La maison d’édition en possession des droits sur le Club des cinq de Enid Blyton a décidé de moderniser certains termes dans ces livres pour les rendre plus accessibles à la nouvelle génération. Par exemple, l’expression « School tunic » sera remplacée par le mot « uniform ». Le tout serait en réponse à une étude qui aurait démontré que le langage vieillot empêchait les enfants d’aujourd’hui d’apprécier ces œuvres.
Surprenamment, ma réaction à cette nouvelle n’est pas un outrage que l’on touche aux mots d’Enid Blyton, de laquelle je suis une assez grande admiratrice pour lui avoir dédicacé le tome 3 de Terra Incognita! Au contraire, je me pose une question sur la pertinence de vouloir faire découvrir le tout aux jeunes d’aujourd’hui. Si les cinq membres du fameux club ont accompagné mon enfance, je ne me fais aucune illusion sur leur valeur. Il ne s’agit pas là de grands classiques de la littérature jeunesse! On est loin d’Alice au pays des merveilles ou de Tom Sawyer! Je n’ai aucune envie de faire revivre ces histoires à ma propre progéniture, alors que j’attends avec grande hâte le moment où ma fille sera assez grande pour la faire plonger dans les chroniques de Narnia!
En fait, tant qu’à moderniser, ils devraient prendre exemple sur ce qu’ont fait les éditions Dupuis avec Les aventures de Spirou. Plutôt que de « repeinturer » ces bandes dessinées pour leur donner un vernis plus moderne, ils ont confié les personnages à de nouveaux auteurs qui continuent l’ouvre et la garde actuelle. Les enfants qui découvrent Spirou avec les nouveaux albums vont ensuite d’eux-mêmes découvrir les grands classiques de Franquin, sans qu’on soit obligé d’y changer une virgule. Et pour pousser l’enveloppe encore plus loin, Dupuis ont créer une deuxième ligne plus artistique par laquelle ils confient les personnages à des auteurs de grand talent et leur donne entière liberté sur leur utilisation. Des œuvres plus personnelles, dont certains sont de petits chefs-d’œuvre!
Comment ce modèle s’appliquerait-il au Club des cinq? Il faudrait confier la série à un nouvel auteur jeunesse qui lancerait, à son tour, les quatre enfants et leur chien à l’aventure dans un youyou pour explorer une grotte utilisée par des contrebandiers! Et « on the side », un album pour collectionneurs nostalgiques présenterait ce même groupe tel que vu par plusieurs auteurs actuel. Le Club des 5 vu par Ian McEwan et Yann Martel? J’achète!
En effet, pour moderniser cette série-là, il ne faudrait pas juste changer le texte. Je me souviens en avoir lu quelques tomes quand j’étais jeune et ne pas avoir accroché parce que, déjà, les personnages me semblaient vieillots et dépassés.
Un peu comme la Schtroumphette dont tu parlais l’autre jour, quoi.
Je me poserais même des questions sur la nécessité de repartir la franchise. Est-on obligés de recycler l’ancien? Pour Spirou, je peux comprendre : on n’a jamais arrêté ou presque. Mais pour le Club des Cinq… c’est fini depuis longtemps, non?
@Gen: C’est vrai que c’est un peu comme la schtroumpfette! Je n’y avais pas pensé! Et cette fois-là aussi, ils ont préféré continuer la série avec un nouvel album plus moderne (la grande schtroumpfette) par un nouvel auteur plutôt que de changer l’ancien! Et, comme tu dis, même continuer la série n’est peut-être pas nécessaire!
Me semble que nous sommes les preuves vivantes qu’il y a moyen de faire du neuf ;p