Quoi? On va parler d’impôts? Quel sujet non-littéraire, me direz-vous! Mais il est une bête noire avec laquelle tous les travailleurs autonomes, y compris les auteurs, doivent composer, j’ai nommé la TPS et la TVQ.
Je m’explique. Il existe un plafond de 30 000$ de revenus, en dessous duquel un travailleur autonome ou un auteur n’est pas obligé de charger la TPS-TVQ à ses éditeurs et clients. Je fais confortablement du limbo sous cette barre depuis des années.
Je pensais pouvoir ignorer ces taxes encore longtemps puisque, dans ma naïve tête de citoyenne mal informée, je croyais que les droits d’auteurs ne comptaient pas dans le calcul du 30 000$! J’ai appris en fin d’année dernière que oui, ça compte.
J’ai d’abord paniqué! Je savais que j’avais fait une bonne année, avec un nouveau client de pige, et plus d’animations scolaires qu’à l’habitude! Or, si j’avais dépassé le fameux plafond, il m’aurait fallu recontacter tous mes clients (et éditeurs) de l’année pour leur réclamer la TPS-TVQ plusieurs mois après que le contrat soit terminé. PAS SUPER TENTANT!
Parce que le problème est là : on ne commence pas à charger les taxes APRÈS avoir atteint le 30 000$, mais bien RÉTROACTIVEMENT pour toute l’année en cours!
Tous ceux qui ont déjà fait de la pige le savent, la facturation n’est pas toujours une partie de plaisir. Alors, imaginez une facturation rétroactive sur 12 mois! Ouch!
Fin de l’histoire : en décembre, j’ai fait un calcul rapide de mes revenus de l’année, et ça va, je passe encore sous la barre. Je n’ai jamais été aussi contente d’avoir un tout petit revenu!
Une auteure prudente aurait tout de suite demandé son numéro de taxe pour l’année suivante. Personnellement, j’ai préféré me taper une autre année de la roulette russe des taxes! Il faut croire que j’aime vivre dangereusement! On s’en reparle en décembre?
Hum… Faudrait que je relise, mais il me semble que la rétroaction ne s’applique qu’au trimestre où tu crèves le plafond…
Et la plupart des gens ne rétrofacturent pas : ils se prennent le 15% dans les dents la première année.
Cela dit : bon limbo. 😉
@gen: Mais tu réalise que 15% de 30 000… c’est 4 500$! Ça en fait pas mal dans les dents! Je pense que j’aime encore mieux rétro-facturer!
En effet, c’est toute une somme à absorber. Par contre, à partir du moment où tu charges les taxes, tu peux te faire rembourser les taxes sur les intrants (tout ce que tu achètes pour faire ta job), alors ça peut compenser.
Enfin, soit prudente, parce que la méthode de calcul est « plus de 30 000 dans les quatre derniers trimestres ». Donc, techniquement, tu pourrais gagner 25 000$ une année (en gagnant mettons 5 000 par trimestre les trois premiers trimestres et 10 000 pour le dernier trimestre), puis 25 000 l’année suivante (un coup de chance qui fait rentrer 10 000 dans les deux premiers trimestres, puis 5 000 le trimestre d’après, puis un trimestre de vache maigre pour finir l’année… mais selon la loi tu devrais t’inscrire aux taxes, parce que ton dernier trimestre de l’année précédente plus les trois suivants totalisent plus de 30 000! O.o
Ma résolution à ce sujet est claire : dès que j’aurai une année à plus de 25 000$, je demande mes numéros de taxe (et je me paie un comptable, parce que no way que je vais faire tout ça à la mitaine!).
Les taxes embarquent dès que tu franchis la barre des 30 000$ dans les 12 derniers mois et non dans les douze mois d’une année fiscale. Donc, si le 8 juin 2018 tu atteins 30 000$ de revenus depuis le 8 juin 2017, c’est à ce moment que tu dois commencer à charger les taxes.
Par ailleurs, c’est loin d’être si complexe et contraignant que ça en a l’air. J’ai été obligée de m’inscrire dès ma deuxième année comme auteure (merci à mon lectorat 😉 😛 ) et c’est devenu une routine. Si tu mets tes trucs à jour au fur et à mesure, ça se fait en quinze-vingt minutes à la fin de chaque trimestre…. 🙂