J’ai lu cette semaine un roman qui m’a rappelé une erreur de mes débuts : penser que, pour bien écrire, il faut faire compliqué. Des phrases tarabiscotées, des mots inutilement soutenus, de longues métaphores à toutes les deux phrases, autant de péchés de jeunesse dont je me suis rendue coupable lors de l’écriture de mes premiers manuscrits.
Manque d’expérience, intention sincère, mais mal placée.
C’est drôle, quand on y pense, cette fausse impression qu’il faut enjoliver pour bien écrire! Serait-ce parce qu’on ressort de l’école avec l’impression qu’il faut écrire comme un poète des lumières pour être pris au sérieux? Les bons auteurs modernent manient la langue avec brio, avec originalité, mais rarement avec excès.
C’est n’est qu’avec le temps et l’expérience que j’ai appris à épurer : retirer les adverbes inutiles, trouver le mot juste pour remplacer une longue expression, doser le vocabulaire pour ne pas sortir le lecteur de sa scène d’action.
Un exemple?
Dans le livre en question, lors du constat d’un meurtre, il est question d’une : « tache rouge et visqueuse qui semble être du sang ». C’est tout à fait le genre de phrases que j’aurais écrit à l’époque. Aujourd’hui, j’écrirais simplement : « une tache de sang ». Si ça en est, inutile de dire que ça y ressemble! (À moins que ça ne soit une tentative de tromper le lecteur ce qui est une tout autre histoire.)
Je n’ose même pas ouvrir mon premier roman pour voir tout ce que je changerais si je l’écrivais aujourd’hui! Il serait sans doute un bon 20% moins long, juste à force d’en simplifier les phrases!
Définitivement, je n’ose pas.
Hey misère, oui, c’est vraiment un péché de jeune (et malheureusement moins jeune) auteur qui veut « faire du style ». Ça et les multiples descriptions genre : « Elle était blanche comme la lune, comme la neige fraîche, comme une statue d’albâtre qui… » Arrrg! Ça m’énerve! (Et pourtant je sais que j’en ai été coupable aussi lololol)