Il y a les grands cas connus (Robinson!) et donc de grandes preuves que ça existe, mais le plagiat ne fait pas partie de mes démons personnels. Je ne m’envoie pas mes manuscrits par la poste et ne m’empêche pas de raconter mes histoires et mes idées à mes amis. Je reste (naïvement, peut-être) convaincue que le plagiat reste marginal et garde une grande confiance en la bonté et la décence humaine.
Même lorsque mise devant des preuves assez tangibles de vol de mes idées, je laisse un bénéfice du doute. Je crois au hasard, aux coïncidences, et surtout à l’air du temps qui fait que les idées peuvent jaillir dans la tête de plusieurs créateurs en même temps.
Je ne crains pas le plagiat, mais je crains l’air du temps!
Je l’ai vécu il y a quelques années, alors que, six mois après avoir terminé un manuscrit d’album, j’ai vu ma fin, originale et émouvante, défiler devant mes yeux sur le grand écran dans Toys Story 3. Le manuscrit n’est pas complètement foutu pour autant, mais il a perdu de sa force. Tout manuscrit non-publié est à la merci d’une situation similaire.
Mon angoisse n’est jamais aussi forte qu’entre le moment où un manuscrit est terminé et sa publication. Et plus ce moment est long, plus je m’inquiète.
J’ai appris cette semaine que mon album pour Boomerang, écrit à l’été 2011, serait retardé jusqu’en 2014, en répercussion de la faillite de DLM. L’attente m’avait déjà parue interminable jusqu’au printemps 2013, première date prévue. Je m’étais faite à l’idée pour septembre 2013, deuxième date prévue, puisque la raison du retard, soit que les vendeurs désiraient ce titre pour la rentrée littéraire, me semblait plutôt encourageante. Mais là… 2014, sans même une date précise à la clé!
Je suis dans tous mes états!
Les chances que personne n’exploite un univers semblable à celui de mon livre tendent de plus en plus vers le zéro. Je glisse sur l’asymptote du désespoir!
Je te comprends tellement! J’ai vécu les mêmes angoisses avec Le Chasseur…
Mais en même temps… C’est sûr que tu perds l’effet « j’ai été la première à faire quelque chose là-dessus », mais tu gagnes l’effet de mode, l’engouement pour du « semblable » si l’autre oeuvre est appréciée. Et si les démarches de publication sont entamées depuis longtemps, personne ne peut t’accuser de plagiat.
@Gen: C’est un peu ce que je me dis pour freiner mes angoisse, et consoler mes amis à qui c’est arrivé! Une mode peut élever des titres obscurs au rang de best seller!