C’est le temps d’être humble! La direction littéraire en fait toujours prendre un coup à notre égo d’auteur, puisque c’est le moment où l’on se fait pointer tout ce qui cloche avec notre histoire! Erreurs de logique, problème de rythme, motivation bancale des personnages, tout y passe!
Personnellement, j’aime bien recevoir ma direction littéraire par écrit. Je lis alors tous les commentaires vers la fin de ma journée… et je dors dessus. Ça me donne le temps de digérer le tout avant de m’attaquer aux changements suggérés.
Quelques exemples de changements apportés à l’histoire en direction littéraire:
- Dans le premier tome de Chroniques Post-apocalyptiques d’une enfant sage, mon détecteur littéraire m’avait demandé de m’attarder un peu plus sur les deux scènes d’actions, puisqu’elles étaient rares. J’ai ajouté la scène du garçon aux chevalières qui se fait blesser pendant la bataille du Jean Coutu, et rallongé la rencontre avec les chiens.
- Dans La Promesse du Fleuve, ma directrice littéraire se désolait que tous les personnages rencontrés au fil du voyage quittent leur pays. Elle désirait qu’au moins l’un d’entre eux réussisse à s’entendre avec les siens et à rester. Le Personnage de Thibald et tout l’arrêt aux industries Capital C. Capital ont été ajoutés.
- Cette fois-ci, dans Limbo-Cumulus, ma directrice trouve la chicane à l’origine de la fugue du personnage principal insuffisante pour générer une telle réaction. J’ai donc ajouté une scène dans laquelle il entend sa mère raconter leur altercation au téléphone avec une amie avec des mots blessants.
Et ce ne sont que d’infimes exemples par rapport à ceux que jeu peux changer au manuscrit suite aux commentaires de direction littéraire. Voici, pour vous donner une idée, de quoi a l’air le manuscrit annoté.
C’est comme ça sur 80 pages. C’est beaucoup de travail, mais c’est excitant, parce que le manuscrit deviendra entre 20% et 40% meilleurs après ce passage! Avec un peu de chance, il y aura quelques petits cœurs ou émojis souriants à travers les suggestions d’amélioration, qui indiquent que le directeur ou la directrice littéraire a beaucoup aimé un passage… ça soigne l’égo et aide à tenir le coup!
Une fois les corrections terminées, on retourne le tout à l’envoyeur… et on repart pour un deuxième tour, parfois un troisième, et parfois plus encore.
Autres billets de cette série:
- Limbo-Cumulus partie 8 et 9 : la recherche d’éditeur et l’attente
- Limbo-Cumulus partie 7 : la correction d’orthographe
- Limbo-Cumulus partie 6 : le 2e retravail
- Limbo-Cumulus Partie 5: le premier retravail
- Limbo-Cumulus Partie 4: L’écriture
- Limbo-Cumulus Partie 3: Le plan
- Limbo-Cumulus Partie 2 : La recherche d’inspiration
- Limbo-Cumulus partie 1 : la recherche factuelle
C’est tellement important qu’on parle de la direction littéraire et du fait qu’on ne s’y contente pas de changer des mots! Il y a des auteurs qui réagissent comme si on les insultait quand on leur demande des changements qui dépassent le cosmétique. Or, notre directeurice littéraire, c’est la personne qui connaîtra le plus le roman après nous-même! Cette personne a choisi le roman, elle veut le publier, elle l’aime, elle ne cherche qu’à l’améliorer! (Je le sais, bonyenne, je porte les deux casquettes! hihihihi!) Bref, merci pour ce billet éducatif!