Il n’y a pas d’heure du conte au parc cet été, je dois donc avouer avoir mis moins d’énergie à la découverte d’album… ce qui ne veut pas dire que je n’ai rien trouvé. Je partage donc aujourd’hui mon gros coup de cœur de l’année côté album.
J’ai nommé : Le loup en slip!
Tout a commencé par la lecture des Vieux Fournaux de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet, une excellente bande dessinée pour les adultes, dont j’ai dévoré les 5 tomes déjà disponibles. Voulant découvrir ce que le scénariste avait écrit d’autre, je suis tombée sur Le loup en slip, qui est en fait une mascotte inventée par un des personnages de la bande dessinée.
Et là, quel délice! C’est vraiment un bel exemple de comment un auteur qui ne vient pas du tout du milieu « jeunesse » peut s’attaquer au genre et tout réinventer! Le ton est cinglant, déjanté, parfois à la limite du non approprié. Mais je me suis régalée, et mes trois enfants aussi!
Nous avons commencé par le deuxième soit : Le loup en slip se les gèle méchamment, dont voici la première page pour vous donner une idée du ton:
Tout le long de la lecture, j’ai craint que l’auteur aille trop loin! Il faut dire que la grande question de cet album tient dans la question suivante: lorsque le loup se plaint qu’on se les gèle… on se gèle quoi, en fait? ». Évidemment, le lecteur adulte se doute bien de la réponse et doit se retenir bien fort pour ne pas rire tout haut devant les nombreuses références aux miches (de pain), aux meules (de fromages), et aux noisettes (pour les écureuils). Pourtant, la fin lui donnera tord en prenant une tournure plus humaniste que scabreuse! (DIVULGÂCHAGE EN BLANC SUR BLANC: ce sont en fait « les pauvres » que la société se gèle!).
À cheval entre la BD et l’album, plusieurs dialogues permettent au lecteur d’agrémenter le tout en faisant des voix. Ce n’est peut-être pas un album à lire en classe, mais certainement un album à offrir à des parents ayant un bon sens de l’humour, afin qu’ils aient autant de plaisir que leurs enfants à la lecture du soir!
Notez que j’ai également lu le premier, que le ton est tout aussi mordant, et le propos tout aussi contestataire! Dans celui-là, les habitants de la forêt craignent le loup… et toute une industrie se met à profiter de cette crainte! Si bien qu’ils ne voient plus aucun avantage à ce que la menace disparaisse. De quoi faire subtilement de futurs adultes avertis!
Bref, des albums intelligents, avec chacun un petit commentaire social qui les rendent pertinents même avec des enfants plus âgés. Mes deux plus jeunes (8 ans et 11 ans) ont adoré!
Il faudrait bien que je mette la main sur les deux autres tomes maintenant!