Produire un livre est une aventure toujours différente, d’un éditeur à l’autre. Cette semaine, j’ai eu droit à une expérience tout ce qu’il y a de plus nouvelle, alors que mon éditeur pour Les gardiens des soirs de bridge m’a invitée à participer à la création de la maquette graphique de mon livre.
La maquette est l’ensemble des règles qui régira l’intérieur du livre : la police de caractère, les marges, l’interligne, l’emplacement des entêtes de chapitres, le positionnement des images et quelques autres codes du genre.
Au début, je me sentais presque dépassée par toutes ces questions. Mais je me suis tranquillement réchauffée à l’idée de participer à cet aspect de mon livre, et me suis mise à donner mon opinion, pointant ce que j’aimais, et ce que je trouvais moins approprié pour mon livre dans les exemples présentés par la graphiste.
Mais je me suis vraiment excitée à l’idée d’une maquette graphique lorsque mon éditrice a mis le doigt exactement sur ce que je voulais : « Tu voudrais que le côté savant fou, le côté merveilleux, ressorte? ». OUI! C’EST ÇA!!!!
Et soudainement, l’idée que des polices de caractères, des marges et des interlignes puissent diriger l’esprit du lecteur vers des concepts aussi abstraits m’a enchantée. J’ai eu l’impression que l’experte graphiste devant moi avait un pouvoir spécial : elle peut représenter l’esprit d’un livre en décidant comment placer les lettres, peu importes les mots que ceux-ci forment.
À bien y penser, dans notre décision d’achat, nous ouvrons systématiquement le livre désiré pour en regarder les pages intérieures, sans lire un seul mot, juste pour regarder comment cette fameuse maquette graphique nous interpelle. Pour voir si on s’y sentira confortable pendant notre lecture.