions d’un futur optimiste!