Cette année, c’est la folie pour les réservations de mes animations scolaires. Je me suis retrouvée à devoir fermer mon calendrier dès la mi-septembre.
J’essaie de limiter à deux animations par semaine, histoire de me laisser du temps pour écrire, après tout, c’est ça mon véritable métier. Lorsqu’une même école désire me recevoir pour trois ou quatre jours, je le permets, sans prendre d’autre école cette semaine-là. Je me laisse aussi un mois sans animation avant les vacances d’été pour terminer les manuscrits en catastrophe et reprendre mon souffle avant d’avoir les enfants à la maison à temps plein pour deux mois. Une fois ces conditions remplies, je n’accepte plus rien.
Mais limiter le nombre de jours, ça implique de dire « non » à toutes les demandes qui rentreront à partir de maintenant. Et ce n’est pas facile de le faire pour un travailleur autonome, puisque ça implique de refuser des sous. Après de nombreuses années à espérer en gagner plus pour arriver à quelque chose qui ressemblerait un salaire, ce refus n’est pas chose naturelle. La crainte que les années fastes ne soient que passagères n’aide pas les choses. Mais m’épuiser n’est pas une option non plus, je dois mettre une limite quelque part.
Je dois dire « non » à des tournées qui m’amèneraient plus loin de la maison. Certaines parce que le déplacement n’en vaut pas la peine, d’autre parce que les dates prévues sont déjà prises au moment où je reçois la sollicitation.
Je vais sans doute aussi devoir dire « non » à des écoles qui m’invitent depuis des années, et cela me peine. C’est un manque d’organisation de ma part, je sais. Dans un monde idéal, je leur aurais écrit en premier, je leur aurais réservé des places, mais je ne suis pas très organisée, et je ne pensais jamais que les places partiraient si vite.
Qu’une chose soit claire : je ne m’en plains pas, bien au contraire : c’est un fort beau problème à avoir. J’essaie juste de garder le contrôle sur mon temps, et de voir comment ne pas devenir prisonnière de ces demandes. Une nouvelle sorte de défi.
J’ai commencé à annoncer que, l’année prochaine, j’ouvrirai mon calendrier le 25 août, et pas avant. Ça me permettra, au moins, de placer les pédagogiques de mes enfants dans mon calendrier avant de le remplir de visites scolaires. Pour le reste, je ne sais pas. Je devrais peut-être trouver un meilleur outil que l’agenda de google, peut-être décider d’un nombre de journées à consacrer aux animations plutôt que d’y aller une semaine à la fois… j’ai même déjà entendu des auteurs très populaires parler de faire un tirage parmi les écoles une fois les demandes rentrées.
J’ai 11 mois pour y penser. On verra bien.