Qui dit nouvelle série dit nouveau questionnement sur le temps de verbe! J’avais eu le même problème en début de rédaction de mon premier Soutermonde, et voilà que ça se pose à nouveau. Le dilemme : présent ou passé simple? (Je n’aime pas le passé composé!)
En parlant de la question sur Twitter, on a amené l’article suivant à mon attention :
Le passé simple est-il condamné à disparaître ?
L’article date de près d’un an, et a été écrit parce que, en France, le nouveau programme scolaire n’oblige l’apprentissage que de la 3e personne pour les conjugaisons du passé simple. Après vérification auprès de mon fils, ce serait également le cas dans sa classe toute québécoise de 5e année.
L’article en profite pour mentionner que ce temps de verbe est déjà presque disparu de la littérature jeunesse, qui lui préfère le présent et le passé composé, tous les deux plus proche de l’oral. C’est une constatation que j’avais faite moi-même à l’époque des débuts de Soutermonde (dans le même billet) en analysant quelques livres. Geneviève Blouin m’avait fait réaliser en commentaire que seules les traductions sont encore au passé simple, puisque son équivalent anglophone (simple past) est très utilisé, même dans la langue parlée.
Alors, est-ce qu’écrire au passé simple, c’est s’accrocher au passé? Ou pire encore, se coller à la réalité des traductions étrangères lues dans notre jeunesse? Regardera-t-on un jour le passé simple de la même manière que l’on regarde les vieilles conjugaisons en « ois » du moyen-âge?
« Ce sont ami que vens enporte,
Et il ventoit devant ma porte ».
(Ruteboeuf, 13e siècle)
Pourtant, les enfants sont encore très attachés au passé simple! Dans mes animations scolaires, je leur demande de remplacer le verbe dire dans la phrase : « À l’aide, dit Jean ». Ils me répondent à 90% du temps : « Cria », au passé simple, même si mon exemple était au présent.
J’ai moi-même écrit les trois « Le gardien des soirs de bridge » au passé simple, justement parce que je les voulais classiques, comme un bon vieux Roald (un anglophone, justement). Tous mes autres livres sont au présent.
Et le prochain… il sera au présent aussi finalement. Alors, est-ce que je fais partie du problème, ou suis-je simplement de mon temps?
Je pense qu’on est simplement de notre temps. J’écris rarement au passé simple. Mais LA fois où j’ai écrit une histoire de fantasy épique, avec des personnages qui comptaient quelques siècles… ben le côté vieillot du passé simple s’est imposé.
Et c’est aussi pour ça que je ne crois pas qu’il va disparaître. Il a son utilité (et on devrait encore l’enseigner correctement). Mais ce n’est pas de raconter des histoires bourrées d’action et/ou très moderne. :p « Je me beurrai une toast », ça prend un contexte particulier mettons! :p
Je pense qu’on est simplement de notre temps. J’écris rarement au passé simple. Mais LA fois où j’ai écrit une histoire de fantasy épique, avec des personnages qui comptaient quelques siècles… ben le côté vieillot du passé simple s’est imposé.
Et c’est aussi pour ça que je ne crois pas qu’il va disparaître. Il a son utilité (et on devrait encore l’enseigner correctement). Mais ce n’est pas de raconter des histoires bourrées d’action et/ou très moderne. :p « Je me beurrai une toast », ça prend un contexte particulier mettons! :p