En entrant les corrections de direction littéraire de mon T.6 de Victor Cordi, j’ai réalisé que je m’étais aventuré sur un terrain glissant avec le deuxième cycle des aventures de mon héros. Si le premier cycle tournait autour de la grand-mère de Victor, le deuxième, lui traite d’une invasion territoriale. Victor revient à Exégor après quelques mois d’absence (2 ans et demi à Exégor), et se retrouve en territoire occupé.
Vous pouvez imaginer la suite : résistance, maquis, rébellion, bref, c’est la guerre, et Victor y participe. Le problème vient justement de cette participation. À quel point est-ce qu’un héros de 13 ans dans un roman pour les 9+ peut-il se battre? À partir de combien d’ennemis « assommés » est-ce que le combat cesse d’être crédible?
Devrais-je lui rougir les mains? Surtout en sachant que mon plan à long terme contient une humanisation de l’ennemi? Est-ce que le hors champ et le non-dit suffiront à rendre cette guerre crédible et dangereuse sans trahir les idéaux que j’ai pour mes héros?
Bref, je funambulise! Je pense m’en être bien tirée pour cette deuxième version de tome 6, mais le cycle en comptera 4… est-ce que je réussirai à maintenir le cap pour autant de pages?
Des bons livres de guerre pour les 9-11 à me conseiller?
Dans Pakkal, il ne tue directement que les extra méchant et encore, le niveau de violence augmente avec l’avancement de l’histoire, comme s’il n’avait plus le choix.
L’auteur a vraiment trouvé un nombre impressionnant de façons de faire gagner ou d’échapper à une bataille sans pour autant que l’acte de tuer son adversaire soit présenté
Les autres mort sont impersonnels; ils sont morts à la fin de la bataille, mais rien n’a été décrit de l’acte en tant que tel.
Je trouve que c’est un bon niveau de censure.
Sans assommer les ennemis (ce qui est plus facile à dire qu’à faire en passant… la ligne entre perte de conscience et mort est très fine, surtout si on utilise des objets durs), il peut peut-être les blesser suffisamment pour qu’ils renoncent au combat.
Et dans la véritable Résistance française, les jeunes enfants étaient rarement directement impliqué dans des tueries. Mais ils passaient des messages, espionnaient, volaient de la nourriture aux ennemis. Et, s’ils étaient pris, ils n’étaient pas tués, mais envoyés dans des camps de rééducation (camps de travail/ prison).
Bref, sans trop te censurer (j’suis jamais pour la censure, mais bon j’écris pour un peu plus vieux), ni trop rougir les mains du héros, il peut participer activement aux opérations. Et peut-être réaliser après coup que les informations qu’il a convoyées ont résulté en plusieurs cadavres. (Tant qu’à moi, si on montre la guerre, faut montrer les conséquences)
Finalement, je m’en sors assez bien avec l’expression « mettre hors d’état de nuire » qui laisse l’imagination du lecteur combler les trous selon ses propres préférences!