Drôle de découverte, cette semaine, dans une classe de 5e année. Alors que je parlais de mes livres, un des élèves se met à me poser des questions très précises :
– Est-ce qu’il est question de sa grand-mère?
– Est-ce que le père de Victor s’appelle François?
– Est-ce qu’il met un jeu vidéo sur pause en cachette quand ses parents lui demandent de le fermer?
Oui, oui, et oui. J’ai d’abord cru qu’il avait lu le livre il y a longtemps, et tentait de vérifier si c’était bien le bon. Mais les questions posées n’étaient certainement pas les choses qu’un lecteur aurait retenues du livre entier. On me demande habituellement plutôt : « c’est le livre avec le monsieur à 5 bras? »
Alors, tout sourire, l’élève a déclaré fièrement : On a fait un examen dessus!
Au tour du professeur, d’être aussi étonnée que moi! Elle a fouillé dans ses papiers, et a trouvé, comme de fait, un examen de compréhension de texte, tiré du manuel scolaire Arobas, qui portait sur le premier chapitre de l’Anomalie Maléfique, premier tome de Victor Cordi.
J’ai commencé par en être flattée : mon texte a été choisi, parmi tant d’autres, pour un manuel scolaire.
Ensuite, plutôt amusée, je me suis excusée auprès de tous les élèves qui auraient trouvé l’examen difficile.
Finalement, un peu agacée : ils ont utilisé mon texte sans me demander la permission. Il faut s’avoir que les auteurs sont possessifs. Ce sont NOS livres.
Je me suis donc renseignée sur le processus habituel en envoyant des courriels aux principaux intéressés. Il semblerait donc que :
- L’éditeur du manuel scolaire demande la permission de l’éditeur du livre.
- Selon son contrat avec l’auteur, l’éditeur du livre demande à son tour la permission à l’auteur… ou pas.
- La présence de compensation monétaire est ensuite une question de négociation entre l’éditeur du livre et l’éditeur du manuel scolaire.
Il semblerait donc qu’Erpi ait reçu la permission de Courte Échelle en juillet dernier, et que ce dernier n’ait juste pas pensé à m’en informer.
Dossier clos, qui me permet de revenir aux deux premiers sentiments : soit d’être plutôt flattée que mon texte ait été choisi, et d’autant plus amusée que la professeure a eu la gentillesse de me faire des photocopies qui m’ont permis de voir les questions posées sur mon texte!
Je pense que j’aurais eu tout bon!