Une petite parenthèse avant d’entrer dans le vif du sujet pour vous rappeler que c’est cette semaine qu’aura lieu de LANCEMENT de Victor Cordi, et qu’il sera en librairie le même jour, soit le 18 septembre!
Maintenant, le billet.
Un passage de The Magician King, de Lev Grossman, m’obsède depuis sa lecture. Le héros, Quentin, fâché de ce qui lui arrive, demande : « I am the hero of this goddamned story, Remember? And the hero gets the reward!” (Je suis le héros de cette maudite histoire, rappelez-vous! Et le héros reçoit la récompense). Le dieu auquel il pose la question lui répond : « No, the hero pays the price ». (Non, le héro paie le prix).
The hero pays the price.
En littérature jeunesse, on l’oublie trop souvent.
Nos héros l’ont plutôt facile. Ils ont les bonnes informations au bon moment, se blessent rarement, et réussissent à sauver la chèvre ET le chou à la fin. Pourtant, dans la vraie vie, contrairement à ce que « go Diégo, go » pense, celui qui arrête en chemin pour sauver ses rivaux n’est pas celui qui gagne la course. Le chemin de la victoire est plutôt rempli de décisions difficiles, et seuls ceux prêts à faire de grands sacrifices (personnels, émotifs, matériels, etc.) arrivent a bout des touts aussi grandes difficultés.
Un bon exemple? Le film « The big year » dans lequel trois amateurs d’oiseaux participent à un concours qui s’étale tout le long de l’année. Le premier abandonne parfois la compétition pour laisser s’épanouir un amour nouveau. Le deuxième fait de même parce que d’anciens amis ont besoins de son aide. Qui gagnera? Le troisième. Celui qui n’abandonne jamais. À la fin du film, il aura le trophée, mais sa femme l’aura quitté. The hero pays the price.
Harry Potter est un autre bel exemple. Avant même que l’aventure commence, il a déjà payé par la mort de ses parents et par une vie misérable auprès de sa tante. Un nombre impressionnant de ses alliés meurent également en court de route. Parfois même un peu par sa faute. The hero pays the price.
Là réside les véritables difficultés d’être un héros. Pas dans les combats épiques, pas dans les énigmes à résoudre… mais dans le poids à porter sur ses épaules; le prix à payer.
En effet, à force de regarder des films américains, on a tendance à oublier que le héros c’est celui qui vit des sacrifices, qui paie le prix.
Dommage qu’on l’oublie trop souvent, parce qu’il me semble que s’il y a une chose que la littérature jeunesse devrait apprendre aux enfants, c’est bien qu’on ne peut pas tout avoir dans la vie et qu’il faut apprendre à faire des choix, à reconnaître ce qui est important, etc.
La littérature n’a pas à être une leçon de morale, mais en étant un tantinet plus réaliste, elle serait « naturellement » éducative.
@Gen: contente que tu sois d’accord avec moi! En ne voulant pas « choquer » les enfants, on passe le mauvais message.
Tu me fais penser à Lawrence Lemieux, l’athlète olympique canadien en voile qui, au lieu de poursuivre sa course en 1998 alors qu’il était en deuxième place avec la médaille d’argent à sa portée, est allé au secours d’un équipage de Singapour dont le bateau sombrait. Il a reçu la médaille Pierre de Coubertin récompensant son esprit sportif, décernée seulement une dizaine de fois depuis sa création.
Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Lawrence_Lemieux
AMEN!!!
@seb: Absolument, il a du faire un choix difficile: suivre sa morale et aider le rival, ou gagner la course. Dans un livre jeunesse, il aurait réussit les deux, sans sacrifice.
J’espère que ton lancement s’est bien passé!!!!