Je dis « l’auteur » dans le titre, mais en fait, je veux dire « moi »! Voici donc, en ligne de temps les hauts et les bas de mon enthousiasme et de ma confiance en mes projets lors des différentes étapes qui les mènent à la publication.
- L’idée! C’est le moment le plus pur. L’idée émerge, et on a l’impression qu’elle est géniale et qu’on est les premiers au monde à l’avoir (on l’est rarement!).
- Écriture du premier tiers : moment plutôt confus alors que je bâtis l’univers à tâton et que je cherche la voix du narrateur. Mon humeur vacille selon les blocages et les trouvailles.
- Peu à peu, durant l’écriture du deuxième tiers, je m’essouffle. J’ai l’impression d’y travailler depuis des lustres, et je n’en vois plus le bout. La question de « suis-je en train de perdre mon temps » émerge.
- Quelque part dans le troisième tiers, je me plonge dans les scènes qui me trottent en tête depuis le début, dans l’apogée de l’action et des interactions. Ô comme je vais surprendre le lecteur! C’est l’euphorie des derniers milles!
- Réécriture. Il fut un temps où je trouvais cette partie pénible, mais j’ai appris à l’apprécier. Je sais que c’est là que mon livre devient bon pour de vrai. D’une version à l’autre, je prends confiance.
- Envoi à l’éditeur. Le jour même, tout va bien! Il faut du courage pour appuyer sur « send », l’action me galvanise.
- Puis vient l’attente. Plus elle est longue, plus le moral descendra dans les bas-fonds.
- Acceptation de l’éditeur. Moment James Cameron.
- Attente des corrections. C’est systématique, plus ça fait longtemps que je n’ai pas touché à mon manuscrit, plus j’en oublie les qualités. Chaque période d’attente est une longue descente vers les enfers du doute.
- Réception des corrections : courte panique. AAAHHHH!!!! Que de rouge! Comment ai-je pu faire des erreurs aussi stupides? Serais-je seulement capable de régler ce problème narratif?
- Direction littéraire, et comme dans le premier re-travail, au fur et à mesure que les choses se placent, l’enthousiasme pour le projet et ma confiance en ses qualités remontent.
- Réception des illustrations, de la couverture et des épreuves mises en page. WOW! Ça ressemble à un livre! Un vrai, professionnel et tout! C’est con, mais on dirait qu’à chaque fois, je m’étonne de ne pas écrire des histoires sur des feuilles lignées brochées dans un coin.
- Attente jusqu’à la publication. Dès qu’il y a le mot « attente », on se dirige vers le bas!
- Publication, un jour toujours super excitant, mais anticlimatique, aussi! On a si hâte, et une fois qu’il arrive, il ne se passe en fait pas grand-chose. Viendra éventuellement le reste : critiques, ventes, disponibilités en librairies, possiblement nominations et messages de lecteurs, bref une autre série de hauts et de bas! Mais rendu là, on sera en pleine écriture du prochain… et on recommence!
LOL! Ouaip, je me reconnais dans ton processus. D’ailleurs, j’en avais parlé il y a quelques années et c’est toujours pareil pour moi : http://laplumeetlepoing.blogspot.com/2016/11/processus-creatif-normal.html
Oui, oui, c’est tout à fait ça! Exactement! Totalement! Suis contente de ne pas avoir que je suis toute seule à vivre de (parfois)douloureux dent-de-scie!
@Gen: hihihi! Je viens d’aller lire! Oui, comme de fait, on est tous pareils!!!
J’adore ! L’auteur, c’est toi, mais je crois que tu rassembles pas mal les hauts et les bas de l’auteur tout court 😉
J’ajouterais une étape entre 7, 8 et 9: Intérêt de l’éditeur qui nous fait espérer l’acceptation, révision avec ou sans conseils de la direction littéraire et la signature du contrat.
Les dents de scie peuvent prendre des allures de dents de requin!
Hahaha! C’est absolument ça! Vraiment bien décrit! 🙂