Ma carrière a beaucoup gagné en crédibilité dans les dernières années, notamment avec les nominations et prix récoltés par les chroniques post-apocalyptiques d’une enfant sage. Un des plaisirs collatéraux de tout ça, c’est qu’on me demande de plus en plus mon opinion. Cette année, je suis donc sur le jury de trois prix différents, et je dois avouer ADORER ça! Et pour plusieurs raisons!
Bonheur #1 : Recevoir sa caisse!
Être juge littéraire, c’est avant tout recevoir des textes, ou, encore mieux, DES LIVRES!!! Chaque fois, c’est un peu Noël : l’anticipation de se demander ce que l’on recevra, l’excitation d’ouvrir la caisse, j’en prendrais toutes les semaines!
Bonheur #2 : Les lectures imposées
Bon, je dois vous l’avouer, c’est le morceau qui fait peur. On n’a pas nécessairement de bons souvenirs des lectures imposées durant notre parcours scolaire, même si certaines d’entre elles sont restées avec nous (Merci au professeur qui m’a fait lire l’écume des jours!). Mais des lectures imposées, c’est aussi sortir de sa zone de confort et élargir ses horizons. Je suis toujours contente de réaliser que je suis capable de lire n’importe quoi! Même avec un très mauvais livre, j’y trouve mon compte. Je joue les directrices littéraires, je repère les atrocités, et, à travers tout ça, je deviens une meilleure autrice.
Bonheur #3 : Discuter de ses lectures
Évidemment, on n’est jamais le seul juge d’un concours! Il faut donc qu’il y ait délibération, et là, c’est comme un club de lecture privé! On rencontre d’autres gens allumés, qui ont lu les mêmes livres que nous, et on découvre ce qu’eux ont retiré de chaque texte, ce qu’ils ont aimé, ce qu’ils ont détesté. Ces discussions sont la cerise sur le gâteau, le grand partage par lequel tout est bonifié! La décision finale n’est jamais facile, mais la rencontre qui y mène est toujours stimulante!
Bonheur #4: Faire briller la lumière sur une oeuvre qui le mérite!
Quand j’aime un livre, j’ai envie d’en parler à tout le monde pour qu’ils le lisent à leur tour! C’est pourquoi je mets des critiques sur Goodread, et pourquoi certains ce mes billets de blogues parlent de mes lectures. Avec les prix littéraires, non seulement ça mets le livre en valeur, mais ça encourage l’auteur de continuer, d’en écrire d’autre, et ça, c’est gagnant pour tout le monde!
Bref, j’espère bien que ces trois prix pour lesquels je suis juge ne seront pas les derniers, car c’est vraiment un des beaux « bonus » de mon métier!
Oh oui, c’est un plaisir, pour tout ce que tu nommes ci-dessus.
Par contre, dépendamment de l’ampleur du prix, des fois ça peut devenir lourd. J’ai été jurée pour deux prix la même année, ce qui a totalisé 80 textes différents (30 nouvelles et 50 romans)… et encore, j’ai été chanceuse : 20 romans se recoupaient entre les deux jurys, sinon j’aurais lu 100 textes différents!!!
Bref, moi aussi j’ai adoré mon expérience, mais j’suis pas super pressée de remettre ça! lol!
@gen: J’ai lu un article sur une juge du prix Booker, est elle parlait de 180 livres à lire, et du fait de devoir relire tout ceux de la longlist une deuxième fois, puis ceux de la shortlist une troisième! Rendu là, c’est un travail à temps plein!
@Annie : C’est pas pour rien qu’il est de notoriété publique que la plupart des juges ne lisent pas les romans en entier (remarque, passé le premier 25%, c’est rare qu’on change d’idée sur un texte).